29 juin 2016

A bicyclette, pour Maryse

Dans le cadre du jeu de la carte postale et du texte inventé sur le thème "à bicyclette" lancé par Fred, voici le mail-art champêtre que j'ai réalisé pour Tara





Voici le texte inventé avec les mots imposés en gras

Grosse fatigue.
C’est un fait, il n’y a plus d’avenir dans les métiers de l’informatique : marché saturé, je n’arrive plus à écouler mes imprimantes. Tant d’heures supplémentaires vaines, des kilomètres en voiture à n’en plus finir et c’est toujours aussi navrant : j’en ai vraiment marre de cette vie urbaine de dingues ! Stop! Assez !
Je rassemble mes affaires, mon baluchon vite fait, je lance la clé de mon logis par-dessus les moulins, j’enfourche mon bicloune de compétition, celui de mon adolescence tout égratigné, jamais repeint depuis le soleil que j’ai fait avec,  en allant voir Grand-mère après la chorale.
En danseuse, j’appuie à fond sur les cale-pieds, j’accélère pour mettre les bouts vers la campagne, si verte, si apaisante… j’ai tellement besoin de calme, de sérénité… Je pédale ainsi une poignée d’ heures, ma gourde remplie et ma soif étanchée aux jets des fontaines qui chantent sur la grand-place des villages traversés ou près des lavoirs. Il y avait si longtemps que j’avais pris la peine d’écouter leur gazouillis.
« Méfies-toi de l’astre solaire qui darde ses rayons», me dit une petite voix, « tu vas brûler, c’est idiot » : je pose ma bécane contre un tronc d’arbre, m’assoie dans l’herbe pour m’enduire d’huile d’amande douce, puis  je m’abandonne pour faire un petit somme les doigts de pieds en éventail ; avec les tongs, c’est l’avantage, on n’est vraiment pas gêné aux entournures !
VFrrr rrou BVrrou Miaaaaaaaaaaaao ! ….Quoi ? Qu’est-ce que c’est ?  Je me réveille en sursaut : un merle furieux d’être dérangé dans sa dégustation d’une poignée de cerises tombées s’oppose vivement à un matou errant qui cherche à lui voler dans les plumes. Vrrfrrr ! Ouf ! Duel finalement gagné par la gent ailée.
Tout ce barouf donne le signal du départ : j’enfourche ma monture et je continue mezzo piano en sifflotant jusqu’au village de Trousse-Chemise où je passais mes vacances autrefois : après toutes ces années où je me suis perdu, va-t-on encore m’y reconnaître ?