9 mai 2019

PCP33 - Plus blanc que blanc, pour Postenomade

La blanchisserie est un commerce qui s'est peu développé à la campagne où autrefois les femmes s'occupaient du linge de la famille en se rendant au lavoir. Il s'est davantage implanté en ville, avant que les familles ne s'équipent d'une machine à laver individuelle ou fréquentent les laveries automatiques. 

De nos jours, ce genre d'établissement abrite plutôt des pressing pour du nettoyage à sec, l'activité de blanchisserie y étant tout à fait mineure.
Devanture :  photo d'une ancienne blanchisserie du quartier des Batignolles trouvée sur différents sites.
Blanchisseuse : extraite d'une photo ancienne
Le porteuse de linge ci-dessus vivait probablement au 19e siècle, au temps où travaillait dans sa blanchisserie la Gervaise de Zola, celle de l'Assommoir, avant de sombrer dramatiquement dans l'alcool.

Je me suis demandée depuis quand la corvée du lavage, particulièrement pénible pour les femmes, avait été facilitée avec l'arrivée des machines à laver dans chaque foyer. Comme j'ai été surprise de savoir le long cheminement qui a été nécessaire pour en arriver là, je vous mets ci-dessous un article relatant cette histoire.
Aux 18ème et 19ème siècles:
Au cours du 18ème siècle, la propreté personnelle resta un symbole de statut social. Prendre fréquemment des bains et se laver les mains avec du savon et de l’eau était un phénomène de mode.
Marseille devint le centre méditerranéen de production et de distribution de savon fabriqué avec de l’huile d’olive et de la soude naturelle. Avec la baisse des taxes et les progrès réalisés dans le domaine de la chimie appliquée à la saponification, le savon devint ainsi un produit d’usage quotidien. Ce qui eut pour effet de renforcer les normes de propreté.

Pendant longtemps, la lessive s’est faite au bord de la rivière, sur une pierre inclinée ou une simple planche. A la fin du 18ème siècle, un souhait d’hygiène croissant se fit sentir, en réaction à la pollution industrielle et aux épidémies, et favorisa les premières constructions de lavoirs.
La loi du 3 Février 1851, votant un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30% la construction des lavoirs accentua le phénomène. Ces édifices eurent souvent l’allure d’un petit temple où l’activité des lavandières fut presque sacralisée, malgré des tâches répétitives et souvent épuisantes. Le lavoir devint un lieu éminemment social dans chaque village, un endroit où les femmes se retrouvaient une fois par semaine ou plus, et où elles échangeaient toutes les dernières nouvelles du village, voire de la région.
Ces lieux évoquent le souvenir d’une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos grands-mères. Ils sont maintenant souvent restaurés dans leur aspect d’origine et mis en valeur pour le plus grand plaisir de tous.

Jusqu’au 19ème siècle, le lavage du linge sale s’effectuait avec de la cendre de bois dans un cuvier.
En 1837, une fabrique de bougies et une savonnerie fusionnèrent pour créer The Procter & Gamble Company.
Aux États-Unis, les découvertes scientifiques alliées à l’énorme potentiel industriel du pays allaient permettre à l’industrie savonnière de devenir l’une des plus prospères du pays dès 1850.

Lorsque les bactéries et leur rôle dans les infections et les maladies contagieuses furent découverts au milieu du 19ème siècle (1850), les hommes comprirent l’importance que l’hygiène avait sur la santé.
Au milieu du 19ème siècle, les premières machines à laver mécaniques apparurent.
Une cuve fermée équipée de palettes en bois (agitateurs), et plus tard en métal, permirent aux lavandières de travailler en position debout et d’avoir moins souvent les mains dans l’eau. Mais avant que les machines à laver ne deviennent d’usage courant, de grandes villes se dotèrent de laveries publiques. La cuve fixe à agitateur rotatif, à propulsion manuelle, fut le précurseur de la machine à cuve rotative. La machine à tambour moderne qui extrait l’eau au cours d’un cycle rapide d’essorage, n’apparaîtra qu’au 20ème siècle.
En 1855, Jean-Baptiste Jolly répand par mégarde un mélange de térébenthine et d’alcool sur une robe et constate que le mélange nettoie au lieu de tacher. Suite à cette découverte, il ouvre le premier établissement de nettoyage à sec à Paris.
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, on lavait encore son linge avec du savon en paillettes. Les détergents synthétiques ne devaient faire leur apparition que 10 à 20 ans plus tard après la première guerre mondiale.
Jusqu’en 1897, les produits employés étaient hautement inflammables (essence, pétrole, benzine).

En 1897, ces produits sont remplacés en Allemagne par le tétrachlorométhane moins inflammable mais toxique pour les voies respiratoires. Le trichloréthylène sera utilisé à partir de 1918, sauf aux États-Unis où l’emploi du tétrachlorométhane perdurera jusqu’en 1930. Ces produits sont désormais substitués par le perchloréthylène.


Au 20ème siècle:
La première machine à laver électrique a été fabriquée par Alva J. Fischer aux États-Unis en 1908. Celle-ci était équipée d’un agitateur activé par un moteur électrique situé sur le dessus de la machine.
En 1915, les premiers séchoirs à linge électriques apparaissent.
En 1920, la première machine à moteur à laver le linge est présentée à la foire de Paris, son succès est immédiat. « La Laveuse » était née et envahissait le marché. Et de nouvelles machines ont été conçues avec un tambour horizontal.
En 1930, John Chamberlain de Bendix Aviation Corporation invente une machine qui lave, rince et essore les vêtements en une seule opération (1ère machine à laver automatique).
En 1947, les machines à laver à chargement par le haut sont lancées par le précurseur de la Whirlpool Corporation.
Au cours des années 1950, un élément chauffant et un cycle d’essorage automatique sont ajoutés.
En 1951, les premières machines à laver automatiques sont fabriquées en Europe.
En 1963, la programmation automatique du lavage/rinçage/essorage apparaît.
En 1977, la machine à laver séchante arrive en France.

1 commentaire:

Miss_Yves a dit…

J'admire ta documentation, pour tous tes articles et mail arts !