15 juin 2019

EL90 - Deux éléphants à la parade, de Nicole

Oh comme je suis gâtée! Je ne suis pas capable de créer quoi que ce soit en ce moment mais Nicole, toute récente correspondante,  m'envoie déjà une nouvelle enveloppe d'art postal.
Cette fois, elle a su manier les ciseaux avec finesse pour réaliser un très beau découpage de deux éléphants des Indes que j'imagine en représentation lors d'une  fête, car ils sont apprêtés avec leur calotte sur la tête et leur ongles peints! C'est une réalisation délicate qui me plaît beaucoup, car ici leurs parures sont légères et subtiles (dans la vraie vie, ce n'est pas toujours le cas, voir ci-dessous).

Merci Nicole pour cette belle enveloppe avec un faux-timbre sympa également à la gloire de notre ami pachyderme et un très joli marque-page.

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La manière dont les éléphants d'Asie sont traités m'interpelle sérieusement. 

Je sais que les fêtes religieuses indiennes sont fortement suivies et prisées des habitants de l'Inde qui considèrent l'éléphant comme un animal sacré qu'ils mettent à l'honneur régulièrement. Je sais aussi que ces fêtes hautes en couleurs où les éléphants sont harnachés, parés, maquillés, poudrés et  peints sont très appréciées des touristes toujours plus nombreux à venir visiter ce pays.

Regardez ce reportage  de 20 photos de Charles Fréger réalisée en 2013 sur des éléphants parés de mille couleurs pour le Festival Jaipur.

En regardant ces photos-là et d'autres de la grande Fête des Couleurs organisée au printemps (que je ne veux pas reproduire ici),  je ne peux m'empêcher de penser que ce n'est pas la fête pour ces pachydermes et qu'ils seraient sûrement mieux en liberté dans leurs milieu naturel.                                                                              
                                                                                        

L’éléphant d’Asie, 
un animal sacré

L’éléphant d’Asie est vénéré dans de nombreuses cultures asiatiques. On le retrouve dans un grand nombre de cultes, de mythes et légendes et, partout, on le respecte pour incarner à la fois la puissance et la sérénité. Il fait partie intégrante du patrimoine culturel de ce continent. 

D’ailleurs, il n’est pas rare de le voir portant de belles parures et défilant lors d’événements importants.

Ganesh dans la religion hindouiste et bouddhiste :
Le pachyderme est l’une des principales figures de l’hindouisme, une religion qui réunit plus d’un milliard de fidèles dans le monde et majoritairement en Asie. L’animal prête en effet ses traits à Ganesh, dieu de la sagesse et de la connaissance. Fils de Shiva et de Parvati, Ganesh est l’une des divinités les plus importantes pour les hindous. De nombreux temples lui sont dédiés. Les bouddhistes vénèrent eux aussi l’éléphant d’Asie. Leur mythologie regorge de récits légendaires où il joue un rôle prépondérant. Il faut dire qu’il est l’un des principaux animaux totems de cette religion car il symbolise la paix et la prospérité mais également la force mentale.

L’éléphant en Inde :
C’est le pays où vit la plus grande population d’éléphants d’Asie à l’état sauvage, puisqu’on estime qu’environ 57 % de l’espèce se trouve en Inde. A Pondichéry, ville côtière du sud-est du pays, la déesse Lakshmi a par exemple prêté son nom à une femelle devenue véritable icône des lieux. Indiens et touristes se pressent devant le temple de Sri Manakula Vinayagar où elle vit pour lui apporter toutes sortes d’offrandes. En échange de quoi elle bénit ses visiteurs d’un simple coup de trompe.

L’éléphant en Thaïlande
L’éléphant d’Asie occupe un rang de premier choix dans la culture thaïlandaise. Il y est notamment l’un des plus puissants symboles de paix, de prospérité mais aussi de chance. Peint en blanc, il devient un emblème royal, incarnation du contrôle de soi et de l’esprit fort. Lors des funérailles du roi Bhumibol, en octobre 2016, onze éléphants blancs ont ainsi défilé à Bangkok jusque devant la porte du palais royal avant de se prosterner en guise d’hommage. 

Une espèce menacée
Comme son cousin d’Afrique, l’éléphant d’Asie est menacé : l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe l’espèce Elephas maximus « en danger ». Trois sous-espèces existent :  l’éléphant du Sri Lanka, l'éléphant indien et l’éléphant de Sumatra, le plus menacé de tous. On ne les trouve plus que dans 13 pays de la partie sud et sud-est du continent.

Domestiqué depuis plusieurs siècles, l’éléphant d’Asie a beaucoup été utilisé pour le transport de personnes, de marchandises ou de matériaux lourds. Aujourd’hui, il est devenu l’une des attractions touristiques phares en Thaïlande, au Laos, au Népal, au Cambodge ou encore au Sri Lanka. Une pratique lucrative qui nuit au bien-être des 3 000 « éléphants à touristes » recensés, ainsi que l’a dénoncé en 2017 l’ONG World Animal Protection. Après avoir enquêté pendant deux ans, l’organisme a révélé que les trois quarts de ces pachydermes étaient en effet maltraités, enchaînés jour et nuit voire parfois dressés à coup de bâtons.
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Plusieurs journaux, associations protectrices de la faune sauvage et blogs de voyageurs rapportent des témoignages inouïs sur la manière dont les hommes dominent ces animaux. Arrachés à leur mère qu'il faut parfois tuer, ils sont braconnés dès leur plus jeune âge pour en faire des esclaves afin de satisfaire aux exigences du tourisme en Asie.  
  • un article dans le Monde du 6 juillet 2017 
  • un post de décembre 2017 rédigé par des globe-trotteurs sur le blog  "Explore le monde"
  • un post de mars 2014 rédigé par des globe-trotteurs sur leur blog  "SethetLise"
  • un post de mai 2017 rédigé par des globe-trotteurs sur leur blog "Les oiseaux voyageurs", 
  • un article sur le site Eco-Volontaire Internationale, qui parle des mêmes méthodes pour dominer l'animal et propose des solutions alternatives pour les touristes curieux d'approcher les éléphants dans de meilleures conditions pour l'animal.

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