22 avril 2018

Les Johnnies et l'oignon rose de Roscoff, pour Marie - Carnet 7-5/3

Marie aime le rose et la Bretagne, moi je suis friande de l'oignon rose de Roscoff .
C'est une belle occasion de raconter l'histoire un peu particulière de cet oignon dans cette nouvelle double page de notre carnet navette dédié à la Bretagne gourmande.

j'ai eu envie de raconter en quelques images (le détail est donné ci-dessous) l'histoire de ces paysans bretons des communes entourant Roscoff,  qui, aux deux-tiers du 19e siècle,  se sont tournés vers cette culture et ont eu l'idée d'en exporter le produit vers l' Angleterre.
Fond expérimental teinté avec 1/2 oignon et peinture acrylique
L'oignon de Roscoff est un produit saisonnier : récolté en août et conditionné jusqu'à fin avril, il est généralement présent à la vente entre septembre et mai. Régalez vous avec ce produit incomparable !
Confit d'oignons de Roscoff au cidre 
J'espère que cet mail art  te plaira, Marie. Voici toute l'histoire que tu connais peut être déjà : 

1647: Frère Cyril, un moine capucin, sema les premières graines dans les jardins du couvent à son retour de Lisbonne.A cette époque, la ville de Roscoff avait une activité essentiellement liée au commerce maritime. Les oignons constituaient un aliment essentiel pour les marins, car ils permettaient de prémunir contre le scorbut, du fait de leur richesse en vitamine C.

Très vite remarqué pour ses qualités gustatives et sa très longue conservation, la culture se développa rapidement dans les environs du port. Au 18ème Siècle, avec le déclin du commerce de la toile, les paysans se tournèrent vers la culture de l’oignon et d’autres légumes sur Roscoff et les communes avoisinantes.

1828 : Henri Ollivier, un jeune paysan de Roscoff, tenta l’aventure d’aller vendre ses oignons en Angleterre : il en revint les cales vides et les poches bien remplies.

L’ histoire de l’Oignon de Roscoff est principalement marquée ce phénomène " Johnny", du surnom donné par les britanniques aux paysans de Roscoff et de sa région (petit Jean).

Chaque année plus nombreux, les Johnnies s’expatriaient dès la fin juillet après le pardon de Sainte Barbe pour aller vendre leurs oignons au porte à porte dans toute la Grande Bretagne, à pied tout d’abord puis à vélo à partir des années 1920. Les oignons étaient tressés pour mieux les conserver et les transporter. Le métier était difficile mais heureusement rentable. Le phénomène connut son apogée dans les années 20 avec 9000 tonnes vendues outre Manche par près de 1 400 Johnnies.

La crise économique des années 1930, la deuxième guerre mondiale, la dévaluation de la livre et le protectionnisme anglais ont ensuite conduit au déclin des ventes outre Manche. Cependant il reste encore aujourd’hui une quinzaine de Johnnies qui font perdurer la tradition…

Le déclin : dans les années 60 : 15 et 20 000 tonnes d’oignons de Roscoff  - dans les années 70 et 80 : forte diminution des volumes et dans les années 1990 : 1500 tonnes environ.
La renaissance : malgré sa typicité, l’Oignon de Roscoff ne peut pas rivaliser avec les autres oignons produits à échelle quasi industrielle en termes de coût de production et risque de disparaître.

1992 : Pour sauver le produit, un groupe de producteurs décide alors de lancer, avec succès, la commercialisation de: l’oignon « grappe » de 1kg, nettoyé et tressé manuellement dans les exploitations par la main-d’œuvre familiale et cherche un moyen de protéger le produit. L’A.O.C. ressort alors comme le signe de qualité le mieux adapté pour garantir à la fois l’origine et la qualité de ce produit.

1995 : Pour soutenir la démarche et assurer la défense de l’oignon de Roscoff, les producteurs se regroupent en 1995 en Syndicat de défense. Quinze ans seront nécessaires pour fédérer tous les producteurs d’oignons de la zone légumière autour d’un projet d’aire géographique et de cahier des charges digne de l’AOC, avec le concours de la chambre d’agriculture et de la mairie de Roscoff.

2009 : AOC accordée pour 56 producteurs soit environ 65 ha pour 1300 Tonnes d’oignons de Roscoff,

2013 : la reconnaissance européenne de l’AOP en 4 ans après l’obtention de l’AOC.

2016 : 90 producteurs ont commercialisés plus de 2 300 tonnes d'oignons en AOP .La confrérie de l’Oignon de Roscoff est primée au congrès européen des confréries œnologiques et gastronomiques à Lisbonne (Portugal), berceau d’origine de la graine de l’Oignon de Roscoff.


Pour en savoir davantage, voici :

- un lien sur le site de la Maison des Johnnies et de l'Oignon de Roscoff
- une vidéo de l'INA sur les Johnnies de Roscoff
- une vidéo sur la chanson live des Tri Yann "Vivre Johnny vivre"

6 commentaires:

  1. Waouh! J'ai hâte de le recevoir d'autant plus que j'ai déjà préparé la prochaine double page (rien à voir avec les oignons). Merci pour ce bel envoi ainsi que pour ce morceau de culture. Non, je ne connaissais pas du tout l'histoire des oignons de Roscoff. C'est très bien documenté, merci. Quelle bonne idée tu as eue là.
    Amitiés Dentellebleue. Passe une bonne semaine à venir.
    Marie

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  2. PS : tu as même trouvé un timbre assorti, quel bel exploit :-)

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  3. Ça y est Dentellebleue, ton carnet navette avec la nouvelle double page est bien arrivé à destination. Je viens de le mettre sur mon blog. C'est une nouvelle fois très réussi et je t'en remercie.
    Bonne journée à toi. Amitiés.

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  4. Oui une merveille pour Marie,bravo à toi dentelle bleue.Oui j'ai remarqué le joli timbre assorti,très difficile d'arriver à cela.
    Je connaissais ces Johnny qui partaient avec leurs bicyclettes chargées ,vers la grande Bretagne,pour être allée à Roscioff ,il y a quelques années,j'ai beaucoup aimé.
    Je vous embrasse toutes les deux,
    Nadine.

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  5. https://www.babelio.com/livres/Decoin-La-promeneuse-doiseaux/53317

    As-tu lu ce roman?

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  6. Je ne connaissais pas cette chanson de Tri Yann, un de mes groupes préférés!

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Merci de votre visite et belle journée!