En ce 10 mai 2020, journée nationale commémorative de l'abolition de l'esclavage, moi j'ai eu envie de vous parler de l'une des héroïnes méconnues de cette lutte!
Solitude, résistante guadeloupéenne
Solitude,
surnommée la Mulâtresse Solitude en raison de ses origines (vers 1772–1802?), est une figure importante de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe.
Une vie
d’esclave
On connait
aujourd’hui peu de choses sur l’existence de Solitude. Elle naît en Guadeloupe
aux environs de 1772, fruit du viol de sa mère, Bayangumay, par un marin blanc,
sur le bateau qui la déporte aux Antilles. Fille d’une mère esclave et malgré
son métissage, l’enfant, prénommée Rosalie, devient esclave elle-même. Pendant
plus de vingt ans, Solitude connait les affres de l’esclavage, des lourdes
punitions, de la privation de liberté et de l’oppression, en Guadeloupe.
Parallèlement à
la Révolution françaises, des troubles et des émeutes commencent à agiter la
Guadeloupe au début des années 1790. Après l’exécution de Louis XVI, la Terreur
se répercute jusqu’aux Antilles et des familles de planteurs, ainsi que des
membres du clergé, sont exécutés ou fuient. Des esclaves désertent, formant des
communautés de marrons (esclaves en fuite). Le 4 février 1794, la Convention
abolit l’esclavage et fait de tous les hommes peuplant les colonies des
citoyens français jouissant des mêmes droits. Mais lorsque la nouvelle parvient
jusqu’en Guadeloupe, l’île est tombée sous occupation anglaise.
Rétablissement
de l’esclavage :
Tandis que de
nombreux anciens esclaves, ayant à peine accédé à la liberté, s’enrôlent pour
lutter contre les Anglais, Solitude rejoint une communauté de marrons avec
lesquels elle vit quelques temps. L’euphorie de l’abolition est cependant de
courte durée : en 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage, et charge le
général Richepance de mater toute rébellion et de remettre les anciens esclaves
aux fers. Le 4 mai 1802, une armée de quatre mille homme débarque à
Pointe-à-Pitre. Le colonel d’infanterie Louis Delgrès, un intellectuel
d’origine martiniquaise, appelle alors à la résistance, et de nombreux femmes
et hommes prennent les armes.
Enceinte de son
compagnon qui combat avec elle, Solitude s’arme d’un pistolet et participe à
tous les combats, de même que la compagne de Louis Delgrès, Marthe-Rose.
Rapidement, les forces françaises acculent les résistants dans une forteresse
et mènent un siège violent. En désespoir de cause, Louis Delgrès fait truffer
le bâtiment de barils de poudre. Lorsque l’armée y pénètre, le 28 mai 1802, une
grande explosion retentit. Parmi les trois cents résistants retranchés,
quelques-uns survivent à l’explosion, parmi lesquels Solitude. Arrêtée, elle
n’est pas exécutée immédiatement, en raison de sa grossesse. Sur l’île, la
répression de la révolte est sanglante et fait des milliers de victimes.
Solitude accouche
le 28 novembre 1802, d’un petit garçon qui nait esclave. Les sources indiquent
qu’elle est « suppliciée » le lendemain, ce qui semble indiquer qu’elle a été
exécutée. Il est cependant possible qu’elle ait survécu. Source : blog"l'histoire par les femmes"
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Que ce soit en Guyane, à la Réunion, en Martinique, en Guadeloupe, en Haiti ou ailleurs, saluons à jamais le courage de ces femmes et de ces hommes pour se libérer du joug!
Et surtout n'oublions pas que toutes les formes d'esclavage n'ont pas été abolies : l'esclavage fait encore des ravages dans le monde avec le travail des enfants dans les mines ou dans les plantations de cacao, par exemple.
Et surtout n'oublions pas que toutes les formes d'esclavage n'ont pas été abolies : l'esclavage fait encore des ravages dans le monde avec le travail des enfants dans les mines ou dans les plantations de cacao, par exemple.
C'est également vrai plus près de nous, où les donneurs d'ordre ont imaginé de nouvelles pratiques bien plus sournoises pour nous asservir, par l'ubérisation, notamment.
Et tu as eu raison !!!! merci de nous offrir ce post car le 10 mai un jour comme les autres pour beaucoup d'entre nous, alors merci de nous le rappeler
RépondreSupprimerUn bisou un sourire en cette fin de jour, veille de notre liberté conditionnée