28 juillet 2020

Gisèle Halimi : une grande avocate et combattante pour le droit des femmes

Elle s'est éteinte dans la sérénité le lendemain de son 93e anniversaire : oui, aujourd'hui je suis très triste d'apprendre son décès. Elle fit tant pour nous toutes!
Gisèle Halimi était une belle personne, passionnée, une femme militante et engagée, dont le sens de la justice et du droit a  toujours conduit ses combats, entre autres pour faire avancer la cause des femmes. "Ne vous résignez jamais" est l'un des titres qu'elle écrivit et qui résume sa très grande combativité.

Je me souvient du procès de Bobigny où en tant que femme avocate, elle réussit en 1972 à obtenir la relaxe pour une jeune femme de 16 ans qui s'était fait avortée clandestinement suite à un viol. Gisèle Halimi s'est inlassablement battue pour que les femmes obtiennent le droit de disposer librement de leur corps. 

Ce procès eu un grand retentissement : ce fut le début de ce qui amena progressivement à faire changer  les mentalités sur l'avortement et qui conduisit finalement à l'adoption de la loi Veil en 1975. 



Ensuite, en 1978, dans le procès d'Aix en Provence, Gisèle se battit pour défendre deux touristes belges violées par trois hommes qui furent condamnés dans un premier temps pour "coups et blessures" alors qu'elles avaient été abusées parce que femmes et lesbiennes. Suite à son intervention  lors de ce procès, elle fit considérer que désormais le viol soit qualifié de crime. Elle contribua également à ce que l'homosexualité soit dépénalisée.

Lorsqu'elle fut députée, Gisèle Halimi fit évoluer également le serment des avocats. Celui-ci jure simplement «d’exercer la défense et le Conseil avec dignité, conscience, indépendance et humanité». Le texte fut adopté à l’Assemblée Nationale le 22 Avril 1982.

Je ne vous parle là que des grands moments de sa carrière qui l'ont particulièrement mise dans la lumière, mais sans cesse, Gisèle Halimi se battit pour  nos libertés fondamentales.

Le moins que je puisse faire, c'est de lui rendre un vibrant hommage et de rappeler aux jeunes femmes des nouvelles générations qu'en ce qui concerne le droit des femmes, rien n'est jamais acquis et que sans arrêt il nous appartient d'être vigilantes : on voit déjà combien le planning familial et ses conseils pour la contraception est rétréci comme peau de chagrin faute de moyens, combien le nombre de praticiens acceptant de pratiquer l'avortement a diminué, ou encore combien certaines associations natalistes entravent de toutes leurs forces ce droit fondamental.

J'adorai le son toujours clair et chaleureux de sa voix avec lequel elle exposait ses arguments : voici un extrait sonore d'une interview sur TV5 Monde en mars 2009.

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