1 avril 2021

La vie méconnue de Claudette Colvin, pour Nadine

Pour Nadine qui poursuit cette année encore son thème sur les femmes pionnières, j'ai décidé de parler d'une femme noire qui avait 15 ans lorsqu'elle fit parler d'elle aux USA :  Claudette Colvin.


En effet 7 mois avant Rosa Parks, elle a refusé de laisser son siège à une femme blanche dans un bus, à l'époque où la ségrégation raciale régnait encore. Son histoire défraya la chronique à l'époque, mais la Grande Histoire n'a pas retenu son nom, éclipsé par celui de Rosa Parks.

Tout le monde connaît, ou du moins devrait connaître, Rosa Parks. Cette couturière afro-américaine, militante pour la National Association for the Advancement of Colored People (Association nationale pour la promotion des gens de couleur), est devenue une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis après avoir refusé, le 1er décembre 1955, de céder sa place de bus à un passager blanc, chez elle à Montgomery, comme elle aurait dû le faire selon la loi en vigueur.

De ce refus naît une campagne de protestation et un long boycott des bus de Montgomery orchestré par Martin Luther King, puis un procès auprès de la Cour suprême qui déclarera anticonstitutionnelles les lois ségrégationnistes. Ce n’est pas pour rien si on a fini par parler de Rosa Parks en tant que «mère du mouvement des droits civiques».

“J’ai payé mon trajet”  : un surnom qu’elle a probablement mérité, son rôle n’est aucunement remis en cause. Mais voilà, ce que la grande Histoire semble avoir oublié c’est qu’elle n’a pas été la première à refuser de céder sa place à un Blanc dans un bus de la ville de Montgomery. Qu’elle n’a pas été la première à avoir été arrêtée par la police pour ce fait. À être passée devant un juge pour ça.

Claudette Colvin a vécu exactement la même aventure, la même année, quelques mois seulement avant Rosa Parks. Le 2 mars, très exactement. L’adolescente quitte l’école et se rend à l’arrêt de bus en empruntant le trottoir réservé aux écoliers noirs – car oui, «Whites» et «Colored» ne devaient jamais partager un même endroit. Sous peine de prison.

Claudette monte dans le bus et s’assied à l’arrière, dans la zone réservée aux Noirs. Mais arrêt après arrêt, le bus se remplit. Et une dame blanche se retrouve sans place assise. Elle s’approche de la lycéenne, mais la jeune reste assise. Le chauffeur arrête le bus et appelle la police. «Lève-toi, sale négresse !», lui lance-t-on, «J’ai payé mon trajet, j’ai le droit d’être là !», répond-elle en pleurs.

Eh oui, si officiellement, c’était juste la séparation qui était demandée par la loi, en vrai, c’était une claire hiérarchie qui était imposée. Les Blancs d’abord. Les autres, Noirs surtout, ensuite !

Interviewée sur un plateau de télévision américaine, Colette Colvin raconte son histoire 
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Dans “Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin” (éditions Dargaud),
Émilie Plateau remet la lumière sur cette jeune femme noire américaine qui a inspiré Rosa Parks.
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