J'adore les jeux de mots de Christian - voyez pour cela le nom attribué à ses personnages extraordinaires précédemment reçus ici et là-.
J'imagine que le genêt fleurit beaucoup dans son coin de Pyrennées Orientales si désespérément asséché depuis plusieurs années : merci Christian pour cette belle gerbes de fleurs printanières jaune d'or.
* Le genêt a été une plante textile *
Je l'ignorai totalement mais je viens de lire que cet arbuste fleuri a été très présent dans le Languedoc et qu'autrefois, on y a même exploité des genêtières (ou genestières) dans le but d'en tirer une fibre qui, après rouissage, pouvait être filée et donner une toile grossière dite toile de genêt.
Dans la commune de Caveirac, il existe un chemin et une impasse qui portent le nom d’un arbuste très connu et très odorant actuellement dans la région. Il s’agit du genêt d’Espagne ou spartier à tiges de jonc. De tout temps, cet arbuste robuste, qui peut atteindre deux mètres de haut, a été au centre de la vie des Languedociens. La toile de genêt, tissu servant à confectionner entre autres vêtements le grisaoudo, sorte de survêtement que portaient dans le temps les bergers, a longtemps été fabriqué artisanalement à l’aide de fibres de genêt.
Dans l’Antiquité, les Gallo-Romains utilisaient les fibres des genêts (rappelant les joncs) dont la floraison illuminait la Vaunage. D’ailleurs, le chemin des Genêts, situé dans le quartier des Ramias, était envahi de cet arbuste à une époque où l’urbanisation était encore clairsemée. Y a-t-il eu dans les temps anciens, des plantations de genêts sur ce versant sud de la colline ? Les pentes de la colline correspondraient bien à ce type de paysage.
Comme cette plante peut pousser dans pratiquement tous les sols, on lui réservait les terrains les plus arides, les moins fertiles et aussi les plus en pente, car ses racines retiennent bien la terre. Bref, les genêtières furent aménagées là où des cultures plus nobles comme les céréales ou la vigne ne pouvaient rien donner. On y semait les graines et on attendait, sans rien faire d’autre, que les arbustes deviennent suffisamment productifs pour en couper les tiges.
Dès la fin de l’hiver, les jeunes tiges étaient préservées jusqu’à leur floraison, puis étaient coupées à la main, en été, entre juin et septembre. Puis elles étaient rassemblées en bottes et séchées au soleil.
Après la récolte, les tiges étaient déposées en couches d’épaisseur uniforme, en intercalant entre elles des nappes de feuilles de fougères. On arrosait ses amas quotidiennement pendant un mois afin d’y favoriser l’action fermentaire des bactéries. Quand les tiges commençaient à se fendre et à se désagréger, mettant les fibres à nu, on pouvait l’utiliser pour confectionner des tissages.
Cette toile est effectivement très solide mais souvent rugueuse, elle servait à fabriquer principalement des sacs pour produits agricoles et les vêtements de travail.
Source : Extrait du Midi Libre de Mai 2022
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