15 septembre 2025

L'inlassable combat de Gisèle Halimi pour la cause des femmes, pour Florence

Florence est une belle personne, facilitatrice des possibles, passionnée par la place que doivent légitimement occuper les femmes dans nos sociétés "modernes", pour leur complet épanouissement personnel et professionnel. 

Je n'ai donc aucun doute qu'elle sera ravie de voir l'hommage que je rends aujourd'hui encore à l'avocate Gisèle Halimi, cinq années après sa disparition, car jamais nous ne devons oublier toutes ses actions nombreuses pour l'émancipation des femmes, contre la peine de mort, contre le racisme et toutes les formes d'injustice. 


En haut : portrait de Gisèle au Procès de Bobigny en 1972
Photo: Coll. du Musée du Barreau de Paris © L’Express - L’Expansion / photo Julien Quideau
"merci Gisèle Halimi" photo de Mylenos Creative Commons
en bas,  portrait  de Gisèle © Maxppp - Thomas PADILLA
au dos de l'enveloppe : 3 livres essentiels de Gisèle Halimit
Gisèle Halimi fait partie des femmes remarquables de mon Panthéon personnel, à défaut d'être un jour panthéonisée pour de bon. A mes yeux elle le mérite tout autant que Simone Veil mais notre cher président fait traîner les choses. 

J'entends encore sa parole douce mais ferme dans les quelques débats télévisés où je l'ai entendue. J'ai glissé dans l'enveloppe pour Florence, les mots qu'elle a employé dans sa plaidoirie lors du procès de Bobigny en octobre 1972 : ses phrases sont tellement pétries d'un humanisme profond, on sent que ses arguments lui viennent du plus profond de son corps de femme.   
Documentaire de France TV - Gisèle Halimi, la cause des femmes – Documentaire complet
Jamais nous ne devons oublier quelle combattante elle fut toute sa vie au service des opprimés, et en premier lieu des femmes, car de sa détermination et de ses convictions nous avons tous eu le bénéfice, même si nous ne devons jamais baisser la garde, sur les libertés chèrement acquises... Il reste encore tellement à faire pour qu'un jour les femmes soient considérées à l'égal des hommes dans toutes les activités de la vie. 

J'espère que mon enveloppe mail-artée arrivera sans souci chez Florence, je lui en souhaite bonne réception. 

Gisèle Halimi, une femme avocate, militante et féministe qui ne se résignait pas

"L'avenir boîtera s'il n'est construit que de mains d'hommes et d'attente de femmes."
Gisèle Halimi, avocate, femme politique Une farouche liberté, 2020

L'émission  récente d'un timbre édité par la Poste Française à l'occasion des cinq ans de la disparition de Gisèle Halimi (portrait dessiné par le street-artiste C215), j'ai eu envie de revenir sur son parcours exceptionnel et sur son combat permanent pour la reconnaissance du droit des femmes à l'égalité de traitement avec les hommes et contre toutes les formes d'injustice. 

Pour moi, c'est une femme remarquable dont les mots étaient tellement intelligents, percutants et justes pour nous défendre, comme femme, en toutes circonstances. Elle nous manque tant, elle qui prônait un féminisme dans un monde qui, toujours gouverné par le patriarcat, nous oblige à toujours exercer une très grande vigilance sur nos droits élémentaires. Il n'y a qu'à voir ce qui s'est passé très récemment aux Etats Unis où certains états sont revenus sur le droit à l'avortement.

Maintenant que je me suis procuré le timbre, je vais prochainement créer quelques mail-art pour mes correspondantes, sensibles à ses combats ...

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Gisèle Halimi :  portrait d’une avocate qui ne se résignait pas

Photo: Coll. du Musée du Barreau de Paris © L’Express - L’Expansion / photo Julien Quideau
Gisèle Halimi était une avocate, militante féministe et femme politique franco-tunisienne née le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie et décédée le 28 juillet 2020 à Paris

Avocate et militante
Après l’obtention de son baccalauréat au lycée Armand-Fallières de Tunis, Gisèle Halimi refuse un mariage arrangé et part suivre ses études en France l’année suivante.

Elle obtient une licence en droit et deux certificats de licence de philosophie au sein de l’actuelle université Panthéon-Sorbonne, elle étudie en même temps à l’Institut d’études politiques de Paris.

Ses combats en faveur de la décolonisation
En 1949, Gisèle Halimi entre au barreau de Tunis pour plaider de petites affaires puis elle prendra la défense des syndicalistes et des indépendantistes tunisiens durant le mouvement national tunisien.

A partir de 1956, elle s’engage pour la défense des militant.es du mouvement national algérien. Elle fait effondrer le système des aveux en dénonçant les tortures pratiquées par l’armée française. Elle devient alors l’une des avocats principale du Front de Libération National (FLN). Elle défendra d’ailleurs Djamila Boupacha. Avec Simone De Beauvoir, elles mobiliseront l’opinion publique notamment sur les tortures endurées par Djamila Boupacha. C’est une affaire de 8 années qui deviendra l’une des plus célèbres affaires défendue par Gisèle Halimi.

Durant la Guerre américaine au Vietnam, Gisèle Halimi est observatrice au tribunal de Russel au côté de Simone De Beauvoir et d’un des fondateur, Jean-Paul Sartre.

Sa lutte pour les droits des femmes
En 1971, Gisèle Halimi, signe avec Simone De Beauvoir le manifeste des 343 femmes qui déclarent avoir avorté illégalement. Elle lutte pour la dépénalisation de l’avortement et la libre contraception. C’est la naissance de « Choisir la cause des femmes ». Les signataires de l’appel n’étant pas toutes des femmes célèbres, Halimi prend en charge leur défense. C’est le cas lors du procès de Bobigny en 1972, impliquant une jeune femme qui a décidé d’avorter suite à un viol. Gisèle Halimi fera de ce procès une tribune pour défendre la dépénalisation de l’avortement. La loi Veil sera promulguée en 1975.Toujours durant le procès de Bobigny, Gisèle Halimi use une fois de plus de la stratégie médiatique afin de mettre sur la table la criminalisation du viol. Elle convoque à la barre des témoins reconnus : des hommes et des femmes de lettres, des femmes politiques de tous bords. Rapidement, le procès gagne la rue. L’enjeu du procès devient celui de la culture du viol, à l’opposé des rapports homme-femme fondés sur l’amour, le respect et l’égalité. Ce débat dépasse le cadre du tribunal, et le 23 décembre 1980, suite au vote de l’Assemblée nationale, le viol est désormais considéré comme un crime.

Ses engagements politiques
Dans les années 1970, elle lance son mouvement, Choisir, dans l’élaboration d’un « programme commun des femmes » et fait présenter cent femmes aux élections législatives de 1978, sans succès. Elue députée de l’Isère (liée au PS) en 1981, Gisèle Halimi poursuit son combat à l’Assemblée, pour le remboursement de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), finalement voté en 1982. Avant de prendre ses distances avec le Parti socialiste après son élection à l’Assemblée, elle y votera, avec un amendement établissant des quotas de femmes aux élections (parité). Cette mesure est rejetée par le Conseil constitutionnel car considérée comme une entrave à la liberté des élections et à la libre expression de la souveraineté nationale.En 1985, elle est nommée ambassadrice de France auprès de l’UNESCO, servant d’avril 1985 à septembre 1986. Elle a présidé le Comité de l’UNESCO sur les conventions et recommandations jusqu’en 1987. En 1989, elle devient conseillère spéciale de la délégation française à l’Assemblée générale des Nations unies puis rapporteure sur l’égalité femmes-hommes dans la vie politique.

Gisèle Halimi, avocate, militante féministe, femme politique et autrice appelait les femmes à ne pas se résigner : "Et je dis aux Femmes trois choses, votre indépendance économique est la clé de votre libération, ne laissez rien passer dans les gestes, le langage, les situations qui attentent à votre dignité, ne vous résignez jamais". 

Elle est décédée le 28 juillet 2020 à Paris. Un hommage national a eu lieu le jour de la journée internationale pour les droits des femmes, le 8 mars 2023. Plusieurs voix, notamment des associations féministes, militent pour que l’ancienne avocate entre au Panthéon. 
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Source : https://ivg-contraception-sexualites.org/gisele-halimi-portrait-dune-avocate-qui-ne-se-resignait-pas/
Gisèle Halimi avec l'actrice Delphine Seyrig lors du procès de Marie-Claire Chevalier le 11 octobre 1972 à Bobigny. 
Crédit : Michel CLEMENT / AFP
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Autre portrait détaillé de Gisèle Halimi, où l'on comprend
 tout son combat contre l’injustice
Source:https://anomia.fr/4330/gisele-halimi-biographie-engagement-feminisme-avocate-droit-avortement/
A l’heure où la neutralité est jugée préférable dans les métiers du droit, où il faut faire attention aux prises de positions, Gisèle Halimi choisit de porter sa voix, de l’assumer et de se battre pour ce qu’elle est. En effet, pour être avocat, il faut prêter serment.

Longtemps inscrit dans le marbre un devoir d’obéissance, aux lois et de fidélité à l’Etat, jusqu’en 1982, l’avocat s’engage à vivre conformément aux « bonnes mœurs » et à obéir aux pouvoirs institués. Un respect inconditionnel qui dès lors efface toute prise de liberté, toute prise de position, tout engagement.

Pour Gisèle Halimi, qui a prêté serment contre son gré, il y a des lois injustes, qui transmettent idéologiquement le « patriarcat », « la mainmise des possédants », etc. Ce qui s’oppose à l’idée qu’un avocat est censé être neutre ? Puisqu’obéit à un système « inégalitaire ». Il devient dès lors un porte-parole, un défenseur étatique. Fort heureusement, une fois députée à l’Assemblée Nationale, Gisèle Halimi modifie le serment d’avocat en 1982.

Aujourd’hui, nous avons choisi de faire le portrait d’une grande dame, figure emblématique de l’histoire des droits des femmes et plus largement, de l’histoire de la France.

Gisèle Halimi a fait de son métier un moyen de militer. Avocate, féministe, femme politique, son parcours retrace une soif d’égalité et de justice. Ses discours, ses écrits encore d’actualité, inspirent les femmes de tous les horizons. Elle est un modèle.

Un engagement dès le plus jeune âge, une fauteuse de trouble
Gisèle Halimi voit le jour dans la banlieue juive qu’est la Goulette, dans une Tunisie sous protectorat français. Issue d’une famille pauvre et juive et dominée par le patriarcat, elle subit sa condition de fille dès sa naissance. Pendant deux semaines, son père dissimule sa naissance. Considéré comme une catastrophe d’avoir une fille, il refuse d’admettre qu’il en a une, c’est une malédiction.

A 10 ans, elle sait qu’elle sera avocate. D’ailleurs, elle fait une grève de la faim, trois ans plus tard, pour ne plus servir ses frères. Ses parents capitulent.

A cet âge, elle a déjà choisi de défendre, de faire tomber l’injustice. Dès lors, elle déclare « je commençais en tant que victime ». Elle voulut mourir lorsqu’elle comprit qu’être femme symbolisait vivre avec un fardeau, un handicap. Toute cette rage d’injustice, cette soif de connaissance ne renforçaient que sa ténacité.

Dès ses 13 ans, l’éventualité du mariage fait surface. Elle refuse en voulant continuer sa scolarité. Elle veut travailler. Elle veut choisir son destin et ne le laisser entre les mains de personne d’autre.

Passionnée de littérature depuis le plus jeune âge, elle lit en cachette chez elle. Elle prend du plaisir à toucher les livres, à entrer en eux et à s’en imprégner. « Je lisais en cachette, j’avais une boulimie de lecture »

Dans cette soif de savoir, se cache la volonté de comprendre pourquoi son destin est tracé avant même qu’elle n’ait le temps de faire quoi que ce soit, pourquoi sa condition de femme lui est toujours rappelée.

A ces interrogations, sa mère lui répond toujours : « parce que tu es une fille », « mais pourquoi pour eux c’est différent ? » « Parce que ce sont des garçons ».

De quoi laisser la frustration traîner et faire planer l’incompréhension. Il y aurait quelque chose d’inné, dans les genres qui expliquerait le pourquoi du comment. « C’est Dieu qui fait bien les choses ». Eh bien Gisèle ne croit pas en Dieu.

Elle convainc ses parents de continuer ses études. Boursière, ils n’ont pas à sortir un sou, sinon, ils auraient refusé. Ils ne voient pas d’un bon œil le fait qu’elle veuille se cultiver, contrairement à son frère en qui ils basent tous leurs espoirs. En effet, c’est lui qui fera l’honneur de la famille.

« Quand tu seras mariée tu feras ce que tu veux » répétait sans cesse sa mère… Gisèle ne pouvait contrôler ce sentiment d’une profonde injustice qui bouillait en elle. Alors, elle luttait de force contre le destin et devenait une fauteuse de trouble… La connaissance lui apparut comme un pouvoir premier.

Alors qu’elle était destinée à se marier, ne pas étudier et vivre pauvre, elle réussit son baccalauréat et part à Paris à 16 ans poursuivre des études de lettres. Considérée comme anormale, elle fuit sa destinée de femme jusqu’à devenir Avocate en 1949.

Une avocate engagée
La trajectoire de Gisèle Halimi est marquée par la constance et la radicalité. Elle souhaite être en phase avec son exercice d’avocate. En effet, à travers la défense de ses clients, elle souhaite se défendre elle-même. Elle se voit en eux. « Si je ne suis pas d’accord avec les idées que mon client défend, je ne le défendrai pas »

Les premières affaires dans lesquelles elle s’est engagée la touchaient intrinsèquement. Franco-tunisienne, elle a vécu, elle a vu ce qu’était la colonisation. Dès le début, elle se sentait indignée par les lois, les règles qui étaient instaurées.

Une opposition à un système
Elle se met donc à travailler sur des affaires qui la touchent sur le plan personnel. C’est le cas des « évènements » de Tunisie et d’Algérie, des émeutes qui n’étaient pas encore appelées « guerre ». Il y avait un flou permanent qui compliquait l’exercice et permettait une accélération des procès politiques, des condamnations à mort pour montrer que le gouvernement contrôlait toujours la situation.

Ainsi, lorsqu’elle dû défendre les juridictions militaires d’Algérie de Tunisie, elle risquait sa vie. Elle plaidait des causes politiques dites « masculines ». Seuls les hommes avaient la parole pour défendre. D’ailleurs, pour représenter un homme, un peuple, il fallait être homme. On ne pouvait nécessairement pas être femme et parler de torture, de système colonial.

Souvent, Gisèle Halimi perdait un certain temps à être écoutée. Pris d’étonnement, les hommes, en la voyant parler du milieu de la guerre, de la révolution, de la torture, n’en croyaient pas leurs yeux. Plusieurs, fois, on lui dit qu’elle était « faite pour l’amour » et non pas le travail.

Elle continua de subir sa condition de femme : elle dû redoubler d’efforts et gagner en légitimité car personne ne la lui donnerait gratuitement.

Le procès de Djamila Boupacha est le dernier grand procès de la guerre d’Algérie et c’est Gisèle Halimi qui l’incarne.

Si elle avait déjà défendu des femmes et déjà été confrontée aux exactions de l’armée française lors de précédents procès coloniaux, elle n’avait jamais défendu une jeune Algérienne indépendantiste acceptant de parler publiquement du viol qu’elle avait subi par plusieurs parachutistes français. Ici, c’est donc bien cette configuration particulière où chaque engagement de l’une rencontre les combats et les expériences de l’autre (l’avocate et l’accusée, l’anticolonialiste et la combattante pour l’indépendance de son pays, et enfin « l’intellectuelle féministe » et la femme violée), qui donne lieu à la médiatisation de la seule affaire de viol de la guerre. Gisèle s’identifie en Djamila.

Elle consacre 8 ans à la cause de l’indépendance algérienne. A travers ces procès, c’était le procès de la France qui avait lieu. Comment une femme pouvait se retrouver dans une affaire dans laquelle il y avait autant d’impacts ?

Une défense contre la loi
Gisèle Halimi définit le féminisme comme «la lutte la plus globale, la plus totale, la plus révolutionnaire pour les femmes comme pour les hommes […]c’est une vue globale de toutes les oppressions, d’argent, de hiérarchie. La femme possède ce terrible privilège de toutes les oppressions : celle de sa classe et de son sexe »

Une lutte pour l’avortement.
« Je préfère être l’opprimée que l’oppresseur » . Elle a toujours été fière d’être une femme. Pour elle, les hommes avaient l’angoisse que les femmes soient les égales des hommes car le rapport de domination qu’ils instauraient serait dès lors démantelé.

La maternité n’est pas un destin ou une fatalité physiologique. La femme ne peut pas être enfermée dans ce carcan. Elle doit avoir le choix de se réaliser autrement, comme c’est le cas pour les hommes.

Gisèle Halimi a elle-même eu recours à des avortements clandestins.

Le procès de Bobigny
En octobre 1972, à Bobigny, Marie-Claire Chevalier est jugée pour avoir fait le choix d’avorter avec le soutien de sa mère à la suite d’un viol à 17 ans. Elle fait appel à Gisèle Halimi, déjà fervente féministe. Cette dernière accepte immédiatement.

S’en suivent les procès Bobigny : Après l’acharnement et la ténacité de Gisèle Halimi ; Marie-Claire est relaxée… Parce qu’on a considéré «qu’elle n’avait pas délibérément ni volontairement choisi d’accomplir l’acte qui lui était reproché ». Elle n’aurait pas résisté aux « contraintes morales, sociales et familiales ». Autrement dit, l’avortement n’était pas son choix puisque Mlle Chevalier était inconsciente et influençable. Il reste un crime…

La réelle lutte se jouera donc lors du procès de sa mère, accusée d’être complice du crime. L’affaire devient tout de suite politique et sociétale. L’avocate choisit de faire comparaître des grands témoins : professeurs de médecine, philosophes, hommes politiques : ils n’ont pas de lien direct avec l’affaire mais ils viennent dénoncer publiquement la loi qui réprime l’avortement.  [ lien sur le texte complet de sa plaidoierie lors de ce procès historique] 

Le 17 janvier 1975 c’est l’aboutissement d’un long combat : la loi Veil qui légalise l’IVG est promulguée. 

Reconversion, abandon ou démolition : quel avenir pour les anciens silos à grain ?, pour le Silo de Monts-sur-Guesnes

Enfin voici ma toute dernière contribution  pour ce sujet des silos à grains, fort intéressant à traiter au moment des Journées du Patrimoine, comme le propose l'Art en Boite au sein du Silo de Monts-sur-Guesnes.

Si nous venons de constater dans un post précédent que le silo à grains de cette petite commune rurale a eu la chance d'être réhabilité et de changer de destination pour rendre service aux habitants de la commune de Monts sur Guesnes mais c'est loin d'être le cas pour beaucoup d'entre eux, inutilisés car devenus obsolètes. 

La plupart de ces silos, construits à partir des années 1930 dans une France essentiellement agricole, sont désormais laissés à l'abandon et posent pas mal de problèmes aux petites communes qui ont de moins en moins de budget pour subsister : dans ces conditions, envisager une quelconque reconversion n'est pas possible et les conseils municipaux n'ont pas vraiment d'autres solutions que la démolition, pour éviter des désagréments de type squat ou urbex, sauf à courir le risque de mise en danger de la vie d'autrui, lorsque leur état est vraiment très dégradé. S'agissant souvent de hauts bâtiments, pas très beaux et laissés à l'abandon, les silos deviennent vite inopportuns dans le paysage aux yeux des citoyens et leur sort est ainsi scellé pour laisser la place à d'autres projets.

Mon mail-art retrace l'histoire des Silos à grains du Moulin du Batardeau à Auxerre dans l'Yonne. J'y ai ajouté tige et épi de blé pour évoquer la vocation première de ces batisses : le stockage des céréales. 

Mail-art en boite de présentation de fromage à la coupe, habillé des différentes étapes de la vie
du Silo du Moulin du Batardeau d'Auxerre, détaillé ensuite + feuille et épi de blé 

* Construction à partir de 1930 du premier silo 

Les travaux débutent au début des années 30 sur le site du Batardeau.
© Archives collection famille BELISSENT-JANNOT

*Exploitation (de 1931 à environ 2002) : ensuite, les normes de sécurité ont changé pour les batisses agro-industriels placés en ville et les difficultés se sont accumulées.

À proximité immédiate du centre-ville (Crédit : Ville d’Auxerre) https://www.caue-observatoire.fr
 Architecture du XXe dans l’Yonne
A proximité immédiate du centre-ville, face à l’Yonne, ce silo monumental est édifié sur le quai qui tire son nom d’un ancien moulin en activité jusqu’en 1912. Il constitue le premier équipement de stockage de l’établissement actuellement visible. Le site appelé Moulin du Batardeau comprend le moulin proprement dit, édifié en 1930 et occupé par l’administration, une ancienne maison à l’abandon et quatre silos. Construits successivement en 1931, 1960, 1967 et 1970, ces derniers ont fait passer la capacité de stockage de 4 840 m3 à 17 000 m3. La production céréalière des plateaux du sud-est de l’Auxerrois alimente cet établissement qui traite environ 30 000 tonnes de grains par an, principalement du blé. Face à l’intensité de cette activité, la destruction motivée par des considérations esthétiques ou par les risques d’explosion appelle une réflexion. Le possible transfert de l’entreprise, l’éventuelle démolition de ces tours de stockage questionnent sur le devenir du site. Des 4 silos, le plus ancien est le plus monumental. Il n’est pas le plus imposant (le dernier, construit dans les années 1970, s’élève à 39 mètres) mais son parti architectural, proche de celui de l’administration à laquelle il est relié, lui procure une force inégalée par les autres édifices : 4 rangées de 6 cylindres supportent le dernier étage qui, conçu comme un observatoire sur l’Yonne, se termine par un porte-à-faux semi-circulaire. Ouverte sur tout son périmètre, cette avancée ménage un panorama sur la rivière.

Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007- Éditions Picard – 2008

* Réhabilitation temporaire
Les silos du Batardeau auront connu une embellie tout à fait temporaire avec une magnifique frise qui l'a orné pendant quasiment sept années - en attendant que soit tranché le sort définitif du site qui, en Centre-ville va devenir un quartier éco-responsable.
 
Avril 2018 - Fresque de l'artiste Florent Maussion inaugurée sur les silos du Batardeau à Auxerre, en bord de l'Yonne
 photo de L'Yonne Républicaine
L'Yonne Républicaine © Jérémie FULLERINGER
Les auxerrois ont pu profiter de cette jolie fresque d'avril 2018 à janvier 2025

* Démolition (en janviers 2025) 
à gauche, fin de journée du 13 janvier en fin de journée, une partie de la fresque a disparu. Photo drone Marc Charasson
à droite  : Les treize cellules sont déjà bien entamées © Image amateur publiée sur France 3 Régions

Je renouvelle mes voeux pour une chouette exposition d'art postal au sein du Silo et pour une fréquentation enjouée des habitants, car pratiquer l'art postal dans un lieu comme celui-là doit être un enchantement pour l'Equipe de l'Art en Boite.

Les Sables d'Olonne : le street-art a embelli les silos du Port de Commerce, pour Le Silo de Monts-sur-Guesnes

Voici ma deuxième contribution pour le Silo de Mont-sur-Guesdes avec la remarquable fresque réalisée par Taroe sur les silos à grains de la CAVAC toujours en activité sur le port des Sables d'Olonne.

J'ai réalisé cet art postal en boite et en volume,  grâce à une coupelle de présentation de fromage à la coupe, un fond de dentelle bleu pour le ciel et la mer, trois cylindres de papier toilette, recouverts de textile imprimé avec le motif utilisé par le créateur de la fresque en hommage aux travailleurs des marais salants.

à droite photo trouvé sur le site https://www.enpaysdelaloire.com/visites/autres-monuments-et-patrimoines/fresque-geante-des-silos-de-la-cavac-de-sable-et-de-sel

L'artiste a réalisé là un vibrant hommage au patrimoine historique et culturel de la ville qu'il a baptisé "de sable et de sel", en soulignant à la fois le coté balnéaire de la station mais également toute l'activité  du marais salant environnant. Les personnages sont très beaux, peints dans des tons doux qui arrivent à rendre un bâtiment utile mais très laid en un tableau agréable à regarder, d'autant qu'il est remarquablement placé pour être visible de tous. 

Une bien jolie façon de transformer l'aspect des silos, plutôt que de les détruire comme cela se passe dans de trop nombreux endroits, la troisième voie étant de les réhabiliter pour en faire des lieux 

AVANT 
 Les premières pierres du silo ont été posées en 1937 aux Sables d'Olonne. A l'entrée du port de commerce, sa silouette beige (au centre de la photo) s'impose aux regardes des promeneures des quais Franqueville t Guiné, très fréquentés et bordés e bars et restaurants, situés en face. Photo CAVAC

APRES


La fresque raconte les Sables d'Olonne à la Belle Epoque et les incontournables marais salants.
Association TMN auteur de la fresque
photos © Radio France - Yves-René Tapon

La belle époque
Nicolas Masterson alias Taroe est né à Biarritz en 1981. Il découvre l’univers du graffiti en 1995. Autodidacte et passionné, Il fait ses armes sur les murs des usines désaffectées, terrains vagues, et wagons de trains qui jalonnent les chemins de son pays basque natal, ou encore Paris, où il réside de 2005 à 2015. Il se passionne alors pour le design et la typographie, et développe sa propre identité graphique en parallèle de la peinture. Il réalise des œuvres hyper réalistes sur le thème de la «jungle urbaine».

L’importance de ces silos de coopérative agricole La CAVAC pour le stockage de céréales pour l’exportation ne fait aucun doute. Leur esthétique, elle, pêche beaucoup plus dans un site particulièrement exposé aux regards dans le centre des Sables-d’Olonne.

Il aura fallu 1 mois et ½ à Taroe pour peindre les 1700 m² des 7 silos. IL s’est inspiré de cartes postales anciennes. Taroe a collaboré avec les archivistes de la mairie des Sables d’Olonne ainsi qu’Hervé Retureau, historien de formation, auteur de nombreux ouvrages sur les Sables. « Nous avons fait le choix de valoriser l’histoire balnéaire et celle des marais salants au travers de personnages qui se prêtent très bien visuellement à la hauteur des cellules », explique Taroe. Et d’ajouter « Nous souhaitions raconter une histoire cohérente sur le silo. Cette œuvre, ce n’est pas de la déco".

La partie droite du silo est consacrée aux marais salants qui ont fait la richesse du pays des Olonnes. C’est le sel servant à la conservation des poissons à bord des bateaux, qui permettra au port des Sables d’Olonne de gagner son statut de premier port morutier du Royaume de France. Cette distinction va considérablement accélérer la croissance de la ville vers des aménagements portuaires ambitieux (brise-lames, jetée, quais…). Sur la 3ème cellule en partant de la droite est représentée une Sablaise, épouse de marin, ramendeuse, ouvrière de conserverie, poissonnière…, la Sablaise est aussi l’icône des Sables d’Olonne. La ville est ensuite devenue une station balnéaire incontournable à l’orée du 19ème siècle avec la mode des bains de mer et l’arrivée du chemin de fer, des personnages de la « Belle époque » sont ainsi représentés sur les 4 cellules de gauche (clichés Juillet 2022)

Localisation : Quai d’Allégement, Les Sables d'Olonne (Dépt 85 – Vendée)

Merci au Silo d'avoir organisé une exposition de mail-art à l'occasion des Journées du Patrimoine 2025. Il est important que chacun puisse prendre conscience que tout n'est pas que laideur dans les bâtiments industriels, pour peu qu'on se donne quelques moyens pour embellir notre environnement tout en racontant l'histoire d'un lieu, d'une région. 

Je vous souhaite une bonne réception de ce mail-art textile et je vous souhaite une belle participation pour une non moins belle exposition. 

Bordeaux: à l'assaut des silos devenus murs d'escalade, pour Le Silo de Monts-sur-Guesnes

Voici ma première participation à l'appel à mail-art lancé par l'Art en Boite au sein du Silo de Monts-sur-Guesnes, car j'ai trouvé vraiment géniale la manière dont cette commune a choisi de transformer son vieux silo à grain, en choisissant d'en faire un trait d'union entre les habitants, un tiers-lieu au service du mieux vivre ensemble.  

La question se pose dans de nombreux pays : détruire définitivement ce type d'architechture ou les transformer en les réhabilitant. Je vous donne quelques exemples français ci-après. Mais je dis encore  bravo à la petite commune de Monts-sur-Guesnes d'avoir vu le potentiel de son silo, patrimoine architectural qu'elle a choisi de conserver et d'en faire un lieu associatif à la fois recyclerie (pour la remise en état des objets et matériels donnés, ensuite mis en vente dans une ressourcerie à Loudun) et un lieu pour le mieux vivre ensemble.

AVANT : 

Photo ancienne avec la Gare et le silo à grain de Monts sur Guesnes (Vienne)-
Photo trouvée sur le site Delcampe 

MAINTENANT



Les grandes villes s'en sortent beaucoup  mieux  pour les réhabilitations : plusieurs exemples intéressants comme à Bordeaux Marseille ou Strasbourg sont visibles sur ce post, mais  hélas, ces exemples-là sont exceptionnels. 

Pour aborder un cas de réhabilitation heureuse d'un ancien silo à grains, j'ai choisi de parler du Silo de Bacalan sur le Bassin à flots de Bordeaux : voici le mail-art en boite que j'envoie à Monts-sur-Guesnes. 


Je suis partie d'une boite à sous-vêtement que j'ai habillé de tissu avec les images imprimés trouvées sur le site de VertiGina, la société qui exploite à coté d'un hôtel les murs d'escalade les plus hauts de France. J'y ai fait passer des cordelettes pour simuler les cordes sur le mur.  Je me suis inspirée des photos ci-dessous. 
Bordeaux

Les silos à grains de Bacalan sont devenus les plus hauts spots d'escalade urbaine française à Bordeaux

Marseille

   
Ancien silo d'Arenc à Marseille devenue une salle de spectacle de 2000 places
Strasbourg

L'ancien silo Seegmüller de Strasbourg, dans le Quartier Malraux est devenue une Maison Universitaire Internationale 

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J'en termine avec quelques silos joliment colorés, qu'ils soient réels ou virtuels, actifs ou désaffectés
 "Elevadores de Grano" du peintre argentin Alfredo Guttero-1928 

Avant leur démolition en janvier 2025 pour laisser la place à un futur quartier éco-responsablen les silos du Batardeau à Auxerre avaient été revêtus d'une jolie fresque par l'artiste Florent Maussion en 2018.
 Vues extraites d'un reportage FR3 Bourgogne
Néfertiti. Du street art sur un silo à grains.
Silo de la coopérative Noriap, situé sur une route touristique menant à Mers-les-Bains, dans la Somme Fanny Boimare, alias K2B, est graphiste au Tréport - © K2B Graff  + Deux autres artistes de Beauvais, Satok et Dyan
https://www.reussir.fr/une-fresque-urbaine-aux-couleurs-de-legypte-sur-un-silo-grains

La liberté fout le camp, nos libertés et droits fondamentaux aussi, pour L'Etre Anonyme

Lorsque j'ai vu cette photo-montage sur instagram, cela a fait tilt tant je ressens de plus en plus comment petit à petit, insidieusement d'abord, puis beaucoup plus clairement depuis l'instauration des confinements liés au Covid, nos libertés et nos droits fondamentaux continuent de reculer en France. Le phénomène n'est pas vraiment nouveau, mais depuis l'installation de la Macronie, cela s'aggrave sérieusement. 

Comme je sais que l'Etre anonyme est également très concernée par le sujet, je lui envoie ce mail-art très parlant, n'est ce pas et lui en souhaite une très bonne réception.

photo trouvée sur Instagram, Pinterest etc... sans nom d'auteur

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J'ai trouvé un article qui fait le bilan de l'année 2023 en France,  publié par Amnesty International et  cela fait froid dans le dos:  En voici l'introduction :

Répression violente des manifestations contre la réforme des retraites, interdictions de manifestations, mort d’un jeune de 17 ans - Nahel - par un tir de la police, accentuation des discriminations, dégradation des droits des personnes exilées avec le vote de la loi asile et immigration… En 2023, les droits et libertés ont reculé en France.

 État des lieux avec Nathalie Godard, directrice de l’action chez Amnesty International France.

Jusqu’où ira l’érosion des droits et libertés en France ? Jusqu’où le recul ? C’est la question que nous nous sommes posés en rédigeant le chapitre sur la France du rapport annuel d’Amnesty International. Et en jetant un œil vers le passé, nous ne pouvons que déplorer le fait que la dégradation des droits humains en France a été constante depuis une vingtaine d’années. Chaque année nous alertons sur ces reculs. Et pourtant, l’année suivante les constats s’aggravent. Jusqu’où ? 

Voici les trois sujets majeurs d’inquiétudes qui ressortent de notre analyse sur les droits humains en France : l’état des libertés, les discriminations et les risques pour l’État de droit. 

Si vous ètes intéressés pour en  savoir davantage, voir par ce lien la suite de l'article où tout le détail est donné.

A force de se gargariser sur la France, le beau pays des Droits de l'Homme et des Lumières, la République et l'Etat de Droit, il ne faudrait pas se laisser avoir comme la grenouille dans l'eau tiède... Alors vigilance !

11 septembre 2025

Dans les pas des gardiens de la nature, par Michele - Carnet 35-Page 5/5

Jolie surprise dans ma boite aux lettres aujourd'hui, alors qu'il y a des grèves partout et que le courrier est un peu bloqué dans le circuit postal en ce moment. Eh oui, c'est un carnet à 4 mains conçu avec mon amie belge, Michele, qui me revient après son dernier voyage.

Pour l'avenir de nos enfants et plus encore de nos petits-enfants, nous nous sentons toutes les deux particulièrement concernées par les questions sur l'environnement et la biodiversité. Nous sommes préoccupées de la manière dont la Terre est malmenée depuis l'ère industrielle au mépris de toutes les recommandations des scientifiques pour limiter le réchauffement climatique. Mais sans surprise dans ce monde capitaliste qui en veut toujours plus,  continue la surexploitation des ressources, la déforestation  et la disparition effrayante de nombre d'espèces vivantes, ce qui appauvrit considérablement la biodiversité, sans parler des problèmes cruciaux autour de l'eau, ressource indispensable à la vie 

Pour conclure en beauté ce carnet, Michèle me donne deux conseils de lecture tout en faisant référence à Pierre Rabhi, l'un des pionniers de l'agriculture écologique, et l'un des initiateurs du mouvement "Colibris".

"Un jour, il nous faudra répondre à notre véritable vocation, qui n'est pas de produire et de consommer jusqu'à la fin de nos vies, mais d'aimer, d'admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes". Pierre Rabhi

Page de gauche, en haut  : Pierre Rabhi /
Page de gauche,  en bas "Une vie pour la Nature" de Julien Perrot
Page de droite  : "L'enquête sauvage-Pourquoi et comment renouer avec le vivant", d'Anne-Sophie Novel 
l'intérieur de la dernière double page
Je te remercie  Michele pour ce beau carnet élaboré en commun et pour les références de livres à lire sur ce thème du respect de la nature et du vivant. Je vais pouvoir le garder précieusement, c'est un trésor de plus dans ma petite collection de carnets. 

8 septembre 2025

Esquisse de costume pour le Ballet "Hélène de Sparte" par Léon Bakst, pour Sabine

Dans le cadre de la mini-série que j'ai entreprise en septembre autour des dessins de costumes d'opéra réalisés par le génial peintre-décorateur et costumier Léon Bakst, j'ai conservé un exemplaire pour l'amie Sabine, nouvelle retraitée, probablement trop occupée, comme nous l'avons tous été dans les premiers mois de cette nouvelle vie. 

Esquisse de 1922 Hélène de Sparte

Décor de scène pour le ballet Hélène de Sparte par E. Verhaeren et D. de Séverac, 1912

J'admire tant l'immense créativité et la vision exceptionnelle et avant-gardiste dans son domaine de prédilection qu'a eu cet artiste, surtout lorsqu'il a oeuvré pour les Ballets Russes de Serge Diaghilev, que je suis sûre de n'avoir pas encore épuisé le sujet.

J'espère que ce thème plaira aussi à Sabine : je t'en souhaite une très bonne réception, ainsi qu'une belle fin d'été.

Esquisse de costume pour le Ballet Cléopâtre de Léon Bakst, pour Anne

Il y a déjà bien longtemps que j'avais envie d'entamer une correspondance avec Anne Prampart dont j'ai pu apercevoir l'art postal qu'elle réalise publié sur des blogs amis. Je ne sais pas du tout si ce que je fais sera en mesure de lui plaire mais je me lance, on verra bien. 

Je poursuis aujourd'hui ma mini-série sur le travail formidable de Léon Bakst dans le domaine des décors et costumes de théatre et d'opéra, notamment tout ce qu'il a accompli avec les Ballets Russes dans le premier quart du 20e siècle.

Pour Anne, j'ai retenu l'esquisse d'un costume qui devait être porté par la célèbre danseuse Ida Rubinstein, dans le Ballet Cléopatre.
Costume design for the ballet Cleopatra by A. Arensky
Ida Rubinstein en 1909 dans le costume de Cléopâtre
J'espère qu'Anne accueillera ce premier mail-art que j'ose lui adresser avec bienveillance : je lui en souhaite une très bonne réception, ainsi qu'une belle fin d'été.