24 avril 2023

Les arts ménagers, 15 ans après la chanson de Boris Vian (1), de Vincent

Magnifique enveloppe faite maison, reçue ce jour avec mon adresse en 3D composée avec des briques de Légo, pour ce nouvel art postal signé Vincent, mon nouveau correspondant fondu de philatélie et de culture.

Avec le timbre de Boris Vian dont nous avons célébré en 2020 le centenaire de la naissance, il revient sur sa  complainte du progrès et sur les arts ménagers qui ont "révolutionné" pendant un temps les cuisines des Françaises, les ménagères "modernes". 

Pour ce faire, Vincent a utilisé l'ours d'un numéro de "Femme Pratique" de 1970 au verso, et au recto la page 64 décrivant une liste des dernières innovations de l'année en matière d' Arts Ménagers : c'est une magnifique réalisation, merci beaucoup Vincent.

Pour être complète sur le sujet, je ne résiste pas au plaisir de vous permettre de réécouter et de relire les mots de cette chanson incroyable de Boris Vian, datant de 1955 et toujours aussi "décapante".

1955 - Complainte du progrès "Les arts ménagers" · Boris Vian   -  Compositeurs : Alain  Goraguer Compositeur et B. Vian 
Généré automatiquement par YouTube. Boris Vian - Le Prince de Saint-Germain-Des-Prés ℗ Wagram Music

La complainte du progrès

Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son cœur
Maintenant, c'est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille

Ah, Gudule
Viens m'embrasser
Et je te donnerai

Un frigidaire
Un joli scooter
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pelles à gâteaux


Une tourniquette
Pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gauffres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux

Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit rentre chez ta mère
Et on se garde tout

Ah, Gudule
Excuse-toi
Ou je reprends tout ça

Mon frigidaire
Mon armoire à cuillères
Mon évier en fer
Et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses
Mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace
Et mon chasse filou

La tourniquette
À faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures
Et le coupe-friture
Et si la belle
Se montre encore rebelle
On la fiche dehors
Pour confier son sort

Au frigidaire
À l'efface-poussière
À la cuisinière
Au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates
Au canon à patates
À l'éventre-tomates
À l'écorche-poulet

Mais très, très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son cœur

Alors on cède
Car il faut bien qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça
Jusqu'à la prochaine fois

Et l'on vit comme ça
Jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça
Jusqu'à la prochaine fois

Paroliers : Alain Goraguer / Boris Vian -  Paroles de Complainte du progrès © Editions Musicales Tutti Intersong Sarl

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