Blog d'art-postal, essentiellement textile , créé pour satisfaire toutes mes envies de couture, broderie, embellissement, collages et autres fantaisies... en les appliquant aux univers riches et variés induits par les timbres postaux. Il peut m'arriver d'y noter mes coups de coeur pour des expositions ou des artistes, sources d'inspiration ou d'émotions.
BIENVENUE!
Deuxième bonheur du jour avec les beaux slogans de l'enveloppe de Michka, arrivée ouverte mais heureusement toujours garnie d'une très belle carte vantant la convivialité pendant le confinement.
Dans certains quartiers parisiens, là où les résidents ne s'étaient pas volatilisés vers des contrées plus vertes, les voisins se sont aidés, ont été généreux et solidaires, certains n'hésitant pas à faire de la musique ou à chanter pour les voisins, qui eux donnaient le rythme par leurs applaudissements.
Merci Michelle : j'espère juste que ce bel élan ne va pas s'arrêter tout net, lorsque chacun aura dominé sa peur et qu'il se sera libéré de l'épée de Damoclès qui nous menace encore toutes et tous..
Oui, un nouveau monde est à réécrire, il faut tenir bon, face à toutes les pressions économiques et sociales. En notre qualité de consommateur, il nous appartient désormais de devenir des consomm'acteurs.
Dans ma boite aux lettres ce jour, je suis très gâtée : d'abord je vous présente la très belle enveloppe créée par la géniale Miss Yves.
C'est une impression de tampon de linogravure mettant en valeur la vie marine, que l'on tient entre nos mains! Si nous voulons conserver un tant soit peu de vie sur notre planète, changeons nos habitudes de consommation, les ressources halieutiques n'étant pas sans limite dans les mers et océans du globe :
autorisons la pêche sans gaspillage, avec des filets au maillage adapté,
interdisons avec contrôle à l'appui, la pêche électrique,
créons des zones de protection des espèces jusqu'à ce qu'elles se régénèrent,
choisissons selon les saisons de consommer le poisson qui est abondant! il n'y a pas que le thon rouge, la coquille St Jacques, le Saint Pierre et le turbot qui soient intéressants sur le plan alimentaire, la chair de nombreuses autres espèces méritent qu'on s'y arrête,
etc....
En parallèle, arrêtons d'utiliser le plastique non recyclable que l'on retrouve échoué partout (le fameux sixième continent) et qui met des siècles à disparaître... d'ailleurs il disparait de notre vue, mais pas dans notre corps car à l'heure actuelle nous consommons l'équivalent d'une carte bancaire en plastique par semaine !
Un grand merci à toi Marcelle, pour ta création et son message! Merci aussi pour le fascicule joint à ton envoi à propos d'un spectacle Yokai donné juste avant le confinement dans ta ville de Saint-Lô,
L'an passé nous avons tous été émus par les incendies gigantesques qui ont ravagé la forêt amazonienne, repoussant toujours les hommes et les animaux qui la peuplent dans des espaces de plus en plus étroits.
La pandémie planétaire de la Covid-19 combinée à une politique particulièrement agressive du président du Brésil à leur encontre fait craindre le pire pour ce qu'il reste des populations autochtones, particulièrement vulnérables à toutes les épidémies bactériennes et virales contre lesquelles elles n'ont aucune immunité.
Tous les amérindiens ont tout autant que nous le droit de vivre sur note planète : ils sont les gardiens de la forêt amazonienne depuis des temps immémoriaux, ils ont toujours su y vivre et s'en nourrir avec parcimonie, mais surtout la vénérer et la respecter.
Je ne peux demeurer indifférente à leur sort, même si je n'ai pas beaucoup de moyens, au moins je me dois d'attirer l'attention sur ce qui se trame là-bas, à bas bruit (cf. article ci-dessous)
La Covid-19 est une nouvelle menace pour des indigènes déjà affectés par une déforestation qui n'a cessé d'augmenter depuis l'arrivée au pouvoir de JaÏr Bolsonaro. [Ricardo Oliveira de l'AFP]
C’est un drame immense qui se joue aux confins du Brésil, dans ces « points chauds » de la déforestation qui s’allument sous le souffle cynique et meurtrier de Jaïr Bolsonaro. Le monde se souvient de cette Amazonie en feu qu’Emmanuel Macron qualifiait d’écocide. L’été 2020 risque d’être plus brûlant encore.
Alors que la saison sèche n’a pas encore débuté, l’Amazonie est déjà dévorée de toutes part à une vitesse effrayante. La surface déforestée de l’Amazonie légale (regroupement des États d’Acre, Amapá, Amazonas, Mato Grosso, Pará, Rondônia et Roraima, et une partie du Maranhão et du Tocantins) avait déjà augmenté de 30% entre 2018 et 2019. Plus de 10 300 km2 ont disparu cette année-là. Depuis, le système satellitaire DETER d’évaluation de la déforestation multiplie les alertes. En mars dernier, elles étaient 30% plus nombreuses qu’à la même époque l’année précédente. En avril, les surfaces prises sur la forêt étaient 64% plus importantes qu’un an plus tôt, attisant les craintes que la déforestation de l’Amazonie atteigne un plus haut historique en 2020. Et ceci en dépit, ou plutôt grâce à la pandémie.
Le Covid-19 n’a pas épargné le Brésil. Le pays compte déjà plus de 12 000 morts – le plus lourd bilan en Amérique du Sud – et certains observateurs estiment que le nombre réel de victimes serait jusqu’à 15 fois plus important. Parmi elles, de nombreux membres de peuples autochtones vivant dans des communautés reculées de la forêt dépourvues de toute offre de soins. L’État d’Amazonas, au centre de l’Amazonie, cumule les particularités qui illustrent le drame écologique et humain qui se joue : la déforestation y est la plus importante dans tout le bassin amazonien ; il concentre, avec environ 170 000 personnes, la plus grande population indigène de la Fédération brésilienne et enregistre, proportionnellement, le plus grand nombre de personnes contaminées par le Covid-19. Le mercredi 13 mai, 1648 nouveaux cas de contamination étaient détectés en une seule journée dans cet État de 4 millions d’habitants.
Le Plan national d’urgence pour le coronavirus dans les Peuples indigènes rappelle qu’en raison de leurs spécificités immunologiques et épidémiologique, ces populations sont particulièrement vulnérables aux infections respiratoires. Dans les années 1980, 20% du peuple Yanomami avait disparu, victime d’infections virales introduites par des milliers de garimpeiros. Encouragés par l’envolée du cours mondial de l’or – autre conséquence de la pandémie – ils seraient désormais 20 000 à occuper les terres Yanomani, tous porteurs potentiels du virus mortel. Derrière, le front de la déforestation avance sous la pression des bûcherons, des éleveurs ou des producteurs de soja. Dans les territoires autochtones, la déforestation a augmenté de 74% entre 2018 et 2019 et la tendance à la hausse se confirme en 2020. Des milliers d’indiens, dépositaires d’un héritage culturel unique au monde et gardiens d’une biodiversité inestimable, sont ainsi exposés à un génocide. Dans l’indifférence la plus totale.
Avec à sa tête un homme qui n’exprime que dégoût et haine pour une partie de son peuple, le gouvernement fédéral, par sa carence fautive, n’a jamais cessé d’encourager et de soutenir ces criminels. Alors que la déforestation explose, le nombre de procès-verbaux dressés par la police de l’environnement (IBAMA) en Amazonie n’a jamais été aussi bas : moins de 3 000 en 2019 contre plus du double en 2016. Ceux établis par l’Institut Chico Mendes pour la Conservation de la Biodiversité (ICMBio), chargé de la surveillance des unités de conservation, ont connu une chute plus importante encore.
Le 20 mars dernier, le gouvernement a franchi un nouveau cap : son ministre de l’environnement a annoncé qu’en raison de la pandémie, les actions de l’IBAMA et de l’ICMBio étaient suspendues, laissant le champ libre aux bûcherons et aux garimpeiros. La situation est tellement grave que le Ministère Public Fédéral, véritable contre-pouvoir judiciaire, a ordonné le 24 avril 2020 à ces deux organismes de reprendre leur plan de contrôle et de police de l’environnement. Dans les 10 points chauds de la déforestation identifiés par l’IBAMA, le commerce du bois et le négoce de l’or sont suspendus par les magistrats.
Dans son ordonnance, le Ministère Public justifie ces mesures urgentes « sous peine d'un véritable génocide des populations amazoniennes et d'un écocide des ressources naturelles ». Ces mots, qui font écho à ceux employés par Emmanuel Macron l’été dernier, devraient inciter les États membres de la Cour pénale internationale à reconnaitre le crime d’écocide parmi ceux relevant de sa compétence.
Ironie de l’histoire, c’est à Greta Thunberg, icône haïe par le président brésilien, qu’en appelait le 2 mai 2020 le maire de Manaus, capitale de l’Amazonas, pour sauver les défenseurs de la forêt de la « barbarie » en cours : « Mon peuple souffre, l’Amazonie et la forêt doivent être sauvées », implorait-il. En attendant, avec à sa tête un président contesté de toutes part, le Brésil expérimente un double cauchemar : celui d’un gouvernement d’extrême droite fanatisé, indifférent aux souffrances de son peuple et celui d’une pandémie qui pénètre le pays jusque dans les profondeurs de ses forêts. La reprise imminente des mégas feux parachèvera alors le drame qui se joue dans l’indifférence générale chez nos frères d’Amazonie.
Source : Médiatpart du 14 mai 2020 par Sébastien Mabile
Encore un grand personnage qui nous laisse en ce printemps 2020 catastrophique !
Jean-Loup Dabadie disparait, laissant le monde de la culture encore une fois en deuil !
Ce monsieur toujours souriant, courtois, un peu dandy, avait de très nombreuses cordes à son arc. Artiste, journaliste d'art, critique littéraire, auteur et écrivain, son amour des mots et des lettres l'a fait reconnaître par ses pairs ce qui l'a conduit jusqu'à l'Académie Française en 2008.
Mais il fut également dialoguiste de nombreux sketchs de Guy Bedos notamment, scénariste auprès de très grands réalisateurs comme Yves Robert, François Truffaut, Claude Sautet (les choses de la vie, François, Vincent, Paul et les autres ou César ou Rosalie), Philippe de Broca, et bien d'autres.Au théâtre il faut à la fois adaptateur mais également créateur de pièces de théâtre, également.
Très populaire, il est bien sûr connu comme parolier pour de nombreuses chansons qui resteront dans toutes nos mémoire, comme "Femmes je vous aime" ou "Ma préférence" chantées par Julien Clerc ou "Nous irons tous au paradis" entonnée par Michel Polnareff , pour les connues. Mais il écrivit aussi pour Barbara, pour Johnny Hallyday, Serge Reggiani , Michel Sardou et tant d'autres.
Cet homme-là toujours jovial appréciait l'amitié plus que les honneurs : merci à lui pour son grand talent protéiforme et pour tous les beaux textes qu'il nous laisse!
Femmes je vous aime
Quelquefois
Si douces
Quand la vie me touche
Comme nous tous
Alors si douces
Quelquefois
Si dures
Que chaque blessure
Longtemps me dure
Longtemps me dure
Femmes, je vous aime
Femmes, je vous aime
Je n'en connais pas de faciles
Je n'en connais que de fragiles
Et difficiles
Oui, difficiles
Quelquefois
Si drôles
Sur un coin d'épaule
Oh oui, si drôles
Regard qui frôle
Quelquefois
Si seules
Parfois elles le veulent
Oui mais, si seules
Oui mais si seules
Femmes, je vous aime
Femmes, je vous aime
Vous êtes ma mère, je vous ressemble
Et tout ensemble mon enfant
Mon impatience
Et ma souffrance
Femmes, je vous aime
Femmes, je vous aime
Si parfois ces mots se déchirent
C'est que je n'ose pas vous dire
Je vous désire
Ou même pire
O, femmes
Femmes
Paroliers : Jean Loup Dabadie / Julien Clerc
Le petit garçon
Ce soir mon petit garçon mon enfant mon amour
Il pleut sur la maison mon garçon, mon amour
Comme tu lui ressembles
On reste tous les deux
On va bien jouer ensemble
On est là tous les deux seuls
Ce soir elle ne rentre pas, je n'sais plus, je n'sais pas
Elle écrira demain peut-être nous aurons une lettre
Il pleut sur le jardin
Je vais faire du feu
Je n'ai pas de chagrin
On est là tous les deux, seuls
Attends, je sais des histoires
Il était une fois
Il pleut dans ma mémoire
Je crois ne pleure pas
Attends, je sais des histoires
Mais il fait un peu froid ce soir
Une histoire de gens qui s'aiment
Une histoire de gens qui s'aiment
Tu vas voir
Ne t'en va pas
Ne me laisse pas
Je ne sais plus faire de feu mon enfant, mon amour
Je ne peux plus grand-chose mon garçon, mon amour
Comme tu lui ressembles
On est là tous les deux
Perdus parmi les choses
Dans cette grande chambre, seuls
On va jouer à la guerre et tu t'endormiras
Ce soir elle ne s'ra pas là, je n'sais plus, je n'sais pas
Je n'aime pas l'hiver
Il n'y a plus de feu
Il n'y a plus rien à faire
Qu'à jouer tous les deux, seuls
Attends, je sais des histoires
Il était une fois
Je n'ai plus de mémoire
Je crois, ne pleure pas,
Attends, je sais des histoires
Mais il est un peu tard ce soir
L'histoire de gens qui s'aimèrent
Et qui jouèrent à la guerre
Ecoute-moi
Elle n'est plus là
Non; ne pleure pas
.Source : Musixmatch /Paroliers : Datin Jacques Jean Marie / Dabadie Jean-loup
Quel beau cadeau aujourd'hui dans ma boîte aux lettres :
c'est un bouquet de vrais bleuets dessiné de la main de Pascale.
Ces bleuets me font immanquablement penser à ceux qui poussaient avec les coquelicots et les marguerites dans les champs de blé au printemps, dans ma jeunesse, à la campagne. C'était un temps où l'on ne les éradiquait pas encore à coup d'insecticides et/ou de pesticides pour augmenter le rendement de la parcelle.
Je dois dire, pour être tout à fait honnête que je les ai vus revenir il y a deux ou trois ans, dans les champs, avec leurs copains coquelicots.... Merci aux agriculteurs qui ont compris qu'on leur faisait exercer leur métier à l'inverse de ce qui est leur vocation première, consistant à entretenir et protéger la terre nourricière plutôt que de la tuer.
A 94 ans, Michel Piccoli s'est éteint ce 12 mai. C'est un grand nom du cinéma, du thêatre et de la mise en scène aussi, qui nous quitte. Il va laisser un grand vide tant il était touche-à-tout. Tout au long de sa longue carrière, il n'a laissé personne indifférent tant il a interprété de rôles toujours différents, toujours choisis en conscience, avec de très grands réalisateurs comme Louis Daquin, Luis Bunuel, Claude Sautet, Jean-Luc Godard, Jacques Demy, Marco Ferreri, et tant d'autres, Nanni Moretti aussi dans les dernières années de sa carrière avec le magnifique Habemus Papam.
Acteur inoubliable dans Les choses de la vie, La grande bouffe, Belle de Jour, Les Demoiselles de Rochefort, Milou en mai, Max et les ferrailleurs, Vincent, François Paul et les autres, sa carrière fut très riche. Extravagant et provocateur, il n'hésitait pas à se mettre en danger et savait tout jouer.
Il ne faisait rien pour cacher ses idées. C'était un homme libre, toujours à gauche mais jamais encarté, qui s'est engagé en tant qu'individu dans bien des combats : actif contre la guerre du Vietnam, pour la défense des sans-papiers, pour la parité homme-femme dans la vie publique, mobilisation contre le Front national. Michel Piccoli fut très actif au sein de SOS Racisme (créé en 1984) et aux côtés d'Amnesty International. Sensible il le fut également aux questions migratoires, allergique à toutes les formes de dictature et phobique pour le capitalisme et la dictature de l'argent.
Il aimait passionnément le mouvement et la vie. Merci Michel.
Ah Jeanne-Marie, je te reconnais bien là avec ta bienveillance légendaire et ta créativité sans faille.
Tu t'emploies à procurer des masques à chacun pour une prise de risques minimum en cette nouvelle ère de déconfinement progressif, y compris pour notre ami de la savane, muni de son attestation de sortie pour venir jusqu'à moi - tu penses vraiment à tout !
.Ah, si seulement, ainsi masqués, les éléphants pouvaient échapper à leurs prédateurs, ce serait miraculeux! Bravo pour le timbre rhinocéros judicieusement choisi dans la belle série "cabinet de curiosités" éditée par La Poste.
Merci Jamari, pour ton humour et pour ton amitié fidèle!
Une autre belle surprise pour aujourd'hui, Nadine persiste et signe : son précédent envoi sur ce thème ne m'est jamais parvenu (peut-être arrivera-t-il un jour, qui sait ?)
Merci Nadine pour cette belle enveloppe, avec d'une part un dessin de ta main avec maman et bébé koala sur son dos, d'autre part un kangourou, animal emblématique de l'Australie.
Dans cette enveloppe, outre de jolies cartes sur ta ville de Lille Métropole Capitale Mondiale du Design, tu m'as envoyé une coupure de presse annonçant le renoncement des Belges à la consommation de la viande de kangourou... j'ignorai qu'il pouvait y en avoir une telle consommation en Europe.
La Poste semble fonctionner à nouveau à plein temps et je m'en réjouis vraiment, car certains correspondants se sont étonnés de ne pas me voir afficher leurs réalisations probablement perdues, dans les limbes du tri postal ou pire, jetées dans une poubelle comme une vidéo récente de notre maire vient de le porter à notre connaissance.
C'est donc avec un plaisir inouï que je trouve aujourd'hui dans ma boîte aux lettres une superbe enveloppe de la part de Tony Mazzochain qui me donne de bonnes nouvelles de sa maisonnée : que c'est chouette d'avoir des nouvelles des amis.
Pour la forme, j'apprécie particulièrement cette enveloppe à la fois tamponnée, dessinée puis peinte à l'aquarelle, dont le graphisme épuré et géométrique me fait penser au style Bauhaus que j'aime beaucoup. Pour le fond du sujet, je suis bien d'accord avec toi Tony : se préoccuper de l'être est tellement plus important que l'avoir....
Merci Ami de m'avoir gâtée ainsi, à charge de revanche, lorsque je pourrai à nouveau m'exprimer librement (trop à l'étroit ici, et sans le plus gros de mon matériel , je ne m'y retrouve pas...)
Couturières? couture? : tiens tiens, métier ou pratique en loisir d'une activité tellement ringarde
il y a peu, et voilà que, d'un seul coup, cela redevient une richesse pour notre pays!
Spontanément et bénévolement, elles ont offert leurs services sans compter leur énergie ni leur temps, professionnelles ou mamans au chômage technique, mamies retraitées. Elles se sont engagées au point pour certaines de se mettre en burn-out, pour tenter de compenser au mieux les carences d'un pouvoir exécutif totalement défaillant.
D'abord elles ont créée des masques pour les soignants de l'hôpital tellement démunis face à l'affluence des malades et insuffisamment dotés, puis pour les médecins de ville et les infirmières libérales, sur le front de la pandémie sans aucune protection, carrément oubliés par les services officiels de santé.
Lorsqu'elles comprirent qu'il n'y en aurait pas suffisamment pour tout le monde, malgré toutes les promesses réitérées tout au long de ces huit semaines de mensonge d'état, chacune, dans son coin s'est mise à fabriquer des masques en tissu pour les leurs et pour leurs concitoyens
Je tire mon chapeau et adresse un grand merci à toutes ces femmes bénévoles, qui ont travaillé sans relâche pour nous protéger.
Sans elles, une grande partie de nos concitoyens n'auraient pas eu le moindre masque à porter aujourd'hui où c'est obligatoire dans les transports en commun et dans les lieux publics à forte concentration, selon la communication officielle, toujours aussi "frileuse" à cause de son mensonge originel.
Le bon sens me porte à croire qu'il faut le porter partout dès que l'on est dans l'espace public, car c'est le seul "médicament" efficace connu à se jour pour protéger les autres et soi-même, associé aux mesures barrières (lavage des mains au savon ou au gel hydroalcoolique et distance physique à respecter,).
Lorsque l'on parle d'abolition de l'esclavage, nous avons aussitôt en tête le nom de Victor Schoelcher, l'homme politique français qui a beaucoup lutté pour dénoncer l'esclavage et qui en obtint l'abolition définitive en France en 1848 (décret du 27 avril 1848).
En ce 10 mai 2020, journée nationale commémorative de l'abolition de l'esclavage, moi j'ai eu envie de vous parler de l'une des héroïnes méconnues de cette lutte!
Solitude, résistante guadeloupéenne
Solitude,
surnommée la Mulâtresse Solitude en raison de ses origines (vers 1772–1802?), est une figure importante de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe.
Une vie
d’esclave
On connait
aujourd’hui peu de choses sur l’existence de Solitude. Elle naît en Guadeloupe
aux environs de 1772, fruit du viol de sa mère, Bayangumay, par un marin blanc,
sur le bateau qui la déporte aux Antilles. Fille d’une mère esclave et malgré
son métissage, l’enfant, prénommée Rosalie, devient esclave elle-même. Pendant
plus de vingt ans, Solitude connait les affres de l’esclavage, des lourdes
punitions, de la privation de liberté et de l’oppression, en Guadeloupe.
Parallèlement à
la Révolution françaises, des troubles et des émeutes commencent à agiter la
Guadeloupe au début des années 1790. Après l’exécution de Louis XVI, la Terreur
se répercute jusqu’aux Antilles et des familles de planteurs, ainsi que des
membres du clergé, sont exécutés ou fuient. Des esclaves désertent, formant des
communautés de marrons (esclaves en fuite). Le 4 février 1794, la Convention
abolit l’esclavage et fait de tous les hommes peuplant les colonies des
citoyens français jouissant des mêmes droits. Mais lorsque la nouvelle parvient
jusqu’en Guadeloupe, l’île est tombée sous occupation anglaise.
Rétablissement
de l’esclavage :
Tandis que de
nombreux anciens esclaves, ayant à peine accédé à la liberté, s’enrôlent pour
lutter contre les Anglais, Solitude rejoint une communauté de marrons avec
lesquels elle vit quelques temps. L’euphorie de l’abolition est cependant de
courte durée : en 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage, et charge le
général Richepance de mater toute rébellion et de remettre les anciens esclaves
aux fers. Le 4 mai 1802, une armée de quatre mille homme débarque à
Pointe-à-Pitre. Le colonel d’infanterie Louis Delgrès, un intellectuel
d’origine martiniquaise, appelle alors à la résistance, et de nombreux femmes
et hommes prennent les armes.
Enceinte de son
compagnon qui combat avec elle, Solitude s’arme d’un pistolet et participe à
tous les combats, de même que la compagne de Louis Delgrès, Marthe-Rose.
Rapidement, les forces françaises acculent les résistants dans une forteresse
et mènent un siège violent. En désespoir de cause, Louis Delgrès fait truffer
le bâtiment de barils de poudre. Lorsque l’armée y pénètre, le 28 mai 1802, une
grande explosion retentit. Parmi les trois cents résistants retranchés,
quelques-uns survivent à l’explosion, parmi lesquels Solitude. Arrêtée, elle
n’est pas exécutée immédiatement, en raison de sa grossesse. Sur l’île, la
répression de la révolte est sanglante et fait des milliers de victimes.
Solitude accouche
le 28 novembre 1802, d’un petit garçon qui nait esclave. Les sources indiquent
qu’elle est « suppliciée » le lendemain, ce qui semble indiquer qu’elle a été
exécutée. Il est cependant possible qu’elle ait survécu. Source : blog"l'histoire par les femmes"
***
Que ce soit en Guyane, à la Réunion, en Martinique, en Guadeloupe, en Haiti ou ailleurs, saluons à jamais le courage de ces femmes et de ces hommes pour se libérer du joug!
Et surtout n'oublions pas que toutes les formes d'esclavage n'ont pas été abolies : l'esclavage fait encore des ravages dans le monde avec le travail des enfants dans les mines ou dans les plantations de cacao, par exemple.
C'est également vrai plus près de nous, où les donneurs d'ordre ont imaginé de nouvelles pratiques bien plus sournoises pour nous asservir, par l'ubérisation, notamment.
J'aime beaucoup le cinéma, vous le savez déjà et comme vous pouvez l'imaginer, je me sens bien punie en ce moment avec la fermeture de toutes les salles obscures.
Parmi mes choix de films aussi éclectiques que mes choix de musique, j'aime le cinéma d'auteur, celui qui me fait réfléchir, me fait découvrir d'autres horizons, mais surtout tout ce qui touche au vivant et au sort de l'humanité à travers le monde.
Vous ne serez donc pas surpris de me voir mettre en avant aujourd'hui un acteur engagé : j'apprécie depuis longtemps les choix artistiques de Vincent Lindon, notamment dans des films comme:
- Welcome sur la condition des migrants et de ceux qui les aident à Calais
- La loi du marché, sur la manière dont on traite les chômeurs à Pole-Emploi et dans certaines entreprises françaises
- ou encore dans Toutes nos envies. sur le problème de surendettement touchant les personnes à faible revenus
- et j'en passe ...
Comment ce pays si riche, ...
Le 5 mai, le comédien a confié à Mediapart une longue réflexion, lue face caméra chez lui, sur ce que la pandémie révèle du pays qui est le nôtre, la France, sixième puissance mondiale empêtrée dans le dénuement (sanitaire), puis le mensonge (gouvernemental) et désormais la colère (citoyenne). Un texte puissamment politique, avec un objectif: ne pas en rester là.
***
Je n'arrive plus à regarder les nouvelles à la télévision, d'autant qu'elles fluctuent à une vitesse effrayante : je me sens trahie, flouée, infantilisée, prise pour une idiote incapable de réfléchir et de faire des déductions, censée gober toutes les couleuvres qu'on veut me faire avaler depuis des mois.
Alors oui, je te remercie, Vincent, d'avoir des idées, d'avoir des doutes, de réfléchir et d'avoir un avis citoyen pour faire en sorte que nous nous sortions de ce marasme le mieux possible.
Tu ne prétends pas être un expert, encore moins un médecin, non, simplement un citoyen avec un coeur gros comme cela, toujours sensible à la situation des petites gens qui vivent dans le même pays que toi, tu fais des propositions ...appelant à la solidarité générale en cette période exceptionnelle.
J'adhère à ton programme, Vincent, sans réserve. Puisses-tu être rejoint par de nombreuses autres personnes dont la parole porte ou dont l'avis compte pour qu'enfin une nouvelle règle du jeu démocratique voit le jour dans notre pays.
PS : je suis bien loin du mail-art avec cet article, pardon, mais il est des moments exceptionnels où crever l'abcès devient une nécessité.
Une grande tristesse m'envahit ce matin : j'apprends d'Eric Babaud la disparition de Philippe Charron, un artiste prolifique qui a entretenu avec lui une riche correspondance.
Ancien instituteur à la retraite, Philippe Charron, se définissait comme un "artiste postal". Son imagination très fertile et sa culture ont fait la joie de ses nombreux correspondants mail-artistes ; il était aussi apprécié dans le monde de la philatélie, car il savait à merveille jouer avec les timbres pour en faire des compositions postales pleines d'humour, décalé ou caustique! Implanté dans le département de la Charente-Maritime où vivent de très nombreux mail-artistes, j'imagine combien ses amis le pleurent aujourd'hui car sa production était tellement originale! J'adresse toutes mes condoléances à sa famille et m'associe à leur douleur et à leur peine.
Merci Philippe pour le plaisir que tu nous as donné ! Reposes en paix!
***
Je reproduis quelques mails-art réalisés pour sa participation à un concours organisé par le Club Philatélique de Nanterre en 2012 sous la houlette de son président Jean Grillot :
Voici quelques autres exemples trouvés sur le net, pour vous donner le loisir d'apprécier la grande variété de sa "palette" et sa grande créativité
Soutenons l'ami pangolin, il n'y est pour rien, lui, si les hommes cherchent perpétuellement à gagner sur le territoire des espèces animales pour exploiter davantage encore d'espace afin d'y développer de la culture intensive!
Après le singe, la chauve-souris, le chameau, et tant d'autres, notre fourmilier se retrouve à son tour incriminé dans une pandémie qui se développe sur tous les continents. Marie est aussi sensible que moi au respect de la vie animale, surtout pour une bête aussi inoffensive que lui, couvert d'écailles pour son malheur. Je suis certaine qu'elle appréciera ce mail-art.
Comment l'inoffensif pangolin est devenu ennemi public n°1
Par Derwell Queffelec sur France Culture
Comment cet animal sacré, l'un des plus braconnés au monde, est-il passé du totem guérisseur au porteur de virus avec la pandémie du Covid-19 ? Retour sur l'histoire du pangolin.
C’est le mammifère le plus braconné au monde et une possible cause du covid-19. Sacré pour la plupart des Chinois, des tribus en Afrique lui vouent également un culte. Voici comment le pangolin est passé de mignon animal inoffensif à ennemi public n°1.
Aujourd’hui, un pangolin est braconné toutes les 5 minutes dans le monde. Toutes les espèces, asiatiques et africaines, sont en danger d’extinction.
Au coeur de ce braconnage massif : des croyances et des mythes autour de son statut d’animal sacré notamment en Afrique et en Asie. Son aspect hybride entre le mammifère, qui se déplace à quatres pattes, et le poisson avec ses écailles fascine depuis des siècles.
Son absence d’agressivité et la façon qu’il a de s’enrouler sur lui-même pour se protéger ont pu être interprétées comme des gestes d’offrande. Animal nocturne, sa capacité à se tenir debout a aussi fait de lui le héros de nombreux contes.
Pangolin sacré en Afrique centrale : Allons nous vers la fin d'un trafic mondial ?
En 1949, l’anthropologue britannique Mary Douglas vit une année en Afrique centrale dans la tribu des Lele du Kasaï. Elle y découvre un culte lié au pangolin. Il est ce qu’on appelle un “animal esprit”, un animal “interdit”, dont l’hybridité fait peur autant qu’elle fascine.
La tribu des Lele voit le pangolin comme un ami de l’homme. Comme les humains, ils ne mettent au monde qu’un enfant à la fois et semblent sensibles à la honte car ils baissent la tête dans leurs écailles. Pour les Lele du Kasaï, manger du pangolin augmente la fécondité. Une tribu voisine, les Lega, considère le pangolin comme un bâtisseur, il aurait enseigné la construction des maisons aux hommes de la tribu. Le fourmilier écailleux y est l’image du lien social entre les générations.
Mais la société évoluant, le culte de l'animal s’est peu à peu éteint. Aujourd’hui il est encore parfois consommé mais est surtout chassé en masse pour être vendu en Asie, car ses écailles sont considérées comme de l’or pour la plupart des Chinois.
Soigneur en Chine : les premiers écrits chinois sur le pangolin remontent à la fin du Ve siècle. Ils ont été consignés par Tao Hongjing, un taoïste qui rédigeait des traités médicaux. Selon lui, le pangolin a été repéré à sa manière de chasser les fourmis. Il se laisse envahir d'insectes puis se jette dans l’eau. Les fourmis meurent et remontent à la surface, et le pangolin peut ensuite facilement les manger. À cette époque, il existe une infection cutanée nommée “yi lou”. “Yi” signifiant aussi fourmis. Le pangolin est donc utilisé pour soigner ces infections de la peau.
Le pangolin est inscrit dans la pharmacopée de la médecine traditionnelle chinoise. Ses écailles seraient anti-inflammatoires, un remède à l’infertilité et un vivifiant pour le sang, son sang et son foetus sont considérés aphrodisiaques. En réalité les écailles du pangolin sont constituées de kératine, qui n’a scientifiquement pas de vertus médicinales particulières.
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Ci-dessous, des opérations de sauvetage sont organisées au Zimbabwe pour protéger les pangolins d'Afrique du braconnage.
Tout comme je le suis, je sais Nadine révoltée par les atrocités pratiquées sur les grands animaux sauvages par les braconniers, au sein même des parcs nationaux.
Aujourd'hui je vais vous conter une histoire dramatique, celle de la belle Omo. J'ai créé ce mail-art pour qu'on se souvienne d'elle, un moyen de rendre hommage à cette girafe, extraordinaire exemple de la biodiversité animale d'Afrique.
Omo était une très rare femelle girafe blanche car atteinte de leucisme (ou leucistisme). Ce défaut de pigmentation est différent de l’albinisme car il influence moins les iris des yeux. (Plus d’infos sur le site du Wild Nature Institute ici.).
Voici quelques photos d'Omo adolescente et insouciante, parmi ses congénères.
Les braconniers continuent de dicter leur loi en Afrique et surtout au Kenya. Ils ont réussi à abattre l'unique girafe de couleur blanche avec son girafon. Après la disparition de ces animaux uniques au monde, il ne reste plus en vie qu'une girafe, un mâle. Il s'agit d'un coup dur porté aux efforts de préservation des espèces rares dans ce pays.
La cruauté des braconniers est sans limite surtout en Afrique et particulièrement au Kenya. L'unique girafe femelle blanche qui avait été répertoriée dans l'Etat du Kenya ainsi que son petit ont été massacrés par des braconniers. La découverte macabre a été faite le mardi dernier par une association locale dans une réserve de Garissa à l'est du Kenya où les deux animaux ont été retrouvés complètement à l'état de squelette.
Les girafes blanches sont des animaux extrêmement rares qui ont été filmés pour la première fois au monde en Juin 2017. Cette girafe a suscité un intérêt croissant en août 2019 lorsqu'elle a donné naissance à 2 petits de même couleur. Ces animaux n'ont en réalité été signalés dans aucun autre pays dans le monde entier. Le Kenya est le seul au monde qui héberge et préserve cette espèce de girafes très rares en raison de leurs peaux blanches compte tenu d'une pigmentation rarissime.
Ces girafes de couleur blanche ne présentent pas les caractéristiques de l'albinisme. Leur couleur blanche est due en réalité à une condition génétique dénommée leucisme. Il s'agit d'une carence de cellules pigmentaires. Des études avaient été prévues pour mieux comprendre ce manque de cellules pigmentaires au niveau de ces girafes. Hélas, les braconniers ont mis un terme à ce projet.Un coup dur pour le Kenya et la préservation des espèces rares.
Cette barbarie sur les girafes et les espèces menacées a poussé l'Etat du Kenya a renforcé son arsenal juridique pour mieux protéger les animaux. Cela n'a nullement découragé les braconniers qui utilisent tous les subterfuges pour passer les mailles des gardes forestiers. La tuerie de ces girafes de couleur blanche constitue un coup dur pour la faune.
Le gouvernement du Kenya promet prendre d'autres mesures draconiennes pour mieux préserver les autres espèces rares présentes dans le pays. Il appelle en outre à la vigilance de la communauté pour un meilleur soutien aux différents efforts de protection.
Décidément les mauvaises nouvelles dans le monde de la culture s'enchaînent : hier c'est Idir le chanteur kabyle à la voix si douce, qui a tiré sa révérence, à seulement 70 ans.
Merci à toi ! Adieu l'Artiste, ambassadeur de fraternité entre les hommes!
C'était un bonhomme chaleureux, qui savait chanter la paix et faire le pont entre deux rives,celles de l'Algérie et de la France que baigne la même Mer Méditerranée. C'était un grand monsieur, un poète universel, une bien belle personne que je vais regretter, une de plus!
A vava inouva
Né dans un village de Kabylie le 25 octobre 1949, Hamid Cheriet y baigne dans la culture berbère et, déjà, dans la musique. Il découvrira que son pays est aussi arabe lorsque, pendant la guerre, les habitants de son village sont envoyés à Alger. École chez les Pères blancs et les Jésuites, études de géologie. Il gratte un peu de guitare, compose des chansons pour des amis. "Je ne chantais pas, mon destin était clair : je devais aller chercher du pétrole dans le Sud", racontera-t-il plus tard.
Les Français sont séduits par cette voix douce et nostalgique qui porte en elle la lumière des montagnes berbères. Les Algériens entendent soudain autre chose que la variété arabe promue jusqu'alors par le régime, découvrent la beauté de la langue kabyle. Pendant un moment, même sa famille a ignoré que la si belle chanson de la radio est la sienne. Il ne sera pas ingénieur géologue.
Un jour de 1974, une chanteuse qui doit interpréter en direct à la radio une chanson qu'il a écrite tombe malade. Le producteur lui demande de la remplacer au pied levé. Les auditeurs appellent pour réentendre la chanson, qu'Idir enregistre aussitôt. A vava inouva devient un tube en Algérie, traverse la Méditerranée : les hits parades français de l'époque le classent en deuxième place.
Idir a toujours agi comme un poil à gratter culturel. Bien sûr, il est une voix symbolique de la culture kabyle, disant de sa voix très douce, depuis des décennies, quels sont les dégâts de l’arabisation de l’Algérie. Mais ce n’est pas un hasard qu’il ait intitulé Identités – au pluriel – un de ses albums des années 1990 : il croit que les hommes ne sont pas faits d’une seule culture, d’une seule langue, d’un seul lieu.
Il sait aussi parfaitement déjouer les vieilles évidences identitaires, ainsi que le prouve une fois de plus son nouvel album, Ici et ailleurs, qui sonne autant comme le manifeste d’un nouveau monde apaisé autour du partage et de la compréhension mutuelle que comme l’autoportrait d’un Algérien né en 1949 et vivant en France depuis des décennies.
Une affaire de talent et d'identité : Idir vivra en France, à la fois pour convenances professionnelles, mais aussi, dès les années 90, par sécurité. On pourrait le résumer en disant qu'il cumule, pour l'Algérie kabyle, les fonctions que Georges Brassens et le micro de la BBC en guerre ont rempli pour la France. Les chansons que chacun connait si bien qu'elles dépassent leur créateur et la fière certitude d'appartenir à une nation, à une langue, à une culture. Une affaire de talent, évidemment, mais également d'identité. Cette identité est le centre de l'œuvre d'Idir, et sans doute la raison d'être de tout son parcours d'homme et d'artiste.
Hommage aux femmes
Lettre à ma fille
Comme Lounès Matoub, il défend l’idée d’une Algérie multiculturelle qui "ne rejetterait pas Pasteur avec Salan" et qui admettrait le pluralisme linguistique et religieux. Et, dans Ici et ailleurs, il se livre à une étonnante démonstration de transculturalité en invitant de grands interprètes de chanson française pour une série de duos dont il a écrit les adaptations en langue kabyle.On y perd de vue l’origine de certains titres, comme La Bohème dans laquelle Charles Aznavour chante berbère. D’ailleurs, quand affleure le mot bistrot, cela rappelle qu’avant de devenir un mot kabyle, ce serait un mot russe annexé par les Français.Tout l’album fonctionne avec cette liberté qui, en remplaçant la guitare par la mandole, égare La Corrida loin de l’Espagne et de l’Amérique folk, au grand plaisir de son auteur-compositeur Francis Cabrel. Bernard Lavilliers est venu sur On the Road Again, Maxime Le Forestier sur Né quelque part, Gérard Lenorman sur Les Matins d’hiver, Tryo sur L’Hymne de nos campagnes. Idir a obtenu la voix d’Henri Salvador pour un duo virtuel sur Jardin d’hiver. Et cela fait évidemment sens que Patrick Bruel vienne chanter avec Idir sa chanson Les Larmes de leurs pères, inspirée par le printemps tunisien.
D'ici et d'ailleurs : Idir en concert au sein du journal Le Parisien
Dix ans après sa création sur l’album La France des couleurs, dans lequel il chantait en duo avec des artistes urbains, il reprend avec Tanina, sa fille, la chanson écrite alors par Grand Corps Malade, Lettre à ma fille. Le même auteur lui donne cette fois-ci Avancer, titre prophétique qu’ils enregistrent ensemble et qui proclame : "Nous savons bien que nos racines ne nous empêcheront jamais d’avancer". Cet album prouve même qu’elles aident à se déplacer…
La France des couleurs
On veut notre identité
On a longtemps hésité
On est la même entité
Zwit Rwit
Egalité, fraternité
On mérite mieux que ces cités
L’avenir c’est la mixité
Zwit Rwit
Il faut qu’on avance tous dans le même sens
Malgré la distance et malgré nos différences
Brisons le silence pour un hymne à la même chance
Peu importe la danse, qu’on vibre à la même cadence
La France des couleurs défendra les couleurs de la France
La France des couleurs ; bouge, bouge et mélange
On se bat pour la dignité
Et pour faire valoir nos idées
On veut juste être écouté
Zwit Rwit
Arrêtons de nous éviter
Avançons sans douter
Ta main dans la mienne ; unité
Zwit Rwit
Il faut que ça change ; c’est ici que ça commence
Cherchons les réponses pour remonter la pente
Face à tellement d’offenses c’est l’union qui fait la force
Peu importe la danse, qu’on vibre à la même cadence
La France des couleurs défendra les couleurs de la France
La France des couleurs ; bouge, bouge et mélange
En hommage à mon papa qui fut ouvrier d'usine toute sa vie, portant fièrement le bleu de travail comme un uniforme, même à la maison, et parce que c'est le tout premier 1er mai qu'il ne verra pas (je dois dire que c'est mieux ainsi) j'ai envie de partager avec vous l'épopée des ouvriers.
Arte a diffusé cette semaine un documentaire magnifique en 4 volets d'une heure, remarquable, à partager sans limites, surtout avec les plus jeunes, eux qui n'ont pas idée de tout le combat des générations qui nous ont précédés, leur lutte pour obtenir des congés, pour être davantage protégés au travail et pour se faire représenter.
1/ Le temps des ouvriers : le temps de l'usine
2/ Le temps des ouvriers : le temps des barricades
3/ Le temps des ouvriers : le temps à la chaîne
4/ Le temps des ouvriers : le temps de la destruction
disponible en replay sur Arte du 21/04/2020 au 26/06/2020, je ne peux hélas pas faire de lien.
Sous-titrage malentendant
Ce documentaire décrit parfaitement la condition des gens qui n'avaient que la force de leurs bras à vendre. Du début du XVIIIe siècle à nos jours, Stan Neumann déroule sur plus de trois siècles l’histoire du monde ouvrier européen, rappelant en une synthèse éblouissante ce que nos sociétés doivent aux luttes des "damnés de la terre".
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Ouvrière de 14 ans dans une filature du Texax en 1913 @ télérama
Dès le début du XVIIIe siècle, en Grande-Bretagne, une nouvelle économie "industrielle et commerciale", portée par le textile, chasse des campagnes les petits paysans et les tisserands indépendants. Pour survivre, ils doivent désormais travailler contre salaire dans des fabriques (factories) qui rassemblent plusieurs milliers d'ouvriers, sur des métiers appartenant à des marchands devenus industriels. C’est la naissance de la classe ouvrière anglaise. Le travail en usine, le Factory System, où seul compte le profit, impose aux déracinés une discipline et une conception du temps radicalement nouvelles. Avec la révolution industrielle de la fin du XVIIIe siècle, ils subissent un dressage plus violent encore, sous la loi de machines qui réduisent l’ouvrier à un simple rouage.
Surexploitée et inorganisée, cette classe ouvrière primitive, qui oppose à la main de fer de l’industrie naissante des révoltes spontanées et sporadiques, va mettre plusieurs générations à inventer ses propres formes de lutte, dans une alliance parfois malaisée avec les républicains anglais, inspirés par la Révolution française de 1789. Ses revendications sont sociales et politiques : réglementation du travail des enfants, salaires, durée du temps de travail, liberté syndicale, droit de grève, suffrage universel... Dans les années 1820, après des décennies de combats perdus, une classe ouvrière anglaise puissante et combative semble en mesure de faire la révolution.
La classe ouvrière a-t-elle disparu, ou simplement changé de forme, de nom, de rêve ? Conciliant l’audace et la rigueur historique, l’humour et l’émotion, le détail signifiant et le souffle épique, Stan Neumann (Austerlitz, Lénine, Gorki – La révolution à contre-temps) livre une éblouissante relecture de trois cents ans d’histoire. Faisant vibrer la mémoire des lieux et la beauté des archives, célébrissimes ou méconnues, il parvient à synthétiser avec fluidité une étonnante quantité d’informations. Les séquences d’animation, ludiques et inventives, et un commentaire dit par la voix à la fois présente et discrète de Bernard Lavilliers permettent de passer sans se perdre d’un temps à l’autre : celui du travail, compté hier comme aujourd’hui minute par minute, celui des grands événements historiques, et celui, enfin, des changements sociaux ou techniques étalés parfois sur plusieurs décennies, comme le processus de légalisation des syndicats ou du travail à la chaîne. En parallèle, le réalisateur donne la parole à des ouvriers et ouvrières d’aujourd’hui et à une douzaine d’historiens et philosophes, hommes et femmes, "personnages" à part entière dont la passion communicative rythme le récit. On peut citer Jacques Rancière, Marion Fontaine, Alessandro Portelli, Arthur McIvor, Stefan Berger, avec Xavier Vigna comme conseiller scientifique de l’ensemble des épisodes. Cette série documentaire virtuose, où l'expérience intime coexiste avec la mémoire collective, au risque parfois de la contredire, révèle ainsi combien nos sociétés contemporaines ont été façonnées par l’histoire des ouvriers.
On dit que la classe ouvrière n'existe plus, peut-être. Mais une chose est sûre : l'exploitation continue!
NB : la classe ouvrière a tellement disparu des écrans radars que j'ai eu un grand mal pour trouver sur internet des photos avec des ouvriers d'usine en bleu de travail! Merci Télérama pour les photos qui illustraient l'article sur ce fameux documentaire.