Ah voici une enveloppe d'Isabelle, et les premières nouvelles qu'elle donne depuis sa mutation sur Limoges. Je suis contente de les lire même si je me doutais bien que ce ne serait pas simple pour elle de vivre encore un nouveau déménagement, de repartir professionnellement dans une nouvelle ville et de devoir à nouveau chercher des repères.
Blog d'art-postal, essentiellement textile , créé pour satisfaire toutes mes envies de couture, broderie, embellissement, collages et autres fantaisies... en les appliquant aux univers riches et variés induits par les timbres postaux. Il peut m'arriver d'y noter mes coups de coeur pour des expositions ou des artistes, sources d'inspiration ou d'émotions. BIENVENUE!
16 octobre 2025
Faire confiance à la jeunesse, d'Isabelle
14 octobre 2025
MO009 - Sortie des ouvriers de l'Arsenal de Toulon, de l'Etre anonyme
![]() |
Sortie des ouvriers de l'Arsenal à Toulon sur une carte postale ancienne par la Porte Castigneau - 1903 |
Merci à l'Etre anonyme d'avoir déniché ce poème de Prévert que je connaissais déjà (mais dont je ne me lasse pas ) et de l'avoir associé à cette carte postale ancienne.
On y voit la sortie des nombreux ouvriers de l'Arsenal de Toulon où l'effectif monta jusqu'à 5000 personnes vers 1860.
Art. 1er – La suppression des entreprises et prix-faits dans l’arsenal, et que dans la fixation des fonds, celui pour le salaire des ouvriers ne donne plus lieu à cette classe précieuse de sujets, à s’expatrier et à porter leurs utiles services à la première puissance qui veuille lui donner du pain : cette émigration devient chaque jour plus frappante et les suites politiques plus à craindre. »
C’est donc dans ce climat de misère et d’effervescence politique qu’éclate l’insurrection du 23 mars 1789.
Dans le domaine politique, « les classes inférieures ont été pendant de très longues périodes des classes silencieuses ». Ce silence relatif n’a pourtant pas évité aux classes inférieures d’apparaître menaçantes aux yeux des élites, si bien que la prise de parole par le peuple est déjà une subversion historique. La Révolution française représente un moment privilégié pour scruter les ouvriers de l’arsenal. À la fin de l’Ancien Régime, le peuple est sujet et non citoyen, il forme un peuple, et même un bas peuple, sans droits politiques. Or, à partir de 1789, nous assistons à la conquête de la politique par les ouvriers de l’arsenal de Toulon : ils s’emparent des droits politiques dans les assemblées primaires, ils travaillent pour la Nation et la défense de la Patrie, ils ont conscience d’appartenir aux couches populaires. Reprenons l’exemple des événements de mars 1789. Le 23 du mois, les délégués des corporations se réunissent à l’Hôtel de Ville afin de rédiger les cahiers de doléances. Le « bas peuple » de Toulon se regroupe dans « la salle basse de l’Hôtel de Ville » mais suite à un incident à propos de l’interprétation du code électoral, les assemblées tournent à l’émeute. Les maisons des archivistes sont pillées et le piquet pour un temps suspendu. L’aspect anti-municipal est également présent : la maison du maire est saccagée, et c’est à cause de l’interprétation du règlement électoral que les catégories populaires, massivement exclues des assemblées, se soulèvent. L’émeute constitue alors un moyen de se faire représenter. La particularité de Toulon vient de ses ouvriers de la Marine qui se mobilisent avec « la plus basse classe » et profitent de l’appui des artisans, des commerçants et de leurs employés que le chômage à l’arsenal pénalise. Ils prolongent la lutte en adoptant la grève comme moyen de pression sur les institutions. « Le 25 mars les ouvriers de l’arsenal s’attroupèrent, la cloche les appela vainement au travail, ils refusèrent d’aller à l’ouvrage se plaignant avec aigreur de l’inexactitude de leur payement ». Le commandant de la Marine ne doit sa survie qu’au don de 60.000 livres versé par un imprimeur toulonnais pour le règlement de la solde des ouvriers. Et c’est en autorisant les ouvriers de l’arsenal à élire leurs propres députés que les autorités municipales désamorcent une crise profonde.
Conscience politique et conscience de classe
Revenons à la question posée dès l’introduction : comment se forme une classe ouvrière à la fin de l’Ancien Régime et au début du XIXe siècle ? Nous pensons qu’elle se forme en partie par la politisation des ouvriers.
Le premier élément fédérateur parmi ces ouvriers, nous l’avons dit, c’est le travail. Celui-ci influence les comportements au-delà des problèmes de salaires. Il touche au corps et aux mentalités par les pratiques et les techniques qu’il met en œuvre et que les ouvriers adoptent selon des normes édictées par la hiérarchie et selon un ensemble de routines destinées à s’approprier leurs moyens de productions. Il est vrai que l’arrivée des ouvriers du fer, aux dépends des ouvriers du bois, a modifié la structure de la population ouvrière toulonnaise, qu’elle a changé bon nombre de traditions, notamment en brisant les « dynasties » familiales de charpentiers et en faisant appel à des entreprises civiles possédant le savoir-faire métallurgique (un savoir-faire qui dépasse celui des chaudronniers et des fondeurs de l’Ancien Régime). Comme en témoigne l’amiral Jurien de La Gravière dans ses mémoires, « la vapeur est venue apporter dans les conditions de notre métier plus qu’un changement radical : elle a produit une révolution ; elle a bouleversé de fond en comble nos traditions, nos plaisirs, nos usages et jusqu’à nos mœurs ». Jusqu’au premier tiers du XIXe siècle, les ouvriers mécaniciens et chauffeurs de l’arsenal sont des étrangers issus de l’industrie privée et bien payés – en tout cas, mieux que leurs collègues des métiers traditionnels. Ils défendent leur savoir-faire en interdisant d’approcher des machines qu’ils conduisent, même si apparemment la plupart d’entre eux possèdent une expérience et une habileté moindres que les ouvriers anglais.
Mais le changement de mentalités est-il si mécanique et si radical ? Sewell avance que « la solidarité de classe, lorsqu’elle apparut pour la première fois au début des années 1830, fut la généralisation, la projection à un niveau supérieur de la solidarité corporative. La fraternité plus large de tous les ouvriers ne devient concevable qu’à partir du moment où les corporations ouvrières se perçurent comme de libres associations de citoyens au travail productif et non comme un corps distinct, voué au perfectionnement d’un art particulier. ». Or, pour le cas de l’arsenal de Toulon, nous peinons à trouver cette solidarité corporative dans le sens où nous avons affaire à un monde déjà industriel. Les corporations toulonnaises semblent intégrer les maîtres des arsenaux, mais seulement eux. Ces instances sont trop étroites pour embrasser les mouvements de 1789 ; les ouvriers de l’arsenal ont participé à d’autres formes de sociabilité au premier rang desquelles le club des Jacobins et le Comité central des ouvriers, syndicat avant la lettre pourrait-on dire. Leur sociabilité sous l’Ancien Régime et la Révolution est toutefois moins difficile à trouver que celle sous l’Empire. D’une part, parce que les confréries ou les clubs ont des buts publiquement présentés ; d’autre part, parce que le caractère policier du système napoléonien a atomisé le mouvement ouvrier. Par exemple, en 1807, le Préfet maritime de Toulon déclare qu’il « est défendu à tous officiers civils et militaires, officiers de santé, sous-officiers, officiers-mariniers, matelots et soldats, maîtres, contre-maîtres et ouvriers de l’arsenal, novices et mousses et autres employés tenant au service de la marine, de se trouver dans les maisons ci-après désignées. (...) Tout employé de la marine, sans distinction de grade, qui sera trouvé dans ces maisons, sera arrêté et puni avec la dernier sévérité ». Mais à ce moment-là, sous l’Empire, apparaissent les sociétés de secours mutuels. Sewell écrit à leur propos qu’elles étaient des « versions postrévolutionnaires des confréries d’Ancien Régime » : elles se chargent des funérailles, portent le nom d’un saint patron qu’elles fêtent. Outre ces activités, la société organise parfois des sorties dominicales pour les ouvriers, leurs familles et leurs amis. Ainsi, sous leur forme publique apparente, malgré leurs petits effectifs apparents, les sociétés de secours mutuel comprennent, toujours d’après Sewell, l’ensemble des membres d’un même métier. Et quand bien même la société ne regrouperait qu’une minorité, elle fournirait le symbole d’une organisation œuvrant tant d’un point de vue moral que pratique pour tous les ouvriers. Nous tentons d’appréhender ce mouvement de société mais il est très difficile d’en saisir la composition et la vie intérieure (débats, discussions). Les archives départementales et municipales sont peu nombreuses sur ce thème et durant ces années.
Nous avons vu que l’identité maritime de ces ouvriers est indéniable mais elle se nourrit d’influences diverses qui lui donnent son originalité. Les ouvriers font bien partie du peuple mais là encore, il n’y a pas unanimité : la diversité des métiers et des statuts professionnels, la contingence des carrières et le milieu familial incitent l’historien à appréhender le monde ouvrier toulonnais comme un monde pluriel. Enfin, les ouvriers de l’arsenal de Toulon possèdent une conscience politique, souvent confuse car soumise au poids de la tradition, de la hiérarchie et surtout des événements. Ils forment bien la base de la classe ouvrière chère à Flora Tristan, mais une classe en gestation et qui ne bénéficie pas encore des apports théoriques et politiques du XIXe siècle.
Source : Auteur Julien Saint-Roman, professeur certifié du secondaire, actuellement ATER à l’Université de Provence, poursuit une thèse sur Les ouvriers de l’arsenal de Toulon (1760-1820) sous la direction de Mme Christine PEYRARD au sein du laboratoire TELEMME. Intégré au groupe de recherche « Lumières et Révolution française : processus de civilisation » ainsi qu’au séminaire d’histoire moderne, Julien Saint-Roman a participé à diverses manifestations d’histoire sociale et d’histoire de la Révolution française.
Référence électronique Julien Saint-Roman, « Les ouvriers de l’Arsenal de Toulon, 1760-1820 », Rives méditerranéennes [En ligne], Varia, mis en ligne le 15 octobre 2012, consulté le 13 octobre 2025. URL : http://journals.openedition.org/rives/4460 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rives.4460
13 octobre 2025
Appel à mail-art : Quoi ma gueule... qu'est ce qu'elle a ma gueule....délit de faciès?, pour le MIAP en 2026
Avec cette enveloppe où un collage savant compose un visage surréaliste, Christophe m'invite à créer et lui envoyer de l'art postal sur le thème des "gueules" pour en faire une exposition au MIAP aux beaux jours de l'année prochaine, entre le 1er mai et le 30 septembre 2026.
Merci Christophe pour cette belle idée, opportune : avec le recyclage perpetuel à l'Elysée des mêmes têtes hypocrites pour toujours davantage nous berner et nous plumer, je vois là une belle occasion de pouvoir nous lâcher un peu...
Ce n'est pas encore précisé, mais j'imagine que la date de fin d'envoi des créations est à situer vers le 15 avril, histoire de laisser un peu de temps à Christophe pour faire l'accrochage, avant exposition.
Hommage à Franz Fanon et à Aboubakar Cissé, de la part d'Eric
Oh oh oh, une enveloppe de la part d'Eric Bensidon, un tout nouveau correspondant pour moi, mais dont je reconnais le style unique, découvert depuis déjà un bon moment sur le blog d'Eric Babaud.
Frantz Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France (Martinique) et mort le 6 décembre 1961 à Bethesda dans un hôpital militaire de la banlieue de Washington aux États-Unis, est un psychiatre et essayiste de nationalité française se considérant comme citoyen algérien, fortement impliqué dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés.Il est l'un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste, et une figure majeure de l'anticolonialisme. Il a inspiré les études postcoloniales. Il cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus comme Les Damnés de la Terre, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique.
10 octobre 2025
Souvenons-nous de Noémie et de ses compagnes résistantes, pour Les RéCréations d'Haida et Cie
Je réponds ici à l'appel à mail-art lancé par une association de Burbure dans le Pas de Calais, dans le but de rendre hommage à Noémie Suchet-Delobelle, une femme résistante qui a donné sa vie pour notre liberté - et à laquelle, on vient seulement d'attribuer le médaille de la Résistance Française, 80 ans après sa mort .
Aujourd'hui où tout est esbrouffe, où il n'y a que le buzz qui vaille pour "exister", il est sûrement difficile pour certains d'imaginer que des personnes, souvent modestes, se soient engagées, sans condition et à bas bruit, pour que notre pays redevienne autonome et se libère du joug des nazis pendant la seconde guerre mondiale! Et parmi ces résistants, de très nombreuses femmes furent des maillons indispensables dans les réseaux, actives dans le renseignement et même le sabotage, mais leurs actions et leurs sacrifices restent encore méconnues ou minimisées plus de 80 ans après la fin de la guerre.
L'histoire de Noémie Delobelle épouse Suchet, décorée à titre posthume de la médaille de la Résistance française
La commission nationale de la médaille de la Résistance française (CNMRF) présidée par le délégué national de l’Ordre de la Libération est parfois confrontée à des injustices en terme de reconnaissance officielle et mémorielle.
Depuis quelques années, l’attention du délégué national a été attirée sur le cas d’une jeune résistante du Pas-de-Calais, Noémie Delobelle épouse Suchet. Agent des FTP à Burbure (Pas-de-Calais), arrêtée par la Gestapo le 5 août 1942, emprisonnée successivement à la prison de Béthune, à la citadelle d’Arras puis à la prison de Loos-les-Lille, Noémie Suchet arrive au camp de concentration de Ravensbrück le 26 novembre 1943. De là, elle est transférée le 14 avril 1944 à Holleischen, un kommando du camp de Flossenbürg où les déportées travaillent à la fabrication d’obus de défense anti-aérienne.
Avec deux autres détenues, Hélène Lignier et Simone Michel-Lévy, Noémie Suchet poursuit ses actions de résistance au sein-même du kommando. Par leurs sabotages récurrents, elles réussissent à faire sauter la machine qui pressait la poudre dans les douilles, privant ainsi l’armée allemande de quelques milliers d’obus. Un rapport sur ce sabotage fut transmis à Berlin qui ordonna que les trois femmes subissent chacune 25 coups de bâton. Puis, le 11 avril 1945, les trois déportées furent transférées sur ordre de Berlin à Flossenbürg où elles furent pendues le 13 avril 1945, dix jours avant la libération du camp.
Simone Michel-Lévy fut décorée à titre posthume de la croix de la Libération (décret du 26 septembre 1945) et de la médaille de la Résistance française (décret du 31 mars 1947). Hélène Lignier, quant à elle, reçue aussi à titre posthume la médaille de la Résistance française par décret du 28 juillet 1955. Noémie Suchet ne reçut aucune de ces deux prestigieuses distinctions. Le 22 décembre 1947, la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil lui est décernée à titre posthume. La mention « Mort pour la France » lui est attribuée le 19 mai 1950.
Sur une proposition de Vladimir Trouplin, directeur scientifique de l’Ordre de la Libération, le cas de Noémie Suchet est évoqué lors de la session du 22 septembre 2023 de la CNMRF. Il ressortait des éléments en notre possession que la non attribution par automaticité de la médaille de la Résistance était liée au fait que Noémie Suchet était titulaire du titre de déporté politique (obtenu le 16 juillet 1957) et non de déporté résistant comme l’exigent les textes législatifs en vigueur. Face à cette injustice, les membres de la commission ont accepté à l’unanimité que ce dossier soit soumis au président de la République. C’est ainsi que le secrétaire de la CNMRF, Fabrice Bourrée, a pris ce dossier en main et, grâce à l’aide de plusieurs chercheurs (Pierre-Emmanuel Dufayel, Jacques Pequeriau, Anne Savigneux) et diverses institutions (Arolsen Archives, SHD, fondation pour la mémoire de la Déportation, musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon…) a pu considérablement enrichir ce dossier.
Grâce à l’appui de l’ONaCVG, partenaire essentiel de l’Ordre de la Libération, le titre de combattant volontaire de la Résistance a été accordé à titre posthume à Noémie Suchet en date du 3 avril 2024. Avec l’obtention de ce titre, Noémie Suchet devenait éligible à une proposition d’attribution de la médaille de la Résistance française. Avec l’accord de son fils Pierre, et de sa petite-fille Nathalie Wylleman-Suchet, le dossier a été communiqué pour instruction au ministère des Armées puis soumis à la CNMRF dans sa séance du 26 juin 2024. Un avis favorable a été émis à l’unanimité des membres de la commission. Suivant l’avis de la commission, le président de la République a décerné à titre posthume à Noémie Suchet la médaille de la Résistance par décret en date du 30 septembre 2024 (Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses du 9 décembre 2024).
Par cette attribution, Noémie Suchet a enfin et justement rejoint ses deux camarades de déportation, Simone Michel-Lévy et Hélène Lignier, au sein de la glorieuse cohorte des médaillés de la Résistance française.
Source : https://fr.linkedin.com/pulse/lhistoire-de-no%C3%A9mie-delobelle-%C3%A9pouse-suchet-d
9 octobre 2025
Marchons-nous sur la tête? À situation grotesque, réponse clownesque, de Daniella
Comme cela me fait plaisir de recevoir de l'art postal de mon amie Daniella! J'adore, comment avec un simple bout de carton ondulé déchiré, elle va à l'essentiel.
Un grand merci à toi Daniella, et encore de belles journées d'automne à savourer dans ton joli coin de Bretagne.
8 octobre 2025
Nuit et Brouillard : n'oublions jamais l'histoire de milliers de déportés et continuons d'exercer la plus grande vigilance !
![]() |
- avec la mémoire vivante de cette tragique période qui s'efface inexorablement car les rares survivants de ces atrocités sont centenaires ou presque, et tant de courants négationnistes qui voudraient nier l'existence des chambres à gaz ("ces détails de l'histoire") où s'est tragiquement terminé la vie de nombreux déportés
- avec le génocide programmé des Gazaouis qui se passe sous nos yeux depuis des mois avec la complicité honteuse des gouvernements européens, la France en tête puisqu'elle continue de livrer des armes à Israël sous le manteau, et qu'elle envoie ses forces de polices contre les manifestants demandant la levée du blocus de Gaza ou pour la liberté de la Palestine,
- avec les descendants juifs des victimes de la Shoah qui sont en train de laisser se perpétrer le plus terrible crime contre l'humanité à Gaza, grâce au sinistre gouvernement de Netanyaou, oubliant ce que leur peuple a subi il y a 80 ans (comment imaginer un génocide organisé par des descendants de génocidés) ,
- avec la montée de l'extrême-droite partout en Europe et bien sûr aussi en France où des milices pro-fascistes peuvent défiler impunément en plein Paris, approuvées par nos forces de polices qui restent passives, alors qu'elle n'ont jamais été aussi violentes contre le peuple français dans toutes ses manifestations pacifistes ou revendicatrices sur le plan social de ces dernières années,
- avec la multiplication des actes racistes et de barbarie contre les personnes LGBTQ+ et les personnes racisées, avec les actions policières disproportionnées contre les gamins de banlieue pour délit de faciès, le masculinisme qui monte comme un poison nauséabond partout sur les réseaux sociaux, sous couvert d'anonymat,
- avec l'avenir très incertain du destin de la France et des Français dans les jours et les mois qui viennent, le parti du Rassemblement National (parti d'extrême-droite créé avec les nazis sous le nom de Front National) n'attendant qu'une faiblesse de notre part, un aveuglement plus grand encore pour nous faire basculer dans un néant économique et social encore plus funeste que celui que nous vivons avec Macron...
et j'ai envie de crier, de hurler même :"Réveillons-nous!" et "Résistons"!
N'oublions pas les combats de nos grands-parents et de nos parents pour obtenir des avancées sociales comme la sécurité sociale, les congés payés, le droit à la retraite, les services publics (tout ce qui nous est subrepticement retiré petit-à-petit) et pour notre liberté de penser (de plus en plus surveillée grâce aux algorythmes de nos smartphone, et de tous les supports numériques). Tout ce que nous considérons comme acquis ne l'est jamais vraiment, car il faut continuer à se battre pour le conserver (droit à l'avortement, droit d'asile, droit de manifester, droit de grève...)
Ne nous laissons pas phagociter par les multiples écrans qui nous éloignent les uns des autres et favorisent l'individualisme : le prêt à penser (et même le prêt à rire) nous est dispensé à longueur d'antenne, comme une drogue, des fadaises nous sont débitées sur les multiples chaines et plate-formes, dans des formats et des contenus à l'américaine, où il est tellement facile de se laisser emporter par les histoires, et par les récits, même si c'est assez éloigné de la vérité
Nous sommes des êtres pensants, à nous de faire l'effort de lire, d'être critique en variant nos sources d'information. A nous de nous forger une opinion en allant voir des films d'auteur ou du spectacle vivant qui interpelle, qui fait réfléchir : c'est à ce prix que nous conserverons notre liberté de penser et notre humanité.
J'en termine ici en vous faisant écouter un artiste qui a su trouver les mots et chanter l'horreur de la déportation. On le comprend tant sa jeunesse a été fortement impactée par la disparition de ce père qui n'est jamais revenu.
A la fin de l'avant-dernier couplet de sa chanson il nous demande de transmettre cette histoire afin que jamais une telle horreur puisse être oubliée "Je twisterais les mots s'il fallait les twister, pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez".
Et c'est ce que je fais bien volontiers.
6 octobre 2025
Pour la Paix et la fin de l'état de siège à Gaza, une calligraphie d'Hassan Massoudy pour Ouiza
![]() |
Verso - Façade peinte à Strabane en Irlande pour réclamer la fin du siège de Gaza |
Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs :
Nous cultivons l’espoir.
Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents
Car nous épions l’heure de la victoire :
Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
Dans l’obscurité des caves.
Ici, nul « moi ».
Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.
Au bord de la mort, il dit :
Il ne me reste plus de trace à perdre :
Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
Bientôt je pénètrerai ma vie,
Je naîtrai libre, sans parents,
Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur…
Ici, aux montées de la fumée, sur les marches de la maison,
Pas de temps pour le temps.
Nous faisons comme ceux qui s’élèvent vers Dieu :
Nous oublions la douleur.
Rien ici n’a d’écho homérique.
Les mythes frappent à nos portes, au besoin.
Rien n’a d’écho homérique. Ici, un général
Fouille à la recherche d’un Etat endormi
Sous les ruines d’une Troie à venir.
Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez,
Buvez avec nous le café arabe
Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous
Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons
Sortez de nos matins,
Nous serons rassurés d’être
Des hommes comme vous !
Quand disparaissent les avions, s’envolent les colombes
Blanches blanches, elles lavent la joue du ciel
Avec des ailes libres, elles reprennent l’éclat et la possession
De l’éther et du jeu. Plus haut, plus haut s’envolent
Les colombes, blanches blanches. Ah si le ciel
Etait réel [m’a dit un homme passant entre deux bombes]
Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant
Le ciel de l’affaissement. Derrière la haie de fer
Des soldats pissent — sous la garde d’un char -
Et le jour automnal achève sa promenade d’or dans
Une rue vaste telle une église après la messe dominicale…
[A un tueur] Si tu avais contemplé le visage de la victime
Et réfléchi, tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre
A gaz, tu te serais libéré de la raison du fusil
Et tu aurais changé d’avis : ce n’est pas ainsi qu’on retrouve une identité.
Le brouillard est ténèbres, ténèbres denses blanches
Epluchées par l’orange et la femme pleine de promesses.
Le siège est attente
Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.
Seuls, nous sommes seuls jusqu’à la lie
S’il n’y avait les visites des arcs en ciel.
Nous avons des frères derrière cette étendue.
Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent.
Puis ils se disent en secret :
« Ah ! si ce siège était déclaré… » Ils ne terminent pas leur phrase :
« Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. »
Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.
Et dix blessés.
Et vingt maisons.
Et cinquante oliviers…
S’y ajoute la faille structurelle qui
Atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.
Une femme a dit au nuage : comme mon bien-aimé
Car mes vêtements sont trempés de son sang.
Si tu n’es pluie, mon amour
Sois arbre
Rassasié de fertilité, sois arbre
Si tu n’es arbre mon amour
Sois pierre
Saturée d’humidité, sois pierre
Si tu n’es pierre mon amour
Sois lune
Dans le songe de l’aimée, sois lune
[Ainsi parla une femme
à son fils lors de son enterrement]
Ô veilleurs ! N’êtes-vous pas lassés
De guetter la lumière dans notre sel
Et de l’incandescence de la rose dans notre blessure
N’êtes-vous pas lassés Ô veilleurs ?
Un peu de cet infini absolu bleu
Suffirait
A alléger le fardeau de ce temps-ci
Et à nettoyer la fange de ce lieu
A l’âme de descendre de sa monture
Et de marcher sur ses pieds de soie
A mes côtés, mais dans la main, tels deux amis
De longue date, qui se partagent le pain ancien
Et le verre de vin antique
Que nous traversions ensemble cette route
Ensuite nos jours emprunteront des directions différentes :
Moi, au-delà de la nature, quant à elle,
Elle choisira de s’accroupir sur un rocher élevé.
Nous nous sommes assis loin de nos destinées comme des oiseaux
Qui meublent leurs nids dans les creux des statues,
Ou dans les cheminées, ou dans les tentes qui
Furent dressées sur le chemin du prince vers la chasse.
Sur mes décombres pousse verte l’ombre,
Et le loup somnole sur la peau de ma chèvre
Il rêve comme moi, comme l’ange
Que la vie est ici… non là-bas.
Dans l’état de siège, le temps devient espace
Pétrifié dans son éternité
Dans l’état de siège, l’espace devient temps
Qui a manqué son hier et son lendemain.
Ce martyr m’encercle chaque fois que je vis un nouveau jour
Et m’interroge : Où étais-tu ? Ramène aux dictionnaires
Toutes les paroles que tu m’as offertes
Et soulage les dormeurs du bourdonnement de l’écho.
Le martyr m’éclaire : je n’ai pas cherché au-delà de l’étendue
Les vierges de l’immortalité car j’aime la vie
Sur terre, parmi les pins et les figuiers,
Mais je ne peux y accéder, aussi y ai-je visé
Avec l’ultime chose qui m’appartienne : le sang dans le corps de l’azur.
Le martyr m’avertit : Ne crois pas leurs youyous
Crois-moi père quand il observe ma photo en pleurant
Comment as-tu échangé nos rôles, mon fils et m’as-tu précédé.
Moi d’abord, moi le premier !
Le martyr m’encercle : je n’ai changé que ma place et mes meubles frustes.
J’ai posé une gazelle sur mon lit,
Et un croissant lunaire sur mon doigt,
Pour apaiser ma peine.
Le siège durera afin de nous convaincre de choisir un asservissement qui ne nuit
pas, en toute liberté !!
Résister signifie : s’assurer de la santé
Du cœur et des testicules, et de ton mal tenace :
Le mal de l’espoir.
Et dans ce qui reste de l’aube, je marche vers mon extérieur
Et dans ce qui reste de la nuit, j’entends le bruit des pas en mon intention.
Salut à qui partage avec moi l’attention à
L’ivresse de la lumière, la lumière du papillon, dans
La noirceur de ce tunnel.
Salut à qui partage avec moi mon verre
Dans l’épaisseur d’une nuit débordant les deux places :
Salut à mon spectre.
Pour moi mes amis apprêtent toujours une fête
D’adieu, une sépulture apaisante à l’ombre de chênes
Une épitaphe en marbre du temps
Et toujours je les devance lors des funérailles :
Qui est mort…qui ?
L’écriture, un chiot qui mord le néant
L’écriture blesse sans trace de sang.
Nos tasses de café. Les oiseaux les arbres verts
A l’ombre bleue, le soleil gambade d’un mur
A l’autre telle une gazelle
L’eau dans les nuages à la forme illimitée dans ce qu’il nous reste
Du ciel. Et d’autres choses aux souvenirs suspendus
Révèlent que ce matin est puissant splendide,
Et que nous sommes les invités de l’éternité.
Mahmoud Darwich
Le mariage de l'ami Fritz, pour Marc
A la recherche de costumes alsaciens originaux pour concevoir un mail-art pour Marc, je suis encore une fois tombée par hasard sur ce couple en habits traditionnels et l'histoire de l'Ami Fritz.
![]() |
image trouvée sur Pinterest sans nom d'auteur |
Résumé du roman : Rien ne réjouit Fritz Kobus comme de déguster un dîner fin en bonne compagnie, si ce n’est peut-être de taquiner son vieil ami le rabbin David Sichel sur sa manie de vouloir marier les gens et lui Fritz en premier. Garçon, il est et sûr de le rester au point de parier sa plus belle parcelle de vigne.
Au mariage prôné par David, il préfère la liberté d’aller selon sa fantaisie jouer aux boules ou passer quinze jours dans sa ferme de Meisenthal pour bâtir un réservoir à truites en dégustant la cuisine délectable de la petite Sûzel, la fille de son fermier Christel.
C’est d’ailleurs à cause de ce réservoir à truites que l’ami Fritz se retrouve en danger de perdre sa vigne et son pari. Au-delà des préjugés sociaux et culturels, c’est donc la victoire de l’amour et le rôle de la famille comme fondement de la civilisation que célèbre « L’Ami Fritz ».
Et maintenant c'est devenu une fête, un rendez-vous de l'été.
D'où vient la Fête de l'Ami Fritz?
La fête de l’ami Fritz a été créée à Obernai dans les années 1950. Puis elle a été reprise à Marlenheim.En 1962 sur l’initiative du maire de l’époque, Xavier Muller. Ayant eu beaucoup de succès, elle s’est déroulée à de nombreuses reprises à Marlenheim, ville dont on dit qu’elle est le début de la route des vins d’Alsace. En vérité, c’est lorsque l’on franchit la porte de la tour de Nordheim que l’on franchit l’entrée de la route des vins d’Alsace.Le mariage fictif de l’ami Fritz avec son épouse Zusel a toujours lieu le 15 août, lors de la fête de l’Assomption. La fête donne lieu à te très belles festivités. De nombreux groupes folkloriques se produisent sur la place de l’Eglise, en provenance notamment de Strasbourg et de Haguenau. Les enfants sont aussi de la partie puisqu’il dansent alors en rond, pour la plus grande joie des nombreux touristes, notamment allemands, qui sont présents. Les musiciens, avec leurs très beaux instruments de musique, notamment les timbales et les tambours, animent fort joyeusement cette magnifique fête.La météo estivale est aussi souvent au beau fixe, ce qui contribue à en faire une très belle fête, à moins que l’orage gronde et donne alors de la pluie. Mais ne dit-on pas dans le langage populaire qui est le plus beau, qu’un mariage pluvieux est un mariage heureux. C’est ce que le curé de Marlenheim souhaite chaque année à la belle Zusel dans sa robe alsacienne, toute de rouge et de blanc, est au resplendissant Fritz avec sa moustache dorées par le soleil et le verre de vin blanc d’Alsace à la main.Pour conclure sur cette très belle fête, il serait très intéressant pour la renommée touristique de l’Alsace que la belle Zusel et le magnifique Fritz prolongent aussi leur idylle à l’écomusée d’Alsace.Pierre ECKLY Sourcehttps://www.ami-hebdo.com/dou-vient-la-fete-de-lami-fritz/
Je souhaite une très bonne réception de ce mail art à Paco (ou Marc pour les puristes) ainsi qu'un bel automne.
Mr et Mme Washington, en pur style Fraktur, pour Corinne
Comme je m'en suis déjà longuement expliqué sur ce blog, notamment sur le premier post ici ou encore là, il y a quelques mois je suis tombé en admiration sur cet art populaire qu'est l'Art Fraktur.
Cette aquarelle et encre représentant George et Martha Washington est un exemple de Fraktur, une forme d'art populaire créée par les Hollandais de Pennsylvanie, datant d'environ 1780. Les personnages, figé, sont identifiés par l'écriture comme «Ledy Waschingdon» et «Exselenc Georg General Waschingdon».
Réunion de quartier pour fêter dignement Halloween, pour Mallow
Au Canada, la Fête d'Halloween est particulièrement prisée et je ne doute pas que Mallow, le nouvel écolier de la famille va fêter dignement l'évènement avec ses camarades d'écoles et ses petits copains.
![]() |
d'après une carte postale ancienne d'Halloween |