Norman Rockwell est sûrement l’illustrateur de presse américain le plus célèbre dans le monde. Né à New York en 1894 et décédé dans le Massachusetts en 1978, il est surnommé, à juste titre, le « storyteller » de l’Amérique. En effet, ses œuvres permettent de retracer l’histoire des États-Unis du 20ème siècle. Connu pour avoir réalisé des centaines de couvertures pour le magazine The Saturday Evening Post, il l’est moins pour ses talents de peintre. En effet, il exécutait chacune de ses illustrations sous la forme d’un tableau. Discret et ne recherchant pas la notoriété, il s’exprimait peu sur sa vie et ses activités.
Artsper a mené l’enquête pour vous et vous dévoile dans cet article des anecdotes sur le plus fameux des illustrateurs américains !
C’est un fervent scout !
|
Norman Rockwell, Un bon scout, 1935 |
Norman Rockwell a été, tout au long de sa vie, très impliqué au sein de l’organisation scoute américaine, le Boy Scouts of America. Dès 1912, celle-ci le charge d’illustrer le Boy Scout Hikebook, une sorte de carnet de bord du scout. Son travail étant particulièrement apprécié, Rockwell se voit proposer un poste en tant qu’employé permanent pour illustrer le magazine hebdomadaire, Boy’s Life. Six mois plus tard, il est promu directeur artistique. S’il quitte la revue en 1917, il continue de réaliser les illustrations du calendrier annuel du Boy Scouts de 1925 à 1976. Ces 64 années constituent donc sa collaboration la plus longue. En témoignage de sa reconnaissance, l’organisation lui décerne, en 1939, le Silver Buffalo Award, la plus haute distinction pour adulte. Scout un jour, scout toujours !
Il est un génie précoce du dessin
|
Photographie de Norman Rockwell à 25 ans, 1919 |
Très tôt, le jeune Norman Rockwell montre des prédispositions pour le dessin. Il sait qu’il veut devenir un artiste. C’est pourquoi, à l’âge de 14 ans, il intègre la New York School of Art. Deux ans plus tard, en 1910, il quitte l’école pour entrer à la National Academy of Design. Il reçoit alors sa première commande : l’illustration de quatre cartes de Noël. En 1912, il devient étudiant au sein de la Art Students League. Cette même année, à seulement 18 ans, il illustre le livre de Carl H. Claudy, Tell Me Why: Stories about Mother Nature. Avant même d’atteindre la majorité, il est le directeur artistique de la revue officielle du Boy Scouts of America. En parallèle, il illustre de nombreux autres magazines pour la jeunesse, avant de rejoindre, à l’âge de 22 ans et pour 47 ans, le Saturday Evening Post.
Bûcheur et perfectionniste, il n’est pas pour rien un pionnier de l’hyperréalisme !
|
Louie Lamone, Photographie de Norman Rockwell et de son fils Peter Rockwell dans son studio, 1961 |
En véritable narrateur, Norman Rockwell donnait une importance cruciale à chaque détail du scénario qu’il cherchait à représenter sur sa toile. En effet, en tant qu’illustrateur, il devait faire en sorte que les images reflètent au mieux les textes. Ainsi, il s’infligeait un processus technique long et minutieux. Pour être au plus proche de la réalité, l’artiste faisait poser des modèles dans son studio, ne sachant pas peindre à partir de sa seule imagination. Plus tard, il usa de la photographie pour représenter chaque élément (objet, paysage que personnage ou expression du visage) de façon la plus réaliste possible.
Il puisait dans tout ce matériel pour réaliser, dans un premier temps, un dessin très précis au fusain. Cette esquisse initiale était ensuite projetée sur un papier d’architecte disposé à la verticale sur un chevalet, à l’aide d’un Balopticon, sorte de projecteur. Après l’avoir reportée sur le papier en dessinant les contours, les photographies étaient elles-mêmes projetées. Il remplaçait alors les premières figures esquissées par le tracé des éléments photographiques. Une fois cette première composition terminée, il recommençait du début, en dessinant de façon plus détaillée, perfectionnant les tonalités, l’éclairage.
Pour transférer l’esquisse finale sur la toile, soit Rockwell utilisait un papier calque, soit il projetait sa photographie. Pour la pose de la peinture, il se référait à une étude, souvent réalisée au début du processus de création, en couleur et à la taille de la reproduction prévue, mais beaucoup moins précise.
Extrêmement exigeant, il pouvait passer plusieurs longues journées sur une seule illustration, retravaillant plusieurs fois une même section d’une composition. Il lui arrivait même parfois de mettre une toile achevée au rebut. En outre, il demandait régulièrement à son entourage de critiquer son travail, notamment pour s’assurer de la clarté de son récit. Par son style, plus précis que les peintres naturalistes, il préfigure le photoréalisme. Ce mouvement consiste en effet à reproduire une photographie de la manière la plus réaliste possible.
Patriote, il a participé à l’effort de guerre en mettant son art au service de la propagande américaine
|
Norman Rockwell, Le colis alimentaire de Willie Gillis , 1941 |
Ce n’est pas sans peine que Norman Rockwell s’engage dans la Navy dès la Première Guerre mondiale. En effet, après un premier refus à cause de son trop faible poids, il est finalement recruté. Servant l’armée en tant qu’artiste militaire, il est responsable du journal de sa base.
Au début des années 1940, il se remet au service de sa nation, crayons et pinceaux en mains ! Conscient du pouvoir de la presse sur la population, il consigne dans ses couvertures pour le Saturday Evening Post la vie de la société américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, ces dernières font toujours preuve d’optimisme et d’hédonisme. En effet, Rockwell souhaitait, à travers ses images, maintenir le moral de la population et l’encourager à participer à l’effort de guerre, notamment par l’achat d’obligations de guerre ou l’enrôlement dans l’armée.
Son personnage Willie Gillis, particulièrement populaire, y a largement contribué. Il s’agit d’un jeune soldat américain typique auquel les jeunes garçons pouvaient facilement s’identifier. Rockwell en fait un personnage inoffensif et candide, mais grandement volontaire et motivé. Il ne le représente jamais au combat ou en danger. En 1946, il lui offre son « happy end ». Willie Gillis est dépeint de retour dans sa patrie, en train de se détendre sur le campus de son université.
Cependant, au-delà de son activité d’illustrateur de presse, Norman Rockwell a directement collaboré avec l’Etat. En 1942, à la demande du Corps de l’Ordonnance de l’armée américaine, il réalise une affiche représentant un artilleur ayant besoin de munitions. Destinée à être distribuée aux usines de munitions, elle avait pour but d’encourager la production.
Son œuvre iconique, Les Quatre Libertés, a failli ne pas voir le jour
|
Norman Rockwell, Les Quatre Libertés (de gauche à droit : La Liberté d’expression ; La Liberté de culte ; À l’abri de la peur ; À l’abri du besoin), 1943 |
En 1941, le président Franklin Roosevelt adresse au Congrès un célèbre discours. Il énonce sa vision du monde de l’après-guerre basée sur 4 libertés : la liberté d’expression, la liberté de culte et les libertés de vivre à l’abri du besoin et de la peur. Souhaitant s’investir davantage dans l’effort de guerre et inspiré par l’allocution, Rockwell veut illustrer ces quatre libertés afin de les rendre compréhensibles par tous. Il propose son idée d’affiches au Corps de l’Ordonnance de l’armée américaine. Cependant, cette dernière, en l’absence de ressources suffisantes, décline l’offre. Selon certains, l’administration américaine souhaitait, en réalité, faire appel à des artistes reconnus pour alimenter sa propagande plutôt qu’à un illustrateur…
Quoi qu’il en soit, Rockwell n’est pas prêt à abandonner son projet et il décide de le soumettre à l’éditeur du Saturday Evening Post. Ce dernier accepte et, en 1943, il les publient en couverture du magazine. Leur succès est phénoménal ! Le gouvernement fait alors marche arrière et, passant par le Trésor public, propose un partenariat avec le Post pour monter une exposition dans tout le pays. Celle-ci a pour finalité de favoriser la vente d’obligations et de timbres de guerre. En effet, pour chaque obligation achetée, un tirage des quatre tableaux était offert. Elle constitue la campagne de vente d’obligations de guerre la plus fructueuse durant la guerre. En outre, le Bureau américain d’information de la Guerre décide d’imprimer quatre millions de séries d’affiches des tableaux. Associées au slogan « Achetez des obligations de guerre », elles sont répandues dans les institutions publiques.
Par son chef-d’œuvre, Rockwell est parvenu à consacrer la place de l’illustration de presse au rang des beaux-arts !
Il a créé l’une des plus célèbres icônes du féminisme
|
Norman Rockwell, Rosie la Riveteuse, 1943 |
Patriote, Rockwell n’est pas pour autant conservateur ! Au contraire, il s’adapte aux évolutions de la société et de ses mentalités modernes.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est conscient que la guerre n’est pas qu’une affaire d’hommes. Il crée alors pour le Saturday Evening Post le personnage de « Rosie the Riveter ». Très musclée, la jeune ouvrière en salopette piétine Mein Kampf. Un imposant pistolet à riveter repose sur ses genoux. Pour créer cette image forte, Rockwell a, en réalité, trouvé sa source d’inspiration auprès de la figure du prophète Isaïe peint par Michel-Ange, dans la Chapelle Sixtine. Surtout, Rosie évoque la figure de la Vierge Marie ! Auréolé, son visage se détache d’un fond d’étoiles, sans oublier son bleu de travail qui fait écho à la robe bleue de la Sainte Vierge. Ainsi, Rockwell illustre que toutes les femmes, même mères au foyer, avaient leur place au sein de la mobilisation à l’effort de guerre.
D’icône patriote à icône féministe, elle est devenue un symbole d’indépendance, de nombreuses fois reprise par les mouvements de lutte pour les droits des femmes.
Le monde de l’art l’a longtemps rejeté |
Norman Rockwell, Le Connoisseur, 1962
|
De son vivant, Norman Rockwell n’a pas été reconnu comme un artiste à part entière, mais uniquement comme un illustrateur. Son style fut désigné de « Rockwellesque », souvent dans un sens dépréciatif. Dépeignant un « American way of life » idéalisé et sentimental, voire romantique, son regard particulièrement bienveillant sur ses compatriotes lui a été reproché. Certaines critiques le qualifiaient de peintre « bourgeois », « kitsch » pour relever la superficialité de ses créations.
Pourtant, le talent de Rockwell à toucher et susciter l’émotion du spectateur est indéniable. Aussi, en y prêtant plus d’attention, ses images paraissent porter en elles un second niveau de lecture. Il parvient, en effet, par l’intelligence de sa narration, à aborder implicitement des problématiques plus sérieuses. Ainsi, il évoque tant les mutations de la société, que les pressions sociales pesant sur la jeunesse, les difficultés quotidiennes de la classe ouvrière et finalement la ségrégation raciale. Plus particulièrement à la fin de sa carrière, il aborde des thèmes plus profonds, notamment concernant le Civil Right Movement. Ce n’est d’ailleurs qu’à partir de cette période que sa peinture commence à recevoir davantage de considération.
Il a participé à la lutte pour les droits civiques des Noirs-Américains |
Norman Rocckwell, The Problem We All Live With (Notre problème à tous), 1964 |
Dans les années 1960, Norman Rockwell intègre la revue Look. Il dispose alors d’une plus grande liberté que dans le Saturday Evening Post pour exprimer ses convictions politiques. Sa première contribution est significative de la nouvelle tournure, plus engagée, que prennent ses illustrations. Il s’agit de l’œuvre The Problem We All Live With (1964). Elle représente la petite Afro-Américaine, Ruby Bridges, se rendant dans son école récemment déracialisée. La présence de quatre policiers l’escortant et d’une tomate jetée au mur révèlent la menace qui pèse sur l’enfant. L’image est profondément audacieuse pour l’époque. En effet, les États-Unis étaient alors divisés entre, d’une part, une mentalité ségrégationniste persistante et, d’autre part, la montée des revendications de la communauté Afro-Américaine.
Le magazine va recevoir autant d’éloges que de critiques, parfois violentes, de ses lecteurs. Ces dernières n’empêchent pas Rockwell de continuer à soutenir le mouvement des droits civiques des Noirs-Américains. En 1965, l’illustration Souther Justice aborde le meurtre de 3 militants du Civil Right Movement par le Ku Klux Klan. Puis, en 1967, dans New Kids in the Neighborhood, il aborde à nouveau la déségrégation des États-Unis à travers le monde de l’enfance et esquisse l’espoir d’une meilleure tolérance et mixité sociale au sein des générations futures.
Il a également été un grand publicitaire |
Norman Rockwell, Le garçon aux pieds nus, 1931 |
Les publicités de Norman Rockwell sont beaucoup moins connues. Pourtant, de nombreuses marques ont fait appel à Rockwell pour booster leur image ou leurs ventes. Campbell’s Tomato Juice, Kellogg’s Corn Flakes, Ford, General Motors ou encore Pepsi, pour ne citer que les plus célèbres, lui ont ainsi passé des commandes. Par ailleurs, il a collaboré à pas moins de 6 reprises avec Coca-Cola. Après sa mort, son influence dans la culture populaire américaine est telle qu’en 2015, le groupe Butterball, producteur de volailles, a réutilisé sur ses emballages de dindes pour Thanksgiving le tableau Freedom From Want, de la série des Quatre Libertés.
En outre, il a également réalisé des affiches de promotion de films et des couvertures de romans et d’albums de musique. Prolifique et varié, son héritage artistique ne se résume donc pas à ses seuls travaux pour la presse écrite.
La mosaïque La règle d’or des Nations-Unies est la reprise d’une de ses œuvres |
Norman Rockwell, La Règle d’Or, 1961
|
En 1985, la première Dame Nancy Reagan, a offert, au nom des États-Unis, une mosaïque à l’organisation des Nations-Unis à l’occasion de son 40ème anniversaire. Une multitude de personnages d’origines ethniques, religieuses et culturelles différentes y est représentée, incarnant le monde dans son universalité. Or, cette mosaïque est, en réalité, directement inspirée d’une des toiles de Norman Rockwell, intitulée La règle d’Or datant de 1961. Le titre fait référence à la règle morale fondamentale, dite d’éthique et de réciprocité, énoncée dans toutes les grandes religions. Ainsi, en inscrivant en lettres dorées « Traite les autres comme tu voudrais qu’ils te traitent », Rockwell souhaitait faire passer un message de paix entre les hommes, en ces temps de Guerre Froide, Guerre du Vietnam et d’indépendance des colonies.
Toutefois, dès 1952, l’illustrateur avait eu pour projet de réaliser un tableau en l’honneur des Nations-Unies, nommé We the People. Trouvant le sujet finalement trop prétentieux, son esquisse n’a jamais été transférée sur la toile. Finalement, sans le savoir, l’artiste aura tout de même contribué à rendre hommage à cette grande institution !
Norman Rockwell est donc la figure emblématique de l’âge d’or de la presse illustrée. Malgré un style qualifié d’hyperréaliste, l’essor de la photographie, dans les années 1960, précipita néanmoins la fin de sa carrière. Parvenant à représenter avec pertinence les forces et les faiblesses des Américains et ayant à cœur la défense de grandes causes, il se voit décerner la Médaille présidentielle de la Liberté, un an avant sa mort, en 1977. Par la plus haute décoration civile des États-Unis, le Président Gerald Ford souhaitait le récompenser pour ses « portraits vivants et affectueux de notre pays ».
Sa trop grande empathie dans la manière de traiter ses sujets a retardé sa reconnaissance par le monde artistique et ce n’est qu’en 2001 que le musée Guggenheim lui dédie finalement une rétrospective. Depuis, la vente de ses œuvres atteint des millions d’euros. Sa toile The Problem We All Live With a, quant à elle, été exposée à la Maison Blanche, en 2011, lorsque Barack Obama reçut Ruby Bridges. Aujourd’hui, le public et ses pairs ne le reconnaissent plus seulement comme un illustrateur, mais bien comme l’un des plus grands peintres américains.
10 anexdotes à connaître sur Norman Rockwell Source de l'article : Arsper Magazine
***
Norman Rockwell derrière
la caméra
|
Affiche de l'exposition |
Norman Rockwell : Derrière la caméra a été organisé par le Norman Rockwell Museum, où il a été présenté du 7 novembre 2009 au 31 mai 2010. Conçu en collaboration avec Ron Schick, conservateur invité du Norman Rockwell Museum et auteur de la publication qui l'accompagne , l'exposition a révélé un aspect rarement vu mais fondamental du processus créatif de Rockwell et dévoile un nouveau corpus important d'images de Rockwell par le biais de la photographie. La présentation du Brooklyn Museum a été organisée par Sharon Matt Atkins, responsable des expositions et conservatrice par intérim.
Pour créer bon nombre de ses peintures emblématiques typiquement américaines, dont la plupart ont servi de couvertures de magazines, Norman Rockwell a travaillé à partir de photographies d'étude soigneusement mises en scène qui sont exposées pour la première fois, aux côtés de ses peintures, dessins et feuilles de déchirure connexes, dans Norman Rockwell : Derrière la caméra . L'exposition, présentée au Brooklyn Museum of Art du 19 novembre 2010 au 10 avril 2011, a été organisée par le Norman Rockwell Museum de Stockbridge, Massachusetts, à la suite d'un projet de deux ans qui a préservé et numérisé près de 20 000 négatifs.
À
partir de la fin des années 1930, Norman Rockwell (1894-1978) a adopté la
photographie comme outil pour donner vie à ses idées d'illustration lors de
séances en studio. Travaillant en tant que réalisateur, il a soigneusement
mis en scène ses photographies, sélectionnant les accessoires, les lieux et les
modèles et en orchestrant chaque détail. Il a commencé par collectionner
des accessoires et des costumes authentiques, et ce qu'il n'avait pas
facilement à disposition, il l'a acheté, emprunté ou loué, d'une brosse à
cheveux ou d'une tasse à café d'un magasin à dix sous à une salle remplie de
chaises et de tables d'un automate de la ville de New York.
|
Norman Rockwell, Louie Lamone, Nouveaux enfants dans le quartier, 1967, Look Magazine |
Il a créé de nombreuses photographies pour chaque nouveau sujet, capturant parfois
des compositions complètes et, dans d'autres cas, combinant des images séparées
d'éléments individuels. Au cours des quarante années où il a utilisé des
photographies comme guide de peinture, il a travaillé avec de nombreux
photographes qualifiés, en particulier Gene Pelham, Bill Scovill et Louis
Lamone.
|
Norman Rockwell, John Stuart Cloud, The Dugout, 1948. Illustration de la couverture du Saturday Evening Post |
Au
début de sa carrière, Norman Rockwell a utilisé des modèles professionnels,
mais il a finalement découvert que cette méthode inhibait son style naturaliste
en évolution. Lorsqu'il s'est tourné vers la photographie, il s'est tourné
vers des amis et des voisins plutôt que vers des modèles professionnels pour
créer ses nombreuses photographies d'étude détaillées, qu'il a trouvées
libératrices. Travailler à partir de photographies d'étude en noir et
blanc a également permis à Rockwell plus de liberté dans le développement de
son travail final.
|
Self-portrait - 1960 |
|
The runaway - 1949 |
Shuffleton's Barbershop , 1950.
« Si
un modèle a porté un pull rouge, je l'ai peint en rouge - je ne pouvais pas le
rendre vert. … Mais lorsque je travaille avec des photographies, je semble
capable de recomposer de plusieurs manières : quant à la forme, le ton et
la couleur. » Rockwell a commenté une fois.
L'exposition
comprenait plus d'une centaine d'impressions numériques encadrées ainsi que des
peintures, des dessins, des feuilles de magazine, du matériel photographique et
des lettres d'archives, ainsi qu'un film d'introduction.
Parmi les peintures exposées se trouvait la peinture The Tattoo Artist du
Brooklyn Museum – l'une des nombreuses que Rockwell a créées pendant la
Seconde Guerre mondiale – représentant un jeune marin se faisant tatouer
stoïquement le bras, montré à côté de photographies de travail de Gene Pelham.
Inclus
était The Art Critic , montrant un artiste en herbe examinant des
peintures dans une galerie, paru dans le numéro du 16 avril 1955.
Norman
Rockwell est devenu l'un des illustrateurs les plus célèbres de sa génération
grâce à ses peintures naturalistes et narratives réalisées dans un style
facilement reconnaissable, qui sont apparues dans des magazines nationaux qui
ont touché des millions de lecteurs. Né en 1894 dans l'Upper West Side de
Manhattan, il quitte le lycée pour étudier à la National Academy of Design et
plus tard à l'Art Students League de New York. À l'âge de dix-huit ans, il
était déjà un artiste publié spécialisé dans l'illustration pour enfants et
était devenu un collaborateur régulier de magazines tels que Boys' Life, le
magazine mensuel des Boy Scouts of America, où il fut bientôt nommé directeur
artistique. En 1916, il peint sa première couverture pour le Saturday
Evening Post, commençant une relation de quarante-sept ans qui a abouti à 323
couvertures et a été la pièce maîtresse de sa carrière.
Au début de sa carrière, Rockwell avait un studio à New Rochelle, New
York. Il a ensuite déménagé avec sa femme et ses trois fils à Arlington,
dans le Vermont, où nombre de sa famille et de ses voisins ont servi de modèles
dans des photographies de travail pour ses illustrations, qui ont commencé à se
concentrer sur la vie américaine des petites villes. En 1943, un incendie
a détruit son atelier du Vermont, ainsi que de nombreuses peintures et de
nombreuses études photographiques. Une décennie plus tard, la famille a
déménagé à Stockbridge, dans le Massachusetts.
En 1963, il a rompu ses quarante-sept ans d'association avec le Saturday
Evening Post et a commencé à travailler pour le magazine Look, où, au cours de
ses dix ans d'association, il a produit un travail qui reflétait ses
préoccupations personnelles, y compris les droits civils, la guerre de
l'Amérique contre la pauvreté. , et l'exploration spatiale.
.Publié
par Jonathan Kantrowitzle 11/07/2012 à 9:19 AM - Source arthistorynewsreport.blogspot.com