Demain 24 février 2023 sera l'anniversaire de cette horrible journée à laquelle personne ne voulait croire, le jour où la Russie démarre son "action spéciale" contre l'Ukraine.
Leur histoire commune a tellement imbriqué les deux peuples que les ukrainiens eux-mêmes ont mis plusieurs jours à réaliser que ceux qu'ils considéraient comme leurs "frères" pouvaient ainsi les envahir, les annexer avec une volonté farouche de les annihiler, de les rayer de la carte.
Au 21e siècle, comment ne pas se sentir impliquée et ne pas réagir face à ces crimes de guerre, ces déportations d'enfants et d'adultes, ces bombardements sur des immeubles civils, sur les lieux de culture et sur tout ce qui permet à un peuple de vivre dans son pays (écoles, maternités, hôpitaux, centrales électriques, stockage du gaz).
Comment des tels actes barbares, de cruauté gratuite, peuvent-ils se perpétrer sans qu'aucune barrière internationale puisse l'empêcher? Pourquoi laisser le chef suprême de la Russie mener cette politique génocidaire et le laisser agir aussi avec son propre peuple dans le mépris total de la vie humaine, et dans le non respect des codes de la guerre de la convention de Genève? Que de questions encore sans réponse.
Il y a un an, à part Tchernobyl, je ne connaissais quasiment rien de l'Ukraine ; désormais tant de noms de lieux inconnus jusqu'alors résonnent tragiquement dans mon coeur et dans ma tête :
- Kiev, la capitale où une tentative de prise du pouvoir a échoué dans les tous premiers jours
- Marioupol, avec la bravoure des soldats et des habitants dans les sous-sols de l'usine Azovstal pour en tenir le siège le plus longtemps possible, le bombardement de son théâtre où s'étaient réfugiés un millier de personnes et de nombreux enfants,
- Kramatorsk avec sa gare bombardée au moment où les habitants du Dombass tentaient de refluer vers l'ouest du pays,
- Zaporitjia avec ce chantage au nucléaire terrible qui s'est produit autour et dans la plus grosse centrale nucléaire d'Europe, après le "jeu" autour de Tchernobyl
- Kherson, Lyssichansk, Soledar et tant d'autres...
- et en ce moment Bakhmout où une terrible guerre de tranchées fait des centaines de morts des deux côtés, chaque jour : un nouveau Verdun en quelque sorte.
Non, je ne peux pas oublier Boutcha, Irpin, Izioum,..., les fosses communes où les habitants ont été abattus, les mains liés, les femmes violées lors du retrait des soldats russes, dans cette guerre dont le nom ne doit pas être prononcé en Russie, sous peine de lourdes années d'emprisonnement.
D'aucuns trouveront sûrement que de se révolter ne sert à rien et que mon art postal sur le sujet est totalement vain : ils ont très probablement raison. Mais puisque c'est l'Europe que l'on attaque ainsi que la démocratie et l'état de droit, je ne ne peux pas m'empêcher, chaque jour, de penser à mon petit confort, tandis qu'à quelques centaines de kilomètres de chez nous, des gens vivent comme des rats dans les sous-sols pour se protéger des bombes et des obus, des enfants sont arrachés à leurs parents, sous des prétextes fallacieux, pour les déporter et les russifier. Désormais, ce sont des bourgades entières où il n'y a plus d'eau, plus de ravitaillement, et où tout est fait pour que la vie des gens ne soit plus du tout possible.
Aujourd'hui particulièrement, je rends hommage au courage et à la vaillance du peuple ukrainien. J'ai des pensées pour tous les disparus et pour ces familles écartelées, entre ceux restés pour combattre et défendre leur pays envahi et ceux qui ont pu se réfugier à l'étranger.
Et oui, insignifiante petite fourmi, je vais continuer de broder pour la paix. Et je vais continuer de mettre les artistes ukrainiens et la culture de ce pays à l'honneur sur ce blog.
J'espère que bientôt les forces alliées aideront d'une manière concrète les combattants et combattantes ukrainiens et que la paix reviendra bientôt pour tous ces gens qui n'avaient rien demandé d'autre que de vivre libres et en démocratie.
J'ose espérer aussi qu'un sursaut de lucidité animera un jour le peuple russe, totalement lobotomisé par la propagande d'état, lorsqu'il sera lassé de voir ses enfants mourir par vagues entières pour satisfaire les désirs impérialistes d'un dictateur mafieux.
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