16 mai 2025

Dentelle de pierre pour un jubé exceptionnel, pour Isabelle

Isabelle connait mon athéisme tout comme elle sait que j'apprécie la dentelle sous toutes ses formes. Alors lorsque je suis tombée sur la photo de cette réalisation exceptionnelle, le jubé du Monastère Royal de Brou, près de Bourg en Bresse, je ne pouvais que chercher à le mettre en valeur. 


Photo du jubé du Monastère Royal de Brou trouvée sur le site Guide du Routard -
autrice de la photo :Sonia-Fatima Chaoui ·

Ce type d'architecture est devenu rarissime en France. La plupart des jubés ont été détruits à partir du XVIe siècle, en effet le concile de Trente prit la décision que le chœur devait désormais être visible pour les fidèles au lieu d'être caché par les jubés, qui furent donc pratiquement tous détruits, sauf en Bretagne, durant les siècles suivants (et non pas au seul moment de la Révolution Française, comme je le croyais, à tort). 

Ainsi au fil du temps, l'exemple de Notre-Dame-de-Paris qui a connu successivement trois jubés différents désormais disparu, est particulièrement symbolique.

Dans une église, le jubé est une tribune formant une clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef. Il tient son nom du premier mot de la formule latine « jube, domine, benedicere » (« daigne, Seigneur, me bénir ») qu'employait le lecteur avant les leçons de matines. En Belgique francophone (Wallonie, Bruxelles), au Luxembourg et au Québec, le mot « jubé » est également utilisé pour désigner la tribune d'orgue située dans le fond de la nef.

Le jubé se compose de trois éléments : la tribune (le jubé proprement dit au niveau de l'arc triomphal qui était souvent souligné par une poutre de gloire), la clôture (dite « chancel ») en bois ou en pierre et le groupe sculpté de la crucifixion (Christ monumental en son centre accosté de la statue de la Vierge et de saint Jean, et parfois des deux larrons) supporté par la poutre de gloire. L'apparition du jubé n'a pas condamné l'existence indépendante des trois éléments dont il est la réunion. De nombreuses églises et chapelles ont continué à être aménagées en conservant isolément leur clôture, leur tribune et leur poutre de gloire suivant la richesse de la paroisse ou le goût des donateurs[

La clôture/chancel a pour fonction d'isoler le chœur (réservé aux clercs et aux seigneurs prééminenciers) des fidèles dans la nef et qui, du fait de sa présence, voient peu ou pas du tout le maître-autel. En cela, il ne peut être comparé avec l'iconostase des Églises chrétiennes orientales, puisque le jubé est un lieu de séparation entre le chœur et les fidèles, alors que l'iconostase est un lieu de passage. Source : Wikipédia 

Je te souhaite une bonne réception de ce mail-art, chère Isabelle, ainsi qu'un bel été.

Robert Houdin, le père de la magie moderne, pour Lettres et Images de Draguignan

Abracadabra! c'est la première incantation, la formule magique lancée à son public par tout magicien ou prestidigitateur, même débutant. 

Abracadabra, c'est aussi le thème retenu cette année par l'Association Lettres et Images de Draguignan, pour son appel à mail-art annuel. Dans ce cadre, j'ai choisi d"illustrer la carrière d'un maître magicien, Robert Houdin considéré comme le père de la magie moderne.


De son vrai nom, il s’appelait Jean-Eugène Robert, mais pour la scène et pour l’éternité il est Robert-Houdin, le plus grand illusionniste français, considéré encore aujourd’hui comme « le père de la magie moderne ».

D’abord horloger comme son père, il se passionne pour les inventions et les créations d’automates. Mais en 1844, Robert-Houdin se lance dans ce qu’il considère comme sa vraie vocation : la magie. Un pari risqué mais qui se révèle payant.

Dès 1845, dans le petit théâtre qu’il ouvre rue de Valois, à côté du Palais-Royal à Paris, la foule se presse aux Soirées fantastiques de Robert-Houdin. Comment ne pas être fasciné par les automates magiques et les tours qu’il invente, aux noms évocateurs : l’Oranger merveilleux, la bouteille inépuisable, le coffre transparent ou le Voltigeur au trapèze . Même le roi Louis-Philippe et, à Londres, la reine Victoria succombent à la magie de Robert-Houdin.

Image originale - Robert-Houdin Inauguration de son théâtre en 1845 - Collection François Bost- source Gallica

15 mai 2025

T182 - A l'heure espagnole, Maurice Ravel et son célèbre bolero, et Carmen de Bizet, par Nadine

Oh comme je suis gâtée aujourd'hui par Nadine, notre Mamymail du Nord! Son mail-art provoque un double effet Kiss Kool sur le thème de la musique et de la danse ! 

Tout d'abord elle célèbre le compositeur Ravel et son oeuvre la plus connue, le Boléro, conçue avec une économie de moyens en 1928 et surtout prévue pour être de la musique sur laquelle danser.

Nadine ne pouvait pas mieux tomber pour me faire plaisir car c'est un morceau qui me fait toujours beaucoup d'effet : je suis à chaque fois envoutée, lorsque j'en entends les premières mesures, c'est comme une entrée dans une transe...  et je ne l'ai jamais aussi bien vu dansé que par Jorge Don, que l'on peut trouver aussi dans le film de Claude Lelouch, les uns et les autres.

Chère Nadine, un très grand merci pour ce bel envoi. 

la magnifique interprétation du Boléro par Jorge Don, sur une chorégraphie de Maurice Béjart -vidéo publiée sur la chaine Youtube de Elenapril

*** Le compositeur Maurice RAVEL (1875-1937)***

Maurice Ravel naît à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, le 7 mars 1875. Il hérite la minutie mathématique et l’esprit inventif de son père, un ingénieur suisse, quand sa mère basque l’imprègne de culture et de chants hispaniques. Au Conservatoire de Paris (1889-1905), Ravel étudie le piano, l’harmonie et la composition auprès de Bériot, Gedalge et Fauré. Très personnelles, ses premières œuvres (Pavane pour une infante défunte, Jeux d’eau, Quatuor à cordes) ne l’empêchent pas d’échouer à cinq reprises au concours du Prix de Rome, ce qui déclenchera en 1905 le scandale à l’origine de « l’affaire Ravel ». Miroirs, Gaspard de la nuit, ses Valses nobles et sentimentales, ses Histoires naturelles et L’Heure espagnole le distinguent cependant par l’originalité de leur langage, leur verve, leur pouvoir d’expression. Manifeste dès la Rapsodie espagnole, son génie orchestral s’épanouit dans Daphnis et Chloé, créé par les Ballets russes en 1912 au Châtelet. Engagé volontaire, il conduit des camions militaires près de Verdun en 1916. Son Tombeau de Couperin est écrit en hommage à des amis morts pour la France. La Sonate pour violon et violoncelle l’est à la mémoire de Claude Debussy. Ravel, qui s’était opposé au bannissement de s œuvres germaniques pendant la guerre, refuse la Légion d’honneur en 1920, en pleine composition de La Valse. Installé à Montfort-l’Amaury, Ravel connaît le succès avec L’Enfant et les Sortilèges (1925), dont Colette signe le livret, et surtout avec l’envoûtant Boléro, commande d’Ida Rubinstein, créé à l’Opéra de Paris (1928). En 1932, son Concerto pour piano est dédié à Marguerite Long, le Concerto pour la main gauche au pianiste autrichien Paul Wittgenstein. Atteint d’une maladie neurologique, Ravel ne peut plus composer à partir de 1934. Mort à Paris le 28 décembre 1937, il repose au cimetière de Levallois-Perret.
***
L’histoire du "Boléro" de Ravel
extraits d'une explication de Laure Dautriche sur Europe1 en 2018

Le Boléro de Ravel a été composé pendant l'été 1928. C'est l'une des pièces les plus célèbres de tout le répertoire musical. En effet,  qui n'a pas été envoûté dès la première écoute du Boléro de Ravel ? Même si l'oeuvre est aujourd'hui souvent jouée en version de concert, A l'origine, c'est une musique de ballet ! C’est l’une des amies de Ravel, une ancienne danseuse étoile des Ballets Russes qui demande au compositeur d'écrire une musique sur laquelle elle pourrait danser. Elle aimerait un ballet dans le goût espagnol. Ravel pense à cette danse à trois temps, venue de l'Espagne : le Boléro. Pourquoi ne pas inventer une musique de ballet sur un motif simple, qui serait le ferment d’une nouvelle expérience ? Ravel cherche une idée. Alors qu’il séjourne sur la côte Basque en ce mois de juin 1928, un matin de juillet, il tapote une mélodie au piano. Et choisit surtout comme socle une cellule rythmique. C'est son point de départ pour composer, la contrainte qu'il s'est fixée. Le Boléro vient de naître.

La réussite de la pièce repose sur la répétition obsédante de 16 mesures. Reprise par les instruments successifs. Il remplit ainsi un vide initial avec tout l’orchestre progressivement. Ravel répète ces quelques notes sans cesse, sans changer la mélodie, mais en faisant monter graduellement l’orchestre. Ravel aurait dit alors à un interlocuteur : "Avec un peu de chance, ça marchera".

Ravel ici casse clairement les cadres de la musique, ça ne ressemble en rien à ce qu'on entendait avant. En cette période de l'entre deux guerres, c'est l'occasion d'expérimenter quelque chose de radicalement nouveau. A la même époque, en Peinture, certains manifestent déjà une volonté de faire table-rase, de peindre de façon abstraite. Ravel est séduit par le concept, Cherche-t-il à le porter en musique ? Sans doute, oui. Il s'interdit donc de varier une longue mélodie. Il n'y a pas d'accélération, pas de changement de rythme. Juste une augmentation progressive de la masse instrumentale. C'est une page grandiose écrite avec le matériau le plus économe possible.

La mélodie paraît simple et pourtant, essayez de chanter le Boléro ou de siffler quelques notes ? Pas si facile... Les variations sont subtiles. Jamais la monotonie ne s’installe. Pendant 17 minutes, la caisse claire joue le même rythme : 4.000 coups de baguette. Avec le crescendo de l’orchestre. Il commence seulement avec la caisse claire et la flûte et augmente la masse instrumentale. Avec une mélodie qui a quelque chose d'hypnotique. En entendant l'oeuvre terminée, une auditrice aurait crié: "Au fou !" Ravel a alors répondu : "Celle-là, elle a compris". Le Boléro est devenu un tube qui n'a cessé d'inspirer le monde des arts depuis sa création. Cinéastes, chorégraphes ou musiciens ont utilisé le Boléro. Les humoristes Pierre Dac et Francis Blanche ont même fait une version vocale du Boléro en 1959.

Et en tout cas, le succès du Boléro est immédiat juste après l'été 1928 : l'oeuvre se voulait expérimentale et elle devient un succès ! La partition est tellement bien écrite, pour tous les instruments que les orchestres s'en emparent ! Le succès ne fait que commencer. Tous les orchestres au 20e siècle vont la jouer. Vers la fin de sa vie, Ravel expliquait : "Je n'ai écrit qu'un seul chef-d'œuvre, le Bolero, malheureusement il ne contient pas de musique". Quelques années plus tard, peu de temps avant de mourir, Ravel qui est alors au Maroc, peut toutefois mesurer l'étendue de sa gloire : au milieu du brouhaha des rues, il entend alors un télégraphiste siffler son Boléro.

*** les 150 ans de l'opéra Carmen ***

Nadine a complété son mail art avec un autre timbre : celui en grand format édité pour fêter les 150 ans de l'Opéra Carmen de Georges Bizet, certainement là encore, l'opéra français le plus connu et le plus joué au monde.  

[EXTRAIT] CARMEN de Bizet - Habanera (Gaëlle Arquez) - Vidéo publiée sur la chaine Youtube de l'Opéra de Paris enregistrement de 2022 à l'Opéra Bastille 
Pourquoi Carmen est-il l'opéra le plus joué dans le monde ? vidéo publiée sur la chaine youtube de l'Opéra Comique

14 mai 2025

T181 - Plumassier aztèque, de Michèle

Quel plaisir que ce beau mail-art  de Michèle qui m'arrive aujourd'hui! 

Tout en cumulant plusieurs de mes thèmes préférés (timbre de circonstance, la couleur bleue, une passementerie textile, et la découverte d'une activité pratiquée par un peuple premier),  Michèle a tiré de l'ouvrage "Histoire Générale des Choses de la Nouvelle Espagne" par F. Bernardino de Sahagun des informations fort intéressantes sur le métier de plumassier chez les Aztèques, tel que pratiqué avant l'arrivée des Espagnols au Mexique.  

A l'époque des Aztèques, c'était un artisan parmi les plus respectés, il assemblait les plumes pour fabriquer manteaux, étendards ou "mosaïques" dont il ornait les vêtements. La matière première, la plume, est fragile et délicate. 

Oeuvre originale : Artisans plumassiers aztèques au travail, extrait du « Codex florentin » de Bernardino de Sahagun

Aujourd'hui en France,  c'est un métier d'art où l'artisan confectionne surtout des vêtements, des accessoires (coiffes, bijoux, broches, minoches...) et parfois des costumes pour des pièces de théâtre, comédies musicales, cabarets, des films etc. Il conçoit également des éléments de décoration.

Merci Michèle pour ce beau cadeau et pour avoir si bien mis en scène le timbre français sur ce métier d'art . Quant à l'ouvrage dont cette image est tirée, je vais essayer de me le procurer, car il semble plein de beaux enseignements sur les Aztèques et leurs pratiques ancestrales.

***

Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne 
par Bernardino de Sahagún

S'il est un livre qui, à lui seul, a sauvé la mémoire d'une civilisation entière, c'est bien celui du frère franciscain Bernardino de Sahagùn. Arrivé au Mexique en 1529, il a passé sa vie au cœur du peuple indien, jusqu'à sa mort à 90 ans ; il s'est entièrement consacré à recueillir, avec acharnement, passion et méthode, tout ce qui était encore vivant du patrimoine culturel des anciens Mexicains. On lui doit la majeure part des connaissances que l'on peut avoir aujourd'hui de la langue nahuatl et en somme inestimable de témoignages de première main sur la vie, l'art, les sciences et l'histoire es aztèques. Pendant soixante ans, Sahagùn a fait partie des Espagnols qui, comme Bartolomé de Las Casas, ont poursuivi le rêve de la fondation d'une nouvelle civilisation, d'une nouvelle nation, évangélisée certes, mais ne reniant pas le passé des peuples indiens. Rêve constamment bafoué par les conquérants. Le travail même de Sahagùn a été nié. En 1577, Philippe II ayant interdit toute recherche sur les civilisations indiennes, le manuscrit de son premier travail, achevé, lui est confisqué, ses brouillons mêmes disparaissent. Il consacre ses dernières années, ses forces déclinantes, à reconstituer fiévreusement son œuvre. Après sa mort, celle-ci est restée si bien caché que l'Histoire générale n'est redécouverte qu'en 1730 et publiée cent ans après, et d'autres textes bien plus tard encore, dans le cours du XIXe siècle ! Dans son importante introduction, Jean Rose, qui est l'auteur du choix des textes présentés ici, dégage le portrait de l'homme et de la pensée aztèques à partir de l'œuvre de Sahagùn et dresse une évaluation de la valeur et des limites de son témoignage.

12 mai 2025

370 mètres de tricot réalisés pour habiller la rue de la Rép, à St Chamond : pari réussi!

Pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents, sachez que le pari fou de Tony et de Claudette -son acolyte de Saint-Chamond- est largement réussi! Ce ne sont pas 100 mais 370 mètres d'écharpes qu'un collectif de tricoteurs et tricoteuses de la France entière (et même d'Italie et de Suisse) ont tricotées au total.

Tant à Voiron qu'à Saint-Chamond un travail énorme a été entrepris pour coudre bout à bout tous les morceaux d'écharpes, chacun d'entre eux étiqueté avec le nom d'un des artistes laineux qui se sont ralliés à ce beau projet. Tout cela va être exposé dans la fameuse avenue de la République de Saint Chamond tout la durée de la 13e Biennale internationale du Design de St Etienne qui démarre le 22 mai prochain (festival off). 

Sur la page Instagram de Tony, j'ai pu récupérer un article du Dauphiné Libéré qui se fait l'écho de cette manifestation exceptionnelle et du bel élan qu'elle a su mobiliser pour créer du lien, du beau, du chaleureux dans une belle réalisation collective. 

Crédit photos : Tony Mazzochin sur sa page Instagram
Si vous avez la chance de passer dans cette région à compter du 22 mai et je crois jusqu'au 6 juillet prochain, ne ratez pas d'aller voir cette installation, d'une ampleur unique! 

Merci à Tony encore une fois d'avoir su nous fédérer autour d'un nouveau de ses projets fous, comme on adore! Merci à lui d'inventer chaque année des prouesses à partir de rien, mais qui font très chaud au coeur de tous ceux qui sont à ses côtés pour créer ensemble du lien, du partage et de la convivialité ! Plus que jamais, continuons avec Tony de tricoter le monde dont nous rêvons!

7 mai 2025

FildeFer et les chats noirs, de Philippe

En visualisant l'écriture sur l'enveloppe et le coup de pattes du dessinateur pour cette ronde de chats  noirs, j'ai deviné qu'il s'agissait de la réponse de l'artiste bédéiste et mailartiste Philippe Chambon, au tout premier courrier que j'ai osé lui envoyer le mois dernier. 

Bien connu des amateurs sous le pseudonyme de Fildefer, un personnage bien singulier comme vous pouvez le voir sur la carte postale ci-dessous, Philippe s'adonne depuis quelque temps plutôt à la conception de tableaux remplis de petits personnages ronds, très expressifs et très colorés, qu'il a pris l'habitude aussi d'adresser à ses correspondants en art postal sur le support cartonné de petit format, qu'est  le sous-bock pour la bière. 

Sur Intagram où je visualise régulièrement ses créatuibs, je peux vous dire qu'il a une belle collection de sous-bock décorée sur le thème des albums de rock de sa jeunesse, très réussie. Il y a aussi de très beaux échanges entre Philippe et Eric Babaud, toujours sur des sous-bock, génialissimes.

Je suis ravie de recevoir à la fois une enveloppe et un sous-bock décoré, c'est super gentil à toi Philippe de m'avoir répondu. A moi de voir pour la prochaine fois quel thème te ferait plaisir.

6 mai 2025

Amédéus Pourpataché, de Christian

Sur son blog, à la rubrique "Les Fromages rient mais pas tous", Christian vient de publier après l'avoir réalisée une série de têtes de personnages tous plus farfelus les uns que les autres, en partant du fond de boites à fromages (à camembert mais pas que) et bien sûr, comme à l'accoutumée, il les a afflublé de patronymes totalement déjantés.

Je vous présente donc Amédéus Pourpataché, aux yeux bleus perçants, avec sa trogne incroyable et sa chevelure décoiffante, qui vient tout juste de choir au fond de ma boite aux lettres, disparaissant totalement sous les magazines. 


Amédéus à gauche tel qu'il est parti du Boulou, à droite tel qu'arrivé à destination
Pour ceux qui pensent que des pièces en 3D ne peuvent pas circuler par la Poste aussi librement sans protection, voici sa photo avant /après le voyage. Intact ! Merci La Poste.

Merci de ce cadeau et de ta folie créatrice et joviale, cher Monsieur R. Grâce à toi, la journée est un peu moins morose.

5 mai 2025

La Paix et une terre pour la Palestine, pour Ouiza

“L'art, c'est le plus court chemin de l'homme à l'homme.” André Malraux

Comme je l'ai écrit, il y a quelques jours, je ne peux plus me taire sur les abominations qui s'abattent sur le peuple palestinien, les gazaouis en particulier : le cessez-le-feu obtenu avec difficultés par la communauté internationale fin janvier n'a pas tenu bien longtemps. Le pilonnage des hommes et des infrastructures continue de plus belle et on ne compte plus les civils martyrisés, ni les enfants atrocement tués...

Alors, comme je ne suis ni poétesse ni peintre, j'ai trouvé des oeuvres d'artistes palestiniens racontant leur existence depuis 1948, date de la création de l'Etat d'Israël et de la perte d'une bonne partie de leur territoire, et pour illustrer leur besoin de paix et de quiétude sur Terre. 

J'en ai fait un mail-art textile pour Ouiza, mailartiste et artiste sensible à tout ce qui se passe au Moyen- Orient, tous pays confondus, cette fois en mettant en avant le travail de Sliman Mansour.  

Je l'imagine bouleversée comme je le suis moi-même par tout ce qui se passe là-bas, à bas bruit,  personne n'osant s'exprimer sur ce sujet-là chez nous (oui, la Patrie des Droits de l'Homme!) et j'espère que cette enveloppe et mon empathie lui apporteront quelque réconfort. Bonne réception, Ouiza.

Oeuvres originales de Sliman Mansour :A gauche, sans titre -mais une colombe de la paix s'impose dans cette mosaîque  
à droite,  Holy Land, peinture sur boue

*** ***

Sliman Mansour, né en 1947, est l'une des figures les plus importantes de l'art palestinien contemporain. Samia Halabi, artiste et chercheuse palestinienne, décrit Mansour comme un membre du mouvement artistique de libération et le cite comme artiste et activiste culturel avant et après l'Intifada. Pendant l'Intifada, Mansour était membre du groupe d'artistes palestiniens New Perspectives, aux côtés d'artistes tels que Taysir Barakat, Vera Tamari et Nabil Annani. En signe de protestation contre le régime israélien, le groupe utilisait exclusivement des fournitures artistiques et un mélange de matériaux trouvés en Palestine pour créer ses œuvres. En 1988, il a peint quatre fresques murales sur les murs des villages dévastés de Yibna, Yalo, Imwas et Beit Dajan. Mansour est l'auteur de « Both Sides of Peace, the Art of Israeli-Palestinian Political Poster », publié en 1998 par le Museum of Contemporary Art et l'Université de Washington.

***

Sur le Quotidien de l'art, je viens de voir que la question palestinienne est au coeur d'une autre forme d'ostracisme, celui du milieu de l'art. Soixante-quinze ans après la Nakba, « catastrophe » qui expulsa plus de la moitié des Palestiniens de leurs terres, la question palestinienne reste un impensé qui embarrasse les institutions de l'art. Lire l'article "Enquête sur un tabou"

Ceci me conforte d'autant plus sur la nécessité de faire connaître leurs oeuvres via ce blog. 

Costume pour Anna Pavlova dans le ballet Hindou, pour Chantal

Il y a quelques années j'avais fait une série sur les dessins de costumes de scène, notamment ceux dessinés par Léon Bakst, pour les Ballets Russes de Diaghilev. Comme il s'agit-là de costumes vraiment extraordinaires, j'ai décidé de continuer à mail-arter sur ce thème, en espérant qu'ils continueront de ravir également mes correspondants.

Léon Bakst. Costume for Anna Pavlova 1913

Depuis j'ai acquis le livre d'art recensant ces magnifiques croquis de costumes et décors conçus par cet artiste dont j'apprécie particulièrement la créativité et les couleurs. Ici il s'agit d'un costume de femme destiné à la grande Anna Pavlova dans le Ballet Hindou, c'est pourquoi je le destine à Chantal, l'Inde étant devenue en quelque sorte, son pays d'adoption.

Je t'en souhaite une très bonne réception, chère Chantal.

Lâcher prise et s'endormir sous les branches fleuries, de la part d'Isabelle

Dans ma boite aux lettres du jour, j'ai trouvé cette jolie enveloppe, d'un certain romantisme. C'est Isabelle qui donne des nouvelles depuis Evreux où elle est implantée depuis plusieurs années maintenant...

J'aurai voulu qu'elle puisse m'annoncer de bonnes nouvelles sur le plan professionnel qu'elle espère tant depuis plusieurs années maintenant, hélas ce n'est pas encore pour cette fois, j'en suis navrée pour elle.

Merci Isabelle pour cette jolie composition mêlant collage, dessin, et aquarelle, d'autant que le timbre que tu as choisi ajoute un point focal fort intéressant. Bonne continuation et bon courage à toi... encore quelques semaines de patience et ce sera l'été, tu pourras enfin souffler. 

De l'or et des fragments de porcelaine : l'art du Kintsugi pour Nathalie

Nathalie, peintre sur porcelaine, est une grande et belle artiste. Lorsque j'ai trouvé cette photo associant la main à l'assiette en cours de restauration,  j'ai immédiatement su que cela deviendrait une mail-art pour elle.

assiette en cours de restauration, vue sur Flickr - Pas de nom d'auteur de la photo

En espérant que ce nouvel mail art te parviendra sans encombre, je t'en souhaite une très belle réception
***

Le Kintsugi, l'art de réparer les objets en sublimant les cassures

Un vase brisé, une tasse ébréchée… Plutôt que de recoller les morceaux en cachant les cassures, et si on les réparait selon la méthode Kintsugi ? Cette discipline japonaise nous incite à accepter les objets avec leurs imperfections.

C'est un mot qui signifie littéralement "jointure en or" en japonais. Le Kintsugi permet de restaurer des objets cassés, abîmés, non pas en dissimulant les fêlures, mais en les sublimant avec de l'or. Le Kintsugi est une ode à l'imperfection et à la fragilité. Il nous incite à prendre soin de nos objets du quotidien au lieu de les jeter quand ils ont subi l'épreuve du temps. Myriam Greff est une restauratrice d'art qui le pratique.

Myriam Greff, artiste : "On passe d'un objet qui est destiné à la poubelle à un objet qui non seulement devient une œuvre d'art et qui, en plus, peut être réutilisé dans son usage d'origine."

À l'origine, l'artiste installée à Meaux avait appris à réparer les objets dans une démarche "illusionniste", c'est-à-dire en donnant l'illusion que l'objet était neuf une fois réparé.

Myriam Greff : "On me demandait d'effacer les traces du temps et ça avait quelque chose à la fois de magique et de complètement faux. La céramique, c'est avant tout des objets utilitaires. Quand on fait de la restauration dite illusionniste, donc invisible, on ne peut pas se resservir des objets parce que les produits utilisés pour la restauration sont toxiques. Donc je rendais des pièces qui semblaient en parfait état et qui ne pouvaient plus servir."

C'est en arpentant les allées du musée Guimet que Myriam Greff découvre le Kinstugi, méthode de restauration née au Japon au XVe siècle pour satisfaire le caprice d'un shogun qui voulait faire réparer un bol cassé. Contrairement à d'autres méthodes, le Kintsugi permet de retrouver l'usage de l'objet à 100 %, tout en transformant complètement son esthétique.

Myriam Greff : "Sur ce vase, une fois cassé, il manquait un très grand tesson. Au lieu de faire un grand aplat doré, j'ai préféré le combler de laque noire qui est polie. J’ai profité de cette absence pour pouvoir faire un dessin. J'ai choisi un motif floral assez dynamique, inspiré de l'art nouveau qui rappelle un peu le tableau du Cri."
Des mois pour restaurer une pièce

Pour restaurer une pièce "façon Kintsugi", il faut deux ingrédients : de la sève d'un arbre qui pousse en Asie et de la poudre d'or. Cette méthode ne nécessite pas de cuisson au four, mais le séchage exige de la patience et une grande précision.

Myriam Greff : "Le séchage de la laque est très différent quand je travaille en hiver ou en été. Il faut être très à l'écoute de son environnement, il y a une odeur et un toucher. Il y a une manière dont la laque commence à briller, commence à se tendre."

Le Kintsugi redonne de l'importance au vécu de l'objet et aux accidents qu'il a subis.

Myriam Greff : "C'est beau de pouvoir montrer cette fragilité, parce qu'un objet, ou une personne, qui se montre fragile, elle peut obtenir du soutien. Par exemple, voici deux tasses que j'ai cassées et que j'ai mélangées pour que l'une complète l'autre, pour avoir une sorte de symbolique, une double symbolique de la résilience et du soutien qu'on peut apporter."

L'amour porté aux objets du quotidien

Le Kintsugi, c'est aussi une philosophie qui incite à accepter les objets avec leurs défauts et leurs aspérités.
Myriam Greff : "Il y a une recherche esthétique autour de l'imperfection et de l'asymétrie, avec en même temps une recherche très forte autour de la perfection. Je ne laisserais jamais une poussière dans ma laque, les lignes doivent être très belles. Souvent, on pense que je coule du métal dans les cassures et quand on me demande ça, je me dis que mon travail a été bien fait."
Mais tous les objets ne se cassent pas accidentellement. Parfois, certains clients demandent à l'artiste de casser les objets elle-même pour pouvoir transformer leur apparence.
Myriam Greff : "Les gens n’osent pas les casser eux-mêmes parce qu'ils ne connaissent pas bien la matière céramique et ils ont peur de me donner un sachet de poudre et de tessons. Ça peut paraître complètement aberrant et en même temps, quand on a compris le message qu'il y a autour de la résilience, de cette ode à la fragilité, on comprend mieux ces réactions de vouloir restaurer un objet alors qu'il est actuellement en parfait état."

Merci aux indispensables postiers et facteurs, pour Christophe

Si les activités commerciales de La Poste de ces dernières années n'est pas toujours à notre goût, depuis qu'elle s'occupe plus de son actionnariat que de bien manager son personnel et qu'elle nous joue de biens vilains tours lors de notre fameuse journée ludique et créative qu'est la J.M.F.T.A., il faut continuer de louer le travail des postiers et celui des facteurs.

Pour leur rendre hommage, je créé ce mail-art pour l'ami Christophe à partir d'une enveloppe recyclée comme il m'a appris à les faire ; c'était lui le récipiendaire de la dernière édition de la J.M.F.T.A., et il a particulièrement souffert de devoir se priver de la moitié des courriers créatifs destinés au MIAP qui ont été taxés pour une somme exorbitante.  

Hommes travaillant au tri postal à l'intérieur d'un wagon - 19e siècle - Sciences photo Library sur Alamy-images 
Timbres issues d'un Collector dédié à La Poste et ses métiers
Oui, nous disons merci à cette chaîne humaine qui contribue dans la majorité des cas au bon acheminement de nos courriers artistiques, depuis la dépose entre le mains du postier au guichet qui les composte (il en reste encore quelques-uns, pas encore remplacés par les machines infernales) jusqu'au facteur qui vient nous les remettre à domicile. C'est aussi pour eux que nous faisons cet art postal car c'est mettre leur travail à l'honneur qui contribue à rendre artistiques nos enveloppes et cartes fantaisistes. 

Depuis une bonne décennie, avec la disparition importante du courrier physique, leur travail est de moins en moins drôle, ils sont soumis à des cadences infernales, aussi réjouissons- nous lorsque nous pouvons les distraire un peu, il en reste quelques uns qui sont sensibles à l'humour et à la fantaisie.

Je t'en souhaite une bonne réception de ce mail-art pour les postiers et les facteurs, cher Christophe : je te dis à bientôt, à Rencurel,  pour la joyeuse fête de retrouvailles autour de l'exposition de la 15e J.M.F.T.A. que tu prends la peine d'organiser au MIAP. Merci pour tout cela! 

3 mai 2025

Dessin de costume pour le ballet de la Belle au Bois Dormant, pour Véronique

 Il y a quelques années,  j'avais réalisé toute une série d'art postal sur les dessins de costumes de scène, essentiellement dessinés par Léon Bakst pour les Ballets Russes.

Comme je ne connaissais pas encore Véronique et que ce sujet me plait vraiment, voici pour elle une belle en costume de dame chinoise, prévu pour le Ballet de la Belle au Bois Dormant de Piotr Tchaikovsky.

Je t'en souhaite une belle réception, Véronique. 
Costume pour une dame chinoise, tiré de La Belle au bois dormant, réalisé par L. Bakst, non daté

Inspiré à la fois par le conte de Perrault et par le conte des frères Grimm, ce grand ballet, chorégraphié par Marius Petipa, l’un des plus grands danseurs de tous les temps, a permis à Tchaïkovski de faire une véritable déclaration d’amour à la culture française d’Ancien Régime, dont il se sentait si proche.

Considéré par Noureev comme le « parangon du ballet symphonique », la Belle au bois dormant a inspiré au maître tatar, dans la foulée de Petipa, pas moins de quatre chorégraphies différentes ; au-delà, il a fait l’objet de mémorables relectures ; citons notamment celles de Béjart (1968), John Neumeier (1974), et, plus récemment, celle, particulièrement talentueuse, de Jean-Christophe Maillot (2001) avec le Ballet de Monte Carlo.

Source : https://www.ut-capitole.fr/accueil/campus/art-et-culture/agendas/le-ballet-classique-au-cinema-casse-noisette-de-tchaikovski-2

Raymond Devos, prince des mots en Absurdie pour Eric

C'était un manipulateur des mots, un musicien hors pair, multi-instrumentiste, un clown unique en son genre et un poète :  j'évoque le souvenir de  Raymond Devos sur un mail-art destiné à  Eric.

Photo relevée dans le Courrier Picard, dans le cadre d'une lecture spectacle donnée à l'occasion des 10 ans de sa disparition


En juin 2026, cela fera déjà vingt ans qu'il nous a quitté ; c'était un personnage inclassable! Son univers délirant faisait merveille dans un monde beaucoup trop cartésien auquel il savait donner une dimension bien plus acceptable, avec une maîtrise des différents sens des mots de la langue française dont il savait jouer à merveille. 

Archives INA

J'espère que l'hommage à ce personnage sera du goût d'Eric, au moins pour son côté de musicien avéré (harpe, accordéon, scie musicale, trombone, piano) .

chez lui parmi tous ses instruments - Photo Getty Images

photos de Getty-Images
dans sa propriété en Vallée de Chevreuse - Photo Getty Images
Comme la maison dans laquelle il a longuement vécu en Vallée de Chevreuse n'est pas très loin de chez moi, ce sera encore une belle occasion de visite si tu viens un jour chez moi passer quelques jours, cher Eric. Bonne réception!

Art populaire Fraktur : Georges Washington à cheval, pour Vincent

J'avais tellement de retard dans mes réponses aux courriers généreux de Vincent que voici pour lui,  encore un sur le thème du cheval dans l'art (inépuisable à mes yeux), pour être enfin à jour.

Il s'agit d'une représentation de Georges Washington à cheval, traité dans le style Fraktur, un art populaire pratiqué depuis le 18e siècle par des migrants européens ayant choisi de fuir les persécutions dont ils étaient l'objet pour s'implanter en Pennsylvanie. 

Georges Washington à cheval - Auteur inconnu.

Dessin dit « fraktur ». Réalisé par des artistes allemands de Pennsylvanie, il présente un style rappelant l'art des manuscrits enluminés médiévaux. Le nom « fraktur » signifie en réalité « écriture fracturée » et fait référence à la pointe de l'écriture gothique allemande. Le peintre qui a créé ce portrait de Washington est inconnu ; les historiens de l'art le surnomment « l'artiste Washington-Sussel », car son œuvre a été étudiée pour la première fois par un collectionneur du même nom.Encre, aquarelle sur papier, H 20, L 16 cm,

J'ai décrit ce style et son histoire dans un post précédent -j'ai été enthousiasmée par cette découverte- et je joins les explications pour Vincent à ce mail-art, en lui en souhaitant une bonne réception.