28 juin 2024

T168- Muse endormie sur lit d'or et d'argent, de Sylvie

Waouh! quel magnifique mail-art textile! Et comme toujours chez Sylvie, son oeil est parfaitement affuté pour marier avec le plus bel effet le sujet et les couleurs d'un timbre, avec celles du fond de l'ouvrage. Quel raffinement !

Ici, c'est sur un large galon d'or et d'argent rehaussé de sequins argentés que la muse endormie de Constantin Brancusi peut trouver le repos. 

A signaler que les deux timbres utilisés au verso contiennent également de la couleur argent et or, pour une parfaite composition. Bravo!

Un grand merci à toi  pour ce magnifique cadeau : comme toujours, tu me gâtes énormément, je t'en suis très reconnaissante. 

27 juin 2024

F73 - Machine à dérouler le fil conducteur , de la part de Claire

Pour continuer son défi personnel, c'est à dire un envoi au moins sur chacun de mes appels à mail-art permanent, Claire m'adresse cette fois-ci son interprétation sur le thème du fil, en partant de la copie d'une ancienne lithographie d'Etienne de Beaumont.

       

Lithographie originale d'Etienne de Beaumont (extrait de la revue caricaturale de 1843)

Il s'agit de l'invention d'une machine par un Magasin de la ville de Paris, dont le but est de délivrer le "fil conducteur" à chaque cliente, pour lui permettre de retrouver facilement le rayon textile et le tissu qu'elle souhaite acheter. 

Cet art postal est tout à fait complet avec un fond tiré d'un document ancien, avec du fil de couleur , avec un timbre "haute couture" bien ciblé, de la dentelle et un bouton. Un véritable mail-art textile sur le fond comme sur la forme. 

Un grand merci à toi Claire, pour cette belle interprétation de mon thème du fil : tu m'as bien gâtée.

25 juin 2024

Comme Gauvain, résistons pour ne pas trahir ceux qui se sont battus pour nos droits!

Dire qu'il y a quelques jours seulement on célébrait les 80 ans du débarquement en Normandie, lorsque les alliés soulevèrent un grand espoir, celui de nous débarrasser de l'occupation allemande et de sa cohorte de haine et de racisme. 

Depuis le 9 juin et l'arrivée imminente au gouvernement d'une équipe bleu-Marine, mes pensées vont vers tous ceux, nos grands-parents et nos parents, nos amis, qui se sont battus chaque jour pour une vie meilleure, au nom d'un idéal de liberté et de respect de toute l'humanité et de toutes les croyances, au nom de la paix. 

Et aujourd'hui on aurait tout oublié! 

Comme ce bel artiste qu'est Gauvain Sers, je ne peux l'admettre : je vous fais suivre ces mots qu'il a écrits et diffusés sur son compte Instagram.

Si tu voyais grand-mère
De ton ciel, tout là-haut
Ton pays qui se perd
T’en aurai des sanglots
Toi qui as combattu
Tous les marchands de haine
J’crois que tu s’rais abattue
De savoir qu'ils reviennent

Si tu voyais grand-mère
Tu comprendrais pas bien
Qu’on revienne en arrière
Et qu’on retienne rien
Toi, t’as connu l’époque
Ou l’on prenait la rue
La jeunesse faisait bloc
Et chantait les Béru

Si tu voyais grand-mère
Qu’on est fait comme des rats
Tu dirais à grand-père
Que la France de Ferrat
De Jaurès et d’Hugo
S’effiloche chaque matin
Celle qui r’vient au galop
C’est la France de Pétain

Si grand-mère tu voyais
Les commémorations
On se dit « plus jamais »
On répète « attention »
Sûr qu’on aime nos héros
Du passé, en revanche
On leur plante un couteau
Dans les urnes le dimanche

Si tu voyais grand-mère
Le mépris tout là-haut,
Ils attisent la colère
Et récoltent le chaos
On pourra remercier
Jupiter et sa clique
De nous avoir flinguer
Tous nos services publics

Si tu voyais grand-mère
Les familles aux abois
Les ceintures qui se serrent
Pour boucler les fins d’mois
Les caddies font grise mine
On croit plus aux lendemains
Et quand tout est en ruine
Les vautours s’frottent les mains

Si tu voyais grand-mère
Les héritiers de Vichy
Le même vocabulaire
Mais les dents ont blanchi
Ils diffusent leur discours
Sur les plateaux partout
Et ils attendent leur tour
Au domaine de Saint Cloud

Si tu voyais grand-mère
Qu’il y a même des fachos
Qui lèvent le bras en l’air
Qui rigolent de Dachau
On a des livres d’histoire
Des minutes de silence
Mais on perd la mémoire
Bien plus vite qu’on n’ le pense

Si tu voyais grand-mère
La peur des différences
Les tâches brunes prolifèrent
Sur la carte de France
Toutes les digues se fissurent
Et peu à peu je crains
Qu’on dénonce sur les murs
L’origine des voisins
 
Si tu voyais grand-mère
Toutes ces femmes comme toi
Qui se lèvent et espèrent
Disposer de leurs droits
Tous les jours, on surveille
Les élans qui retombent
Faudrait pas qu’Simone Weil
Se retourne dans sa tombe

Si tu voyais grand-mère
Qu’au pays de Jean Moulin
La résistance prospère
Mais elle perd du terrain
Il nous faut des repères
Et je comprends, ému
Pourquoi tu m’as offert
La peste de Camus

Si tu voyais grand-mère
De ton ciel, tout là-haut
Ton pays qui se perd
T’en aurais des sanglots
Toi qui as combattu
Tous les marchands de haine
J’pense à toi et cela m'tue
De savoir qu’ils reviennent

Merci Gauvain, tes mots me font chaud au coeur : qu'il est bon de savoir qu'il y a des petits jeunes comme toi qui ont une haute idée de ce qui fait la beauté du peuple de France, où notre diversité fait notre richesse infinie. 

Mais rien n'est jamais acquis, il faut toujours se mobiliser!  Ne surtout pas se laisser berner par un jeune mec portant beau au discours transpirant sa haine pour les émigrés, les chômeurs, les syndicats, les ONG, les familles mono-parentales, les écolo, les gens racisés, les homos, les trans,  le droit des femmes à l'IVG... et au programme tellement racoleur mais qui se délite de jour en jour (sauf bien sûr sur tout ce qui concerne l'immigration). 

Alors mettre son bulletin dans l'urne les 30 juin et 7 juillet, c'est le meilleur moyen de faire barrage et de résister!

24 juin 2024

Le Cirque à l'envers, pour le MIAP de Christophe

Encore un envoi pour le MIAP de Christophe pour son appel à mail-art sur le monde du cirque.

Je lui avait dit que le cirque avec des animaux n'était pas ma tasse de thé, car je n'ai jamais aimé y voir les otaries ou les éléphants, ni les fauves ou les chimpanzés : je suis bien contente qu'il soit interdit désormais en France d'y faire évoluer des animaux sauvages. 

Je n'aime pas davantage lorsque les animaux y compris domestiques y sont ridiculisés, souvent en étant parés de vêtements pour ressembler aux humains. C'est dégradant pour eux et cela ne m'a jamais amusée. 

« Lion Cyrk » Rafal Olbinski Affiche originale, 1981, Pologne.

Imaginez-vous imaginez ma joie lorsque je suis tombée sur cette affiche polonaise  : cette scène ne pouvait mieux illustré mon propos, j'en ai aussitôt exploité le sens, car il y a là comme une revanche des animaux. On peut carrément dire que cette scène est directement venue du Cirque à l'Envers!

Je t'en souhaite une très bonne réception Christophe, et à bientôt pour quelques pièces à venir encore si j'en ai le temps.

Jongleuse-écuyère sur la piste, pour le MIAP de Christophe

Je continue de répondre à l'appel de Christophe Blaise pour l'exposition qui aura lieu au MIAP et dans la Grange-Ouverte de Saint-Martin-en-Vercors, en août prochain, dans le cadre de son Grand Bazar.

Finalement ce thème du cirque m'a inspirée plus que je ne l'aurai cru car je peux y recycler pas mal de mes articles anciens de mercerie comme boutons et dentelles de couleurs, tout en essayant de varier les thèmes car au cirque, il n'y a pas que des clowns.


J'ai pu effectuer cette composition d'après une carte postale ancienne que j'ai repérée sur l'excellent site dédié au Cirque, j'ai nommé "Circus Collection"  : le Cirque Langer en 1905 et le cirque Américain Barnum and Bayley qui avait fait une grande tournée en Europe en 1902 utilisent la même image pour éditer chacun leur carte postale. 

Associés à quelques timbres sur le sujet qui  restaient inutilisés depuis un bail, voilà de quoi réaliser une scène du cirque d'autrefois où la jonglerie pouvait se retrouver associée à l'indispensable équilibre qu'il faut maîtriser sur un cheval au trot.

Et le moins que l'on puisse dire c'est que cette élégante demoiselle rousse a la situation bien en main.

Ami Christophe, je t'en souhaite une bonne et rapide réception !

Gens du voyage, vous ne faites que passer, pour Jeanne-Marie

Il y a bien longtemps que j'ai reçu des nouvelles de Jeanne-Marie. Comme c'est une mail-artiste qui avait une créativité d'enfer, j'espère qu'elle n'a pas de soucis et que ce retrait est un vrai choix, une lassitude peut-être.

En trouvant la copie d'une photographie ancienne, j'ai aussitôt pensée à mon amie, car elle est passionnée de roulottes. Je vais donc compléter sa jolie collection avec un mail-art sur les gens du voyage.

Photo sans nom d'auteur : "des Roms, aux portes de Paris au 19e siècle" 

J'en profite pour partager avec vous une poésie sur cette population de gitans, de saltimbanques, de forains, souvent des mal-aimés qui ne font que passer, migrants par nature puisqu'ils ont choisi un mode de vie nomade. 

LES GENS DU VOYAGE

Ils font des ricochets
De village en village
Ils ont le coeur bien accroché
De nuage en nuage.

Ils battent en retraite
De clocher en clocher
On les traîne, on les traite
Comme l'enfant son hochet

Les gens du voyage
Les gens du voyage

Le plus beau papier peint
C'est le ciel qui défile
Et le plus beau jardin
Le monde de profil

Ils ont dans leur guitare
Des légendes d'un autre âge,
Et des Django Reinhardt
Les doigts dans les nuages.

Les gens du voyage
Les gens du voyage

Ils n'ont pour tout drapeau
Que du linge qui sèche
Pour hymne les chevaux
Qui rythment au pas leur marche

Et quand nos chiens aboient
Passe leur caravane
Au ciel de leur convoi
Plane l'âme tzigane 

Des gens du voyage
Des gens du voyage

Dans nos vies sédentaires
Le temps nous enracine
Nous attache à la terre
Loin de nos origines.

De gens du voyage
De gens du voyage

Les gens du voyage
Les gens du voyage

21 juin 2024

Bidule textile + bois à suspendre et poésie, de Daniella

Evidemment l'objet était trop épais et fragile, il risquait d'être sali lors de son voyage postal, si bien que cette fois-ci l'envoi de Daniella était protégé par une enveloppe.


Mais quelle joie lorsque j'ai découvert et aussitôt suspendu dans mon atelier ce kakemono sobre et raffiné long d'environ 40 cm, orné d'enfilées de fil rouge et de fil blanc.

Voici les paroles du texte associé, sans titre mais signé de Pierre-André Benoît (P.A.B.) imprimeur ami avec Alechensky...dont Daniella apprécie les écrits :

Le pinceau chinois 
sait s'amuser 
car il est fait pour ça!
fait avec quoi ?
il ne faut pas le savoir!
il chérit surtout le noir 
pour exalter le blanc
il est savant 
tout en l'ignorant
ainsi peut-il faire
comme l'on danse
des trainées claires
ou denses
chinoiseries
pas chinoises forcément
qui cherchent noise
à l'obscur 
par le jeu pur 
d'un je ne sais quoi 
ici dans l'atmosphère
où l'on est heureux.

Ce texte me fait penser à la calligraphie chinoise ou au sumi-e japonais, l'art de peindre des mots essentiellement à l'encre de chine noire sur fond blanc.  

Un grand merci, Daniella, pour tes idées toujours originales, j'apprécie toujours ce que tu m'envoies, c'est toujours un vrai cadeau, quelque chose qui sort de l'ordinaire. 

Le bruit des bottes résonne de plus en plus fort : écoutons Ferrat, toujours d'actualité

Depuis ce 9 juin 2024, avec le score inouï obtenu par les extrêmes-droites aux élections européennes (abstentionnisme frisant les 50%) suivi de la dissolution de l'Assemblée Nationale par notre Président, nous vivons en France dans une atmosphère exécrable, où la haine déferle sans limite sur nos chaines de TV et de radio, notamment dans les chaines d'opinion, ainsi que sur les réseaux sociaux où les commentaires racistes et xénophobes font flores. 

Moi, je vis cela très mal : alors je ré-écoute "Le bruit des bottes" cette chanson de Jean Ferrat écrite par Guy Thomas en 1975, pourtant toujours d'actualité tant ses paroles décrivent très exactement la situation que nous sommes en train de vivre. 

Pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore,  voici la chanson et ses paroles :

Le bruit des bottes : chanson de Jean Ferrat écrite par Guy Thomas -1975-  
publiée  sur la chaine Youtube par Vive la France!

Le Bruit des Bottes

C'est partout le bruit des bottes, c'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte, on vous étripe au Chili
On a beau me dire qu'en France, on peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance travaillent aussi du képi

Quand un Pinochet rapplique, c'est toujours en général
Pour sauver la République, pour sauver l'Ordre moral
On sait comment ils opèrent pour transformer les esprits
Les citoyens bien pépères en citoyens vert-de-gris

À coup d'interrogatoires, de carotte et de bâton
De plongeon dans la baignoire, de gégène et de tison
Il se peut qu'on vous disloque ou qu'on vous passe à tabac
Qu'on vous suicide en lousdoc au fond d'un commissariat

Il se peut qu'on me fusille pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze au petit nord-africain

Il se pourrait qu'on m'accuse avec un petit gourdin
D'avoir étudié Marcuse, d'avoir été sartrien
Ils auront des électrodes, ils diront "tu veux du jus"
Pour connaître la période où j'étais au PSU

À moins qu'ils me ratatinent pour mon immoralité
Pour avoir baisé Delphine, pour avoir été pédé
À moins qu'ils ne me condamnent à mourir écartelé
Entre l'amour de Roxane et celui du beau Dédé

Il se peut qu'on me douillette pour que je veuille attester
Qu'en mil neuf cent soixante-sept, je lisais l'Humanité
Il se peut qu'on me tourmente et qu'on me fasse avouer
Que dans les années soixante, j'étais à la CGT

À moins qu'ils me guillotinent pour avoir osé chanter
Les marins du Potemkine et les camps de déportés
À moins qu'avec un hachoir, ils me coupent les dix doigts
Pour m'apprendre la guitare comme ils ont fait à Jara

C'est partout le bruit des bottes, c'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte, on vous étripe au Chili
Il ne faut plus dire qu'en France, on peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance travaillent aussi du képi
Travaillent aussi du képi.
***
Si nous ne réagissons pas massivement pour notre République, dans cette "démocratie libérale" où les libertés d'opinion et d'expression sont déjà bien mises à mal,  de quoi demain sera fait dans un monde bleu marine, pour nos enfants, petits enfants et nos anciens, pour nos services publics, pour l'éducation et pour la santé? Que restera-t-il de toutes les mesures sociales qui ont fait la grandeur et la singularité de la France?

Quelle que soit notre opinion, exprimons-nous dans les urnes les 30 juin et 7 juillet prochain, pour n'avoir aucun regret sur le futur que nous nous souhaitons. 

Musique de cirque sur vélocipèdes, pour le MIAP de Christophe

L'échéance de l'appel à mail-art de Christophe Blaise sur le monde du Cirque approche à grands pas  et il était bien temps que je m'y mette.

En restant fidèle à mes valeurs (de valorisation du textile et de la mercerie obsolète), voici une scène du cirque d'autrefois, qui m'a donné un peu de fil à retordre mais j'ai fini par trouver les bons éléments, aux bonnes dimensions.

composition extrapolée à partir d'une publication ancienne à la gloire de la famille d'Arthur Klein en 1923,
 publiée sur Flickr par Double-M
Je suis contente d'avoir retrouvé l'envie de créer, et pour le MIAP évidemment, même si au départ le thème du cirque me rebutait un peu car je n'aime pas y voir les animaux sauvages domptés ou habillés comme des humains avec beaucoup de ridicule.

Heureusement, il y a moyen de mettre en valeur d'autres métiers que celui de dompteurs ou dresseurs d'animaux sauvages. Désormais, cette pratique est interdite en France et c'est heureux. 

Je t'en souhaite une bonne réception, Christophe, pour compléter ta déjà bien jolie collection, de quoi nourrir la belle exposition qui se prépare à la Grange Ouverte de Saint-Martin en Vercors du 3 au 25 août prochain.

En avant la musique avec le bahut de Bernard, pour le MIAP de Christophe

Pour démarrer avec un peu d'humour les envois d'art postal que je suis en train de préparer pour l'exposition sur le Monde du Cirque, à l'initiative conjointe du Grand Bazar de Saint-Martin en Vercors, et du MIAP de Christophe, voici un meuble ! 

C'est celui* d'un artiste du 20e siècle qui a énormément fait de peintures sur le thème du cirque... allez avec un tout petit peu d'imagination, et une recherche sur le net sinon, vous allez vite trouver.  
Pour fêter le monde du Cirque cet été avec le grand Bazar de Saint-Martin en Vercors, Bernard nous l'a prêté : soyez curieux, ouvrez ses portes et... en avant la musique !

Je me suis beaucoup amusée à concocter ce clin d'oeil et j'espère que Christophe appréciera même si il y a déjà beaucoup reçu de clowns, mais présentés sous une autre forme. J'espère surtout qu'il aura bien voyagé, car j'ai bloqué les portes avec un sparadrap pour le voyage postal mais...? 

Je vous souhaite une très belle exposition en août prochain (du 3 au 25) à la Grange Ouverte de Saint-Martin 

* en fait il s'agit de la photo d'un Buffet français en noyer du 18ème siècle de style deux corps, de Bretagne, trouvée sur le site First Dibs

18 juin 2024

Respecte-t-on la protection de la marmotte en Suisse?, pour Nadine

Nadine, mon correspondante-amie suisse m'a tellement soutenue ces derniers mois que je voulais vraiment lui faire un joli mail-art dans le meilleur délai pour la remercier, mais j'ai tellement de retard dans mes courriers et je n'ai pas trouvé d'idée simple pour lui faire un premier envoi assez rapidement.

Marmotte sauvage District franc fédéral du Grand Muveran photographiée par Gilles Laurent et publiée sur Wikipédia

C'est la lecture d'un reportage sur les questions environnementales -ci-dessous- qui m'a alertée et qui m'a donné finalement une idée appropriée car je sais que Nadine vit en altitude à Chateau d'Oex, et j'imagine que pas très loin du Bourg, dès qu'elle s'attarde un peu en montagne, elle doit pouvoir observer des marmottes à la belle saison. 

Quel dommage que ces sympathiques rongeurs tellement appréciés des promeneurs fassent l'objet d'une chasse imbécile alors qu'ils sont normalement protégés officiellement.

 ***
Savoie : retour de la chasse à la marmotte, animal protégé
(source :  Reporterre du 13 octobre 2023)
La préfecture de Savoie a autorisé la chasse aux marmottes, car les agriculteurs les accusent d’endommager leurs terres. Des associations ont attaqué l’arrêté.

La chasse à la marmotte est ouverte. La préfecture de la Savoie a autorisé le 10 septembre 2023 l’abattage du petit rongeur à la demande des agriculteurs. Ils lui reprochent de creuser des terriers qui provoqueraient « des blessures aux bovins, parfois aux exploitants avec des entorses, des casses de matériel de fauche, des dégradations de tuyaux d’arrosage... » En 2022, 427 marmottes ont été abattues dans le département.

Le petit mammifère est pourtant un animal protégé par l’annexe III de la Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe. Sa gestion doit être réglementée afin de maintenir sa population hors de danger. Aucun comptage officiel des marmottes n’existe en Savoie, mais l’avenir de l’animal paraît bien sombre. La faute à l’artificialisation des sols, la destruction de ses habitats de reproduction et surtout au dérèglement climatique. La baisse de l’enneigement affecte sa période d’hibernation. Chaque hiver, la neige isole les terriers des rongeurs en sommeil. Si la couche est trop fine, le froid force les marmottes à consommer leurs réserves d’énergie jusqu’à mourir de dénutrition. 

Las, la préfecture de la Savoie assure que le rongeur alpin causerait des dégâts agricoles suffisants pour justifier sa chasse. « Malgré leur aspect de bonhomie et d’attrait pour le grand public, les marmottes commettent des dégâts dans les herbages, font des amas de terre et de pierres en surface qui, en souillant le fourrage lors de la récolte, le rendent moins attractif et entraînent des bris et une usure des machines agricoles », ont justifié les services de l’État lors de la consultation publique sur le projet d’arrêté préfectoral d’ouverture de la chasse pour la saison 2023-2024. Le danger serait tel que les marmottes pourraient « porter atteinte aux habitations ». Aucun chiffre n’estime les dégâts causés par les marmottes

Contactées pour connaître l’ampleur exacte de ces dégâts, ni la Direction départementale des territoires (DDT) de la Savoie chargée du dossier, ni la préfecture, ni la FDSEA des Savoie, le syndicat agricole majoritaire, n’ont répondu à Reporterre. « Nous n’avons aucun élément sérieux ni données officielles nous démontrant que les marmottes pullulent et occasionnent des dégâts pouvant justifier leur chasse », dit quant à elle Pauline di Nicolantoni, la présidente de l’association Justice Animaux Savoie (Ajas).

Pour mettre un terme à l’abattage des marmottes, l’Ajas et les associations de défense de l’environnement Aspas, Animal Cross, Aves, FNE Savoie et One Voice ont déposé le 10 octobre un recours en référé devant le tribunal administratif de Grenoble pour faire annuler l’arrêté préfectoral. « Nous souhaitons stopper la chasse avant la clôture de la saison le mois prochain, puis nous entamerons un recours sur le fond pour y mettre un terme définitif dans les années à venir », dit Pauline di Nicolantonio.


L’AJAS s’était rendue en septembre 2022 sur le campus de l’UGA, à Saint-Martin-d’Hères, pour sensibiliser les étudiants à son combat pour l’interdiction de la chasse à la marmotte. © Manuel Pavard – Place Gre’net

PS : le 24 octobre 2023, le  tribunal administratif de Grenoble a rejeté le recours de six associations qui demandaient la suspension de l’arrêté préfectoral autorisant la chasse à la marmotte, de septembre à novembre, en Savoie. © André Alliot / Wikimedia Commons

Pour être complète sur le sujet, sachez que la chasse aux marmottes est déjà interdite dans le Cantal, les Pyrénées-Orientales, la Drôme, la Haute-Garonne, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme.

15 juin 2024

10 juin 2024 : Gauvain Sers s'adresse aux enfants d'Ouradour-sur-Glane avec un texte superbe

Quatre jours après le débarquement des Alliés en Normandie, le samedi 10 juin 1944, la vie du paisible bourg limousin d’Oradour-sur-Glane est anéantie en quelques heures par une action brutale, méthodique et délibérée d’une partie de la division Waffen SS Das Reich. 

643 civils hommes, femmes, enfants...y furent exterminés avec férocité et rage ; il n'y eut que très peu de survivants. Le dernier d'entre eux, Robert Hébras s'est éteint l'an passé à 97 ans, il avait voué sa vie à perpétrer le devoir de mémoire pour que jamais un tel drame ne soit oublié, 

Lundi 10 juin dernier, le chanteur et poète creusois, Gauvain Sers "très ému et honoré" était invité à la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire de la tragédie du village martyr d'Ouradour-sur- Glane. A cette occasion, il déclama le texte superbe qu'il a écrit, Le chêne d'Ouradour, en s 'adressant  aux enfants du village.

Voici donc ce texte que je me devais de  partager avec vous : maintenant qu'il n' y a plus aucun survivant de cette barbarie, il nous appartient à tous d'en entretenir le souvenir dans la mémoire collective (merci Gauvain). 
 

Le chêne d'Ouradour

J'n'oublie pas le 10 juin
Mille neuf cent quarante-quatre
Moi, le dernier témoin
Qu'ils n'ont pas pu abattre
Je ne suis qu'un vieux chêne
Planté là par hasard
Dans un coin de Haute-Vienne
Qui revient d'un cauchemar

J'n'oublie pas que ce jour
Des tas d'hommes ici-bas
Venaient des alentours
Pour un peu de tabac
Et ce brave pâtissier
Qui s'inquiétait plutôt
De sauver sa fournée
Que de sauver sa peau

J'n'oublie pas toutes ces vies
Bienheureuses et paisibles
Cernées par des fusils
Qui les ont pris pour cible
Sur la place du champ d'foire
Ils ont fait ce samedi
D'un village sans histoire
Une immense tragédie

J'n'oublie pas le visage
De tous ces innocents
Des gamins de tout âge
Qui parlaient naïvement
Du match de dimanche
Autour d'un ballon rond
Ils n'ont pas eu la chance
De chausser les crampons

J'n'oublie pas dans l'église
Ces enfants et ces mères
La terreur, la surprise
L'incendie et l'enfer
J'n'oublie pas la seule ombre
Planquée dans les p'tits pois
Et j'n'oublie pas le nombre
De six cent quarante-trois.

J'n'oublie pas l'euphorie
Des bourreaux satisfaits
Qui se sont resservis
Du champagne bien frais
Cette nuit-là j'ai compris
Qu'les Hommes pouvaient trinquer
Même à la barbarie
Les branches m'en sont tombées

J'n'oublie pas, comme Robert
Les rescapés d'la grange
Des héros ordinaires
Qu'ont refusé les anges
Pour transmettre leur mémoire
Et tout vous raconter
Pour que jamais l'Histoire
Ne puisse se répéter

De nos jours les minots
Dans mon village martyr
Avancent sans dire un mot
Et ils peuvent ressentir
Ce qu'on n'est pas capable
D'expliquer dans les livres
Quand je vois leurs cartables
Moi, je me sens revivre

Dans cette lumière blafarde
J'entends voler les mouches
Y a des gosses qui regardent
Les impacts de cartouches
La Peugeot 202
Est devenue un emblème
Ils rentreront chez eux
Mais n'seront plus les mêmes

Il paraît qu'aujourd'hui
Rue de la Renaissance
La vie se reconstruit
On retrouve l'insouciance
Quand l'orage est passé
Le soleil apparait
Qu'il est beau de rêver
 un monde de paix

J'n'oublie pas le 10 juin
Mille neuf cent quarante-quatre
Moi, le dernier témoin
Qu'ils n'ont pas pu abattre
Je ne suis qu'un vieux chêne
Mais je veillerai toujours
Pour que l'on se souvienne
Des sept lettres d' O R A D O U R

Gauvain Sers (vidéo et texte disponible sur Instagram pour ceux qui sont sur ce réseau social)

14 juin 2024

Nos anciens méritent des maisons de retraite et des EHPAD dignes, pour Marianne

En France, à part pour quelques grands privilégiés, il ne fait pas bon vieillir. Pourtant, toutes les statistiques montrent que le nombre de personnes du 4e âge va en s'accroissant inexorablement : on  ne pourra pas dire que ce n'était pas prévisible. 

Alors pourquoi n'y-a-t-il pas davantage de structures adaptées au grand âge, où il ferait bon finir ses vieux jours, si le maintien à domicile s'avère impossible? 

Oui, la fin de vie, la mort qui approche, on ne veut pas voir, on ne veut pas savoir. Et puis le jeunisme est tellement à la mode : jamais il n'y a eu autant de vocations médicales pour pratiquer la chirurgie esthétique (cela paie tellement bien), jamais il n'y a eu autant de publicité pour tous les onguents censés effacer les rides!

Heureusement que le journaliste Victor Castanet qui a publié son livre "Les Fossoyeurs" s'est montré intègre et incorruptible, pour que le scandale des EHPAD gérées par Orpéa, Corian et quelques autres, puisse être révélé au grand jour et nous éclate à la figure! 

Pourtant, qu'est-ce qui a changé depuis deux années que le livre a mis en évidence de telles carences dans les soins et de tels abus dans la gestion privée de ces établissements?  Rien de nouveau dans les actions gouvernementales pour créer des structures à taille humaine, où pourraient se croiser les anciens et les petits-enfants des crèches, par exemple, afin de faire perdurer leur goût de vivre, le tout dans une gestion absolument transparente. 

Il me semble qu'au bout du chemin de leur vie, nos vieux parents méritent autre chose que ce qui leur est proposé trop souvent : des repas totalement ineptes, broyés et noyés dans des sauces épicées, qu'il faut être capables de manger tout seuls et vite, des toilettes expédiées, des changes insuffisants pour les incontinents, des médicaux à gogo pour les "endormir"... et j'en passe et des meilleures pour l'avoir vécu de près avec les miens. 

Je ne suis pas du genre à mettre les sujets qui dérangent sous le tapis ; alors Marianne, j'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir mis l'accent sur ces personnes qui, puisqu'elles ne sont plus "productives", sont quasiment laissées pour compte par notre société. 

Je te souhaite bonne réception de ce mail-art ainsi qu'un bel été.

Soutien au personnel encadrant nos ainés dans les EHPAD, pour Rémy

Nous savons tous que nous ne sommes pas éternels, et bien que le jeunisme n'ait jamais autant eu d'adeptes, viendra inexorablement un moment où,  pour beaucoup d'entre nous,  se posera la question du maintien ou non à domicile. même si chacun préférerait trouver une solution économiquement viable pour qu'il en soit autrement. 

Par ce mail-art que j'adresse à mon correspondant Rémy, j'ai envie de rendre hommage à toutes les personnes qui gravitent autour de nos ainés,  qu'ils soient obligés de finir leur vie dans des maisons de retraite ou des EHPAD, ou bien qu'ils aient la possibilité de rester chez eux.

Aides-soignantes à domicile ou en institution, voilà des métiers non considérés alors que la tâche est lourde,  si elle est effectuée avec coeur. 

Même si l'on ne peut nier qu'il y a eut quelques cas de maltraitance relevés, la majorité des accompagnantes sont de belles personnes, des professionnelles qui s'impliquent autour de nos vieux parents, et font leur maximum pour que leur vie soit la plus agréable possible, malgré tous les inconforts liés au vieillissement et aux maladies et douleurs, ce sont elles qui viennent briser leur solitude aussi, bien souvent.

Je veux ici les saluer, les remercier et j'imagine, Rémy, que tu seras d'accord avec moi car trop souvent ce sont des femmes, sous-payées qui exercent ces activités-là. Un petit coup de projecteur sur leur dévouement et leurs professionnalisme ne peut pas nuire.  Je salue et remercie aussi tous les aidants, des proches bien souvent, qui sont bénévoles pour aider au confort et au bien-être de leur parentèle.

Je te souhaite bonne réception de ce mail-art textile, un peu particulier, mais qui me tenait à coeur.

Invisible et essentiel, le personnel soignant dans les hôpitaux , pour Isabelle

Par ces silhouettes, je veux rendre hommage à tous ces invisibles mais pourtant essentiels, les personnels soignants hospitaliers du service public, tant écoeurés par leurs conditions de travail pendant la pandémie de Covid19 en 2020-2021, qu'ils ont, depuis, bien du mal à rester dans leurs fonctions. 

A ce moment-là nous étaient déjà apparues  toutes les carences du système de santé public actuel, et le peu de considération pour les soignants, obligés de travailler au début sans protection et sans maques, et qui devaient être présents à la tâche, même s'ils étaient eux-mêmes malades.

Maintenant que les applaudissements se sont tus très vite, qu'en-est-il trois ans après? Contrairement à nos espérances, la vie du monde d'avant s'est très vite réinstallée après, mais en pire : il y a de moins en moins de moyens accordés par le gouvernement, une volonté délibérée pour mettre à bas, définitivement le service de santé public,  et élaborer à marche forcée l'accès à une médecine sélective car privée - donc pas accessible à tous-.

Plus que jamais, les hôpitaux publics de France sont en danger : les services des Urgences ferment en Province mais aussi certains à Paris. Pour accoucher, les femmes doivent parcourir des trajets de plus en plus long, jusqu'à une quarantaine de kilomètres! Les patients restent des heures en attente sur des brancards dans les services d'urgence qui sont encore ouverts, jusqu'à y mourir quelquefois!!!. 

Mais où est passée notre humanité dans tout cela? 

J'espère que tu ne m'en voudras pas, Isabelle, d'avoir eu envie de rendre un hommage fort à tous les personnels soignants hospitaliers : je te souhaite une bonne réception de ce mail-art et de passer un bel été.

Séance sportive de ravaudage pour Grand-Ma, pour Michele

Mon amie belge fut aussi pour moi d'une grande aide pour traverser ces mois troublés qui m'ont laissée dans le "noir", et dans l'impossibilité de créer quoi que ce soit. Pour la remercier de sa présence chaleureuse au téléphone, j'avais à coeur de lui envoyer quelque chose rapidement, dès que le goût de mailarter me serait rendu. 

Et maintenant que c'est le cas, j'ai ressorti une impression qui lui était destinée mais que je n'avais pas encore finalisée pour son thème sur les grands-mères. 

composition en partant de la reproduction d'une peinture d'Ernest Eugene Barnes, Jr. (15-07-1938 / 27 -04-2009),
un peintre afro-américain né à Durham, en Caroline du Nord. 

Chère Michele, pas de doute que ton pseudo de Bobine soit  très adapté à la situation! Ce garçonnet doit subir la réparation sans même quitter son vêtement, c'est du vite fait et bien fait! 

Je t'en souhaite une très bonne réception de ce mail-art textile où j'ai eu beaucoup de plaisir à planter l'aiguille et à tirer le fil, comme cette grand-mère. 

Elégante Viennoise à la rose, pour Claire

 Toujours de cette période de début du 20e siècle, à la charnière des années folles, et la période art nouveau/art déco, voici pour Claire encore une nouvelle tenue portée à Vienne à cette époque-là.

Composition d'après une illustration de Maria Likarz Strauss

Illustrations de Maria Likarz-Strauss, une designer influente de la Wiener Werkstatte, produisant près de 200 dessins pour l’atelier (elle est embauchée en 1912 et y travaille comme directrice jusqu’en 1932). Elle est surtout connue pour ses motifs abstraits et géométriques, dans les textiles et dans la mode, avec des looks qui semblaient anticiper le style art déco de la prochaine décennie. 

C'est toujours le même drap usagé qui m'a servi pour le fond, avec une grisaille et un liseré vert qui s'harmonise bien avec les tons de l'étole portée par cette belle élégante.

Je t'en souhaite une belle réception, Claire!

Mode féminine art déco , pour Claire

Claire a fait partie des correspondants qui m'ont envoyé pas mal de courriers depuis le début de l'année, malgré la mauvaise passe que je traversai, m'ayant oté toute joie de créer. Comme cela fait chaud au coeur de savoir que les amis correspondants ont continué à alimenter ma boite aux lettres, sans tenir compte de mon trop long silence 

Maintenant que l'envie est revenue, je m'y remets doucement. Comme Claire aime infiniment la période art nouveau/art déco ainsi que les tenues des années folles, voici une réalisation que j'ai eu plaisir à imaginer car j'ai pu enfin associer le timbre "Séraphine Louis" aux couleurs dominantes en totale harmonie avec la tenue - so chic - de ces belles femmes Viennoises. 

d'après une carte postale du Musée de Vienne -  photo TimTom - L Hinselsauer.

Le fond est créé en partant d'un morceau de drap de lit recyclé, au ton grisé avec un léger quadrillage,  doux. Il m'en reste un bon morceau, vous allez retrouver ce tissu là sur plusieurs mail-art en cours de création.

J'espère Claire que tu ne m'en voudras pas trop pour le long moment passé avant que je sois en mesure de te répondre. Je te souhaite une bonne réception de ce premier mail art, un autre à suivre sur le même thème. 

L'eau, une denrée si précieuse, à partager entre tous, pour L'Être anonyme

Voici pour l'Être anonyme, un sujet auquel elle est sensible, j'en suis persuadée.

Bien qu'il persiste des climatosceptiques de plus en plus nombreux (enfin, ce sont ceux qui font le plus de bruit sur le plan médiatique), il est incontestable depuis plusieurs années que nous le subissons, que le dérèglement climatique est largement enclenché, tout comme il est également vrai que la ressource en eau s'appauvrit, les nappes phréatiques ayant de plus en plus de mal à se régénérer.

Même en cas de pluies abondantes au printemps, comme cela fut largement le cas cette année, quelques semaines de canicule cet été, ethop,  de trop détrempées, les terres se couvriront vite de crevasses, par manque d'eau...

Plusieurs phénomènes se cumulent pour arriver à une telle situation : trop de zones macadamisées ou bitumées font que l'eau ne fait qu'y circuler beaucoup trop rapidement.  Dans les zones rurales, dépourvues de revêtement étanche, c'est la disparition des haies, des arbres et autres végétations qui n'e permettent plus, par leur enracinement profond, à la terre d'absorber progressivement et d'ainsi retenir l'eau pluviale.

Alors, quand  cela devient critique dans certains départements (je pense en particulier aux Pyrennées- Orientales), où il est arrivé que les habitants ont eu besoin d'être dépannés en eau minérale en bouteilles, certaines aberrations ne devraient plus être permises!
 
Le monde de l'agro-industrie veut absolument pouvoir continuer à cultiver du maïs, céréale tropicale nécessitant des arrosages fournis au moment le plus chaud et le plus sec de l'été afin d'engraisser des bovins avec de l'ensilage de maïs. Pour avoir passé ma jeunesse à la campagne où j'ai fréquenté des agriculteurs-éleveurs, je peux vous affirmer que l'alimentation bovine normale est faite d'herbe grasse des prairies aux beaux jours et de de fourrage l'hiver. Comme à Sainte-Soline, ces partisans de l'agriculture intensive s'évertuent à vouloir creuser des méga-bassines pour retenir de l'eau, qu'ils vont pomper en hiver dans la nappe phréatique sans s'occuper de savoir les dégâts qu'ils produisent plus loin, sur le niveau des rivières par exemple, ou avec la disparition des zones humides. Il est prouvé, de plus, que toute l'eau pompée à leur seul usage, perd une bonne partie de son volume par évaporation. Ce qui fait qu'ils continuent de pomper quand même en été, pour leur culture du mais. 

Mes arguments émanent de plusieurs sources :  Reporterre,  Confédération paysanne, vert Le Média, etc....

L'eau est indispensable à la vie : il n'est pas juste ni fondé qu'elle soit privatisée au profit de certaines corporations.

Sans compter que le réseau de distribution de l'eau potable est totalement vétuste, une bonne partie de cette eau qui a été traitée est perdue lors de son acheminement à cause de nombreuses fuites. Quand les Agences de l'eau s'occuperont-elles vraiment de ce problème collectif, plutôt que de faire les arbitres pour les seuls tenants de l'agro-industrie? 

Chère Être anonyme, comme tu le sens bien, nous touchons là à un sujet tout à fait sensible car l'Egalité, gravée au fronton de chacune des mairies de nos communes de France est encore une fois bafouée. A nous les consommacteurs d'être vigilants sur tous ces abus et de les dénoncer.

Je te souhaite une bonne réception de ce mail-art, ainsi qu'un bon été. 

Sculpture de Marta Klonowska / Maître Renard a du piquant , pour Isabelle

Je viens de découvrir les sculptures d'une artiste polonaise, Marta Klonowska, et j'aimerai partager cette découverte tout en faisant plaisir à l'une de mes correspondantes, dont l'un des thèmes préféré est le renard.  

Il est vrai que depuis le temps que j'envoie des renards à Isabelle, j'ai de plus en plus de mal à être originale. Aussi, lorsque je suis tombée sur ces créations d'animaux sculptés à partir d'éclats de verre pointus comme des échardes, avec en particulier ce superbe renard roux, j'ai su qu'il serait le bienvenu pour ma correspondante.

Composition élaborée à partir d'une photo de l'oeuvre de Marta publiée sur le site d'ArtStormer (https://artstormer.com/2013/02/22/shattered-glass-animal-sculptures-by-marta-klonowska/) 

Comme il n'a pas été très facile de découper les bords de l'animal reproduit par impression sur tissu afin de faire ressortir les multiples piquants qui en font le contour, j'espère n'y être pas trop mal parvenu. Je t'en souhaite une bonne réception Isabelle.

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Sculptures d'animaux en éclats de verre brisé par l'artiste polonaise Marta Klonowska 

Voici le lien sur un site qui parle de la bio et du travail de cette artiste exceptionnelle : je vous laisse vous faire envahir par l'émerveillement, comme comme cette découverte l'a fait pour moi.

Et voici la présentation que Marta fit de son travail et de ses sources d'inspiration lors d'une exposition qu'elle  fit de ses oeuvres au Musée Finlandais du verre

Extrait : Il était une fois une petite fille polonaise qui ramassa un morceau de verre, le plaça contre le ciel et s'émerveilla de la façon dont cela modifiait la lumière qui frappait son œil. Comme le font les enfants, Marta Klonowska a alors creusé un petit trou dans le sol et l'a rempli de feuilles et de morceaux d'un dessin qu'elle avait déchiré. Couvrant sa création avec le morceau de verre, elle s'agenouilla et regarda son œuvre transformée par les ombres et la lumière inhabituelle. Ce jeu d'enfance n'a pas été oublié de nombreuses années plus tard, lorsque Klonowska était étudiante à l' Académie des Beaux-Arts de Wroclaw, en Pologne, et qu'elle est tombée sur des éclats de verre brisé dans son atelier. Même si elle étudiait la céramique et la sculpture, quelque chose dans le verre a ravivé son intérêt et elle a commencé à créer des assemblages sculpturaux d'éclats de verre pour créer des objets figuratifs imprégnés de la beauté et du pouvoir symbolique d'un matériau brisé.

L'approche esthétique de Klonowska consistant à trouver la beauté dans des objets mis au rebut, récupérés et refaits peut remonter à ses années d'enfance, mais il y a quelque chose de très adulte dans la façon dont elle prend ce que d'autres peuvent négliger, ou rejeter comme des déchets, non seulement pour l'utiliser mais pour créer du beau. des choses. Au Musée finlandais du verre, où est actuellement présentée la dernière exposition de Klonowska "Mouvements", des créatures sont amenées des coins obscurs des peintures et occupent le devant de la scène en trois dimensions, hérissées des bords étincelants séduisants des éclats à partir desquels elles ont été construites...  


Vidéo visible sur la chaine Youtube des Actualités DW 
 Sculptures d'animaux en verre "brisé" par l'artiste polonaise Marta Klonowska 
Parfois, il suffit d’être prêt à casser du verre. l'artiste Marta Klonowska est à l'avant-garde de cet art-là.