Ah, décidément, comme j'aime le spectacle vivant! Toute émue et bouleversée encore, je rentre tout juste du concert donné par Gauvain Sers, au Théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison. Cela se passait à une vingtaine de kilomètres de chez moi, dans la ville la plus étendue du département des Hauts de Seine, pas vraiment réputée pour être une ville populaire...si vous voyez ce que je veux dire!
En voyant les personnes de tout âge sortir du parking et converger vers la salle de spectacle, je me suis vite rendue compte que nous étions là tous réunis, même venus de loin, pour une unique raison, celle d'écouter et de voir (1ère fois pour moi) ce jeune auteur-compositeur-interprète qu'est Gauvain Sers, un petit Creusois d'origine monté à la Capitale comme beaucoup d'autres pour avoir une chance de percer dans ce métier (dans le ventre du bus 96 - sous les toits de Paris)...
Autour de moi, c'était le peuple de France dans sa grande richesse et sa grande diversité, il y avait là beaucoup de personnes âgées, d'enfants, de jeunes ados, d'étudiants, des mères de famille, des enseignants...et pas mal de personnes handicapées! Comment je sais tout cela? Eh bien, en attendant que le concert commence, nous avons beaucoup parlé, c'est quand même plus simple sans les masques.
Ce concert de Gauvain s'inscrivait dans une nouvelle tournée acoustique, cette formule me convenant tout particulièrement : sur scène il était entouré de deux copains musiciens et d'une multitude de guitares, dans une ambiance cosy, il était -on était- presque comme à la maison. L'introduction déjà donnait le ton, la parole off était donnée à ceux qui l'ont entouré de son enfance, jusqu'à maintenant ; on sent combien il est proche des gens, à leur écoute et combien il est pétri d'humanité. C'est vraiment une très belle personne.
Bien sûr je n'arriverai pas à reproduire ici toutes les émotions par lesquelles je suis passée, mais il y a bien longtemps que je n'avais senti une telle communion entre un artiste et les personnes venues l'écouter et reprendre avec lui ses chansons connues par coeur. Des petits jeunes engagés comme lui, capables d'évoquer tous les sujets de société comme il sait le faire avec des mots percutants, une telle sensibilité à fleur de peau et une si belle humanité, il y en a peu.
Bien sûr, comme beaucoup, Gauvain célèbre l'amour (elle était là - que restera-t-il de nous - ton jean bleu), l'amitié (l'épaule d'un copain - comme chez Leprest - changement de programme) et la famille (dans la bagnole de mon père - dans la boite à chaussures) mais il va beaucoup plus loin dans ses chansons :
- en soutenant la lutte des femmes contre le sexisme (excuses-moi mon amour),
- en pourfendant le racisme et le sort fait aux migrants (au pays des lumières) ,
- en se dressant contre l'obscurantisme religieux (mon fils est parti au djiad) et les attentats qu'il induit (entre République et Nation)
- en mettant en lumière la France rurale, celle des agriculteurs qui sont tellement décriés (sur ton tracteur), les gens travaillant en première ligne qui ne comptent plus pour personne (en première ligne), les fermetures d'usine (comme si c'était hier) et celles des écoles (les oubliés) et la raréfaction des médecins, l'hôpital en déconfiture
- en fustigeant la montée des extrêmes (Henin -Beaumont).
- en se montrant soucieux de l'avenir de notre planète et de ce que nous laisserons à nos enfants (y a plus de saisons)
- en revendiquant la liberté pour tous (ta place dans ce monde)
- en parlant du sort des artistes et des intermittents du spectacle (y a pas de retraite pour les artistes) chanté en duo avec la regrettée Anne Sylvestre,
- ...
crédit photo Frank Loriou |
1 commentaire:
Merci de m'avoir fait découvrir cet auteur interprète. Ton coup de coeur est totalement partagé. Je vais suivre désormais ce "chevalier Gauvain" au coeur pur. Michèle (alias Michka75)
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