Dans ce carnet à quatre mains, réalisé conjointement avec Chocolatine & Stooby, il sera question des oiseaux, oiseaux d'ici ou oiseaux d'ailleurs, oiseaux réels ou fantasmés, dessinés ou peints.
J'ai souhaité commencé ce carnet sur le thème des cygnes, grand oiseau majestueux, au caractère pas facile du tout, qui incarne pourtant la pureté et l'élégance. Et puisque nous sommes au printemps j'ai choisi d'illustrer le cycle de la vie, de la rencontre des parents jusqu'à la constitution complète de la famille le temps d'une saison.
Promis depuis très longtemps à mes correspondants, j'ai mis beaucoup de temps à lancer ce carnet, parce que j'ai beaucoup été mobilisée depuis un an par la broderie pour la paix en Ukraine et que je n'arrivai plus bien à penser à autre chose.
Le cygne
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
A des neiges d’avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix,
Il serpente, et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d’une tardive et languissante allure ;
La grotte où le poète écoute ce qu’il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule ;
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l’azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.
Puis, quand les bords de l’eau ne se distinguent plus,
A l’heure où toute forme est un spectre confus,
Où l’horizon brunit, rayé d’un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l’air serein leur bruit
Et que la luciole au clair de lune luit,
L’oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
La splendeur d’une nuit lactée et violette,
Comme un vase d’argent parmi des diamants,
Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments.
1 commentaire:
... Sur les cygnes un très beau conte de Claude Clément illustré magnifiquement par Frédéric Clément : la beauté fascinante des cygnes ,amenant à l'idée de la perfection Inatteignable dans la peinture, et au delà, dans l'Art.
Le peintre et les cygnes sauvages . édité en 86 chez Duculot puis en 94 chez Casterman.
Nicole H
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