La cérémonie du Souvenir à la mémoire des Déportés et des Victimes de la Shoa a lieu aujourd'hui dimanche 10 septembre à la Grande Mosquée de Paris, avec comme thème pour 2023 "les enfants cachés".
Le devoir de mémoire est une chose essentielle pour moi. Il me semble capital de transmettre aux générations suivantes les faits historiques qui ont façonné le destin des hommes pendant le 20e siècle, si tragique, maintenant qu'il n'y a quasiment plus de témoins de ces évènements encore en vie.
Pour que plus jamais de telles horreurs ne se reproduisent!
Le Kindertransport 1938-1940
Rappeler l'histoire du transport de nombreux enfants juifs exfiltrés d'Europe où ils étaient pourchassés par les nazis du 3e Reich m'a paru important, sauf qu'une fois que j'ai eu réalisé cet art postal, je n'ai pas su à qui l'envoyer, de peur de risquer de froisser l'un ou l'autre de mes correspondants.
Source : https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/kindertransport-1938-40
Le Kindertransport (transport d'enfants) est le nom informel d'une série d'opérations de sauvetage qui permit, entre 1938 et 1940, de transférer d'Allemagne nazie vers la Grande-Bretagne des milliers d'enfants juifs réfugiés.
Après les violences antisémites organisées par les autorités nazies pendant la "Nuit de cristal" en novembre 1938, le gouvernement britannique rendit moins contraignantes les restrictions en matière d'immigration pour certaines catégories de réfugiés juifs. Sous la pression de l'opinion publique britannique et des comités d'aide aux réfugiés, et plus particulièrement du British Committee for the Jews of Germany et du Movement for the Care of Children from Germany, les autorités britanniques acceptèrent d'autoriser un nombre indéterminé d'enfants de moins de 17 ans en provenance d'Allemagne et des territoires occupés par l'Allemagne (c'est-à-dire d'Autriche et des territoires tchèques) à entrer en Grande-Bretagne.
Des citoyens privés ou des organisations devaient s'engager à subvenir aux besoins et à l'éducation de chaque enfant, ainsi qu'à prendre en charge le moment venu son émigration hors de Grande-Bretagne. En contrepartie de cet engagement, le gouvernement britannique acceptait de permettre à des enfants réfugiés non accompagnés d'entrer dans le pays munis de simples visas de tourisme. Il était entendu à l'époque que lorsque la "crise serait passée", les enfants retourneraient dans leur famille. Les parents ou les tuteurs n'étaient pas autorisés à accompagner les enfants. Les quelques enfants en bas âge inclus dans le programme furent ainsi placés, pendant la durée du transport, sous la responsabilité d'autres enfants.
Le premier convoi d'enfants arriva à Harwich, en Grande-Bretagne, le 2 décembre 1938. Il s'agissait d'environ 200 enfants provenant d'un orphelinat juif de Berlin qui avait été détruit pendant la Nuit de Cristal. A l'instar de ce convoi, la plupart des transports se firent par train au départ de Berlin, de Vienne, de Prague ainsi que d'autres grandes villes d'Europe centrale. Les enfants des petites villes et des villages devaient se rendre dans des points de rencontre pour rejoindre les transports. Des organisations juives établies au sein du Reich grand-allemand — notamment le Conseil central des Juifs d'Allemagne, dont le siège était à Berlin (puis après 1939, l'Association des Juifs d'Allemagne qui lui succéda) et l'organisation de la communauté juive de Vienne (Kultusgemeinde) — organisaient les transports.
Ces associations favorisaient en général les enfants dont l'émigration était urgente parce que leurs parents étaient en camp de concentration ou n'étaient plus en mesure de s'occuper d'eux. La priorité était également donnée aux enfants sans domicile et aux orphelins. Les enfants choisis voyageaient en train jusqu'en Belgique et aux Pays-Bas, d'où ils prenaient le bateau jusqu'à Harwich. (Au moins l'un des premiers convois quitta le port de Hambourg en Allemagne, et certains enfants de Tchécoslovaquie prirent directement l'avion pour la Grande-Bretagne). Le dernier transport en provenance d'Allemagne partit en septembre 1939, juste avant le début de la guerre, et le dernier en provenance des Pays-Bas partit le 14 mai 1940, le jour de la reddition des forces armées du pays. En tout, les opérations de sauvetage permirent de faire immigrer en Grande-Bretagne de 9 000 à 10 000 enfants, dont 7 500 enfants juifs, d'Allemagne, d'Autriche, de Tchécoslovaquie et de Pologne.
Après leur arrivée à Harwich, les enfants qui étaient parrainés étaient envoyés à Londres pour faire la connaissance de leur famille d'accueil. Les autres étaient hébergés dans une colonie de vacances de Dovercourt Bay ou dans d'autres centres jusqu'à ce que des familles acceptent de les prendre en charge ou que des structures d'accueil en mesure de recevoir des groupes d'enfants soient mises en place. Nombreux furent les individus et les organisations qui participèrent à ce sauvetage. En Grande-Bretagne, c'est le Movement for the Care of Children from Germany qui en assura la coordination. Des Juifs, des quakers et des chrétiens de nombreuses confessions travaillèrent de concert pour accueillir les enfants réfugiés. Environ la moitié des enfants furent placés dans des familles d'accueil, l'autre moitié séjournant dans des auberges de jeunesse et des fermes sur l'ensemble du territoire britannique.
En 1940, les autorités britanniques firent interner, en tant qu'étrangers ennemis environ 1 000 enfants du Kindertransport sur l'Ile de Man et dans d'autres camps d'internement au Canada et en Australie. Malgré cette qualification d'étrangers ennemis, certains des jeunes garçons s'enrôlèrent plus tard dans l'armée britannique et combattirent contre l'Allemagne.
Après la guerre, de nombreux enfants du programme de transport d'enfants devinrent citoyens britanniques ou émigrèrent en Israël, aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie. La plupart de ces enfants ne revirent jamais leurs parents, exterminés pendant la Shoah.
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