Comment ne pas mettre en lumière cet aspect là de la personnalité d'Agnès, alors que je suis mail-artiste et que rien ne saurait me faire plus plaisir que de recevoir du beau courrier avec quelques mots d'un correspondant ou d'un ami? Lorsqu'elle vivait encore, j'ai été tentée d'adresser un courrier d'art postal à Agnès pour la remercier de son oeuvre et pour lui signifier toute mon admiration, mais finalement je n'ai pas osé : j'ignorai totalement qu'elle avait aussi cette passion-là.
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le Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives dans la Drome :Photo Frederic JOUHANIN-Le Labo Quelques photos de l'exposition "Correspondances d'Agnès Varda" de 2020 tenue dans le Palais idéal du Facteur Cheval - Photos Origins Studio |
Je choisi d'illustrer cet aspect-là de cette artiste si inspirante pour mon ami Christophe Blaise, proche de la Drome et de Hauterives, qui a lui aussi un lien particulier avec le Facteur Cheval et son Palais, et qui a créé dans son jardin un mini-musée de l'Art Postal : le MIAP.
J'espère que ce nouveau mail-art te plaira Christophe et que tu le recevras sans souci. Passes un bel automne dans de jolies couleurs au coeur du Vercors.
*** "Agnès Varda Correspondances: exposition au Palais du Facteur Cheval ***
En 2020, Le Palais Idéal, à Hauterives dans la Drôme, a proposé une étonnante exposition autour de la passion d'Agnès Varda, pour les correspondances, pour les lettres, les cartes postales et les facteurs qui traversent souvent ses films. Agnès Varda a toujours été très attachée à l’œuvre du Facteur Cheval et a aimé revenir visiter son Palais Idéal à de nombreuses reprises depuis les années 50.
Tournée géniale :
Les points de convergences entre Agnès et Ferdinand ne manquent pas : inlassables constructeurs d’une œuvre unique dont ils furent les précurseurs (l’une de la Nouvelle Vague, l’autre d’un courant architectural naïf), ils vouaient pour des raisons diverses un attachement particulier à l’acte épistolaire. Nul besoin d’en dire plus pour Cheval, facteur rural de son état ; pour Agnès en revanche, écrire ou recevoir du courrier procédait d’une cérémonie entre l’intime et l’extime — n’a-t-elle pas, à de nombreuses reprises dans ses fictions ou documentaires, représenté des missives et des facteurs à l’écran ? Échangeant avec des spécialistes du mail art ou du m@il art que sont Kikie Crêvecour ou Chris Marker, conservant les plis de ses expéditeur célèbres (Calder…) ou anonymes, collectionnant les cartes postales thématiques (les “Pensées“, les “Annonciations“…), allant jusqu’à entretenir une correspondance forcément univoque car posthume avec son défunt époux Jacques Demy (à l’adresse du cimetière du Montparnasse !), cette archiviste du quotidien faisait de la conversation scripturaire une relation merveilleuse qui, en ces temps de « distanciation sociale » stupéfie par son actualité.
Cette exposition "Agnès Varda Correspondances" a mis à jour les liens qui unissaient Agnès à ce lieu unique à travers son goût pour les relations épistolaires, sa passion pour les cartes postales, ses références à la figure emblématique du postier-facteur qui traversera souvent son œuvre cinématographique et documentaire.
Des photographies d’Agnès Varda et œuvres en lien avec certains de ses films comme Les glaneurs et la glaneuse ou Deux ans après ont été présentées ainsi que de nombreuses pièces de sa collection personnelle : lettres échangées avec des artistes tels Calder, Pierre François ou Chris Marker, collections de cartes postales anciennes, témoignages de spectateurs qui ont aimé ses films.
Des personnes connues ou inconnues ont alimenté ce plaisir postal tout au long de sa vie comme en témoignent de nombreux documents, art-mails ou cadeaux d’art modestes, témoins créatifs et ludiques mis en correspondances.
Agnès Varda était fascinée par le Palais Idéal du Facteur Cheval. Architecture fantastique, construite avec des pierres ramassées dans les chemins et un imaginaire fou. "Les facteurs sont des messagers du destin", disait la cinéaste. Le Facteur Cheval renvoie à l'image des glaneurs qui ramassent des pommes de terre ; autre passion symbolique et poétique d'Agnès Varda.
Dans l'exposition, l'immense image du facteur Jacky Patin qui était collé sur les murs de Bonnieux, pour le film "Visages Villages " avec JR. Magnifiques; les lettres et les enveloppes dessinées par Calder. Très émouvantes, aussi, ces cartes qu'Agnès Varda écrivait à Jacques Demy et adressée au cimetière du Montparnasse, c'était pour un projet de livre. Avec cette phrase tendre et espiègle : J'ai bien aimé être la moitié d'un Demy !
Sources texte et photographies :
- extrait d'article de Vincent Raymond du 29-05-2020, paru dans la rubrique Expo du Petit Bulletin de Lyon
- extrait d'un article sur le magazine Connaissance des Arts
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