Fin de l'impunité dans le cinéma avec le MeToorbillon d'la vie : Bravo à Charline et Frédéric aux Magritte 2025

Lors de la cérémonie des Magritte, Charline Vanhoenacker et son complice de France Inter, Frédéric Fromet, ont choisi d’aborder un sujet brûlant du monde du cinéma en faisant chanter le public. Pour ce tout premier moment "live" de la soirée, ils ont revisité la chanson de Jules et Jim, rebaptisée pour l’occasion "Le MeToorbillon de la vie", et convié l’assistance à un karaoké.

Dans cette version caustique, toutes les affaires liées au mouvement MeToo dans le cinéma sont passées en revue : de Gérard Depardieu à Roman Polanski en passant par Benoit Jacquot. S’ensuit une succession de punchlines, dont l’une dénonce : "Il est affligeant que le septième art soit à la merci du premier connard." Le duo conclut par un cri du cœur, résumant l’enjeu essentiel : "On doit pouvoir enfin tourner tous ensemble dans le respect."
Source la RTBF

Merci à la RTBF pour la diffusion et merci aux organisateurs de la cérémonie des "Magritte 2025" d'avoir choisi cette année Charline Vanhoenacker comme maîtresse de cérémonie en février dernier ;  elle n'a pas manqué, avec son complice Frédéric Fromet de saisir l'actualité du monde du cinéma par son côté le plus funeste avec une chanson particulièrement bien sentie. 

1/ Elle avait la haine 

contre Hervé Weinstein  
Elle riposta 

contre Christophe Ruggia
Elle dit « non Monsieur, Gérard Depardieu »
j’irai pas dans ton pieu
Ils avaient des yeux, des yeux  de chacal
Qui la dévorait la dévorait
Elle passa un casting spécial
Sa rébellion leur fut fatale
Ils terminèrent au tribunal
 
2/ Elle eut la pression
Face à  Jacques Doillon
Elle perdit ses mots
Face à Benoît Jacquot
Elle n’eut pas envie
De voir le zxxx
De Roman Polanski
Enfin les salauds sont punis
C’est l’MeToorbillon d’la vie
La prochaine fois que tu touches à moi
J’te fais bouffer ta caméra,
J’te fais bouffer ta caméra.
 
3/ Il est affligeant que le 7^e art
Soit à la merci du premier connard
Qui lorsqu’il réclame « silence plateau! »
C’est pour taire qu’il est un bourreau
Pour qu’on en fasse pas toute une scène
Et museler les comédiennes
Oser quand elles dénoncent les crimes
Les accuser d’se faire des films
Les accuser d’se faire des films
 
4/ Elle imaginait mener sa carrière
Loin de la rubrique des faits divers
Elle a eu de la chance de pas devoir faire
un biopic sur l’Abbé Pierre
C’est fini car maintenant voici
L’MeToorbillon de la vie
Ca va faire mal,  ouille ouille ouille
Les agresseurs, gare à vos couilles
Les agresseurs, gare à vos couilles
 
5/ On s’est connu
Y a eu des abus
Une petite main au cul
Puis la garde à vue
Les femmes ont moins peur
du monstre dans Alien
Que de Woody Allen
C’est terminé le tout permis
C’est le MeToorbillon d’la vie
Sans jamais plus s’faire agresser
On doit pouvoir enfin tourner
Tous ensemble dans le respect
Tous ensemble dans le respect

C'est incroyable comme le texte de la chanson revu par ces deux-là passe beaucoup mieux lorsqu'il est chanté : bravo à la liberté de parole de Charline et de Frédéric pour interpréter ce MeToorbillon d'la vie!

Hélas les vidéos de leur prestation originale aux Magritte ne sont disponibles que sur les réseaux sociaux : grâce à ce lien pointant hélas uniquement sur instagram. Pour ceux qui en sont dotés, c'est à voir aussi sur Tik-Tok et sur Facebook.

Je n'ai trouvé qu'une replique sur la radio France Inter en vidéo Youtube avec les deux protagonistes au chant (mais sans la guitare de Frédéric) et un accompagnement vocal avec un groupe de choristes belges et un beatboxer ... Dommage, Charline était tellement belle dans sa robe d'apparat. 

L'essentiel est que les victimes soient enfin écoutées et entendues, et que tous ceux qui s'en sont sortis jusque-là,  présument innocents à cause des délais de prescription, puissent enfin être jugés.

Aujourd'hui s'ouvre le procès du prévenu Gérard Depardieu, une idôle qui s'est largement fourvoyée et dont l'immense talent (d'avant) ne peut absoudre tous les comportements plus que douteux qu'il a adopté régulièrement vis-à-vis des femmes, sur ou hors plateau. 

Pensées très forte pour Adèle, pour Judith et pour toutes les autres femmes qui se battent pour que ces ignominies cessent enfin!