31 mai 2019

EL87 - Rien ne saura les arrêter, de Jeanne-Marie

Aujourd'hui je suis décidément très gâtée : voici une nouvelle réalisation en art postal de l'amie Jamari, qui avec bonheur s'est lancée dans une nouvelle série 
dont les fonds sont très travaillés, en mixed-media.
Partie apparemment d'une feuille d'un roman, sur laquelle elle a superposé plusieurs glacis en peinture rose et coulures vertes, puis par-dessus encore, légèrement en relief, il y a comme une muraille en briques rouges ! l'effet rendu est absolument superbe, comme toujours!

Jamari a pour moi choisi les éléphants, celui d'Asie avec le spécimen figurant sur l'image d'un timbre indien, ainsi qu'un de ses cousins que je pense venu d'Afrique, compte tenu de la taille des oreilles du spécimen en gros plan. 
Ainsi, malgré les  obstacles, ils  sont venus jusqu'à moi : un très grand merci Jamari.

EL86 - Un pachyderme indien qui me fait voyager, de Nicole

Le voici, le voilà, ce bel éléphant d'Asie dont la venue m'avait été annoncée par Nicole, 
toute nouvelle correspondante pour moi ! 
Il a bien pris son temps pour venir, de son pas paisible... j'ai bien espéré qu'il ne se perde pas dans les méandres de la Poste, quelquefois si mystérieuses et j'ai été exaucée!
Cette enveloppe très originale est une véritable création, faite d'une combinaison de dessins à main levée, de coloriage, de collages géniaux (pour les oreilles) en rapport avec l'Inde bien sûr, et remarquez combien la têtière en papier journal en caractères tamoul est bien choisie!
Pour me faire plaisir, Nicole a rajouté une touche textile en collant un bandeau et des breloques.
Bravo et merci : c'est superbe vraiment, je suis comblée! 

Avec cette nouvelle correspondante, je fait le constat que le département des Charentes-Maritimes est un terreau formidable pour la création en art postal, et je me réjouis d'être en relation
avec plusieurs de ses mailartistes.

24 mai 2019

EL85 - Eléphants en danger : je vois rouge, de Thérèse,

Oh que voilà une bien jolie surprise dans mon courrier du jour! Thérèse a fait très fort avec sa carte intégralement textile, où sur un tissu semé de fleurettes se détache sur fond rouge un bel éléphant d'Asie, portant bracelets et couverture perlée. 
La silhouette du pachyderme semble avoir été obtenue par une technique de décoloration du fond rouge, le rendu est exceptionnel et si original ; très sympa aussi la vignette faux-timbre à la gloire des éléphants. Pour compléter encore son oeuvre avec les thèmes qui me sont chers, Thérèse a rajouté quelques petits boutons colorés : c'est superbe!
Un grand bravo et merci à toi Thérèse! 

Le rouge est vraiment bien choisi en ce jour où la radio m'apprends ce matin que le Botswana vient d'autoriser officiellement la chasse aux éléphants sur son territoire, alors que le nombre de ces grands animaux n'arrête pas de décroître sur tout le continent africain à cause du braconnage éhonté et du trafic mafieux de l'ivoire qui s'y pratique! 

A quand une réflexion et une vision globale de la planète sur la nécessité de préserver au mieux et au plus vite la plus grande diversité dans le monde animal? 

23 mai 2019

Palmier chamaérops, de Michèle

Dans le cadre du 2e challenge mail-art de la MJC de Palaiseau de la saison, sur le thème des arbres, nous devions utiliser l'un des timbres de la magnifique série éditée en 2018 par La Poste.

Et voici la réalisation que m'a concoctée Michèle où elle a repris les couleurs du timbre et mis sa fameuse technique des cartes brodées en valeur en concevant ce palmier.


Merci Michèle!

21 mai 2019

Pèlerine sur le chemin entre Liège et Compostelle,

J'ai trouvé avec beaucoup de plaisir un mail-art de Marie-Aile, 
dans ma boite aux lettres aujourd'hui. 
Cette infatigable marcheuse adorant contempler la nature m'annonce qu'elle vient de reprendre son bâton de pèlerine et son sac à dos pour arpenter un nouveau tronçon de l'un des chemins menant à Compostelle. Merci beaucoup Marielle de penser à me faire un petit coucou.

Si la dentelle bleue est là pour me faire plaisir, les breloques en forme de coquille et de sacs à dos illustrent le chemin de Compostelle. Par contre, je n'ai pas compris immédiatement  la présence du liège sur ce mail-art .

Comme je n'ai absolument aucune connaissance liturgique, j'ai fait quelques recherches sur le net. J'imagine que Marielle a voulu faire référence au Saint Jacques de Liège car au Moyen-Age plusieurs saints portaient le prénom de Jacques. Par ailleurs, j'y ai lu le texte d'une thèse relative à un pèlerinage parti de Liège vers Compostelle au XIe siècle . Je vous en met un extrait et vous trouverez le lien ci-dessous pour en savoir davantage.


Thèse de Sébastien de Valeriola effectuée dans le cadre d'un master en histoire à 
l'Université catholique de Louvain, sous la direction de Baudouin Van den Abeele. 

Introduction de la thèse :
L’objet de la présente étude est l’analyse du récit relatant un voyage à Compostelle effectué en 1056 par un groupe d’hommes de la région liégeoise, constitué entre autres du comte de Grez et du moine Robert, plus tard élu abbé de Saint-Jacques.Ce texte constitue une source précieuse et significative. Le voyage dont il est question se déroule en effet très tôt dans l’histoire du pèlerinage à Compostelle. Si au milieu du xie siècle les pèlerinages sont déjà monnaie courante depuis des siècles., d’autres destinations sont préférées par la plupart des pèlerins. Sans vouloir en dresser une liste exhaustive – qui n’aurait pas sa place ici –, mentionnons simplement deux témoignages de voyages contemporains effectués par des Liégeois : celui de Théoduin, évêque de Liège, et Anselme, doyen du chapitre Saint-Lambert, à Jérusalem en 1053, et celui de Godefroid, prévôt de Saint-Lambert, à Rome en 1056.

14 mai 2019

T87 - Poussons la porte de la chapellerie, de Nadine

Waouh! ce n'est plus une enveloppe de mail-art, mais carrément un paquet-cadeau 
que je reçois aujourd'hui de Nadine, la généreuse ! 
Livrée en un temps record par la voie postale, sa jolie enveloppe bien composée et superbement affranchie avec l'un des chapeaux de la série de la Poste, contenait un gentil petit mot dans une belle carte avec une belle dame chapeautée et son chien + un marque-page "éléphant"...
mais ce n'est pas tout : pour faire bon compte, ou plutôt comme cerise sur le chapeau, 
 j'y trouve aussi toute une série de photos en noir et blanc relatives aux petits commerces de quartier des années 1950. Pour ce faire, Nadine n'a pas hésité à découper et m'envoyer toutes les pages de son calendrier de la Poste de l'année en cours!

Je crois Nadine aussi touchée que moi par la disparition des petits commerces en ville, 
qui avaient, chacun, leur caractère et leur singularité. 
Merci infiniment Nadine pour ce bel envoi.

9 mai 2019

PCP40 - Au Désespoir des Dames, pour Postenomade

Les habituées de ce blog savent combien je peux compatir avec ces dames qui se désespèrent en voyant une nouvelle mercerie fermée dans leur secteur.... et c'est le drame que toutes les passionnées de tissus comme moi (pour le patchwork) et de jolis fils et coton (pour la broderie) vivons chaque jour un peu plus. 
Vitrine : photo de l'ancienne mercerie Laguerre à Montrésor en Indre et Loire, transformée en maison d'habitation
© photo de Cathyrose sur le blog "au gré de mes balades" série boutique et commerces d'autrefois
Personnages : extraits de gravures anciennes 
Etes-vous déjà un jour entrées dans ce genre de boutique (il en reste encore quelques-unes en province)? Généralement cela ressemble de prime abord à une sorte de capharnaüm où vous n'apercevez pas tout de suite la dame qui officie dans ce lieu.

Souvent cette mercière travaille là depuis elle ne sait plus elle-même combien d'années et n'a pas idée du volume de son stock. Il faut dire que ce que l'on appelle la mercerie se compose d'une infinité de petites pièces différentes utiles pour la couture, le tricot, le crochet, la broderie, la passementerie quelquefois aussi et les rubans...et que cela représente une multitude de petits voire très petits articles.

Ces dames-là ont une mémoire d'éléphant et sont capables de retrouver tout de suite ce que vous leur demandez, impossible à détecter par vous, mais la maîtresse des lieux sait tout à fait où chercher et surtout trouver.

Pourquoi sommes-nous désormais réduites et condamnées à acheter nos tissus sur internet alors qu'il est impossible de le toucher et d'en voir les nuances de couleur surtout ? 

Pourquoi préfère-t-on maintenant fréquenter des salons organisés tout au long de l'année aux six coins de l'hexagone qui attirer une population féminine incroyable qui se masse dans les allées pour flasher sur un tas d'accessoires et de gadgets nouveaux, le tout à des prix faramineux ? 

Quand on sait le panel énorme d'articles qu'une mercière peut nous proposer, qu'il est difficile de se satisfaire des articles vendus sous blister en grandes surfaces : ce n'est jamais la taille, la  couleur ou le nombre d'articles dont on a besoin. 

Alors continuons à faire vivre encore les dernières merceries qui sont ouvertes pour notre plus grand plaisir!

PCP39 - Fermeture des commerces et désertification des villages, pour Postenomade

La devanture fort ancienne de cette boutique dédiée à la mode est bien charmante,  avec son petit coté suranné, restée telle qu'elle, "dans son jus" comme on dit.

Hélas les gens du village qui l'ont connue en pleine activité, ne voient pas cela du même oeil : ils ont bien d'autres préoccupations à l'esprit.. Ne vivent ici quasiment plus que des personnes âgées qui voient le nombre d'habitants décroître inexorablement et un grand isolement s'installer. 

Lorsque les commerces ferment et qu'il n'y a plus d'école, il est très difficile d'éviter le délitement et la désertification. 
Vitrine : d'après une photo trouvée sur le blog paperblog.fr, auteur inconnu
Personnage : santon de Provence Campana
Nombre de maires de ces petits villages mènent un combat farouche pour attirer des forces vives dans leur commune, afin que le nombre d'enfants soit suffisant pour conserver une ou plusieurs classes, quitte à s'associer avec les communes avoisinantes pour installer un système de ramassage scolaire et pouvoir ainsi assurer tout le cycle primaire dans un petit périmètre géographique. Cela permet d'attirer et de conserver des ménages jeunes qui peuvent s'installer... mais c'est une lutte permanente :  Si cela marche pour l'école, ce n'est pas le cas pour le commerce car ces jeunes gens vont travailler à la ville et font leurs courses sur place.

Ces maires-là sont bien contents déjà, lorsque après leur  avoir mis à disposition à un coût hyper modéré des bâtiments communaux, ils réussissent à attirer un médecin ou du personnel infirmier ou un  kiné, pour constituer un cabinet paramédical ! Chapeau les édiles !

La France est belle car ses campagnes étaient jusqu'alors habitées et entretenues,  attention à ne pas laisser s'éteindre toute ce qui en fait le charme et ne laissons pas mourir ces villages dans l'indifférence générale.

PCP38 - Quand liseuse et e-commerce détrônent la librairie indépendante, pour Postenomade

Encore une librairie-papeterie de quartier qui ferme! Ah, je ne vous remercie pas,
vous les Amazon et FNAC,  enseignes-monstres du secteur !
Vitrine : d'après une photo trouvée sur le site pixdar.tumblr.com
Pourtant, quel plaisir que d'aller lorgner sur la vitrine d'un libraire pour y voir comme il a su mettre en valeur les livres qu'il a lus et qu'il vous conseille. Selon l'actualité et avec un éclectisme louable, il saura présenter son sujet avec élégance, agrémentant son étal avec des petites notes de lecture pour attirer l'attention sur tel auteur ou tel sujet.

Le plaisir est plus grand encore lorsqu'on pousse la porte et que l'on s'attarde entre les rayons pour s'imprégner des nouveautés ou de ce qui est proposé sur un thème donné.

Généralement le libraire indépendant dispose d'une gamme de livres adapté à l'âge et aux goûts du lecteur, il n'y a pas de meilleur conseiller pour orienter vers tel ou tel livre et pour répondre au besoin du lecteur qui hésite ou qui ne sait pas quoi acheter. 

Le prix du livre est le même chez tous les distributeurs. Jamais les mastodontes cités plus haut ne vous apporterons cette qualité de service pour le conseil et l'écoute ; le libraire indépendant est un professionnel qui lit énormément, qui s'informe sur tout ce qui sort, qui organise des rencontres avec les auteurs etc... la seule chose qui diffère, c'est le temps de livraison plus important qu'il faudra supporter s'il ne dispose pas de l'article en stock. Et alors? Attendre l'arrivée d'un bouquin qu'on convoite, n'est ce pas un moment délicieux ? 

Prendre un bouquin et lire en tournant les pages, une à une avec frénésie, si le suspens ou la curiosité vous emmènent jusqu'au bout de la nuit pour terminer l'histoire : c'est jouissif, cela fait partie du bonheur de lire. Je ne crois pas que l'effet soit le même en lisant sur une liseuse, avec un glissé du doigt comme sur le portable,  pour avancer dans l'histoire.  

Mobilisons-nous pour garder un maximum de libraires indépendants en activité, faisons-les vivre !

PCP37 - On cherche un repreneur, pour Postenomade

Dans les villages, les derniers commerces ont multiplié les services et les prestations 
mais cela n'a pas suffit à les maintenir en activité.
 Si les commerces ferment tous et qu'il n'y a plus d'école, le village meurt à petit feu!
Devanture : d'après une photo trouvée sur Pinterest
Le panneau "à vendre" laisse à penser que le propriétaire des murs cherche à vendre le local. 

Cette petite dame installée là pour tricoter regrette la fermeture définitive de ce commerce, saluant au passage le courage de la dernière occupante des lieux, partie à regret, à cause de son grand âge. 

A une vente "sèche", elle préférerait certainement que se présente un repreneur, pour animer un commerce multi-services, pour voir son village encore vivre un peu, pour retrouver une petite animation, quoi!!

PCP36 - Plus moyen de se faire tailler un costume, pour Postenomade

Choisir un tissu parmi une large gamme pour se faire confectionner un costume trois pièces 
pour homme est devenu un très grand luxe, à l'heure du prêt-à-porter.
Vitrine : d'après une photo trouvée sur Pinterest
Personnage : Petit tailleur extrait d'un livre de conte pour enfant 
Ce savoir-faire fait quasiment partie du passé maintenant sauf peut-être dans dans certains quartiers à Paris : le prix d'un costume réalisé sur mesure ne serait absolument pas à la portée de la bourse du premier venu.

Les travailleurs d'aujourd'hui ne sont plus des ouvriers, en bleu de chauffe. Beaucoup d'hommes travaillent dans des bureaux ou voyagent pour représentent leur société : ils portent le costume tous les jours. C'est probablement pourquoi on peut trouver toutes sortes de costumes pour hommes dans des boutiques de prêt-à-porter en ville, mais surtout dans les grands centres commerciaux, avec une gamme de prix très large.  Où et par qui sont ils fabriqués ? Quelle en est la qualité ? 

PCP35 - Moins d'appétit pour la viande, pour Postenomade

Déjà le métier de tripier a quasiment disparu à cause de la maladie de la vache folle.

Ce boucher voit rouge, obligé de fermer sa boutique car son métier  traditionnel est mal aimé depuis quelque temps : il ne peut plus faire face à la concurrence des grandes surfaces au niveau du prix, ni  au désamour de la viande de certains consommateurs.
Vitrine : d'après une photo publiée sur le blog de Rose-Flamingo
On entend souvent dans les médias le procès fait à la viande alors qu'elle peut être de qualité et de production régionale, satisfaisant à un cahier des charges rigoureux. Ensuite, les méfaits dont on l'accuse sur la santé des personnes est sûrement aussi une question de quantité et de qualité de la viande consommée.

On ne peut pourtant pas reprocher aux bouchers de porter la responsabilité des méthodes de production intensive des animaux en stabulation, et encore moins d'être complice du  processus contestable  de leur abattage dans certains abattoirs.

Restons mesurés et raisonnables en toute chose : pourquoi ne pas privilégier d'en manger moins mais seulement de la viande dont la qualité et la traçabilité sont assurées?  

Ces commerçants sont des professionnels qui savent préparer la viande en la découpant finement au couteau... Vous ne trouverez pas chez eux de la sciure d'os, comme c'est le cas dans les magasins où la viande conditionnée sous vide a été préparée dans une usine, là où les ouvriers ne sont guère mieux traités que les carcasses de bovins ou d'ovins qu'ils sont chargés de débiter à la chaîne.

Les bons bouchers de quartier connaissent  la provenance des animaux qu'ils vendent, ils savent  conseiller pour chaque morceau de viande qu'ils vous préparent,  les recettes à privilégier en fonction de la saison,  le temps de cuisson qu'il faut prévoir pour une dégustation optimale.

Ne laissons pas cet métier de tradition s'éteindre.

PCP34 - Boire un petit coup c'est agréable, pour Postenomade

La buvette a fermé ses volets : dans le village il ne reste plus aucun endroit où nous retrouver pour une petite consommation entre amis ? 
Devanture :photo trouvée sur le site Pixdar.com 
Comprenons-nous bien : cet article n'a pas pour but  d'encourager à la consommation d'alcool qui nuit gravement à la santé. Simplement, comme le garçon de café, je regrette que l'animation qu'un petit troquet peut amener dans un village, soit désormais révolue.

J'ai lu récemment que dans certains villages, pour éviter une telle fermeture définitive, certains habitants ont constitué une association et élaboré un tour de rôle pour tenir le local ouvert, pas forcément tous les jours. Ils en ont fait un lieu de rencontre et de convivialité où les villageois aiment à se retrouver pour partager un bon moment et pour rompre l'isolement. 

C'est une initiative heureuse : ce qui nous manque le plus, à tous, ce sont des lieux sympas où se parler, se rencontrer, partager... J'en veux pour preuve ce qui s'est passé, en plein air au coeur de l'hiver sur les ronds-points pendant cette grave crise sociale que nous traversons. De nombreux gilets jaunes ont admis apprécier les échanges et les nouvelles relations qu'ils ont pu y établir, conscients qu'ils s'étaient recroquevillés sur leurs problèmes, n'osant plus en parler à quiconque. 

Parler, partager, échanger, c'est capital pour se sentir humain  et vivant!

PCP33 - Plus blanc que blanc, pour Postenomade

La blanchisserie est un commerce qui s'est peu développé à la campagne où autrefois les femmes s'occupaient du linge de la famille en se rendant au lavoir. Il s'est davantage implanté en ville, avant que les familles ne s'équipent d'une machine à laver individuelle ou fréquentent les laveries automatiques. 

De nos jours, ce genre d'établissement abrite plutôt des pressing pour du nettoyage à sec, l'activité de blanchisserie y étant tout à fait mineure.
Devanture :  photo d'une ancienne blanchisserie du quartier des Batignolles trouvée sur différents sites.
Blanchisseuse : extraite d'une photo ancienne
Le porteuse de linge ci-dessus vivait probablement au 19e siècle, au temps où travaillait dans sa blanchisserie la Gervaise de Zola, celle de l'Assommoir, avant de sombrer dramatiquement dans l'alcool.

Je me suis demandée depuis quand la corvée du lavage, particulièrement pénible pour les femmes, avait été facilitée avec l'arrivée des machines à laver dans chaque foyer. Comme j'ai été surprise de savoir le long cheminement qui a été nécessaire pour en arriver là, je vous mets ci-dessous un article relatant cette histoire.
Aux 18ème et 19ème siècles:
Au cours du 18ème siècle, la propreté personnelle resta un symbole de statut social. Prendre fréquemment des bains et se laver les mains avec du savon et de l’eau était un phénomène de mode.
Marseille devint le centre méditerranéen de production et de distribution de savon fabriqué avec de l’huile d’olive et de la soude naturelle. Avec la baisse des taxes et les progrès réalisés dans le domaine de la chimie appliquée à la saponification, le savon devint ainsi un produit d’usage quotidien. Ce qui eut pour effet de renforcer les normes de propreté.

Pendant longtemps, la lessive s’est faite au bord de la rivière, sur une pierre inclinée ou une simple planche. A la fin du 18ème siècle, un souhait d’hygiène croissant se fit sentir, en réaction à la pollution industrielle et aux épidémies, et favorisa les premières constructions de lavoirs.
La loi du 3 Février 1851, votant un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30% la construction des lavoirs accentua le phénomène. Ces édifices eurent souvent l’allure d’un petit temple où l’activité des lavandières fut presque sacralisée, malgré des tâches répétitives et souvent épuisantes. Le lavoir devint un lieu éminemment social dans chaque village, un endroit où les femmes se retrouvaient une fois par semaine ou plus, et où elles échangeaient toutes les dernières nouvelles du village, voire de la région.
Ces lieux évoquent le souvenir d’une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos grands-mères. Ils sont maintenant souvent restaurés dans leur aspect d’origine et mis en valeur pour le plus grand plaisir de tous.

Jusqu’au 19ème siècle, le lavage du linge sale s’effectuait avec de la cendre de bois dans un cuvier.
En 1837, une fabrique de bougies et une savonnerie fusionnèrent pour créer The Procter & Gamble Company.
Aux États-Unis, les découvertes scientifiques alliées à l’énorme potentiel industriel du pays allaient permettre à l’industrie savonnière de devenir l’une des plus prospères du pays dès 1850.

Lorsque les bactéries et leur rôle dans les infections et les maladies contagieuses furent découverts au milieu du 19ème siècle (1850), les hommes comprirent l’importance que l’hygiène avait sur la santé.
Au milieu du 19ème siècle, les premières machines à laver mécaniques apparurent.
Une cuve fermée équipée de palettes en bois (agitateurs), et plus tard en métal, permirent aux lavandières de travailler en position debout et d’avoir moins souvent les mains dans l’eau. Mais avant que les machines à laver ne deviennent d’usage courant, de grandes villes se dotèrent de laveries publiques. La cuve fixe à agitateur rotatif, à propulsion manuelle, fut le précurseur de la machine à cuve rotative. La machine à tambour moderne qui extrait l’eau au cours d’un cycle rapide d’essorage, n’apparaîtra qu’au 20ème siècle.
En 1855, Jean-Baptiste Jolly répand par mégarde un mélange de térébenthine et d’alcool sur une robe et constate que le mélange nettoie au lieu de tacher. Suite à cette découverte, il ouvre le premier établissement de nettoyage à sec à Paris.
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, on lavait encore son linge avec du savon en paillettes. Les détergents synthétiques ne devaient faire leur apparition que 10 à 20 ans plus tard après la première guerre mondiale.
Jusqu’en 1897, les produits employés étaient hautement inflammables (essence, pétrole, benzine).

En 1897, ces produits sont remplacés en Allemagne par le tétrachlorométhane moins inflammable mais toxique pour les voies respiratoires. Le trichloréthylène sera utilisé à partir de 1918, sauf aux États-Unis où l’emploi du tétrachlorométhane perdurera jusqu’en 1930. Ces produits sont désormais substitués par le perchloréthylène.


Au 20ème siècle:
La première machine à laver électrique a été fabriquée par Alva J. Fischer aux États-Unis en 1908. Celle-ci était équipée d’un agitateur activé par un moteur électrique situé sur le dessus de la machine.
En 1915, les premiers séchoirs à linge électriques apparaissent.
En 1920, la première machine à moteur à laver le linge est présentée à la foire de Paris, son succès est immédiat. « La Laveuse » était née et envahissait le marché. Et de nouvelles machines ont été conçues avec un tambour horizontal.
En 1930, John Chamberlain de Bendix Aviation Corporation invente une machine qui lave, rince et essore les vêtements en une seule opération (1ère machine à laver automatique).
En 1947, les machines à laver à chargement par le haut sont lancées par le précurseur de la Whirlpool Corporation.
Au cours des années 1950, un élément chauffant et un cycle d’essorage automatique sont ajoutés.
En 1951, les premières machines à laver automatiques sont fabriquées en Europe.
En 1963, la programmation automatique du lavage/rinçage/essorage apparaît.
En 1977, la machine à laver séchante arrive en France.

PCP32 - Plus de pain à cuire, le four refroidit, pour Postenomade

Ils ont laissé leur four s'éteindre une dernière fois!
Devant leur boutique hermétiquement close, ces deux professionnels de la "boulange"
sont tout à fait désolés!  les Français semblent avoir oublié le goût du bon pain.
Vitrine : d'après une photo de Red Fred provenant d' Alamy Stock Photo
Personnages : santons de Provence Campana 

C'est pourtant tellement bon le pain au levain, avec de la farine complète garantie sans OGM. Tailler dans une belle boule enfarinée et  croisillonnée de belles tranches pour y étaler une bonne confiture, quel bonheur! 

Allons-nous laisser tous les vrais boulangers, respectueux du travail bien fait, fermer boutique et devrons-nous nous contenter de ce que les grandes surfaces nous proposent ?

PCP31 - Pauvre crémière, son lait n'a fait qu'un tour, pour Postenomade

"Lait - Beurre - Oeufs - Fromage" c'est ce que l'on lisait le plus souvent au fronton des boutiques de crèmerie, quasiment disparues de nos bourgades. 

Au mieux on peut quelquefois trouver encore ce genre de produits sur les marchés. Mais ne nous leurrons pas, c'est encore la grande distribution qui a tout raflé dans ce domaine, même si ce n'est pas forcément pour notre bien. 
Vitrine : d'après une photo publiée sur le site pixdar.tumblr.com
Personnage : dessin tiré d'une
gravure au burin - la laitière de Lucas de Leyde, 1510
Les grands groupes laitiers comme Danone, Nestlé, Lactalys, ...  font la pluie et le beau temps dans ce secteur : ils sortent de nouveaux produits industrialisés sans arrêt, n'hésitant pas même à élaborer des  laitages qu'on peut considérer comme des alicaments, tellement ils y insèrent d'additifs (calcium, édulcorants...). Avez-vous remarqué dans les grandes surfaces l'espace grandissant occupé par les frigos qui présentent tous ces laitages et desserts lactés? Le prix de ces articles est exorbitant, il faut bien payer la pub, le marketing et le packaging (là il y a pléthore d'emballages, de quoi augmenter encore notre volume de déchets). 

"Les produits laitiers sont nos amis pour la vie" : je ne peux plus entendre ce joli slogan, quelle contre-vérité! Autrefois, le calcium nécessaire à la solidité de nos os, et toutes les qualités organoleptiques du lait y étaient effectivement présents. Nous buvions le lait des vaches, de race locale, lesquelles ne consommaient que l'herbe des prairies à la belle saison et le foin semé et récolté par l'agriculteur lui-même, à la période froide, lorsqu'elles restaient à l'étable. Le lait était entier, la crème abondante.

Aujourd'hui, nous sommes bien loin de tout cela,  même si ce sont bien toujours les vaches qui font le lait :
  • une race de vache a été particulièrement "améliorée" (la Prim'Holstein) pour fournir un maximum de lait. De nombreuses races variées de vaches plus adaptée aux territoires sont en train de s'éteindre doucement, car moins productives
  • les vaches broutent de plus en plus rarement dans les prés (prairies que l'on va jusqu'à arroser d'ammoniaque pour accroître la production de lait) ; le plus souvent ces animaux vivent en stabulation, dans un espace réduit, avec une nourriture artificielle (tourteaux de soja, maïs d'ensilage, granulés concentrés et antibiotiques)
Par ailleurs, les agriculteurs-producteurs laitiers, dépendant beaucoup du cours du lait mondial et de la politique agricole commune européenne, doivent en plus subir la pression de la grande distribution. Ils sont ridiculement rémunérés et beaucoup travaillent à perte. Ils avaient auparavant subi bien des problèmes avec la maladie de la vache folle et l'abattage de leurs troupeaux pour certains. C'est une profession sinistrée, avec un nombre de suicides croissant.

Je salue ici l'initiative de plusieurs agriculteurs-éleveurs de vaches à lait qui se sont réunis pour élaborer ensemble une charte afin de prendre un engagement de qualité vis à vis des consommateurs tout en s'assurant une juste rémunération plus en adéquation avec le travail qu'ils fournissent.  Ils ont décidé de maîtriser l'ensemble du processus, depuis le lait qu'ils produisent jusqu'au produit transformé en beurre ou le fromage blanc qu'ils conditionnement également. 

Dans un premier temps, ils se sont chargés aussi de trouver le réseau qui les distribuera mais on peut maintenant les trouver dans certaines grandes surfaces sous l'appellation "C'est qui le patron? la marque des consommateurs". Je n'ai pas d'action dans leur entreprise je vous rassure, mais j'approuve leur démarche, c'est un bon début. 

C'est à nous, consommateurs, de faire le tri et de savoir ce que nous sommes prêts à dépenser pour consommer mieux et plus sain.

PCP30 - Repas sans vin, esprit chagrin, pour Postenomade

Un commerce de vin qui ferme boutique en France, c'est possible ?
 Vitrine : ©photo Chiu Tak Hak sur le site Art en mouvement
Eh bien oui, pour le caviste comme pour les autres commerces, la clientèle doit être suffisante et constante pour lui permettre d'avoir de quoi se constituer un bon stock afin d'offrir une gamme intéressante, pour se différencier de l'offre des grandes surfaces, lesquelles cassent les prix, particulièrement au moment des "foires au vin".

Son métier l'amène à faire découvrir des vins nouveaux, ou à faire connaître des vignerons aux méthodes de production plus écologiques, par exemple. Il est là aussi pour donner des conseils, non  seulement pour trouver l'accord optimal entre vin et mets que vous comptez servir, mais également  pour vous préciser le temps et les conditions de conservation d'un bon vin. 

Attention, si bon soit-il, le vin est aussi un alcool, donc à consommer avec modération.

PCP29 - Séraphin n'assure plus, pour Postenomade

Un cabinet d'assurances indépendant dans une petite ville ?
Je doute que cela existe encore!
Séraphin Lampion l'a bien compris, il fait ses valises pour aller explorer d'autres horizons.
Vitrine : D’après la série photographique « J’habite une ville fantôme » de Thibaut Derien
Personnage : Séraphin Lampion assureur dans les BD sur Tintin dessinée par Hergé
Les grands groupes bancaires et d'assurances ont trusté le marché et la plupart des démarches maintenant sont dématérialisées. Il n'y aucune chance pour que l'on revoit ce type de boutiques locales reprendre du service.

PCP28 - Le pain c'est la vie , pour Postenomade

Pauvre boulanger : ta vitrine est close alors qu'une enquête récente affirme que les Français aiment toujours aller acheter leur baguette (le pain préféré) dans une boulangerie, digne de porter ce nom. Alors pourquoi ? 
Vitrine : d'après la photo d'une vitrine de poupée - site poupendol.com 
Boulanger : santon de Provence Campana
En campagne il faut non seulement tenir la boutique ouverte, mais il est indispensable de faire une tournée pour desservir les villages environnants qui n'ont pas la chance d'avoir un tel commerce sur place. Cela suppose de faire un chiffre d'affaires conséquent pour avoir de quoi disposer d'un véhicule itinérant et de rémunérer davantage de personnel. Pour cela, il faut une clientèle fidèle et constante.

Dans la mesure où les autres commerces de bouche ferment dans les villages, les habitants sont contraints de faire leurs courses en grande surface, et ils en profitent pour acheter en même temps leurs pains et viennoiseries même s'il n'y a là que des produits industriels dont la composition n'est pas toujours très claire au niveau des farines utilisées! 

Autrefois le pain avait une grande valeur symbolique qu'il semble avoir perdu. Au fil du temps, les gens ont perdu le goût du bon pain, sacrifiant la qualité pour des raisons économiques et de praticité. Quel dommage! 

Si vous avez la très grande chance d'avoir un vrai bon boulanger près de chez vous, soucieux de la qualité des farines qu'il utilise,  faites-le vivre !

PCP27 - Les lacets ont rompu, la corsetière s'est lassée, pour Postenomade

Corsetière, joli nom pour un métier disparu!  
Le petit commerce local de lingerie fine pourra-t-il survivre 
face au e-commerce qui fait fureur dans ce segment particulier de l'habillement  ? 
Vitrine :  d'après une phote trouvé sur le ZsaZsa Bellagio Tumblr
Personnages : extraits d'une image ancienne
La raréfaction de ces commerces-la m'attriste : personnellement j'aime bien pouvoir essayer et aussi toucher la matière textile utilisée. Dans ce  type de boutique, le conseil est important aussi, car nous ne sommes pas toutes faites sur le même modèle et là encore, par sa connaissance des articles qu'elle propose, la commerçante vous apporte un vrai plus.

C'est vrai que le coût des articles vendu est plus élevé que dans les grandes surfaces ou sur internet, mais encore une fois, il me semble normal de rémunérer la qualité et le service.

PCP26 - Enfumage, pour Postenomade

 Le tabac tue, le commerce qui lui était spécifiquement dédié meurt aussi !
Vitrine : © Jean-Chritophe Laforge Photographe
Personnage : extrait d'une ancienne publicité
Sachez tout d'abord que je ne suis pas en train de faire du prosélytisme pour promouvoir le tabac, trop consciente des addictions et, plus globalement, des problèmes de santé qu'il génère.

Officiellement, il y aurait beaucoup moins de fumeurs, donc de consommateurs de tabacs. Mais de fait, malgré toutes les alertes affichées sur les paquets de cigarettes par le Ministère de la Santé, c'est une bien trop belle source de revenus, d'impôts indirects, pour qu'il y ait une véritable volonté gouvernementale d'éradiquer cette consommation, à l'origine de tant de cancers du poumon.

J'en veux pour preuve le travail du groupe d'influence des cigarettiers auprès de nos représentants à la Commission Européenne à chaque fois qu'il y est question du tabac. C'est sans compter aussi sur leurs actions auprès des buralistes qui se font entendre à chaque nouvelle augmentation du prix du tabac, pensant perdre à chaque fois du chiffre d'affaires.

Que penser du tabac qui entre en France d'une manière frauduleuse ? Que penser de l'action de prévention vis à vis de la jeunesse : qu'est il vraiment fait  pour la protéger et pour la décourager de commencer ou de continuer à fumer ? 

PCP25 - L'élégance chic y a perdu, pour Postenomade

Plus d'atelier de confection : la couture et le sur-mesure fait main c'est bien fini!
Les belles matières textiles et l'originalité dans nos tenues aussi !
Vitrine : d'après une photo de Claudius Dorenrof publiée sur Flickr
Personnage : tirée d'une gravure ancienne
Cette dame du temps jadis est tout à fait lucide : avec notre manie de vouloir changer tout le temps de fringues en fonction de la mode qui nous est dictée -par qui d'ailleurs?- nous sommes encouragés à toujours plus de consommation, nos dressing sont souvent pleins de vêtements qui ne sont pas toujours portés.

Lorsque l'on sait où ils sont fabriqués (en Asie du sud-est, Chine et Bangladesh), qui les fabrique (des femmes voire des enfants) et dans  quelles conditions ces ouvriers-là sont amenés à travailler pendant de longues journées pour un salaire de misère, il me semble qu'on devrait vraiment réfléchir avant que de céder à une impulsion d'achat d'un nouveau vêtement.

Rappelons-nous l'effondrement du Rana Plaza, immeuble abritant plusieurs ateliers de confection travaillant pour diverses marques internationales de vêtements, près de Dacca le 24 avril 2013. Ce sont pas moins de  de 1135 personnes qui y ont laissé leur vie! Cette catastrophe est un des symboles des abus de la fast-fashion et de la mondialisation sauvage.

PCP24 - Pas de bol pour la coupe, pour Postenomade

Encore un lieu de rencontre et de convivialité qui s'éteint avec la fermeture définitive du petit salon de coiffure local : c'est un vrai déchirement pour la coiffeuse qui a dû se résoudre à cette extrémité !   
Vitrine : © Jarri Mimram photo sur Tumblr

Le coût des produits capillaires à gérer dans son stock plus le niveau des charges à supporter n'était plus compatible avec ce que lui rapportait sa clientèle fidèle mais plus assez nombreuse, le nombre d'habitants permanents du village ne cessant de décroître. 

Quel avenir désormais pour cette coiffeuse ? Trouver du travail en ville  ou se reconvertir en coiffeuse à domicile, pour pouvoir continuer à venir coiffer les personnes âgées du village ? 

Avec la fermeture de ce commerce-là, il n'y a plus de lieu commun où plusieurs personnes pouvaient se retrouver pour échanger des nouvelles et/ou pour trouver simplement de la chaleur humaine, pour rompre un peu leur isolement.

PCP23 - Artiste en mal de création, pour Postenomade

Dure dure la vie d'artiste, quand il n'y a plus suffisamment à faire localement
 pour faire vivre durablement son commerce!
Vitrine : d'après une photo trouvée sur Pinterest

Les professionnels de la photo ne sont plus guère mobilisés par les familles qui ont désormais d'autres ressources pour faire leurs propres photos, ce qui conduit inexorablement ce type de boutique à une fermeture définitive.

PCP22 - Mauvaises nouvelles, pour Postenomade

Même les cafés n'ont plus la cote dans les villages.
Notre brave facteur aurait bien aimé se rafraîchir après avoir sillonné la campagne
alentour pour distribuer le courrier à ses concitoyens.
Devanture : d'après une photo publiée sur le blog "L'employée aux écritures" de Martine Sonnet 
Personnage : tiré d'une gravure
Ici, c'était le rendez-vous des amateurs de courses hippiques où les chances de tel ou tel canasson dans la 5e étaient largement discutées, avant la validation des tickets de tiercé par le patron des lieux.

C'était le lieu où on allait prendre l'apéro entre amis après avoir passé un bon moment à taper le carton pour une belote l'hiver ou après avoir disputé une partie de boules acharnée à la belle saison. 

C'était aussi là où l'on achetait le journal du coin, et où des discussions animées s'en suivaient, surtout en période électorale...

Ne vous y trompez pas : mon propos n'est pas de faire l'apologie ni la promotion de la consommation d'alcool, simplement je regrette qu'il n'y plus de lieux de convivialité où les habitants des villages  puissent se rencontrer et échanger et trouver du service aussi. Outre la presse, on pouvait aussi acheter là ses timbres fiscaux, sa bouteille de gaz, son tabac, quelquefois aussi il y avait une pompe à essence... 

La désertification des villages a eu raison aussi de ce type de commerce. 

PCP21 - Sans fleurs ni couronnes , pour Postenomade

Notre petite bouquetière a bien raison : il n'est pas facile du tout maintenant d'aller spontanément acheter un bouquet de fleurs fraîches pour l'offrir à sa douce !
Devanture : s’après la série photographique « J’habite une ville fantôme » de Thibaut Derien
Personnage : bouquetière tirée d'une image ancienne
Cette ancienne boutique de fleurs a déjà été transformée en résidence individuelle. Dans le petit commerce rural ou en centre ville des petites agglomérations, la vente de fleurs fraîches n'a pas survécu ; dans les villes plus importantes, le nombre de boutiques de fleuristes indépendantes va en décroissant à toute vitesse, sauf peut-être à Paris et dans les grandes capitales régionales.

Les grandes jardineries les ont tuées les unes après les autres, puis elles en sont maintenant à se bouffer entre elles! Et pourtant elles ne proposent pas grand chose d'extraordinaire dans leur rayon fleurs "fraîches". Il n'est pas question de venir acheter au débotté une gerbe de fleurs à composer pour un évenement sans avoir passer une commande au préalable. Ce service là était rendu par les fleuristes qui prenaient beaucoup plus de risque lorsque l'on sait la fragilité du produit vendu.

Non, le top du top aujourd'hui serait de passer commande de ses fleurs sur internet : pour cela nous voici réduits à choisir sur catalogue  parmi les bouquets déjà préparés, tous formatés, sans avoir vu les fleurs ni leur fraîcheur et, ce,  à condition de s'y prendre au minimum 24 heures à l'avance!

Pauvre bouquetière, nous vivons une curieuse époque! Que reste-t-il de la poésie, du langage des fleurs, de la possiblité d'échanger avec la fleuriste sur ce qu'il convient d'offrir pour telle ou telle situation? 

PCP20 - Tout à une fin, même pour les meilleurs, pour Postenomade

Hélas pour ce charcutier aussi c'est la fin d'activité au village : sa boutique restera
désormais obstinément les volets clos
Devanture : d'après une photo de Grégory Tonon sur Flickr
Personnage : santon Fouque
C'était pourtant le roi du boudin, de la saucisse et du jambon : rien que du bon, de la qualité quoi !
Oui, mais le village se vide de ses habitants, la jeunesse est partie car l'école a fermé. Il n'y a plus de travail aux alentours pour les actifs, ne vivent plus ici que des retraités et là encore cela n'a pas suffit à maintenir à flot ce commerce de bouche.... les clients ont préféré le rayon charcuterie de la grande surface voisine, ou pire, la charcuterie industrielle sous vide.

PCP19 - Le boucher ne fait plus le poids..., pour Postenomade

Misère, encore une boucherie-charcuterie de province qui a baissé le rideau !
Ce boucher est directement victime du désamour des Français pour la viande rouge
Vitrine : d'après une photo trouvée sur le site Geodszner chronique la Nièvre
Personnage
Hector le boucher de Djian et Chaber  
Depuis quelques années, la seule viande dont la consommation progresse vraiment, c'est celle de la volaille, et ce n'est pas avec elle que le boucher fait principalement son chiffre d'affaires.

Les prix de la viande bovine et ovine restent  élevés: c'est encore plus vrai en boutique qu'au supermarché et les consommateurs vont préférer du coup s'approvisionner en grande surface. Même s'ils mangent moins de viande rouge qu'avant (prise de conscience des  problèmes de souffrance animale et impact de l'élevage intensif sur le changement climatique),  ils ne cherchent pas davantage à privilégier la qualité. 

Aussi le sort de notre pauvre boucher en milieu rural est-il scellé !

PCP18 - Rideau sur la décoration textile , pour Postenomade

Boutique fermée là aussi : la filière textile et la confection sur mesure ont du plomb dans l'aile
surtout dans les petites localités.
Vitrine :d'après une photo du site Fragmentsroannais.ektablog.com © Dom Lortha 
Personnage : tiré d'une gravure
Comme je comprend bien cette couturière : faire ses double-rideaux soi-même est une gageure, si l'on ne veut pas en passer par les coloris, les matières et les systèmes de suspension à la mode du moment. Et comme j'ai horreur de ce qui est formaté et visible chez tout le monde, je ne suis pas à la noce.

Bien qu'en région parisienne, seules deux grandes surfaces nous proposent les tissus et voilages permettant d'habiller les fenêtres, mais l'alternative est la suivante :  acheter la gamme qu'ils proposent en prêt à poser, ou bien donner ses mesures pour leur faire-faire nos rideaux en choisissant sur échantillons. Leurs services plaisent au plus grand nombre, alors faisons fi de l'originalité.

Heureusement qu'il nous reste pour un temps encore le Marché Saint Pierre à Paris Montmartre...mais pour combien de temps encore?

PCP17 - C'est encore lui le plus mal chaussé, pour Postenomade

Voici une très belle échoppe de cordonnier tristement fermée elle-aussi. 
Pourtant ce cordonnier met tout son coeur à l'ouvrage, n'est ce pas ? 
Que s'est il passé : nous avons toujours besoin de nous chausser  et nous courrons tout le temps!
Vitrine : d'après une photo que je ne retrouve plus sur Pinterest
Personnage : image publié sur le site petitenvol2011.ektablog.fr
Oui mais nous ne faisons plus réparer nos chaussures, nous préférons changer de modèle souvent afin de suivre la mode (pour ceux qui peuvent se le permettre).

Les chaussures ne sont plus en cuir mais le plus souvent dans des matériaux en simili-cuir ou en un matériau proche du plastique ; elles sont fabriquées pour un coût relativement modique à l'autre bout du monde, en Chine (par des enfants, ce n'est pas exclu).

Cordonnier, un métier quasiment disparu!

PCP16 - Le boucher n'a plus la moelle, pour Postenomade

La grille est fermée pour toujours : la boucherie du bourg vient d'arrêter définitivement son activité.
Ce brave boucher ne s'en remet pas!
Vitrine : © photo de Bernadette G. sur son blog  Devanture.bulent d'une boucherie de Chartres
Boucher : figurine du personnage du boucher Sanzot dans la BD Tintin dessinée par'Hergé
Il va lui falloir bien du courage, car il va devoir aller chercher du travail et très probablement se retrouver embauché dans le rayon boucherie du super ou de l'hypermarché du coin.

Il n'avait pas compris que les consommateurs boudaient la bonne viande, la trouvant trop chère ou préférant aller acheter du surgelé ou du tout-prêt à réchauffer, tellement ils sont pressés par la vie moderne et n'ont plus envie de passer du temps à cuisiner. 

Oui me direz-vous,  mais il y a les week-end et les barbecues entre amis où généralement la viande a encore sa place: là encore, il est très difficile à une boucherie de village de rivaliser avec les lots préparés sous vide par les grandes surfaces à des prix modiques ...oui mais alors, il ne faut peut être pas être trop regardant sur la provenance ni sur la qualité! 

PCP15 - Tant pis pour celles qui aiment caresser le tissu, pour Postenomade

Cette échoppe a fermé pour toujours son  double portail : plus personne ne venait passer commande de métrage de tissus pour la confection de tentures d'ameublement ou,  dans une moindre mesure, pour tailler et coudre des vêtements. Difficile dans ces conditions de maintenir un stock de tissus  avec un maximum de choix dans les matières textiles sans faire faillite.
Vitrine : photo non retrouvée
Personnages : santons de Provence
Pourtant, alors que la couture et le DIY (Do It Yourself) sont très tendance actuellement (regardez la presse spécialisée),  il est toujours aussi difficile de trouver des tissus à acheter, avec un choix dans les matières et les couleurs, pour être en mesure de pouvoir créer ses propres vêtements, ou pour faire du patchwork ou autre activité textile.  

Quel calvaire de ne pas pouvoir palper, sentir sous ses doigts l'étoffe pour en éprouver la tenue ou l'élasticité! Et ce n'est pas l'achat de tissus sur internet qui va pouvoir remplacer ces sensations-là un jour. Frustrations !

PCP14 - Sans "coup de feu", les cuistots sont cuits, pour Postenomade

C'est un restaurant pourtant mais voici un commerce de plus qui a fermé définitivement dans le bourg. Les cuistots sont totalement bouleversés par cette désaffection qu'ils ne comprennent pas : 
les Français aiment généralement bien manger, non ? 
Vitrine : d'après une photo publiée par Tripadvisor
Personnages : Santons de Provence habillés 
Oui mais voilà, le village n'a pas d'intérêt touristique particulier, donc les tour-opérateurs ne l'ont pas recensé. Faute d'animation par d'autres commerces, et faute d'école, petit à petit le nombre d'habitants a décru, et ceux qui restent, même avec de la bonne volonté et les moyens de le faire, ne peuvent à eux-seuls représenter une clientèle suffisante pour pérenniser l'activité de ce restaurant. 

Dommage !