31 juillet 2023

T150 - Conserver les liens entre les hommes, sauvegarder la paix, de Nadine

Un courrier m'arrive de Suisse de l'amie Nadine et cette fois je n'en suis aucunement surprise :

Il était tout à fait évident qu'elle allait exploiter ce merveilleux timbre européen sur la paix représentant les liens entre les hommes de toutes les couleurs, nouant leurs mains et se tenant par le bout du coeur...

Je suis donc très très heureuse de recevoir cette belle enveloppe textile, réalisée à partir d'un torchon de cuisine, si bien décoré de multiples boucles, de liens de toutes les couleurs que j'en ai été fort émue, tant nous nous comprenons, à distance, toutes les deux. Un grand merci à toi, Nadine, je vais réfléchir sur l'idée du jardin pour notre prochain échange.

EL151 - Eléphant puzzle, de Jeanne- Marie

Décidément, l'amie Jamari est une créative hyper-active : même pendant les vacances il lui faut s'occuper les mains et activement encore ... 

Voici son nouveau dada pour le mois de juillet: réaliser de petits puzzles très joliment peints dans une fine plaque de médium et découpés à la scie ruban ,  en faire une jolie photo et en décorer une enveloppe pour que le puzzle devienne mail-art!

l'enveloppe ci-dessus, ci-dessous le puzzle recto, puis verso 
Encore une très belle idée de Jamari : merci ma belle, cette fois-ci, je suis très très en retard, pour te répondre, tu as une cadence de production assez intense, que je n'arrive plus à suivre... Mais cela va venir... je m'y met en août, promis.

Broche coquelicot, de la part d'Isabelle

Tiens tiens tiens...je trouve une surprise dans ma boite aux lettres!

M'est adressée depuis Mèze, dans le département de l'Hérault,  une curieuse enveloppe carrée représentant un joyeux mélange de petits animaux rongeurs et de fleurs sauvages, d'où émerge un beau coquelicot crocheté bien saillant, avec, au verso, une bosse cachée par un petit origami, signée  Léon le mouton qui ne voulait pas finir dans une assiette! 


En vérité c'est Isabelle, une amoureuse de la laine au point d'avoir créé une épicerie alimentaire dont tous les produits sont réalisés au crochet : qu'elle m'envoie un premier mail-art me touche beaucoup car les mail-artistes textiles ne sont pas légion.  

C'est en fait un cadeau, une broche coquelicot, et je la trouve bien jolie... Ce qui est amusant, c'est que je suis moi-même en ce moment en plein sur le sujet des coquelicots, un mail-art est déjà parti ce jour, et j'en ai deux autres en préparation. Hasard?

A bientôt donc pour une réponse, et merci encore Isabelle pour la jolie surprise.

Il est libre l'oiseau, pour Daniella

Liberté, Freedom, Libertad, Freiheit,...
Un mot dans toutes les langues tellement important pour nous tous. 
Voici donc une ode à la liberté que j'adresse à ma correspondante bretonne, Daniella.

Il y a plus de soixante ans, nous avons tous fredonné la chanson de Pierre Perret "Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux" avec bonheur (voir ci-après).Aujourd'hui que les petits oiseaux de nos villes et de nos campagnes se raréfient, j'ai de plus en plus de mal à concevoir qu'on puisse trouver du plaisir à mettre certains de leurs congénères en cage,  pour le simple plaisir de les entendre s'ébrouer et picorer... car je doute fort qu'ils aient envie de chanter. 

Rien n'est plus beau qu'un oiseau libre !

L'oiseau libre.

L’oiseau s’en moque d’être mouillé
 l’oiseau s’en moque d’être chahuté.
il vole il est libre
ses ailes dans le vent vibre.
partout où il regarde
personne sur lui ne s’attarde.
il vole au loin
plus libre qu'un être humain.
Il vole sur les Côte Vermeille 
caressant les rayons du soleil.
Il regarde sous lui 
le paysage à l’infini.
Ses ailes le porte sur les vents du monde.
mistral, tramontane, alizé ou sirocco,
tu te laisses bercer sur l'onde.
et porté sur un vent nouveau.
Et tout en haut des cimes
sous un ciel radieux
de ton regard plus intime
tu le pose sur moi malicieux.
Et libre repars vers des nouveaux cieux.

A.JULIEN

*****

Cadet Rousselle : émission du 22 février 1972 Devant le public de l'émission, Pierre PERRET à la guitare chante "Ouvrez la cage aux oiseaux", accompagné par ses musiciens. Sur le plateau, plusieurs cages transparentes avec des tourterelles composent le décor. En fin de chanson, des jeunes filles libèrent les volatiles. 
Images d'archives INA Institut National de l'Audiovisuel

***

Une histoire vraie : Nous sommes en 1970. Pierre Perret est sur la route de son Castelsarrasin natal. En écoutant les informations à la radio, il apprend la triste histoire d’un prisonnier américain. Ce dernier vient de passer plus de 10 ans en détention. Le jour de sa sortie, l’ancien détenu se rend dans une oisellerie et ouvre toutes les cages… Une action qui lui vaudra 4 ans de prison supplémentaires. Outre l’aspect comique au premier abord de cette histoire, ce geste est avant tout très symbolique. Offrir la liberté après en avoir été privé pendant des années.

Et ce symbole, Pierre Perret n’y est pas indifférent. En pleine nuit, les paroles lui viennent à l’esprit :

“Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez-les s’envoler, c’est beau
Les enfants, si vous voyez
Des petits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté“

Pour ne pas les oublier, ce dernier se fait tomber du lit et les note sur un petit bout de papier. Le lendemain, il termine la chanson après une promenade. Son message est clair : faire réfléchir les enfants sur la liberté et leur inculquer cette notion fondamentale. Une chanson qui sera un véritable succès avec près de 300 000 exemplaires vendus.

 Alors ma chère Daniella, j'espère que ce mail-art te plaira (j'ai recyclé des morceaux d'un napperon pas mal abimé), je sais déjà qu'il correspond à tes valeurs. Je t'en souhaite une bonne réception.

Négligé galant et coiffure "à la Belle-Poule", pour Judy

J'ai bien aimé la correspondance d'art établie par Judy avec les amis mail-artistes Eric Babaud et Chantal Chanemouga et je lui ai demandé si elle acceptait de correspondre avec moi. 

Elle a répondu par l'affirmative et c'est donc aujourd'hui mon premier envoi d'art postal textile à cette toute nouvelle correspondante habitant les United States of America. J'ai voulu lui faire découvrir (peut-être) ce que pouvait être la mode à l'époque de Marie-Antoinette

Série de mode ridicule : (heureusement que le ridicule ne tue pas) 

Le négligé galant ornés de la coéffure à la Belle-Poule - 1778
La mode de Marie-Antoinette était ornée, décorative et absurde aussi. Cette période a également apporté une coiffure remarquable. Normalement, je dirais que les perruques étaient décorées de fleurs et de rubans. Cependant la décoration de la perruque est allée plus loin. Par exemple… des cages à oiseaux et des bateaux ont été utilisés.

La perruque était déjà connue en Egypte, en Perse ou en Assyrie. La plus grande popularité a atteint au 17ème siècle sous le règne de Louis XIV. Les perruques ont été poudrées pour obtenir une couleur blanche. Cependant, il n'y avait pas que les perruques blanches. Les couleurs préférées étaient également le rose et le gris bleuâtre.

Savez-vous pourquoi les bateaux étaient utilisés pour décorer les perruques ? … Non, je vais vous dire … Une frégate française a vaincu une britannique en 1778 et cette coiffure commémorait la victoire. Cette coiffure a été nommée « À la Belle Poule » d'après le navire vainqueur Belle Poule .
Source : Perruques avec Navires en Rococo - Publié dans Histoire du 27 mai 2020

J'espère que Judy aimera cette carte textile que je lui ai concoctée : je lui en souhaite une très bonne réception, ainsi qu'un bel été.

Style rococco pour une belle rêveuse, pour Diane

Aujourd'hui j'ai eu envie d'envoyer quelque chose à Diane, dont je ne connais pas les thèmes de prédilection. Après le grand chantier du Cubic Mail-Art Project qu'elle a menée de mains de maître, une petite pensée sympathique s'impose pour la remercier encore.

Ce sont ce coin de mouchoir brodé vintage et ce timbre que je gardai en stock sur l'éventail (accessoire de mode qui revient au goût du jour avec ces chaleurs incroyables, que nous vivons actuellement)  qui ont décidé de ce que serait le thème de ce mail-art textile.

La belle rêveuse : gravure réalisée par Nicolas Dupin, Musée du Louvre

Cette jolie gravure du Musée du Louvre m'a tout de suite plu! Moi qui aime tant les tissus et les dentelles, j'ai beaucoup aimé afficher cette belle réveuse assise dans la belle saison au milieu des Champs Elisées attendant son favori avec impatience : elle est vêtue d'un caracot à la Chérubin avec un chapeau à l'Erigonne.

J'espère que Diane passe de bonnes vacances, j'espère aussi qu'elle recevra mon envoi rapidement et dans de belles conditions. Je lui en souhaite une très bonne réception ainsi qu'un très bel été.

Couple de mariés ukrainiens de la Région de Chernihiv, en Polissie orientale, pour Marie

J'imagine que pour Marie, c'est une trêve salutaire qui s'ouvre enfin devant elle et qu'elle va pouvoir pour plusieurs semaines encore lever le pied et enfin s'autoriser à souffler un peu.

Je pense très souvent à elle même si je ne compose pas un mail-art à chaque fois. Cette fois-ci, j'ai eu envie de lui faire un petit coucou en lui offrant ce mail-art textile faisant une fois de plus la part belle à l'Ukraine, pays en guerre à deux heures de Paris dont je refuse qu'il tombe dans l'oubli alors que son peuple subit tellement d'affronts et souffre dans sa chair depuis 18 mois bientôt. 

Je pense aux merveilleux costumes traditionnels dont les différentes régions qui la composent sont si riches, les broderies tellement sophistiquées alors qu'elles n'utilisent souvent que le rouge sur le blanc, ou le rouge et le noir sur le blanc au point de croix,  mais pour lesquelles les combinaisons sont infinies ce qui produit plein de variantes d'un village à l'autre, au sein d'une même région.
 Tenue de jeunes mariés de l'ancien district de Horodnya de la province de Tchernihiv, aujourd'hui district de Shchors de la région de Tchernihiv, en Polissie orientale - publiée sur le blog http://folkcostume.blogspot.com/

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la tenue de mariage des habitants de Chernihiv Polissia (la région nord de la rive gauche de l'Ukraine) était un complexe assez bien établi du costume traditionnel des Ukrainiens dans un large gamme de régions de steppes forestières de l'est et du centre de l'Ukraine.
La robe en tissu gris faite maison de la mariée est garnie de velours noir, de ruban coloré et de coutures à la machine à motifs le long de l'ourlet, de l'ourlet, du cou et des poignets. L'ourlet brodé de la chemise de mariage est visible sous la jupe rouge. Un tablier richement décoré de dentelles tressées et de broderies est porté sur la jupe. Aux pieds - bottes de cordonnerie. La jeune femme, au lieu d'une ceinture colorée, est ceinte d'une serviette de mariage tissée. La tête était décorée de fleurs - une sorte de couronne de mariage, d'où tombent des rubans colorés.

La chemise de mariage du marié est ornée de broderies sur le col montant, les aisselles et les poignets. La couleur bleue du pantalon large, ceint d'une ceinture tissée rouge, contraste avec le cortège blanc, orné, comme la jeune femme, de velours noir. Un ruban rouge est attaché à la poitrine - une marque de jeune homme, et une couronne de mariage est attachée à un chapeau rayé.

J'espère que cette carte t'arrivera vite et en bon état  Marie : je t'en souhaite une bonne réception ainsi qu'un bel été, reposant.

Cabinet des modes en 1786 : premières publications sur la mode, pour Nadine

La bibliothèque des Arts décoratifs a fait récemment l’acquisition en salle des ventes d’une série complète du Cabinet des Modes (15 nov. 1785 – 1er nov. 1786), publication considérée comme le premier périodique de mode publié en France.
Robe extraite  d'un exemplaire du Cabinet des modes
Si au XVIIe siècle le Mercure galant intégrait déjà des articles consacrés à la mode, il faut attendre les Nouvelles du Temps mises en Figures en 1728 pour qu’une publication fasse de la nouveauté, des modes, de l’habillement, des meubles le coeur de ses contenus. Un peu plus tard, de rares publications s’y consacrent tel le Journal du goût ou Courrier de la mode qui paraît de 1768 à 1770 sous forme mensuelle, puis la Galerie des modes et costumes français de 1778 qui présente la particularité de proposer des planches en couleurs. Certains almanachs diffusent également des modèles mais leur publication annuelle gêne l’accès à la nouveauté.

On peut considérer que la publication intitulée Cabinet des modes, ou Les Modes nouvelles, décrites d’une manière claire et précise, et représentées par des planches en taille-douce, enluminées, est une entreprise éditoriale d’un nouveau genre. Aux modèles de vêtements et parures, très majoritaires, se trouvent en effet mêlées des planches reproduisant du mobilier et des objets décoratifs tel que décrit en première page de ce recueil : “Ouvrage qui donne une connoissance exacte et prompte, tant des Habillements & Parures nouvelles des personnes de l’un & l’autre Sexe, que des nouveaux Meubles de toute espèce, des nouvelles Décorations, Embellissemens d’Appartemens, nouvelles formes de Voitures, Bijoux, Ouvrages d’Orfévrerie, & généralement de tout ce que la Mode offre de singulier, d’agréable ou d’intéressant dans tous les genres.”

Dans le Ier Cahier, du 15 novembre 1785, les éditeurs se félicitent de l’avènement de cette publication en soulignant l’intérêt qu’y trouveront les lecteurs étrangers, qui “ne seront plus obligés d’entretenir, à grans frais, des Commissionnaires, ou de faire fabriquer des Poupées, des Mannequins, toujours imparfaits, & cependant fort chers, qui ne donnent tout au plus qu’une nuance de nos Modes nouvelles. Les Cahiers en offriront successivement tous les changements & tous les détails pour le prix le plus modique.”

L’ambition est aussi de créer un monument de la mode, ainsi « l’on pourra fixer l’époque du Costume François à l’apparition de nos Cahiers, & les Amateurs commenceront alors une Collection précieuse, qui érigera un monument durable des Arts, du Costume, du Commerce, de la Mode et du Goût. »

Mais les objectifs de diffusion de la production française prédominent : “Si par là les fabriques de France reçoivent quelque encouragement, si le débit de ses Modes ou de ses matériaux est plus prompt & plus considérable, toutes les Nations de l’Europe auront aussi le plaisir d’être instruites, avec une plus grande facilité, de ce qu’il y a de plus commode, de plus frais & de meilleur goût en ce genre.”

Aucun doute pour les auteurs quant à la suprématie du goût français : « Ce goût, le François le possède au plus haut degré ; il sait, avec l’étoffe la plus simple, avec la gaze la plus légère, faire des ajustemens, dont la valeur n’a point de proportion avec le prix de la matière dont ils sont composés. Une main d’œuvre aussi agréable pour l’Europe, un Commerce aussi avantageux pour la Capitale, méritent donc l’extension que nous nous efforçons de leur donner par l’Ouvrage que nous publions. »

Ainsi avec vingt-quatre cahiers par an, cette publication éphémère a pour visée de porter la production parisienne dans les provinces et à l’étranger en magnifiant le “génie“, le “caractère“, le “goût” parisien. Dans cette période pré-révolutionnaire, les auteurs insistent sur la “nécessité du luxe” y compris dans des sociétés “où il y a de l’inégalité dans les fortunes et dans les conditions“, car si “le riche n’emploie son superflu à des objets de consommation qui deviennent son nécessaire par l’habitude, il n’est plus de moyen de faire refluer ce superflu dans la classe nombreuse qui s’occupe des Arts et de l’Industrie. Le Luxe restitue donc au pauvre ce que l’inégalité lui a fait perdre…”

Composée de huit pages in-8°, de textes et de planches en taille-douce, enluminées, chaque livraison est l’occasion de présenter des modèles, de façon extrêmement détaillée, qu’il s’agisse de vêtements, de perruques et de chapeaux ou de mobiliers et d’objets d’arts décoratifs. Les planches sont ainsi accompagnées d’une liste de chaque élément, avec type de vêtement, de forme, de matière. Ainsi pour cette planche I du 6e Cahier :

6e Cahier, planche I, 15 janv. 1786

” Description de la Coiffure & de l’habillement de la femme représentée dans la Planche première.  Chapeau de satin nakara (espèce de gros rouge tirant sur le ponceau), à haute forme, garni de noeuds de ruban lila bordé de blanc. autour de la forme du Chapeau est un ruban de la même couleur. Elle est surmontée d’une touffe de plumes blanches ; une aigrette au milieu…” etc la description se poursuit sur deux pages. Dans certains cas des précisions sur une technique de fabrication sont apportées, ainsi que le fabricant auprès duquel il est possible de s’approvisionner.

Dans ce même 4e cahier on trouve un article consacré à la Nouvelle Fabrique de Chapeaux du Sieur Troussier, rue Planche-Mibray, au coin de la rue S. Jacques de la Boucherie, au bout de celle des Arcis, à Paris (I). Il y est précisé que « le Sieur Troussier est parvenu, par ses recherches, a établi une nouvelle Manufacture de différente qualité de Chapeaux de Loutre, dont le poil étant beaucoup plus fin que celui de Castor, forme des Chapeaux plus souples, plus légers, pus susceptibles de différents Retapages, & de meilleur usage que les Castors ordinaires ». Est aussi reproduit un extrait du Rapport des Commissaires chargés, par le Conseil du Roi, de l’examen des Chapeaux de cette nouvelle fabrique.

Après une année de parution, le titre est modifié par les éditeurs qui s’engagent “à lui donner une forme plus étendue, & à l’enrichir de nouvelles matières.” Le titre devient : Magasin des Modes nouvelles, Françoises et Angloises, s’appuyant sur la collaboration née entre le titre français et The fashionable Magazine ou Magasin des Modes anglaises et sur la présence à Londres d’un dessinateur chargé de reproduire les modèles. A cette occasion la structuration du journal est revue, avec quatre saisons, regroupant trente-six cahiers paraissant tous les 15 jours.

Sources : https://bibartsdecos.hypotheses.org/author/bibartsdecos 
auteur : Stéphanie Rivoire · Publié le 23/07/2021 -Mis à jour 10/2021

Couple d'Ukrainiens du District d'Horodenka, Région de Pokuttia, pour MailAnnie

Avec ce couple d'Ukrainiens, dans des habits traditionnels portés fin du 19e-début du 20e siècle,  je veux toujours mettre en avant les costumes, les broderies et toutes les traditions populaires de ce peuple qui souffre tant, depuis bientôt 18 mois, sous les assauts conquérants de leurs voisins. 

Couple d'Ukrainiens portant le costume de base du District de Horodenka,  région de Pokuttia
Photos relevées sur le blog http://folkcostume.blogspot.com/

Ceci est souvent considéré comme le costume typique de Pokuttia, mais en fait, il existe de nombreuses variations dans le costume de Pokuttia. Le district de Horodenka se trouve dans le coin le plus à l'est de l'oblast d'Ivano-Frankiwsk et se trouve dans le coin nord-est de Pokuttia, bordant Podillia au nord et Bucovine à l'est.

Je destine ce mail-art textile à MailAnnie, car il y a bien longtemps que j'ai eu de ses nouvelles : elle connaît mon amour des broderies et des costumes traditionnels, je ne pense pas qu'elle sera surprise de voir mon entêtement à encore parler de l'Ukraine,  car au-delà de la guerre et de ses ravages qui me bouleversent, je suis tellement admirative de tous ces costumes régionaux dont les pays de l'Est sont si  riches. 

Je t'en souhaite une bonne réception, MailAnnie, ainsi qu'un bel été.

Gentils coquelicots, pour Annie

Outre-Manche, c'est le "poppy", le coquelicot, qui est utilisé comme emblème du souvenir de la Première guerre mondiale. Chaque année, les Britanniques arborent par millions cette fleur rouge, fièrement attachée à leur boutonnière, en mémoire des soldats qui sont morts à la guerre. 

C'est mon amie Annie qui m'a appris cela lors d'une commémoration du Sentier de la Liberté, point de départ d'une randonnée-souvenir de 4 jours,  depuis Saint-Girons dans le Couserans coté  français jusqu'à Esterri d'Àneu en Espagne. Ce sentier abrupt  et plein de difficultés (en hiver et surtout de nuit) fut emprunté d'abord dans un sens par les Républicains espagnols qui voulaient échapper au régime de Franco, ensuite par les familles juives et tous ceux qui, fuyant les nazis, tentèrent de gagner l'Espagne avec l'aide de jeunes passeurs locaux dont un certain nombre y laissa la vie. 

De nombreux britanniques participent chaque année à cette rando-souvenir, car il reste encore sur le chemin quelques vestiges d'un avion anglais qui s'y écrasa.  Des petits-enfants de vétérans s'y rendent chaque année pour le souvenir fervent du courage de leurs aînés et de celui des résistants locaux qui contribuèrent ainsi à restaurer la liberté.

Alors en souvenir de cette commémoration très émouvante, qui me serre encore le coeur lorsque j'y repense,  et pour l'anniversaire de mon amie occitane qui fut professeur d'anglais, quoi de plus naturel que de lui offrir des "poppies", à elle qui, tout comme Mouloudji, les aime tant. 
Céramique de Pauline Watteau

Coquelicots (poème de Robert Desnos)

Le champ de blé met sa cocarde
Coquelicot.
Voici l’été, le temps me tarde
De voir l’arc-en-ciel refleurir.
L’orage fuit, il va mourir,
Nous irons te cueillir bientôt,
Coquelicot.

Chanson "Comme un ptit coquelicot" - 1973 - interprétée par Marcel Mouloudji Vidéo publiée sur le Youtube des archives de la RTS

28 juillet 2023

JT06 - Dans une nature foisonnante en compagnie du Douanier Rousseau, de Marc

De retour de ses pérégrinations normandes, l'ami Marc m'adresse sa contribution à mon nouveau thème avec une belle enveloppe où il a en quelque sorte revisiter le célèbre tableau du Douanier Rousseau, en modifiant quelque peu la végétation environnante.

Nous aimerions bien que la nature redevienne aussi luxuriante, là où les hommes ont tellement sur-exploité notre Terre, qu'il ne reste plus que des sols stériles ne retenant plus l'eau des pluies et qui ne sont plus en mesure de se régénérer!!! 


Jaime beaucoup l'oeuvre du Douanier Rousseau, même si je n'ai pas encore eu le loisir d'en voir, pour de vrai. Merci beaucoup l'artiste, cette enveloppe est très réussie.

***

En  haut, Rousseau, en 1907, dans son atelier de la rue Perrel devant Les Joyeux Farceurs
en bas, auto-portrait et paysage, en 1890
***

Le Douanier Rousseau: le petit devenu grand.

Pauvre Douanier Rousseau…
J’ai toujours de la peine lorsque je pense à lui.
Il n’aura pas vu le jour où 65 de ses oeuvres ont enfin été accrochées au Grand Palais, le 7 janvier 1985.
65 sur les 250 dispersées à travers le monde.
Quelle belle revanche pour le petit « douanier (1844 – 1910) qui est sans doute l’un des artistes dont on s’est le plus moqué durant sa vie.
Lui, en revanche, a toujours opposé un calme olympien aux railleries, aux grossièretés dont on l’abreuvait, disait de lui son ami Guillaume Apollinaire.
Il a eu du courage car certains passages de sa vie ont été terribles.
Le peintre Vlaminck a un jour écrit ceci, parlant du 23e Salon des Indépendants, en 1907:
« Dans aucune comédie, dans aucun cirque, je n’ai entendu rire comme devant ces tableaux de Rousseau. Et lui, à côté, serein, drapé dans un vieux pardessus, nageait dans la béatitude. Il ne pouvait se douter un seul instant que ces rires lui fussent destinés. »

Orgueil ou inconscience?
Certains disent qu’il était surtout naïf et que la croyance imperturbable qu’il avait en son génie l’a protégé.
Sans cela, Henri Rousseau n’aurait sans doute pas pu supporter la vie misérable qui fut la sienne.

Il est né à Laval, le 20 mai 1844, d’un père ferblantier et d’une mère petite-fille d’un héros des guerres de la Révolution et de l’Empire.
Elle rêvait pour son fils d’un grand avenir.
Mais hélas, Henri était un cancre, un vrai de vrai.
En désespoir de cause, ses parents le place chez un avoué auquel il vole la somme de 10 francs qu’il lui a confiée, et 5 francs en timbres-postes.
L’avoué porte plainte.
Pour prouver ses bonnes intentions à la justice, Henri s’engage pour sept ans dans l’armée.
Il n’en fera que quatre: sa mère devient veuve et le voilà démobilisé.
Il file à Paris, épouse Clémence, la fille de sa logeuse, avec laquelle il aura 7 enfants dont 6 mourront en bas-âge.
Comme il faut faire vivre sa famille, il entre dans l’Administration, comme commis de 2e classe à l’Octroi.
Un emploi modeste qui lui laisse beaucoup de loisirs.
Il commence donc à peindre… et n’arrêtera plus.

En 1893, Henri se retrouve seul. Sa femme et tous ses enfants sont morts.
On lui accorde de prendre une retraite prématurée à l’âge de 49 ans pour qu’il puisse se consacrer à la peinture. Mais vivre avec 1019 francs par an, c’est difficile.
Il donne donc des cours de solfège et de dessin, et se remarie avec une veuve… qui meurt quatre ans plus tard.
Son art n’est pas reconnu, mais il vend quelques tableaux.
Seulement… Henri est bon.
Dès qu’il a un peu d’argent, il le distribue aux pauvres.
Incroyablement naïf, il est entraîné par un ami escroc dans une sombre histoire de chantage à la Banque de France. Et il se retrouve enfermé à la prison de la Santé…
Heureusement, le Tribunal juge qu’il a été abusé dans sa candeur, et le condamne à deux ans de prison avec sursis.
Rousseau, pareil à lui-même, le remercie par ces mots: « Et pour votre gentillesse, je ferai le portrait de votre dame! »

Autour de lui, un cercle d’amis se forme et on lui témoigne de l’admiration.
Parmi eux: Pissaro, Toulouse-Lautrec, Redon, Signac, Braque, Jules Romain…
Mais il ne peut profiter de cette notoriété tardive: en 1910, il meurt d’une blessure mal soignée à la jambe où la gangrène s’est installée.
Le 4 septembre, sept personnes accompagnent sa dépouille au cimetière de Bagneux où elle sera abandonnée dans la fosse commune.

Henri Rousseau n’a jamais été douanier.
C’est Alfred Jarry, le père d’Ubu, qui lui a donné ce surnom qu’il a gardé.
Plusieurs légendes circulent sur lui.
On le dit aventurier, il prétend avoir passé sept ans au Mexique comme musicien dans la fanfare du corps expéditionnaire.
Mexique où, disait-il « il a eu la révélation de la jungle ».
Plus prosaïquement, Rousseau n’a jamais quitté la France et a fait son service à Angers.
Ses lions et ses tigres, il les a peints d’après un album pour enfants « Bêtes Sauvages ».Son chef-d’oeuvre « La Guerre » a été copié sur une lithographie du journal l’Ymagier. Il copiait partout, décalquait…
Et chaque année, on se moquait de lui au Salon…
On se souvient, en 1908, du banquet organisé par Picasso au Bateau Lavoir en l’honneur de Rousseau.
C’était en fait un canular auquel ont participé plusieurs personnalités. Le peintre y avait été ridiculisé.

Et pourtant…
Après sa mort, les surréalistes ont été fascinés par son oeuvre.
C’était un peintre du dimanche, dit-on?
Qu’importe: il apportait une innocence rafraîchissante dans l’art graphique…

Martine Bernier 
Source : http://ecriplume.unblog.fr/2011/06/22/le-douanier-rousseau-le-petit-devenu-grand/ 

Ombelles en folie, de Marianne

Des glaçures blanches sur un joli fond aquarellé très délavé mais constellé de points d'or, me font immédiatement reconnaitre la patte de ma correspondante ardéchoise, peintre aquarelliste de métier. 

Comment Marianne a-t-elle su que j'adore toutes les graminées et tout particulièrement ces ombelles de  type fleur de carotte sauvage,  à la fois graciles mais résistantes, si volatiles mais aussi si denses en certains endroits de nature ? Je n'en sais rien mais elle a fait mouche avec cet envoi.
C'est très chouette, merci beaucoup Marianne

22 juillet 2023

JT05 - Intervention d'une Fée-dentelle pour conserver un jardin luxuriant, de Sylvie

Et elle a bien du boulot en ce moment, la pauvre... coups de chaleur, sécheresses à répétition ou orages de grêle fracassant tout... il n'est pas simple d'avoir un beau jardin cette année, quand bien même on y met toute son énergie et son savoir-faire!

C'est bien vu, chère Sylvie et tout à fait dans l'esprit de mon nouveau thème : comme à chacun de tes envois, le choix du timbre est parfaitement en symbiose avec le reste de la composition et aux couleurs de l'enveloppe et du jardin merveilleux que l'homme au chapeau entretient avec ferveur.

Un grand merci à toi, car tu me gâtes vraiment! Belle continuation d'été, si possible dans la fraîcheur, même si elle ne peut qu'être relative.

13 juillet 2023

JT04 - Lorsque notre Terre-mère se régénérera... , de la part d'Eric

Décidément mon nouveau thème est loin de laisser indifférent et j'en suis ravie.

Eric m'offre à son tour une vision "idyllique" de ce pourrait redevenir notre planète, lorsque l'Homme  ne sera plus en capacité de lui nuire avec une surexploitation insensée de toutes ses ressources...  c'est-à-dire, après qu'il s'en soit totalement retiré, par auto-destruction!


Cela fait déjà cinq décennies au moins que l'Homme refuse de considérer les affirmations des scientifiques, compétents, qui nous donnaient un peu de marge pour rétropédaler et tout faire pour inverser le processus de destruction massive de notre belle planète... Maintenant, nous n'avons plus beaucoup de temps, et tout ne pourra être sauvé, même si on s'y mettait tous aujourd'hui. 

Réagissons, pour nos enfants et nos petits enfants. Pour la décarbonation, et pour une consommation raisonnée et raisonnable, soyons des consommacteurs avisés. 

Un grand merci à toi Eric, pour ce mail-art si explicite : ce globe terrestre tout en herbe synthétique (récupération de déchet, bravo) et de fleurs artificielles en tissu (récupération aussi) est une merveille de créativité.

JT03 - Jardin bleu, de rêve, pour la future génération, de Fabienne

Cette belle gravure sur lino avec gaufrage est tout à fait caractéristique des créations de Fabienne, que j'ai eu la chance de rencontrer récemment dans la ville royale de Dreux.

Et pour l'avoir vu, je comprends combien son jardin magnifique où se mêlent avec bonheur et fantaisie fleurs d'agrément et plantes potagères est une source d'inspiration sans fin, même s'il demande à ses propriétaires pas mal d'énergie pour rester si beau!

On ne peut que souhaiter pour nos enfants et petits enfants  la possibilité d'avoir encore une riche et belle nature à entretenir, à protéger et aussi,  bien sûr, à contempler, 

Je te remercie Fabienne pour cette belle enveloppe, dans un bleu que j'apprécie, avec un petit filet d'eau qui court sous les gousses de pois de senteur et les feuilles des capucines : rafraichissement garanti dans ce petit morceau du jardin d'Eden!

12 juillet 2023

JT02 - Lettre ouverte de notre Planète, de Christophe

Quelle joie de trouver un dessin tellement expressif de l'ami Christophe dans ma boite aux lettres du jour... il a su tellement bien illustrer mon nouvel appel à mail art sur la nécessité de prendre soin de notre Planète, même à notre petit niveau.

Notre Planète est en colère : écoutons sa plainte que je vous transmets illico : 

Chers Humains,

Vous exploitez, vous expérimentez, vous fouillez, vous pompez, vous creusez, vous arrachez, vous déforestez, vous brûlez, vous construisez, vous bétonnez, vous ferraillez, vous chassez, vous pourchassez, vous pêchez, vous sur-pêchez, vous empêchez, vous empoisonnez, vous produisez, vous plastifiez, vous consommez, vous sur-consommez, vous jetez, vous polluez, vous carbonnez, vous roulez, vous circulez, vous volez, vous naviguez, vous plongez, etc..

Et comme si cela ne suffisait pas, vous haïssez, vous cassez, vous ruinez, vous armez, vous guerroyez, vous torturez, vous tuez, vous violez, vous explosez, vous terrorisez...

Est-ce ainsi que vous m'aimez ?

Est-ce ainsi que vous me remerciez?

J'étouffe, je suffoque, je ne peux plus respirer! 

Cessez vos humaineries !!!

          La Planète  

L'homme est devenu un tel prédateur pour lui et pour tout ce qui est encore vivant qu'il ne voit même plus à quel point il nous met, il se met en danger.

Merci vraiment Christophe pour ce si bel envoi et cette diatribe magnifique et tellement vraie : espérons que nous serons de plus en plus nombreux à prendre conscience de la très grande fragilité de notre écosystème et de la nécessité de savoir être heureux avec moins et avec mieux. 

La Sobriété - Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

Dans la série des costumes du Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, voici le 9ème et dernier mail-art, pour Eric : c'est le seul personnage du ballet représentée dans ce sens, face aux autres, un peu  comme si elle devait adopter une attitude "un peu réprobatrice".

La Sobriété
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

Le Trophée de Bacchus - Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

 Dans la série des costumes du Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, voici le 8e mail-art, pour Eric :

Le Trophée de Bacchus
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

Une Bacchante- Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

  Dans la série des costumes du Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, voici le 7e mail-art, pour Eric :

Une Bacchante
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

Le Jeu - Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

  Dans la série des costumes du Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, voici le 6e mail-art, pour Eric :

Le Jeu 
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade, (1613-1691). Librettiste présumé

La Desbauche - Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

  Dans la série des costumes du Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, voici le 5e  mail-art pour Eric

La Desbauche
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

L'inventeur du Pressoir - Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

Dans la série des costumes du Ballet du Roy pour les Festes de Bacchus, voici le 4e mail-art, pour Eric :

L'inventeur du Pressoir
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

Gladiateur animé par le vin - Ballet du Roy aux festes de Bacchus, pour Eric

Dans la série des costumes du Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, voici l'un des Gladiateurs animé par le vin, voici le 3e mail-art, pour Eric. 

Gladiateur animé par le vin
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

Le Fleuve de l'Oubly - Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

 Dans la série des costumes du Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, voici le 2e mail-art, pour Eric. 

Le Fleuve de l'Oubly
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

Bacchus - Ballet du Roy aux Festes de Bacchus, pour Eric

Vous me connaissez comme aimant infiniment les costumes : aussi quelle n'a pas été ma joie de dénicher sur Gallica (le site numérique publiant les trésors de la Bibliothèque Nationale de France) un livre sur le Ballet du Roy aux fêtes de Bacchus, lors de mes recherches pour alimenter le thème de l'exposition de l'ami Eric Babaud, en septembre prochain.

Outre le texte du livret exprimé en vieux françois, ce livre regorgeait d'une foule de personnages  présents dans le ballet et donc des dessins des costumes associés. 

J'ai choisi d'en représenter les plus  signifiants pour le thème  retenu dans une série de 9 mail-arts Le premier d'entre eux est bien sûr dédié à Bacchus, le personnage central.

Costume de Bacchus
Un très vieux torchon très rustique en chanvre m'a servi de support pour le fond et quelques timbres sur le raisin et le vin de ma collection étaient tout à fait ravis de sortir de leur boite : bref, je me suis fait très plaisir à réaliser cette série pour Eric.
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Ballet du Roy aux festes de Bacchus, dansé par Sa Majesté au Palais Royal, le 2e jour de May 1651 - Isaac de Benserade,  (1613-1691). Librettiste présumé

Le vin, breuvage pour les hommes depuis l'Antiquité, pour Eric

Je complète mes envois pour l'exposition d'Eric Babaud prévue début septembre sur le thème très riche du vin, du raisin et des vendanges, qui m'inspire décidément beaucoup...

Apparu il y a huit mille ans dans le berceau fertile du Proche-Orient, le vin a traversé les plus grandes civilisations de l’Antiquité : mésopotamienne, égyptienne, grecque, étrusque, romaine, celte…comme le montrent ces mosaïques très anciennes.
Mosaïques : Pavement, rinceaux de vigne avec scènes de vendange  562 ap. J.C. - Eglises de Saint Lot et Saint Procopius, Khirbat al-Mukhayya - Mont Nébo, Jordanie 

Des premières villes néolithiques à la chute de l’Empire romain, de Noé à Dionysos, il incarne la civilisation donnée aux Hommes. La culture du vin s’est propagée sur des milliers de kilomètres, jusqu’aux côtes de l’Atlantique et de l’Océan Indien. Le vin a inspiré de très grands chefs-d’oeuvre. Son histoire est celle des peuples de l’Antiquité. Elle témoigne des échanges culturels, des voies commerciales, des progrès technologiques et sociaux.

Les premiers chapitres de l’Histoire du vin se sont déroulés au Proche-Orient, berceau de l’agriculture et de l’écriture. Les textes mentionnent très tôt son existence : ainsi dans l’Ancien Testament, Noé en régale déjà les ouvriers chargés de construire l’Arche.

Doté d’un plus fort taux d’alcool, le vin se conserve mieux que la bière, issue de la fermentation des céréales : froment, orge, blé, seigle ou encore avoine. D’autres boissons fermentées existaient dès cette époque, à base de fruits (baies de sureau) ou de miel (hydromel). Selon l’agronome romain Columelle, on agrémentait le raisin d’ingrédients divers tels que du moût, du sel, du gypse, du marbre, des aromates, de la résine ou de la poix. Le vin des Anciens surprendrait le palais d’un amateur du XXIe siècle!

Le premier vin de l’Humanité : l’"invention" du vin est sans doute due au hasard. Il est produit à partir du fruit de la vitis vinifera, dont le jus fermente naturellement. 

Son histoire commence au Néolithique. La vigne sauvage est alors domestiquée et des solutions trouvées pour limiter la fermentation du raisin.La présence de résine de térébinthe (acide tartrique), identifiée dans des céramiques découvertes en Iran, a permis d’authentifier les premiers vins il y a 7 500 ans sur le site de d’Hajji Firuz Tepe. En effet, cet agent conservateur qui parfume le vin, l’empêche surtout de tourner en vinaigre.

Sur certains sites archéologiques, la grande quantité de pépins montre que les hommes et femmes du néolithique étaient de grands consommateurs de raisin sauvage qui pouvait faire du vin. Le passage de la vigne sauvage à la vigne cultivée y serait intervenu entre le VIe et le Ve millénaire avant notre ère.

Il y a 8000 ans, les hommes produisaient, stockaient, consommaient et échangeaient déjà du vin dans les régions montagneuses du Moyen-Orient (Zagros) et de Transcaucasie.

​Source : https://www.hominides.com/dossiers/origine-et-histoire-du-vin/