20 novembre 2025

T189 - Connaissez-vous l'histoire du Chêne du Marié ? de Michèle

Et voici le deuxième mail-art de Michèle où, par le biais d'un magnifique dessin réalisé au pastel sec, elle me raconte une histoire incroyable, celle d'un chêne d'environ 500 ans implanté en Allemagne, surnommé le Chêne du Marié.

Remarquez le dessin subtil de la tête des amoureux à l'ombre du grand chêne et comment un petit mot doux a été glissé dans la minuscule enveloppe mystérieuse...Là le timbre judicieusement choisi (le baiser d'Auguste Rodin) n'a pas été oblitéré car caché par le premier dessin envoyé.

Dans la lettre associée Michèle m'a glissé toute la documentation relative à cet arbre ...

et c'est une histoire très romantique, le plus incroyable c'est qu'encore de nos jours des personnes continuent d'utiliser cette adresse pour espérer trouver l'élu(e) de leur coeur!

Merci Michèle qui aime tant les arbres, tu as fait là une heureuse car l'histoire de ce chêne des amoureux a été tellement bien transcrite dans ton dessin. Bravo à toi, et encore merci pour ce double envoi. 

T188 - La "dentelle" de Jérémy Gobé permet la régénération des coraux, par Michèle

Dans un post récent j'ai  eu l'occasion de vous parler dans le détail de la découverte du plasticien Jérémy Gobé : pour permettre la régénération des coraux souffrant tellement de la hausse des températures de l'eau et de la pollution des océans,  il a inventé une sorte de "dentelle" biodégradable conçue suivant le modèle du point d'esprit de la broderie aux fuseaux. .

Coïncidence rigolote : le hasard a voulu que Michèle s'inspire de son travail pour me réaliser un mail-art superbe au pastel sec où l'on peut voir l'assistance d'un maillage de support pour permettre l'émergence d'une nouvelle génération de corail, sur le fond marin. Le tout a été bien opportunément affranchi avec un timbre d'une "exotique" coquille Saint Jacques

Et comme si cela ne suffisait pas, je me suis aperçue que l'envoi de Michèle était double et que derrière ce premier mail-art s'en cachait un second. Merci beaucoup Michèle, tu me gâtes.

On parle beaucoup de la 16e JMFTA dans la presse : article dans 20 Minutes hier et dans le Nouvel Obs, aujourd'hui!

Je relaie ici le message de l'ami Marc qui nous propose sur son blog l'intégralité de l'article  rédigé par Gaéton Goron dans le "Nouvel Obs." de ce 20 novembre 2025.

« L’art postal est quelque chose de complètement iconoclaste » : qui sont ces artistes qui dessinent des timbres et peignent des enveloppes ?

Récit : La Journée mondiale du Faux Timbre d’Artiste (JMFTA), ce jeudi 20 novembre, est un exemple de la vitalité de l’art postal, qui, sous forme de multiples galaxies artistiques incontrôlables, amène de l’humain dans un réseau – celui de La Poste – de plus en plus mécanisé.

Timbres en hommage à Louise Brooks et Charles Gleyre créés par l’artiste Tony Mazzocchin pour la 16ᵉ Journée mondiale du Faux Timbre d’Artiste (JMFTA). photo de Tony Mazzochin

Tout part d’une lettre, l’an dernier, une de celles envoyées au «Nouvel Obs» par les cruciverbistes de l’été. Elle contient une grille géante de mots croisés dûment remplie. L’enveloppe est magnifique, décorée, elle contient des informations sur l’art postal, j’échange quelques messages avec son auteur, Marc Halter, et, dans le flot des courriers, nous en restons là.

Cette année, rebelote, une nouvelle œuvre postale de ce Strasbourgeois me titille : qu’est-ce que l’art postal ? Depuis quand existe-t-il ? Comment est-il structuré ? Qu’en dit La Poste ? Les réponses, je les dois principalement à Lise Mouchiquel. Cette éducatrice auprès d’adolescents, la cinquantaine, a pas mal bourlingué et vit aujourd’hui près de Dijon. L’an dernier, elle a soutenu la thèse suivante : « Art postal, ou le pari de la lettre : préserver l’humain ». Voici sa définition de l’art postal : « Démarche artistique consistant à créer une composition en utilisant comme support une enveloppe postale ou un autre objet, en jouant sur l’emplacement du timbre, sur la place ou la graphie de l’adresse du destinataire, et en l’envoyant par La Poste, l’oblitération postale étant condition sine qua non de la création de l’œuvre.» La docteure en arts appliqués poursuit : «L’art postal est quelque chose de complètement iconoclaste, non officiel même dans le monde de l’art. On peut parler de démarches, de pratiques, mais pas de mouvement, il n’y a pas de chef de file. Pour se le représenter, le mieux, c’est de voir des galaxies un peu partout. »

Le point de départ, c’est l’arrivée du timbre, 1840 en Angleterre, 1849 en France. Par la suite, on trouve de l’art postal chez de nombreux auteurs et artistes, et aussi dans les tranchées où les poilus décorent leur abondant courrier. En 1962, l’Américain Ray Johnson crée une vraie-fausse école de correspondance, le mail art commence à imprimer. Aujourd’hui, les nouvelles technologies (blogs, Instagram) facilitent l’imitation, la transmission et l’exposition des œuvres.

Entre 1849 et 2025, avec les révolutions techniques, la concurrence, et la dégradation des services publics, La Poste a beaucoup changé. L’automation – fonctionnement d’un ensemble productif, sous le contrôle d’un programme unique – fait loi. Les machines reconnaissent les écritures manuscrites, adresses, codes postaux, des normes de présentation sont imposées, et le personnel n’est plus toujours formé à prendre en charge manuellement des courriers originaux. « L’autre jour, la personne à qui je m’adressais ne savait pas ce que voulait dire “oblitérer manuellement” », constate Lise Mouchiquel. Pascal Charveron le sait, lui. Agent à la poste de Voiron, dans l’Isère, pendant près de quarante ans, il se souvient : « Des objets spéciaux, parfois en laine, des choses qui ne passaient pas dans les machines, moi, j’adorais. Je les oblitérais. Je l’ai vue changer, La Poste. J’y ai travaillé de 1982 à 2019, ce genre de courriers, ce n’était plus du goût de la hiérarchie mais la règle, pour moi, ça a toujours été : un colis, tant qu’il n’y a pas de message haineux évidemment, on le prend. »

Un homme lui apportait ces colis particuliers : Tony Mazzocchin. Cet artiste vit à Voiron, après plusieurs années en Italie et en Suisse où il travaillait dans l’hôtellerie et l’organisation d’événements. En 2010, il enseigne les arts appliqués dans un lycée de Chambéry mais se retrouve en mal d’école quand il se casse la malléole. Collé à son canapé, il correspond avec ses élèves en mail art, des courriers décorés. « J’ai alors décidé que chaque année, le troisième jeudi du mois de novembre ne serait plus seulement celui du beaujolais nouveau mais aussi la Journée mondiale du Faux Timbre d’Artiste (JMFTA). » Il lance un appel, l’idée est simple : envoyer quelque chose par La Poste, affranchi avec un faux timbre créé par l’expéditeur. Il se désigne comme l’unique destinataire de toutes ces œuvres d’art postal et en reçoit 200, postées le même jour de novembre 2010.

Chaque année, un particulier, une association, un musée est l’unique destinataire des envois de la JMFTA, souvent exposés dans les mois qui suivent. En 2012, Tony Mazzocchin choisit, à son insu, «pour se faire connaître et rigoler un peu », le Musée de La Poste à Paris. Plusieurs centaines de courriers affluent dans le 15e arrondissement. La directrice de l’époque, Mauricette Feuillas, se souvient : « Je lui ai dit que c’était un peu fort de café de ne pas nous avoir prévenus, d’autant que les courriers n’étaient pas affranchis et que, dans ce cas-là, le destinataire peut avoir des surtaxes à payer. Après, on a discuté, c’est une opération sympathique, l’approche est intéressante et promeut La Poste et son réseau. On a laissé faire, je trouve simplement paradoxal de profiter d’un réseau de distribution sans en respecter les règles. »

« Avec un vrai timbre, on perdrait toute valeur artistique », proteste l’artiste, qui préfère s’affranchir de l’affranchissement, même si ça peut piquer. En 2016, l’artiste peintre Christophe Renoux annonce à son facteur l’arrivée de plusieurs centaines de lettres pour le troisième jeudi du mois de novembre. «L’information est remontée et, en réaction, le centre de tri de Villefranche-sur-Saône [Rhône] a décidé de bloquer toute lettre non oblitérée. J’ai dû payer plus de 400 euros pour libérer les courriers », se remémore Tony Mazzocchin. L’an dernier, un particulier qui héberge un mini-musée d’art postal, à Rencurel, à la lisière entre Drôme et Isère, n’a pas reçu les nombreux envois. « Trois cents euros cette fois-ci. On s’est cotisés, mais on n’a pas pu tout récupérer. » Mais c’est le jeu. « Couleurs, qualité de l’impression, oblitérations, il y a un caractère aléatoire de l’œuvre d’art postal obtenue après sa transmission. Le résultat peut être amusant, déroutant, esthétique… Souvent, le destinataire envoie une photo à l’expéditeur qui voit ainsi comment son œuvre a évolué. Ce jeu va jusqu’à accepter le risque que l’œuvre ne soit pas transmise ou soit abîmée. C’est un pari », analyse Lise Mouchiquel.

« Le manque à gagner pour La Poste est négligeable »

Dans son musée de la machine à écrire à Lausanne, en Suisse, Jacques Perrier a reçu des faux timbres de Biélorussie, du Brésil, d’un peu partout. Hôte de la JMFTA en 2023, il retient « l’ingéniosité, la folie des gens. On a reçu des machines à écrire faites au crochet, d’autres en carton, des couvercles de camembert, une spatule en bois, toujours avec des faux timbres. Ça touche un public complètement frappadingue, c’est ce qui manque dans notre société. » Dans son « musée-café artistique punk », Jacques Perrier accueille des événements culturels, lectures, ateliers d’écriture et de création pour la JMFTA. Le samedi qui précède le beaujolais nouveau, « on voit des hommes, des femmes, des jeunes, des sexagénaires, ça fabrique, ça se mélange ».

Créer une œuvre et du lien social, Tony Mazzocchin l’a fait plusieurs années avec ses élèves du lycée hôtelier de Chambéry. « Ce sont des gamins qui viennent de quartiers difficiles, qui ont souvent du mal avec l’école, qui manquent de confiance en eux, et avec les arts appliqués, et l’art postal en particulier, ils se rendent compte qu’ils peuvent réussir quelque chose. Ils me disaient que c’était le seul cours où ils voulaient rester après la fin. » La thésarde Lise Mouchiquel abonde : « L’art postal a su investir le champ éducatif. Un timbre, son image, son thème, c’est un outil pédagogique. Utiliser le timbre avec les jeunes, c’est leur permettre d’accéder à l’art. Des élèves illettrés, loin de leur famille, peuvent correspondre à l’autre bout du monde avec un collage et un timbre. Avec peu de moyens, on peut envoyer des courriers très personnels. »

Des courriers en mail art, on en trouve quelques-uns au Musée de La Poste à Paris. « L’art et le timbre » est le fil rouge de son deuxième étage, boulevard de Vaugirard, face à la gare Montparnasse. On y trouve des tableaux, des boîtes postales pailletées, repeintes et tous les vrais timbres français de 1849 à nos jours. Un bout de mur parle de « l’art posté », et propose une vingtaine de créations sur des enveloppes, mais aucune issue de la JMFTA 2012.

Que représente l’art postal pour La Poste ? Y a-t-il encore une place pour lui dans une entreprise aussi mécanisée ? Les faux timbres d’artistes peuvent-ils vous aider à trouver de vrais faussaires en améliorant vos machines ? Personne n’a répondu à ces questions envoyées par écrit. Après plusieurs jours d’échanges avec l’agence extérieure qui gère la communication du groupe La Poste, une visite au musée, et malgré des contacts avec des personnes qui semblaient individuellement sympathiques, la seule réponse obtenue est l’e-mail suivant : « Bonjour. La Poste travaille en étroite collaboration avec les autorités compétentes, notamment les douanes, pour prévenir et lutter contre la contrefaçon des timbres. La Poste ne communique pas sur les dispositifs de contrôle dans le cadre du secret industriel. Cordialement. »

Légère crispation autour de la communication, donc. Mais qui a le mérite de rappeler que le timbre est presque devenu un produit de luxe. En 2016, c’était 0,70 euro pour une lettre verte, ce sera 1,52 euro au 1er janvier 2026. « La Poste a un vrai travail de lutte contre les faussaires, et des machines très performantes pour cela. Mais il n’y a rien à voir avec ce que font les participants à la JMFTA. Je suis éducatrice, je ne peux pas encourager les envois non affranchis mais, lors de cette manifestation, le manque à gagner pour La Poste est négligeable. Ces artistes ne sont pas des rebelles violents, ils ne sabotent pas les machines, ce sont quelque part de doux anarchistes », sourit Lise Mouchiquel. « Il faut voir l’humanité de ces courriers à nu, les messages qu’ils transmettent, les sourires qu’ils créent chez les postiers. » On se rappelle Pascal, l’agent de Voiron, ravi de faire passer de jolis plis, on trouve une volonté de bien faire dans des courriers parvenus au café-musée de Jacques Perrier à Lausanne, en 2023. « Sur plus de 500 œuvres, 95 % sont arrivées, et certaines, parfois encombrantes, avec une pochette plastique, une lettre de La Poste française et un mot d’excuses si elles étaient endommagées. »

Pour éviter les problèmes, Tony Mazzocchin compte enlever, l’an prochain, le « F » de son sigle – « Après tout, ces faux timbres sont des vraies créations » – et il a mis fin au destinataire unique. Si vous lisez cet article avant 23h59 ce jeudi 20 novembre, vous pouvez donc envoyer – même si ce n’est pas recommandé par La Poste – à qui vous voulez votre œuvre avec un faux timbre de votre création en indiquant « JMFTA 2025 », vous verrez bien si elle passe comme une lettre à la poste.

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Le quotidien 20 Minutes a également consacré un article à cette manifestation que nous célébrons tous le troisième jeudi du mois de novembre, avec bonheur. En voici la teneur :

Pourquoi vous pouvez envoyer gratuitement vos lettres ce jeudi (mais à une condition)

Journée timbrée  La journée mondiale du faux timbre d’artiste vise à mettre en valeur l’art postal, une discipline qui consiste à personnaliser les lettres ou les enveloppes avant de les envoyer par La Poste à des correspondants. Et ce, sans affranchissement officiel

La journée mondiale du faux timbre d'artiste a lieu tous les troisième jeudi du mois de novembre. L'idée est d'envoyer une lettre avec un timbre personnalisé et créatif, mais sans affranchissement officiel. - Tony Mazzocchin

Pour les amateurs de vin, le troisième jeudi du mois de novembre est une célébration du Beaujolais nouveau. Mais pour les passionnés d’art postal cette date est un rendez-vous important, celui de la Journée mondiale du faux timbre d’artiste (JMFTA).

Le principe est simple : il suffit d’envoyer jeudi des enveloppes avec de faux timbres, créatifs et personnalisés, à la place de l’affranchissement officiel en mentionnant « 16e JMFTA ». L’initiative a été lancée en 2010 par Tony Mazzocchin, artiste plasticien et ancien restaurateur, afin de mettre en avant le «mail-art», ou art postal en VF.

«Drôle, parfois provocateur »
Cette discipline artistique consiste à décorer ses lettres et ses enveloppes. Des poètes comme Victor Hugo ou encore Stéphane Mallarmé la pratiquait, puis ces correspondances créatives ont aussi été investies par les mouvements surréalistes, dadaïstes ou encore futuristes à travers l’histoire. « Il y a beaucoup de facettes, explique Tony Mazzochin à 20 Minutes. Vous pouvez utiliser n’importe quel média, que ce soit de la photographie, du collage, de la peinture, des objets, des écritures… Cela peut être drôle, parfois provocateur. » Une seule contrainte pour cette correspondance artistique : la lettre doit passer par les services de La Poste, pour être tamponnée et distribuée, sinon ça ne compte pas.
Un exemple d'art postal, une boîte de sardines décorée et affranchie.- photo de Tony Mazzocchin

Tony Mazzocchin est tombé dans le « mail art » au contact d’un de ses clients, ancien postier, alors qu’il travaillait en Suisse dans son restaurant. Il tient un blog, « Poste nomade », comme une « boîte aux lettres » dédiée au sujet. L’artiste lance la JMFTA en 2010, alors qu’il enseigne cet art créatif dans un lycée hôtelier près de Grenoble. Immobilisé à la suite d’une blessure, il demande à ses élèves de continuer cette correspondance. C’est ce qui lui donnera l’idée de cette journée de liberté. « Il y a un côté généreux, les personnes ont plaisir à le faire et à personnaliser leur enveloppe, comme un tableau », évoque-t-il.

Quelques blocages
Tony Mazzocchin n’a jamais rien demandé à La Poste, mais assure que l’institution joue le jeu, distribuant régulièrement ces courriers pourtant non timbrés. « Il y a parfois des blocages, des soucis techniques, une surtaxe à payer, sourit-il. Mais imaginez aussi, un postier dans un village qui reçoit d’un coup 500 lettres non timbrées ? On peut se poser des questions. » Chaque année, depuis la création de la JMFTA, le plasticien annonce une adresse à laquelle envoyer les correspondances créatives. Parfois l’adresse d’un ami « mail artist » ou les coordonnées d’une institution, à l’instar du Musée de la machine à écrire à Lausanne ou encore le MIAP (Micro musée international et indépendant de l’art postal) à Rencurel, en Isère.

Cette année pour la première fois, le mot d’ordre est : « Choisissez votre destinataire ». Les artistes du jour sont invités à transmettre par mail une photo de leurs créations pour alimenter le blog de Tony Mazzocchin, déjà récipiendaire d’environ 3.000 lettres à travers les années. « Les gens découvrent chaque année cette journée, c’est un stimulant », se réjouit-il. Et de rappeler : « Il ne faut pas être spécialement un artiste. L’art postal, c’est à la portée de tous. »

Source : VINGT MINUTES article de Mathilde Durand Publié le 19/11/2025 à 18h10

Quand la charge mentale des femmes et leur travail domestique seront-ils reconnus? pour l'Etre Anonyme

Lorsque j'ai vu cette sculpture représentant une femme portant un lourd fardeau d'objets ménagers, symbolisant le poids des responsabilités domestiques souvent assumées par les femmes, tandis que les enfants s'accrochent à elle, symbolisant l'impact générationnel, mon sang n'a fait qu'un tour. J'ai d'abord pensé à ma mère et à ma grand-mère qui étaient toujours occupées entre les tâches ménagères, les attentions apportées à tous les membres de la maisonnées, la confection des repas, les travaux à l'extérieur, que ce soit au potager, ou au lavoir... puis en regardant mieux, je me suis rendue compte qu'on y voit déja l'arrivée du confort puisque la machine à laver y est représenté. C'est donc une oeuvre qui est beaucoup plus contemporaine que ce qu'il me semblait au premier regard.

En fait cette statue initialement attribuée sur Instagram à l'artiste Jaume Plensa sous le titre
« El Esfuerzo » (L'Effort) ou « La Carga » (Le Fardeau), se trouve à Barcelone est un canular et a été produite par IA - Il n'empêche qu'elle illustre tout à fait la situation de bien des femmes.

En y refléchissant bien, dans la mesure où quasiment dans tous les foyers d'aujourd'hui il faut deux salaires pour arriver à "s'en sortir" à peu près financièrement, je me dis qu'aujourd'hui peu de choses ont changé car il y a toujours une deuxième journée à accomplir en rentrant à la maison. 

La notion de charge mentale que l'on appréhende depuis peu, est toujours pour les femmes aujourd'hui : majoritairement dans les familles, qui s'occupe de veiller à prendre les rendez-vous médicaux pour les enfants?, qui va aux réunions de parents d'élèves?, qui accompagne les enfants au sport ou aux activités récréatives du mercredi?, qui s'occupe du linge et du repassage le plus souvent? les femmes. On attend toujours d'elles qu'elles soient de bonnes employées au travail, de bonnes mamans pour leurs enfants, et de bonnes et belles épouses pour leur conjoint. 

Voilà un sujet qui devrait plaire à l'Etre anonyme : je lui en souhaite une bonne réception de ce mail-art au thème carrément féministe.

40 ans après l'appel de Coluche, les Restos du Coeur sont devenus indispensables, pour Isabelle

Même si  la chanson "Aujourd'hui on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid" était entonnée par les Enfoirés en 1985 sous la houlette des artistes bénévoles, ces droits fondamentaux n'existent  toujours pas pour tout le monde en 2025, quarante ans plus tard.  

Bon,  vous l'avez compris, j'ai choisi de faire un mail-art à Isabelle sur le thème de la solidarité car plus que jamais les Restos du Coeur sont indispensables pour les plus précaires d'entre nous, en ville comme en campagne, pour les jeunes, pour les actifs et les retraités.... et c'est fort triste de constater une telle impuissance publique!
sur un fond grisé avec quelques flocons sur tulle, pour symboliser l'hiver, quelques vues sur les files d'attente,
 les bénévoles au travail de la distribution, ou de l'approvisionnement 

Remontons ensemble le fil du temps : 

Le 26 septembre 1985, Coluche lançait sur Europe1 un appel à la générosité pour aider ceux qui n’arrivaient pas à manger. L’idée des Restos du cœur était née mais l’humoriste était loin de se douter de l’ampleur qu’allait prendre son initiative.

"J'en ai marre de voir les pauvres crever de faim dans le pays de la bouffe." Coluche

Les Restos du cœur naissent au mitan des années 80 quand la pauvreté et le chômage sont de retour en France et que, dans toute l’Europe, les surplus alimentaires sont stockés ou détruits plutôt que d’être distribués. Face aux injustices de l’époque, la mode est aux chansons caritatives : “SOS Ethiopie” en France, “Do they know it’s Christmas” en Grande-Bretagne, “We are the World” aux Etats-Unis. De son côté, Coluche anime son émission quotidienne sur Europe 1 et l’utilise comme tribune pour dénoncer les travers de son temps. En septembre 1985, il lance “sa petite idée comme ça” pour créer une cantine gratuite fonctionnant grâce aux dons. Quarante ans plus tard, les Restos du cœur sont devenus une institution indispensable à des centaines de milliers de Français.

“Les Restos du cœur naissent de l’indignation de Coluche face à une situation absurde”, raconte Valérie Péronnet, écrivaine, journaliste et auteure d’un livre sur l’histoire des Restos du cœur. “En 1985, c’est la famine en Ethiopie et le show biz se mobilise pour lever des fonds en écrivant des chansons caritatives. Mais à la même époque, l’Europe détruit aussi régulièrement des stocks de nourriture : on retire du lait, du beurre et de la viande du marché afin de soutenir les prix pour aider les agriculteurs et c’est quelque chose qui met Coluche hors de lui.”.

Car l’humoriste reçoit aussi de nombreux messages de la part des auditeurs d’Europe 1 : après la vague de chansons pour aider les Éthiopiens (notamment “SOS Ethiopie” écrit par Renaud en 1985, à laquelle Coluche a participé), de nombreux Français l’interpellent sur leurs propres difficultés à se nourrir. L’idée fait son chemin dans l’esprit de l'ancien candidat à la présidentielle de 81 et le 26 septembre 1985 dans son émission “Y’en aura pour tout le monde”, il improvise un appel en direct :

On reçoit beaucoup, beaucoup de courriers de chômeurs (...). Et j'ai une petite idée comme ça, si des fois y’a des marques qui m’entendent (…), si y’a des gens qui sont intéressés pour sponsorer une cantine gratuite qu’on pourrait commencer par faire à Paris, par exemple, et puis qu’on étalerait après dans les grandes villes de France. Nous, on est prêts à aider une entreprise comme ça (...) qui aurait comme ambition au départ, de faire 2 000 ou 3 000 couverts par jour gratuitement (…). On est prêts à recevoir les dons de toute la France (…). Quand y'a des excédents de bouffe et qu'on les détruits pour maintenir les prix sur les marchés. A ce moment-là, on pourrait peut-être les récupérer. Et puis on essaiera un jour de faire une grande cantine, peut-être cet hiver, gratos.Voilà. Je lance l'idée comme ça. S'il y en a qui nous écoutent et que ça intéresse, ils nous écrivent.
Coluche, le 25 septembre 1985, sur Europe 1

“Son idée était surtout de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et de faire parler les gens qui vivaient dans la pauvreté”, raconte Marie Sisco, bénévole historique des Restos du cœur qui a rejoint l’association en 1987, “et ça n’était pas censée durer, en tout cas pas au tout début”. Mais l'aventure prend rapidement de l’ampleur : “l’appel de Coluche rencontre très vite un écho important”, explique Jean-Noël Retière, sociologue et historien, auteur d’un livre sur l’histoire de l’aide alimentaire. “Il faut se rappeler de la notoriété de Coluche à ce moment là, il avait été candidat à la présidentielle de 81 et il animait son émission quotidienne à la radio : il disposait d’une force de frappe médiatique très importante.”...(suite de l'article sur France Culture à lire ici)
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Lorsque le 26 septembre 1985, Coluche s'émeut du sort des "gens qui ne mangent pas à leur faim", aurait-il pu s'imaginer que "sa petite idée" de cantines gratuites pour les plus démunis existerait encore 40 ans plus tard ? 

C'est pourtant la triste réalité. Les Restos du cœur lanceront mi-novembre leur 41ᵉ campagne de distribution alimentaire. À leur tête depuis cinq ans, Patrice Douret arrive au bout de son mandat de président bénévole et passera la main lors de la prochaine assemblée générale à la fin du mois d'octobre. Il a accepté de dresser un bilan alors que les Restos du Cœur, qui assurent 35% de l'aide alimentaire en France, sont passés par une phase délicate financièrement.

Question de TF1 Info : Submergé par l'afflux de personnes démunies, votre appel à l'aide lancé il y a deux ans a-t-il porté ses fruits ?

R : Notre appel était d'abord un cri d'alarme face au silence des pouvoirs publics pour alerter sur la situation que traversait le pays et notamment une très forte augmentation de la pauvreté que nous avions constatée en quelques mois et qui n'avait pas forcément été prise en compte. Et puis, il y avait un risque d'effet ciseau à cause des dépenses qui étaient très importantes, surtout d'achats alimentaires. Nous avions fait appel aux forces économiques du pays, donc aux entreprises et à l'État pour réagir. Et depuis, on a la chance de ne pas constater de baisse du nombre de donateurs qui se chiffrent à quelques centaines de milliers, c'est-à-dire qu'effectivement, on a pu être soutenus. Mais en revanche, le don moyen diminue, ce qui est vraiment le signe que la crise du pouvoir d'achat touche tous les Français, y compris ceux qui tiennent malgré tout à se montrer généreux et à continuer à aider les associations et notamment les Restos du Cœur.

On a distribué l'an dernier 163 millions de repas. 
La première année des Restos du Cœur, c'était 8,5 millions. 
On est à 20 fois plus.

Q : Depuis cinq ans, avez-vous constaté une aggravation de la pauvreté dans le pays ?

R : Si on reprend les deux dernières études qui sont sorties : l'Insee en juillet nous dit que plus de 15% de la population est sous le seuil de pauvreté monétaire, ça veut dire que ce chiffre-là est plus important quand on prend également des personnes qui ne vivent pas dans un logement ordinaire. Cela représente près de 10 millions de personnes ici en France. Par ailleurs, le dernier rapport de l'Unicef est alarmant sur le nombre d'enfants à la rue. On voit donc bien qu'aujourd'hui cette tendance est dans l'aggravation et les Restos ne sont que le reflet de cette crise. Ainsi, on a distribué l'an dernier 163 millions de repas. La première année des Restos du Cœur, c'était 8,5 millions. On est à 20 fois plus. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il faut donc absolument prendre en compte ces 10 millions de personnes comme une vraie priorité nationale d'action politique.

Q : Le profil des bénéficiaires a-t-il évolué lui-aussi ?

R : Ce qui a fortement changé ces deux dernières années, c'est l'arrivée massive des familles monoparentales qui ont souvent à leur tête des mamans seules. La jeunesse est également très touchée par la précarité. La moitié des personnes que l'on accueille, c'est-à-dire la moitié d'1,3 million de personnes, ce sont des jeunes de moins de 25 ans. On retrouve aussi beaucoup de travailleurs pauvres. Des personnes qui le dix du mois n'ont plus un seul euro en poche une fois que le loyer et les charges du logement sont payés. Il y a par ailleurs beaucoup de retraités qui ont aidé leurs enfants et petits-enfants pendant les deux dernières crises, sanitaire et inflationniste. Et il y a un chiffre qui est terrible, mais il est à l'image de ce que l'on perçoit en termes d'aggravation de la pauvreté, c'est que dans nos centres, 70% des personnes que l'on accueille vivent avec moins de la moitié du seuil de pauvreté, soit moins de 600 euros par mois.

Q : Face à ce constat, comment s'annonce cette nouvelle campagne d'aide alimentaire, qui ne sera plus sous votre présidence ?

Réponse : Il n'y a aucun signal rassurant et c'est même une forme d'indignation. Cette 41ᵉ campagne ne pourra débuter que lorsque les pouvoirs publics, le gouvernement qui va s'installer, aura en tête qu'il faut absolument qu'il continue à soutenir le monde associatif. D'ailleurs, on a déjà interpellé le Premier ministre en lui demandant trois choses. La première, c'est qu'il faut absolument que dans le prochain budget, celui qu'on espère voir un jour venir, que l'on ne fasse pas porter l'effort budgétaire sur les associations, dont beaucoup sont déjà en difficulté. Aujourd'hui, le monde associatif, c'est 1,4 million d'associations, 20 millions de bénévoles et 2 millions salariés qui sont les témoins les plus proches de la vie des Français. Donc, il faut que les associations soient soutenues et entendues.

La deuxième chose, c'est de préserver les combats qui ont été menés depuis 40 ans par les Restos, notamment la Loi Coluche qui a été votée pour aider les associations et favoriser la générosité du public. Elle ne doit pas être remise en cause, ni fragilisée.

Et puis la troisième chose, c'est le budget européen. L'Europe a été sollicitée très rapidement après la création des Restos du Cœur pour aider les associations dans la distribution de repas. L'idée au départ, c'était d'aller chercher les surstocks sur les "frigos de l'Europe" et depuis quelques années, c'est un fonds monétaire qu'on appelle le FSE+. Ça représente pour les Restos du cœur un repas sur cinq. Ça veut dire que si l'État ne soutient pas la France au travers de ce budget européen, il faudra trouver des solutions pour remplacer cette aide-là.
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Vidéo des 40 ans aux Restos du Coeur sur leur chaine vidéo Youtube
Pendant plusieurs mois, nous avons ouvert les portes de nos centres afin de vous montrer comment les Restos sont progressivement passés d'un chapiteau à Gennevilliers, en 1985, à plus de 2300 centres à travers toute la France aujourd'hui. À Lille, dans les campagnes, et même sur les routes de montagne, plongez dans le quotidien de nos équipes de bénévoles, engagées pour répondre aux besoins des plus démunis, où qu'ils soient.

Au moment où j'écris ce post, avec les mesures restrictives du futur budget frappant une fois de plus sur les plus précaires dans notre pays, je crains que cette année encore, pour leur 41ème  campagne, les Restos du Coeur doivent encore suppléer les carences humanitaires de la France et voir la liste des bénéficiaires s'allonger encore... 

Je te souhaite une bonne réception de ce mail-art, chère Isabelle.

Ah la bonne odeur des croissants chauds, pour Sam

Je me suis vraiment régalée avec les  macarons de Sam sur son dernier mail-art. A mon tour de lui faire venir l'eau à la bouche avec cette bonne odeur de croissant chaud que l'on sent depuis le trottoir en passant devant une patisserie, surtout un jour de pluie où toutes les odeurs sont bien plus prégnantes. 
Composition sur un tissu avec des gouttes de pluie
et photo sur tissu d'un tableau de Jean-Emile Laboureur "chez le patissier"
J'espère que ce mail-art saura te plaire autant que celui que j'ai reçu de toi, en espérant que la pluie ne soit pas trop au rendez-vous chez toi en ce moment, car, c'est bien connu, en Bretagne, quand le soleil se lévera, la pluie cessera". 

Bon, je te charrie un peu, moi j'aime la Bretagne car il y fait beau tous les jours. Bonne réception.

Premier Festival Les Charbon'heurs à Lens, pour honorer les mineurs du Pas de Calais, pour Michèle

Ma correspondante Michèle est férue de street-art et je pense qu'elle aurait certainement aimé participé à cette manifestation d'ampleur qui s'est tenue pour la première fois en juillet dernier à Lens. J'en ai profité pour lui concocter un mail-art sur ce thème.
Composition à partir du fond d'une enveloppe grise pour évoquer le charbon
avec l'affiche du festival et l'un des grafs signé de Géografeur

Chère Michèle, je te souhaite une très bonne réception de ce mail-art à l'inspiration "minière". 

Affiche officielle du Festival

Ce week-end à Lens : Le Festival « Les Charbonheurs »
Maisons & Cités, en partenariat avec l’association Red Bricks, a le plaisir de vous inviter à la toute première édition du festival « Les Charbonheurs », les 26 et 27 juillet 2025, au cœur de la cité 4 de Lens, rue Notre-Dame de Lorette.

Un décor unique, des talents venus du monde entier

Pour l’occasion, une trentaine de logements vacants, en attente de réhabilitation, seront métamorphosés par des artistes venus des quatre coins du globe.

Plus de 250 artistes internationaux ont été sélectionnés parmi plus de 2 000 candidatures pour transformer cette rue emblématique en véritable galerie à ciel ouvert.

Tout au long du mois de juillet, des jeunes du Bassin minier ont été initiés aux techniques du graffiti pour prendre part à cette aventure artistique.
En parallèle, musique, danse, chant et performances animeront le quartier : une scène ouverte mettra en avant les talents locaux, dans une ambiance conviviale et festive.
Animations, ateliers, stands et gourmandises rythmeront ces deux journées pour petits et grands. 

Un hommage à la mémoire des lieux
Son portrait de jeunesse sera réalisé en fresque murale sur l’une des façades, dévoilé lors de l’inauguration officielle en présence du Maire de Lens et de la direction de Maisons & Cités.
Venez nombreux découvrir cette expérience artistique et humaine au cœur du patrimoine minier  Le festival rendra un hommage tout particulier à Maurice Dupont, figure historique de la cité 4. Cet ancien mineur de 93 ans sera l’invité d’honneur de l’événement.

Des œuvres impressionnantes sont à découvrir dans la rue Notre-Dame-de-Lorette de Lens. Elles ont été réalisées pendant le festival Charbon’heurs samedi 26 et dimanche 27 juillet. ©Florian Brassart/Actu Pas-de-Calais

Ce festival est aussi un bon moyen de remettre à l'honneur tous ces bâtiments en brique rouge, indissociables du paysage minier du Nord de la France. 

Depuis 2012, le Bassin minier Nord- Pas de Calais est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, non seulement parce qu’il a contribué à l’écriture d’une page majeure de l’histoire de l’Humanité – la révolution industrielle et l’industrialisation – mais aussi parce qu’il est un lieu symbolique de la condition ouvrière. Plus grand bassin charbonnier français, il a pleinement participé au développement industriel, économique et social de la France pendant près de trois siècles (1720-1990) et à la construction de l’Union européenne.

Patrimoine du monde, le Bassin minier côtoie désormais le Taj Mahal et les Pyramides d’Egypte mais il n’en demeure pas moins que certains éléments de ce patrimoine minier, porteurs de cette prestigieuse reconnaissance, sont fragiles et menacés. Parmi les 353 éléments du Bassin minier Patrimoine mondial, 11 sont en danger comme vous pourrez le voir sur le flyer en lien! 

En souvenir d'un voyage d'autrefois, Burano et ses dentellières

Séquence émotion! 

Même si je n'ai pas la chance de posséder l'une de ces merveilles réalisés à l'aiguille, je viens de retrouver le papier d'emballage d'une pièce de dentelle achetée à Burano pour l'offrir à ma maman d'origine italienne. J'ai fait cet achat sur la fameuse Piazza Galuppi, là où de nombreuses boutiques de dentelle s'offrent aux touristes même si, au fil des années, j'imagine que tout ne vient pas de la production locale.

J'ai fait un voyage en Italie il y a bien longtemps lors d'un circuit organisé par mon comité d'entreprise au tout début de mon activité professionnelle ;  cela doit dater du début des années 70. Autrement dit, ce papier d'emballage doit avoir une bonne cinquantaine d'années. Et bien sûr, je n'ai pas pu le jeter et m'en suis fait un mail-art pour le souvenir. 


*** Histoire de la dentelle de Burano ***
Article du 7 janvier 2024 paru sur le site https://www.italie.fr/culture/la-dentelle-de-burano/
Le  Museo del Merletto est installé dans l'ancienne école de dentelle de la Piazza Galuppi à Burano. La Scuola Merletti di Burano, fondée en 1872 et en activité jusqu'en 1970, a été transformée en musée en 1981. Après d'importants travaux de rénovation, elle a rouvert ses portes au public en 2011 et abrite des dentelles à l'aiguille vénitiennes et de Burano.  
 
Photo d'une dentellière à l'aiguille de Burano trouvée sur le site https://apinnick.wordpress.com/2012/06/22/burano-lace-museum/ 
Dentelle de Burano vue sur le site https://www.venise.style/2018/dentelle-burano/4937/
Bienvenue sur les flots chatoyants de l’histoire et de la tradition italienne, où l’île de Burano, une petite perle incrustée dans la lagune vénitienne, se distingue par son art ancestral : la dentelle à l’aiguille. Cet art délicat, qui fait pulser le cœur de l’île depuis des siècles, est un témoignage vivant du savoir-faire et de la précision des dentellières, ces artistes dont les mains dansent entre ténacité et finesse pour créer des chefs-d’œuvre de fil blanc. Dans cet article, nous allons plonger dans le monde fascinant de la dentelle de Burano (Merletto di Burano en italien), qui a su traverser les âges et conserver son prestige et son unicité.

La légende veut que les marins de Burano, inspirés par l’écume de la mer et les voiles de leurs bateaux, aient ramené de leurs voyages lointains le concept de la dentelle que les femmes de l’île ont su élever au rang d’art. Transformant leur foyer en ateliers lumineux, ces dentellières ont puisé dans leur environnement coloré – Burano est aussi connue pour ses maisons peintes de teintes éclatantes – l’inspiration nécessaire pour tisser des motifs d’une complexité renversante. À l’aiguille et au fil, elles composent des pièces où chaque boucle, chaque nœud, raconte une histoire de patience et de passion.

Aujourd’hui encore, la dentelle de Burano est synonyme d’excellence et de raffinement, souvent convoitée pour orner les vêtements de mariage et les costumes traditionnels, témoignant d’un héritage culturel profondément ancré. À travers cet article de notre rubrique « Culture et Traditions », nous vous invitons à découvrir l’histoire, les secrets et les nuances de la dentelle de Burano, un art qui ne cesse de charmer et de fasciner ceux qui ont la chance de l’approcher.
L’histoire en filigrane : les origines de la dentelle de Burano

L’île de Burano, un éclat de couleur flottant sur la lagune de Venise, est depuis des siècles une scène où se joue l’art délicat de la dentelle à l’aiguille. Mais comment a-t-on tissé la première maille de cette tradition ancestrale ? Les racines de la dentelle de Burano plongent dans les brumes du temps, remontant à la Renaissance, période à laquelle la dentelle vénitienne a commencé à gagner en renommée pour sa qualité exceptionnelle.

À l’origine, il est dit que les marins de Burano, au cours de leurs longs voyages en mer, étaient émerveillés par les motifs complexes des textiles découverts dans les ports orientaux. En ramenant ces influences exotiques, ils ont semé les graines d’un savoir-faire qui allait fleurir entre les mains des femmes de l’île. Ces dernières, inspirées et ingénieuses, ont su créer un style unique de dentelle, caractérisé par sa finesse et sa complexité, qui allait rapidement devenir un symbole de statut et d’élégance dans toute l’Europe.

La montée en prestige
Au XVIe siècle, la dentelle de Burano était tant prisée que des écoles spécialisées ont été fondées pour perpétuer et perfectionner ce métier d’art. Les jeunes filles de l’île y étaient initiées dès leur plus jeune âge, apprenant la patience et la précision nécessaires pour maîtriser l’art de la dentelle à l’aiguille. Ces écoles ont contribué à élever la dentelle de Burano à un rang d’excellence, ce qui a attiré l’attention de la noblesse et des cours royales à travers le continent.

Un art préservé
Malgré les vicissitudes de l’histoire, les guerres et l’industrialisation qui ont menacé de reléguer cet artisanat au rang de souvenir, les dentellières de Burano ont su préserver leur héritage. Elles ont transmis leurs connaissances de génération en génération, défendant avec fierté leur savoir-faire contre l’avènement des méthodes de production de masse.

Aujourd’hui, la dentelle de Burano reste un emblème de raffinement et un témoignage vivant de la culture insulaire. En visitant l’île, on peut encore observer des dentellières, arcs courbés sur leur ouvrage, en train de tisser des designs qui semblent défier les lois de la délicatesse et de la complexité. Ces œuvres d’art ne sont pas seulement achetées par les amateurs de belles choses mais sont également utilisées dans les événements les plus prestigieux, telles que les mariages, où elles ajoutent une touche de grâce et d’histoire.

En somme, la dentelle de Burano est bien plus qu’un produit artisanal ; c’est un fil qui relie le passé au présent, un filigrane qui raconte l’histoire d’une île et de ses habitants. Cet héritage, aussi fragile et délicat que la dentelle elle-même, continue de séduire et d’inspirer, prouvant que certains arts, malgré le passage des siècles, ne se démodent jamais.

Un art ancestral à la pointe de l’aiguille : la technique unique de Burano
Nichée au cœur de la lagune vénitienne, l’île de Burano se distingue par son patrimoine riche et coloré qui se reflète aussi bien dans ses maisons vivement teintées que dans l’art séculaire de sa dentelle à l’aiguille. Cette forme d’artisanat, transmise de génération en génération, représente l’essence d’un savoir-faire méticuleux et d’une précision d’orfèvre qui se perpétue depuis le XVIe siècle. Les dentellières de Burano, avec leur technique unique de « punto in aria », littéralement point dans l’air, ont donné naissance à des chefs-d’œuvre de textile convoités à travers le monde.

La naissance d’un point
La technique de la dentelle de Burano exige une habileté et une patience hors du commun. Elle commence par l’enfilage de l’aiguille, suivi d’un patient travail où le fil se transforme peu à peu en un tissu délicat, sans aucune base de soutien telle qu’un métier ou un canevas. Les motifs sont souvent inspirés de la nature et de l’amour, comprenant des fleurs, des animaux et des cœurs entrelacés, reflétant les passions et les histoires de celles qui les créent.

Les mains qui tissent l’histoire
Les dentellières de Burano héritent de ce talent artistique souvent dès leur plus jeune âge, apprenant à manier l’aiguille avec une dextérité impressionnante. Elles passent de nombreuses heures à tisser, leurs mains dansant avec le fil, créant des points complexes tels que le « punto tagliato » ou le « punto stuoia », chacun avec son propre caractère et sa propre histoire. Cette transmission de connaissances est cruciale pour la survie de cet art, et l’île abrite même une école dédiée à la préservation et à l’enseignement de la dentelle de Burano.

Dentelle de Burano, une renommée internationale
La renommée de la dentelle de Burano dépasse largement les frontières italiennes. Elle a orné les cours royales d’Europe et a été un symbole de statut et de raffinement. Aujourd’hui, elle continue de fasciner, que ce soit dans le monde de la haute couture ou auprès des amateurs d’artisanat traditionnel. Les pièces de dentelle sont souvent considérées comme des investissements, des reliques familiales passées de génération en génération, témoins des liens familiaux et de l’histoire personnelle.

La dentelle de Burano demeure ainsi un emblème intemporel de l’art italien, une manifestation de patience, de tradition et de beauté, qui reste ancrée dans la culture et l’économie de cette petite île pittoresque. En visitant Burano, on ne peut s’empêcher d’être ébloui par la virtuosité de ces artistes dont les œuvres délicates continuent de tisser une histoire riche et envoûtante à chaque point de leur aiguille.

Les dentellières de Burano : gardiennes d’un savoir-faire séculaire
L’île de Burano, avec ses façades colorées et ses canaux paisibles, est le théâtre d’une tradition artisanale hors pair qui se transmet de génération en génération : la dentelle à l’aiguille. Les dentellières de Burano, véritables gardiennes de ce savoir-faire séculaire, entretiennent la flamme d’un art qui fait la renommée de cette petite île vénitienne bien au-delà des frontières italiennes.

La dentelle de Burano, connue pour son extrême délicatesse et ses motifs complexes, est l’œuvre minutieuse et passionnée de ces artisanes. Leurs mains agiles, guidées par des années d’expérience et un sens aigu du détail, créent des chefs-d’œuvre en fil fin qui captivent les amateurs et les collectionneurs. Ces créations ne sont pas de simples ornements ; elles sont le reflet d’une histoire riche, d’une culture profondément ancrée dans l’identité de l’île et d’un mode de vie qui valorise la patience et la précision.
La transmission d’un héritage précieux

L’apprentissage de la dentelle à Burano débute dès le plus jeune âge. Les fillettes sont initiées aux premiers gestes par leurs mères ou leurs grands-mères, apprenant à manier l’aiguille avec une habileté qui ne cesse de s’affiner au fil des ans. L’école de dentelle de Burano, fondée à la fin du XIXe siècle, perpétue cette tradition éducative en offrant un enseignement structuré, veillant à ce que les techniques ancestrales ne sombrent pas dans l’oubli.

Un art entre tradition et innovation
Malgré son ancrage dans le passé, la dentelle de Burano n’est pas figée dans le temps. Les dentellières contemporaines savent allier tradition et innovation, en intégrant des designs modernes et en expérimentant avec de nouveaux matériaux. Ainsi, elles répondent aux exigences d’un marché global tout en préservant l’essence de leur héritage artistique.

Les visiteurs de Burano sont souvent émerveillés par la diversité et la beauté des pièces exposées, allant de petits bijoux de dentelle à des robes de mariée somptueuses. Derrière chaque point et chaque nœud se cache une histoire de patience, de dévouement et de passion, transmise avec fierté. C’est cette combinaison unique de compétence, d’histoire et de beauté qui confère aux dentelles de Burano un statut si particulier parmi les arts textiles.

CH36 - Observée chez les chimpanzés, la notion de partage n'est pas propre à l'homme, pour Patricia

Voici pour Patricia (ou Romane comme elle aime à se faire appeler) un ultime mail-art dédié aux chimpanzés et à l'oeuvre immense initiée par Jane Goodall, qui fit tant pour mieux nous les faire connaître. Comme l'article ci-dessous le démontre, nous n'avons pas encore terminé d'en apprendre sur le comportement de notre plus proche cousin.
Couple de chimpanzés se partageant un fruit - Photo de SchutterStock

Des scientifiques filment chez les chimpanzés un comportement que l'on pensait propre à l'Homme

En étudiant les faits et gestes d'une femelle chimpanzé, des scientifiques ont eu la surprise de constater qu'un comportement qu'ils pensaient jusqu'à lors réservé aux humains pouvait également s'observer chez nos amis les primates. En l'occurence : "partager" pour mieux attirer l'attention de ses semblables.

On savait déjà que les chimpanzés partageaient de nombreux points communs avec les humains. Mais des scientifiques anglais viennent de découvrir que cette ressemblance est encore plus forte que ce qu'ils pensaient. Ces grands singes partageraient des objets avec leurs semblables, juste pour avoir de l'attention.

En Ouganda, dans le Kibale National Park, les scientifiques ont pu filmer pour la première fois ce type d'interaction. La découverte a été décrite dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Un comportement social semblable chez le chimpanzé et l'Homme
Une femelle adulte sauvage nommée Fiona a été filmée en train de ramasser une feuille, la mettre à la bouche, puis montrer ladite feuille à sa mère, Sutherland, pendant plusieurs secondes, avant de la retirer de sous son nez. Pour les experts, cela démontre bien que Fiona partage ce qu'elle possède uniquement pour avoir de l'attention. Ce comportement social était jusque-là uniquement associé aux humains.

"Il a été suggéré que le partage pour le partage est un trait uniquement humain, mais notre observation de ces chimpanzés sauvages remet cela en question", a déclaré l'auteur de l'étude, le Dr Claudia Wilke du département de psychologie de l'Université de York. "Nous avons observé un chimpanzé adulte montrant à sa mère une feuille qu'elle avait nettoyée, non pas parce qu'elle voulait qu'elle fasse quoi que ce soit avec la feuille, mais très probablement parce qu'elle voulait simplement qu'elle regarde aussi la feuille."

Avant d'ajouter : "L'attention de Sutherland était concentrée ailleurs pendant que Fiona faisait cela, et après avoir nettoyé la feuille pendant plusieurs secondes, Fiona l'a tendue vers Sutherland. Elle a repositionné son bras lorsque la tentative initiale n'a pas suscité de réponse. Une fois que Sutherland s'est occupée de la feuille en orientant complètement ses yeux et en se dirigeant vers elle, Fiona l'a retirée et a continué le toilettage des feuilles".

Une attitude similaire à celle des jeunes enfants
Afin d'en arriver à cette conclusion, l'équipe de scientifiques a examiné 84 événements similaires de nettoyage des feuilles, afin "d'explorer la motivation probable de Fiona pour son geste". D'autres explications, comme le partage de nourriture et le fait de se toiletter ou de jouer, ont ainsi été écartées.

Au final, les auteurs de l'étude comparent le geste de Fiona à de jeunes enfants qui aiment "partager l'attention avec d'autres sur des entités externes".

De prochaines recherchent auront pour but d'étudier d'avantage ce comportement.
Source : Article de Chloé Gurdjian sur Géo, initialement publié le 8 février 2023

CH35 - Les chimpanzés se soignent grâce aux plantes de la forêt aux vertus médicinales, pour Cathy

J'ai décidé d'associer mes partenaires de la récente expérience Conte & Art postal  à cette joyeuse aventure qu'est la JMFTA. Alors voici pour Cathy une groupe de chimpanzés adultes se soignant grâce aux plantes de la forêt tropicale.

Chimpanzé de l’Est dans le parc national de Kibale, Ouganda. Image de Bernard Dupond via Wikimedia Commons.

Les chimpanzés utilisent diverses techniques : certaines feuilles sont mâchées pour en extraire le jus et crachées sur la plaie, d’autres sont avalées pour agir de l’intérieur. Il leur arrive aussi de consommer de l’écorce, du bois mort, ou des feuilles rugueuses.

Ils mâchent des feuilles, appliquent des cataplasmes, et s’entraident pour guérir : comment les chimpanzés d’Ouganda transforment la forêt en véritable pharmacie.

Et si nos cousins les chimpanzés en savaient plus que nous sur les vertus médicinales des plantes ? En Ouganda, des scientifiques ont passé plus de 30 ans à documenter un fait fascinant : les chimpanzés de la forêt de Budongo utilisent leur environnement pour se soigner, parfois même pour soigner les autres. À travers feuilles mâchées, écorces, résines ou simples gestes d’hygiène, ces animaux démontrent une connaissance fine de leur écosystème.

« C’est assez impressionnant de voir qu’ils ont une connaissance des propriétés de certaines plantes qu’ils mangent et qu’ils arrivent à comprendre quand un autre individu a besoin d’aide », explique Harmonie Klein, primatologue à l’université de St Andrews, en Écosse, pour La Relève et La Peste.

 Les chimpanzés étudiés dans la forêt de Budongo ont été observés en train de mâcher des feuilles puis de les appliquer sur des blessures ouvertes, de presser leurs doigts humides de salive sur des plaies, ou encore utiliser des plantes spécifiques en cas de diarrhée, d’infections ou de douleurs. Ces comportements relèvent de la zoopharmacognosie, autrement dit l’usage de substances naturelles par les animaux pour prévenir ou soigner des maladies.

Sur 13 plantes identifiées dans les comportements de soin 88 % ont montré une action antibactérienne en laboratoire, et un tiers d’entre elles avaient aussi un effet anti-inflammatoire, selon une étude publiée en juin 2024 dans PLOS ONE. Ces plantes ne sont pas choisies au hasard : elles sont parfois consommées uniquement en cas de blessure ou d’inconfort, ce qui renforce l’hypothèse d’un usage thérapeutique ciblé.

 «Lorsqu’ils sont malades, on les voit manger ou utiliser des plantes qu’ils n’ont pas l’habitude de consommer – et qui n’ont pas de valeur nutritive. Cela laisse penser à un usage intentionnel », détaille Harmonie Klein.

 Les chimpanzés utilisent diverses techniques : certaines feuilles sont mâchées pour en extraire le jus et crachées sur la plaie, d’autres sont avalées pour agir de l’intérieur. Il leur arrive aussi de consommer de l’écorce, du bois mort, ou de s’essuyer à l’aide de feuilles rugueuses pour évacuer des parasites intestinaux.

Une preuve d’empathie

Les chimpanzés ne se contentent pas de se soigner eux-mêmes. Dans plusieurs cas documentés, ils soignent aussi leurs congénères : en aidant un individu coincé dans un piège à se libérer, en appliquant une plante mâchée sur la plaie d’un autre chimpanzé ou encore en pratiquant des gestes d’hygiène post-coïtal sur leur partenaire. 

Ces actes concernent aussi bien des proches que des individus non apparentés. Ce qui, pour les chercheurs, est un signe potentiel d’empathie, et surtout d’une culture sociale du soin, comme le révèle une vaste étude publiée en mai 2025 dans Frontiers.

« Le plus surprenant, c’est leur capacité à apporter de l’aide à d’autres individus avec lesquels ils n’ont pas forcément de lien de parenté. Donc pas de bénéfices directs pour eux. C’est une preuve d’empathie, une qualité qu’on pense souvent réservée aux humains », poursuit la primatologue pour La Relève et La Peste.

Un comportement rare dans le règne animal, où les gestes prosociaux (bénéfiques aux autres) sont généralement limités à la famille proche. Comment les chimpanzés savent-ils quelle plante utiliser, et dans quel contexte ? L’instinct seul ne suffit pas à expliquer cette complexité.

«  Il y a beaucoup de transmission chez les chimpanzés. Les enfants observent ce que les mères mangent. Par exemple, quand une mère mange de la viande, un jeune va venir essayer, et elle va le repousser parce qu’il est trop jeune pour ingérer cela », explique Harmonie Klein.

Ce type d’apprentissage par imitation semble jouer un rôle important dans la transmission des pratiques de soin. Mais certains comportements sont aussi observés dans au moins 16 sites à travers l’Afrique, ce qui suggère une part innée, commune à l’espèce.

Des applications pour la médecine humaine

Le plus surprenant, c’est que certaines des plantes utilisées par les chimpanzés sont aussi présentes dans les pharmacopées traditionnelles humaines. L’Alstonia boonei, par exemple, utilisée par les chimpanzés atteints de diarrhée, est connue pour ses vertus intestinales dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est. En analysant les extraits de ces plantes, les scientifiques ont pu confirmer leur efficacité thérapeutique potentielle. Ces découvertes pourraient ouvrir la voie à de nouvelles molécules médicinales, utiles pour la recherche pharmaceutique humaine.

«Des chercheurs étudient déjà les plantes utilisées par les chimpanzés pour en extraire des principes actifs. En Ouganda, certaines espèces végétales servant à construire leurs nids ont révélé des propriétés anti-moustiques, ensuite exploitées par un laboratoire », précise Harmonie Klein.

Une partie de cette recherche pourrait même contribuer à la lutte contre la malaria, les parasites intestinaux ou d’autres maladies infectieuses.Cette “pharmacie naturelle” repose sur un équilibre fragile. La forêt de Budongo est aujourd’hui confrontée à la déforestation et au braconnage. Et avec elle, c’est tout un répertoire de connaissances animales – et de potentiels remèdes – qui risque de disparaître.

Source : article de La Relève etla Peste du 26 mai 2025 rédigé par Joana Blain

CH34 - Protéger les chimpanzés, c'est aussi protéger notre santé, pour Claire

 Voici pour Claire les taquineries d'un jeune chimpanzé avec un adulte dans un arbre.

Photo vue le site Instagram de Jane Goodall Institute auteurs de la photo : Anna Mosser / Stephano Lihedule / Nick Riley

*** Protéger les chimpanzés, c’est aussi protéger notre santé ***
post sur Instagram du JGI

Certaines maladies peuvent se transmettre entre les humains et les animaux
Ces zoonoses représentent une véritable menace pour les chimpanzés, nos plus proches cousins, à cause de notre grande similarité génétique.

Depuis les premières recherches du Dr Jane Goodall à Gombe, en Tanzanie, nous savons qu’un simple contact rapproché peut exposer les chimpanzés à des maladies contre lesquelles ils ne sont pas protégés.

Pour prévenir ce risque, le Jane Goodall Institute et le Gombe Stream Research Center ont créé le Gombe One Health Hub. Ce programme innovant vise à protéger la santé des chimpanzés, des humains et de leur environnement grâce à :
  • un suivi régulier de la santé des chimpanzés,
  • des analyses non invasives et des tests PCR,
  • et une collaboration étroite avec les communautés locales.
L'objectif poursuivi : prévoir, détecter et répondre aux maladies pour un avenir plus sain pour tous.