25 novembre 2025

16e JMFTA : Feuilles de Gincko Biloba dans le style Art Nouveau , de Marc

Nous avions échangé récemment avec Marc sur ces arbres magnifiques que sont les Gincko Biloba à l'automne, précisément au moment où les feuilles prennent leur couleur d'or.

Alors je ne suis pas surprise du thème retenu par Marc pour fêter la Journée Mondiale du Faux-Timbre d'Artiste car cette année 2025 nous fêtons le centenaire du Mouvement de l'Art Nouveau.  

Marc a fait là un travail superbe intégralement dessiné au stylo Bic. Je le remercie beaucoup et  suis extrêment heureuse de voir que cette année encore j'ai la chance de recevoir l'une de ses oeuvres pour cette  JMFTA nouvelle formule. Pour le moment La Poste semble avoir joué le jeu, cela se passe bien ; pas de timbre barré, pas de coup de tampon "à taxer".... le bonheur quoi!

16e JMFTA - Le jeu du chat et de la souris à la Banksy, d'Isabelle (et Léon)

A l'occasion de la Journée Mondiale du Faux-Timbre d'Artiste, Isabelle a  abandonné pour un temps le grand sapin de Noël avec un chat noir, qu'elle est en train d'élaborer par petits carrés crochetés, pour l'appliquer sur le mur de sa maison, à la manière d Invader.

Et voici donc l'une de ses fameuses enveloppes en 3D où  je retrouve le fameux chat noir occupé à taquiner la souris sur le mur, tandis qu'une vraie souris grise fais friser ses moustaches et onduler sa queue, en sortant de son cadre. C'est très chouette et plein d'humour même si ce n'est pas facile à scanner. 
J'ai zoomé pour vous  laisser admirer son faux-timbre qui ne manque pas de mettre Léon en vedette ainsi que la laine qu'il produit et qu'Isabelle travaille admirablement. 

Merci infiniement, Isabelle, pour ce travail magnifique, je suis comblée par cet envoi.

24 novembre 2025

16e JMFTA : Un petit coucou de Rimbaud depuis Charleville-Mézières, de Michele

De passage à Charleville-Mézières, pour aller visiter Rimbaud en son musée, mon amie belge Michele en a profité pour m'adresser sa participation unique à la 16e JMFTA.



J'aime beaucoup le visage de Rimbaud en filigrane sur le fond du mail-art, le faux-timbre d'artiste réalisé à partir du ticket d'entrée au musée, quelques fragments d'un courrier rédigé de sa main, et les superbes timbres souvenirs que tu y as ajouté, pour faire bonne mesure. Une fine dentelle ancienne vient souligner le bas de l'ouvrage : tu ajoutes toujours une petite dédicace à ce que j'aime, c'est extrêmement gentil de ta part. 

Chère Michele, je te remercie infiniment pour ce mail-art, tu m'as beaucoup touchée en m'indiquant que c'est le seul envoi que tu as fait cette année, je suis flattée, c'est très réussi. Bravo et merci encore. 

16e JMFTA : Charlot fait du patin à roulettes, de Dominique

Tiens tiens, voici des nouvelles de Dominique, une connaissance récente, rencontrée à Rencurel l'été dernier. Je suis ravie de savoir qu'elle participe, elle aussi, à cette manifestation joyeuse et décomplexée qui éclaire notre mois de novembre, chaque année.

 

Je suis séduite par ce beau montage, avec Charlot qui s'est élancé sur des patins à roulettes, les anciens modèles bien sûr... une activité ludique pour beaucoup des enfants de mon âge, lorsque j'étais gamine, mais où je n'ai jamais réussi à trouver l'équilibre... bonjour les gamelles, comme Charlot, quoi!

Je te remercie beaucoup Dominique de m'avoir choisie comme destinataire pour cette seizième édition de la JMFTA, ton enveloppe est très réussie.

16e JMFTA : Visage fantaisiste et coloré, de Véronique

 "On n'enferme pas un rêve, même s'il est fou". Grégoire Lacroix

Cela me fait très plaisir de recevoir aujourd'hui une enveloppe de Véronique, je sais que son travail est prenant et qu'elle n'a pas beaucoup de temps pour créer. 

Cette tête rigolote aurait pu figurer au MIAP chez l'ami Christophe pour répondre à son appel sur les "gueules" qui sera exposé aux beaux jours de 2026. Mais à moi, il me fait très plaisir, avec ses couleurs joyeuses.

Un grand merci à toi, Véronique, c'est sympa d'avoir participé à cette édition de la JMFTA et de m'y avoir associée.

16e JMFTA : Une colombe et des feuilles de gincko pour en appeler à la paix dans le monde, de Chantal

Alors qu'elle ne pensait pas participer cette année, j'ai la joie de recevoir une belle carte de la part de Chantal, qui n'a finalement pas pu résister à l'appel addictif qu'est la Journée Mondiale du Faux-Timbre d'Artiste chaque mois de novembre.



Et avec ses feuilles de gincko, vraies ou reproduites, et l' utilisation de nombreuses langues différentes, ce mail-art est une ode à la paix dans le monde, symbolisée par cette colombe en plein vol.

Merci infiniment de ce beau cadeau, chère Chantal, je suis bien contente que tu aies fini par "craquer" et que tu m'aies choisie comme destinataire. Je suis flattée d'avoir reçu l'une de tes productions car tu te fais rare maintenant. 

16e JMFTA : Un blackfriday joliment illustré mais boycotté, de Claire

Tout comme moi, Claire ne rate jamais la JMFTA, c'est même à cette occasion-là qu'elle a découvert les joies de l'art postal, il y a quelques années déjà.

Composé de bandes de journaux, de magazines, de différents papiers noirs, c'est un mail-art engagé qu'elle m'adresse aujourd'hui, visant le Black Friday et ses excès.



A son tour, Claire s'insurge contre les délires de la publicité abusive qui nous inonde depuis plusieurs semaines pour encourager une surconsommation assumée alors qu'on devrait tous déjà mettre un grand coup de frein à cette addiction que les marques exercent sur nous. C'est vraiment assez de vouloir nous "culpabiliser" si toutefois nous ne possédons pas le dernier "air fryer" à la mode, où la dernière machine à faire du bon café en partant des grains, ou je ne sais quoi d'autre!!! 

Nous sommes des adultes capables de réfléchir et de nous rendre compte que cela ne nous rend pas davantage heureux de posséder le dernier truc à la mode et qui sera démodé dans les prochaines semaines... Pire, cela nous conditionne dans une espèce de roue infernale comme celle du hamster, où nous avons envie de toujours plus, de toujours mieux alors que dans nombre de foyers, le pouvoir d'achat a énormément baissé et que les charges incompressibles, elles, ont plutôt tendance à croître.
Enfin, chacun fera bien comme bon lui semble, mais rien, absolument rien ne nous oblige à acheter car l'achat le moins cher, la plus belle réduction à obtenir, c'est le non achat avec donc une remise de 100%. Et puis, après tout, le pouvoir est entre nos mains : si nous n'achetons pas autant, peut-être que la production sera revue à la baisse en nombre ou en mieux en qualité, in fine, pour éviter tous ces surplus à écouler au plus vite pour vider les rayons.

Merci Claire pour ce mail-art réalisé en 100 % recyclage de papiers et coupures de journaux divers. Et bravo pour cela! Merci pour cette nouvelle participation à la JMFTA, je te remercie de ce très chouette mail-art!

16e JMFTA : le damier et les flèches vibrionnantes de Tony

Quelle joie aujourd'hui de voir arriver les premières enveloppes des ami(e)s mail-artistes qui ont participé à la grande fête créative du mois de novembre qu'est la Journée Mondiale du Faux-Timbre d'Artiste!

A tout seigneur, tout honneur, je commence avec l'enveloppe très travaillée que j'ai reçue de l'ami Tony, l'organisateur de la si belle journée de détente, de créativité et de partage qu'est cette  manifestation.

J'ai eu le grand plaisir de trouver à l'intérieur un exemplaire de chacun des modèles de faux-timbre que notre génial troublion a fabriqué pour l'occasion. 

Merci infiniment Tony pour toute la joie que tu nous procures avec tes idées géniales et déjantées, merci de ta  fantaisie et de ton humour : nous en avons tellement besoin. Merci de concourir à ce que les liens entre les humains persistent au moment où l'on nous saoule avec l'intelligence artificielle, et où tout est fait pour renforcer l'individualisme et la virtualité. 

Un groupe de musiciens en porcelaine-dentelle de Meissen, pour Nadine

Lorsque j'ai cherché un motif sympa sur la porcelaine et la dentelle pour une correspondante peintre sur porcelaine, je suis tombée en arrêt devant les merveilles de la porcelaine-dentelle de Meissen, fabriquée en ex-RDA que l'on a quelquefois appelée aussi Porcelaine de Saxe.

J'ai décidé d'en faire une enveloppe mail-artée à mon amie suisse, car ces petits groupes de personnages d'une finesse extrême m'ont tellement séduite que je voulais partager et faire connaître cette manufacture de porcelaine, la première d'Europe. 

 "Groupe en Porcelaine Dentelle, Ernst Bohne Söhne, Scène au Piano, vers 1901- photo trouvée sur le site Proantic
Scène de salon raffinée: une dame au piano, un gentilhomme à ses côtés et un couple galant devant l’instrument, avec un manteau rouge posé sur le clavier. Modélisation fine, visages expressifs et riche polychromie rehaussée de dorure. "
photo vue sur E-bay : Ancienne figurine porcelaine dentelle Meissen Dresde femme lisant aux enfants 1915

Si vous y regardez bien les robes et les cols des femmes sont faits d'une dentelle de porcelaine extrêmement fine, c'est une pure merveille à tel point qu'on se demande par quelle technique les artisans de la manufacture arrivaient à un tel résultat.

J'espère que mon enveloppe parviendra en bon état en Suisse à mon amie Nadine, à qui j'en souhaiet une très bonne réception.

*** Le guide de la porcelaine de Meissen ***

Première manufacture européenne, la porcelaine de Meissen attire les enthousiastes depuis des siècles pour ses designs élégants et ses créations fantaisistes. 

L’histoire de Meissen 

La porcelaine de Meissen est, avec celle de Sèvres, la porcelaine la plus populaire et la plus recherchée. La fascination pour la porcelaine et son histoire, notamment « l’or blanc » de Saxe, comme on la surnomme, repose tout d’abord sur sa haute qualité. Cependant, le fait que Meissen ait été l'inventeur de la porcelaine européenne et le premier fabricant du continent joue un rôle encore plus décisif dans son histoire. 

Au début du XVIIIe siècle, l'élite européenne était obsédée par la porcelaine importée, dont la fabrication était un mystère absolu. Par-dessus tout, Auguste le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne (1670-1733), était fasciné par les céramiques fines d'Extrême-Orient et était prêt à dépenser des sommes énormes pour sa passion. Mais ses fonds n’étant pas inépuisables, il a fait appel à l'alchimiste Johann Friedrich Böttger (1682-1719), qui prétendait pouvoir produire de l'or à partir de n'importe quel matériau.

Avant de découvrir la formule de « l’or blanc », Böttger a créé un grès rouge foncé qui a été initialement produit
dans l'usine de Meissen. Photo © Sotheby's
Lorsque Böttger a commencé à travailler avec le scientifique Ehrenfried Walther von Tschirnhaus (1651-1708), ils ont découvert la formule de « l’or blanc », ou porcelaine. En 1710, Auguste fonde, à Meissen, la première manufacture de porcelaine d'Europe. Devant la qualité des produits qui y sont fabriqués, il ne se contente pas seulement de se faire plaisir à lui et à sa cour, mais il en fait cadeau à toute l'Europe pour démontrer sa puissance.
Au début de la production, les formes et les motifs des pièces importées d'Extrême-Orient,
comme le décor en laque noire, ont été copiés. Photo © Christie's

Au départ, le répertoire de la manufacture se limitait à des copies et à des réinterprétations de formes et de motifs déjà connus, notamment ceux des importations de Chine. Toutefois, grâce à des peintres et des modeleurs de grand talent, tels que Johann Joachim Känders (1706-1775), Johann Gregorius Höroldt (1696-1775) et Johann Gottlieb Kirchner (1706-1768), l’enseigne a rapidement proposé des sculptures d'animaux et des groupes de figurines galantes, toutes décorées de couleurs et de motifs éclatants.

Contrairement à aujourd'hui, où les précieuses figurines en porcelaine de Meissen sont conservées dans des vitrines, à l'époque d'Auguste, elles servaient de décoration de table et d'objets de conversation pendant que l'on dînait. Photo © Dorotheum 


L'une des grandes spécialités de Johann Joachim Kändler était les figures d'animaux en partie grandeur nature, qu'il savait façonner de manière très naturaliste. La gravure sur cuivre, les animaux de la ménagerie royale et les espaces extérieurs l’aidaient pour ses modèles. Photo © Sotheby’s 

La formule de fabrication de la porcelaine était un secret jalousement gardé. Les personnes initiées à la fabrication étaient appelées les « arcanistes » (du mot latin arcanum, qui signifie secret). Cependant, en 1718, un diplomate autrichien a réussi à attirer quelques employés à Vienne et a fondé la manufacture de porcelaine de Vienne.

Cette concurrence inattendue a rendu nécessaire l'apposition d'une marque sur les produits de Meissen. Au départ, le monogramme AR (pour « Augustus Rex ») était utilisé, jusqu'à ce que les épées croisées, toujours utilisées aujourd'hui, s'imposent comme véritable marque de certification.

Vienne n'était pas la seule concurrence, mais les goûts des clients changeaient aussi, ce qui signifiait que les concepteurs de Meissen devaient toujours proposer quelque chose de nouveau. Parmi les créations importantes, citons le « Service du Cygne » créé pour le Premier ministre de Saxe, Heinrich Graf von Brühl, et les vases boule de neige en filigrane, fins et élaborés.

Afin de répondre au goût de plus en plus rococo des clients, les modeleurs de Meissen ont dû créer de nouvelles formes et de nouveaux décors. L'un des plus remarquables et des plus élaborés est le motif de la « fleur boule de neige », inventé par Känder en 1739. Vase Meissen, fin du XIXe siècle (détail).  Photo © Lempertz

La grande époque des innovations de la manufacture de Meissen s'est terminée à la fin du XVIIIe siècle. À l'époque de l'historicisme du XIXe siècle, Meissen a également eu de plus en plus recours à d'anciens modèles, qui ont été réédités et redessinés dans le style néo-rococo. Afin de répondre au goût de la bourgeoisie, devenue de plus en plus riche à la suite de la révolution industrielle et pouvant désormais s'offrir des objets luxueux, des nouveaux modèles ont été développés. La présentation d'un service en porcelaine de Meissen sur la table à manger était considérée comme un symbole nécessaire du statut de cette classe sociale en plein essor. 

C’est à peu près à cette époque que le vase à manche en serpent, créé par Ernst August Leuteritz (1818-1893), le directeur créatif de la manufacture pendant de nombreuses années, a vu le jour. Le modèle, comble de l’originalité et de l’innovation, est devenu depuis un véritable classique de l’enseigne.

Au XIXe siècle, la manufacture de Meissen est revenue aux modèles antérieurs, à une exception près : le vase à manche en serpent d’Ernst August Leuteritz, qui est devenu un classique souvent copié. Photo © Sotheby’s

Afin de donner un nouveau souffle à la production, de nouveaux artistes (utilisant principalement le vocabulaire de l'Art nouveau) ont été engagés à la fin du XIXe siècle. La série de douze enfants jouant par Julius Konrad Hentschel (1872-1907), connue sous le nom d’« Enfants Hentschel », est une pièce née à cette période qui est toujours populaire aujourd'hui.

L'époque de l'Art nouveau a apporté un vent de fraîcheur dans les ateliers de la manufacture. Les charmants « Enfants Hentschel » sont aujourd'hui encore des objets de collection très prisés. Photo © Dorotheum

Au cours du turbulent XXe siècle, la manufacture de Meissen a misé sur un mélange réussi de formes et de techniques historiques, tout leur apportant une touche contemporaine en phase avec les nouvelles tendances.

Collectionner la porcelaine de Meissen

Au XXIe siècle, la porcelaine de Meissen est devenue un objet de collection très convoité. Ce qui vaut pour de nombreux autres domaines de collection vaut également pour les créations de l’enseigne allemande : les premières éditions sont toujours les plus chères. L'apogée de la manufacture, au début et au milieu du XVIIIe siècle, a été marqué par l'invention de la porcelaine européenne et les œuvres des grands maîtres, tels que Johann Joachim Kändler.

Les modèles de Kändler ont été imités au fil des siècles. Les figures et groupes exécutés peu après sa période d’activité sont plus chers que les versions ultérieures. Par exemple, l'humoristique série « Chapelle des singes » de 1753, fait toujours l'objet d'une collection assidue. Alors qu'une série complète de 1755-1756 a trouvé preneur chez Christie's pour 77 343 euros en 2015, la même maison de ventes n'a enregistré que 17 900 euros pour un ensemble tout aussi complet qui datait du XXe siècle.

Étant donné que de nombreux motifs des débuts de Meissen ont été réédités, il faut décider si l'on préfère un original du XVIIIe siècle ou si une version ultérieure est suffisante.

Authenticité et restaurations

Lors d’un coup de cœur pour un modèle, il faut d'abord regarder sous la base, car c'est là que l'on trouve les marques de fabrique de Meissen, le plus souvent en couleur sous glaçure. August le Fort avait introduit ces marques en se calquant sur les marchandises importées de Chine, afin de se distinguer de la concurrence viennoise et de protéger les produits de sa manufacture.

Photos (du haut à gauche au bas à droite) © Sotheby's, © Bonhams, © Dorotheum, © Christie's
La marque de fabrique de la manufacture de Meissen a changé à maintes reprises. Après avoir initialement utilisé le monogramme AR (« Augustus Rex »), la célèbre marque à l'épée a été créée en 1723. Son design a été modifié plusieurs fois, ce qui permet de classer plus facilement un objet dans une certaine période.

La première marque était composée des initiales « AR  », qui signifient « Augustus », c'est-à-dire Auguste le Fort en sa qualité de roi de Pologne. En 1723, les épées croisées ont été introduites, d'abord en combinaison avec des séquences de lettres, comme « KPM » (Königliche Porzellan-Manufaktur), puis seules à partir de 1730 environ. Le design des épées a varié au fil du temps. Une étoile a été ajoutée sous Camillo Marcolini (1739-1814), qui a dirigé la manufacture de 1774 à 1814, et du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1924, les épées avaient des pommeaux plus épais.

Mais qu'en est-il des toutes premières pièces qui ne présentaient pas encore de marque ? Il est possible d’identifier une pièce Meissen originale par sa porcelaine : bien que l'entreprise ait été lancée en 1708, la formule n'était pas encore tout à fait au point et la porcelaine avait un ton légèrement jaunâtre-grisâtre jusqu'à la fin des années 1720.

Les numéros de modèle, de décor ou de peinture utilisés selon un système spécial peuvent également servir d'indication pour authentifier une pièce. 

Outre l'examen des caractéristiques d'identification, il est également nécessaire de s'intéresser aux restaurations éventuelles. Les restaurations modernes sont parfois si habilement réalisées qu'il est difficile de les voir. En tournant (prudemment) une porcelaine à la lumière, un éclat partiellement différent peut être visible, indiquant un ajout moderne. Les réparations plus anciennes sont généralement plus faciles à repérer, car le matériau utilisé pour la réparation peut se décolorer avec le temps (ce qui n'est pas particulièrement souhaitable sur une figurine d'une blancheur immaculée).

Article paru le 13 janvier 2022 rédigé par Gritta von Toll sur le site de Barnebys -https://www.barnebys.fr/blog/

20 novembre 2025

T189 - Connaissez-vous l'histoire du Chêne du Marié ? de Michèle

Et voici le deuxième mail-art de Michèle où, par le biais d'un magnifique dessin réalisé au pastel sec, elle me raconte une histoire incroyable, celle d'un chêne d'environ 500 ans implanté en Allemagne, surnommé le Chêne du Marié.

Remarquez le dessin subtil de la tête des amoureux à l'ombre du grand chêne et comment un petit mot doux a été glissé dans la minuscule enveloppe mystérieuse...Là le timbre judicieusement choisi (le baiser d'Auguste Rodin) n'a pas été oblitéré car caché par le premier dessin envoyé.

Dans la lettre associée Michèle m'a glissé toute la documentation relative à cet arbre ...

et c'est une histoire très romantique, le plus incroyable c'est qu'encore de nos jours des personnes continuent d'utiliser cette adresse pour espérer trouver l'élu(e) de leur coeur!

Merci Michèle qui aime tant les arbres, tu as fait là une heureuse car l'histoire de ce chêne des amoureux a été tellement bien transcrite dans ton dessin. Bravo à toi, et encore merci pour ce double envoi. 

T188 - La "dentelle" de Jérémy Gobé permet la régénération des coraux, par Michèle

Dans un post récent j'ai  eu l'occasion de vous parler dans le détail de la découverte du plasticien Jérémy Gobé : pour permettre la régénération des coraux souffrant tellement de la hausse des températures de l'eau et de la pollution des océans,  il a inventé une sorte de "dentelle" biodégradable conçue suivant le modèle du point d'esprit de la broderie aux fuseaux. .

Coïncidence rigolote : le hasard a voulu que Michèle s'inspire de son travail pour me réaliser un mail-art superbe au pastel sec où l'on peut voir l'assistance d'un maillage de support pour permettre l'émergence d'une nouvelle génération de corail, sur le fond marin. Le tout a été bien opportunément affranchi avec un timbre d'une "exotique" coquille Saint Jacques

Et comme si cela ne suffisait pas, je me suis aperçue que l'envoi de Michèle était double et que derrière ce premier mail-art s'en cachait un second. Merci beaucoup Michèle, tu me gâtes.

On parle beaucoup de la 16e JMFTA dans la presse : article dans 20 Minutes hier et dans le Nouvel Obs, aujourd'hui!

Je relaie ici le message de l'ami Marc qui nous propose sur son blog l'intégralité de l'article  rédigé par Gaéton Goron dans le "Nouvel Obs." de ce 20 novembre 2025.

« L’art postal est quelque chose de complètement iconoclaste » : qui sont ces artistes qui dessinent des timbres et peignent des enveloppes ?

Récit : La Journée mondiale du Faux Timbre d’Artiste (JMFTA), ce jeudi 20 novembre, est un exemple de la vitalité de l’art postal, qui, sous forme de multiples galaxies artistiques incontrôlables, amène de l’humain dans un réseau – celui de La Poste – de plus en plus mécanisé.

Timbres en hommage à Louise Brooks et Charles Gleyre créés par l’artiste Tony Mazzocchin pour la 16ᵉ Journée mondiale du Faux Timbre d’Artiste (JMFTA). photo de Tony Mazzochin

Tout part d’une lettre, l’an dernier, une de celles envoyées au «Nouvel Obs» par les cruciverbistes de l’été. Elle contient une grille géante de mots croisés dûment remplie. L’enveloppe est magnifique, décorée, elle contient des informations sur l’art postal, j’échange quelques messages avec son auteur, Marc Halter, et, dans le flot des courriers, nous en restons là.

Cette année, rebelote, une nouvelle œuvre postale de ce Strasbourgeois me titille : qu’est-ce que l’art postal ? Depuis quand existe-t-il ? Comment est-il structuré ? Qu’en dit La Poste ? Les réponses, je les dois principalement à Lise Mouchiquel. Cette éducatrice auprès d’adolescents, la cinquantaine, a pas mal bourlingué et vit aujourd’hui près de Dijon. L’an dernier, elle a soutenu la thèse suivante : « Art postal, ou le pari de la lettre : préserver l’humain ». Voici sa définition de l’art postal : « Démarche artistique consistant à créer une composition en utilisant comme support une enveloppe postale ou un autre objet, en jouant sur l’emplacement du timbre, sur la place ou la graphie de l’adresse du destinataire, et en l’envoyant par La Poste, l’oblitération postale étant condition sine qua non de la création de l’œuvre.» La docteure en arts appliqués poursuit : «L’art postal est quelque chose de complètement iconoclaste, non officiel même dans le monde de l’art. On peut parler de démarches, de pratiques, mais pas de mouvement, il n’y a pas de chef de file. Pour se le représenter, le mieux, c’est de voir des galaxies un peu partout. »

Le point de départ, c’est l’arrivée du timbre, 1840 en Angleterre, 1849 en France. Par la suite, on trouve de l’art postal chez de nombreux auteurs et artistes, et aussi dans les tranchées où les poilus décorent leur abondant courrier. En 1962, l’Américain Ray Johnson crée une vraie-fausse école de correspondance, le mail art commence à imprimer. Aujourd’hui, les nouvelles technologies (blogs, Instagram) facilitent l’imitation, la transmission et l’exposition des œuvres.

Entre 1849 et 2025, avec les révolutions techniques, la concurrence, et la dégradation des services publics, La Poste a beaucoup changé. L’automation – fonctionnement d’un ensemble productif, sous le contrôle d’un programme unique – fait loi. Les machines reconnaissent les écritures manuscrites, adresses, codes postaux, des normes de présentation sont imposées, et le personnel n’est plus toujours formé à prendre en charge manuellement des courriers originaux. « L’autre jour, la personne à qui je m’adressais ne savait pas ce que voulait dire “oblitérer manuellement” », constate Lise Mouchiquel. Pascal Charveron le sait, lui. Agent à la poste de Voiron, dans l’Isère, pendant près de quarante ans, il se souvient : « Des objets spéciaux, parfois en laine, des choses qui ne passaient pas dans les machines, moi, j’adorais. Je les oblitérais. Je l’ai vue changer, La Poste. J’y ai travaillé de 1982 à 2019, ce genre de courriers, ce n’était plus du goût de la hiérarchie mais la règle, pour moi, ça a toujours été : un colis, tant qu’il n’y a pas de message haineux évidemment, on le prend. »

Un homme lui apportait ces colis particuliers : Tony Mazzocchin. Cet artiste vit à Voiron, après plusieurs années en Italie et en Suisse où il travaillait dans l’hôtellerie et l’organisation d’événements. En 2010, il enseigne les arts appliqués dans un lycée de Chambéry mais se retrouve en mal d’école quand il se casse la malléole. Collé à son canapé, il correspond avec ses élèves en mail art, des courriers décorés. « J’ai alors décidé que chaque année, le troisième jeudi du mois de novembre ne serait plus seulement celui du beaujolais nouveau mais aussi la Journée mondiale du Faux Timbre d’Artiste (JMFTA). » Il lance un appel, l’idée est simple : envoyer quelque chose par La Poste, affranchi avec un faux timbre créé par l’expéditeur. Il se désigne comme l’unique destinataire de toutes ces œuvres d’art postal et en reçoit 200, postées le même jour de novembre 2010.

Chaque année, un particulier, une association, un musée est l’unique destinataire des envois de la JMFTA, souvent exposés dans les mois qui suivent. En 2012, Tony Mazzocchin choisit, à son insu, «pour se faire connaître et rigoler un peu », le Musée de La Poste à Paris. Plusieurs centaines de courriers affluent dans le 15e arrondissement. La directrice de l’époque, Mauricette Feuillas, se souvient : « Je lui ai dit que c’était un peu fort de café de ne pas nous avoir prévenus, d’autant que les courriers n’étaient pas affranchis et que, dans ce cas-là, le destinataire peut avoir des surtaxes à payer. Après, on a discuté, c’est une opération sympathique, l’approche est intéressante et promeut La Poste et son réseau. On a laissé faire, je trouve simplement paradoxal de profiter d’un réseau de distribution sans en respecter les règles. »

« Avec un vrai timbre, on perdrait toute valeur artistique », proteste l’artiste, qui préfère s’affranchir de l’affranchissement, même si ça peut piquer. En 2016, l’artiste peintre Christophe Renoux annonce à son facteur l’arrivée de plusieurs centaines de lettres pour le troisième jeudi du mois de novembre. «L’information est remontée et, en réaction, le centre de tri de Villefranche-sur-Saône [Rhône] a décidé de bloquer toute lettre non oblitérée. J’ai dû payer plus de 400 euros pour libérer les courriers », se remémore Tony Mazzocchin. L’an dernier, un particulier qui héberge un mini-musée d’art postal, à Rencurel, à la lisière entre Drôme et Isère, n’a pas reçu les nombreux envois. « Trois cents euros cette fois-ci. On s’est cotisés, mais on n’a pas pu tout récupérer. » Mais c’est le jeu. « Couleurs, qualité de l’impression, oblitérations, il y a un caractère aléatoire de l’œuvre d’art postal obtenue après sa transmission. Le résultat peut être amusant, déroutant, esthétique… Souvent, le destinataire envoie une photo à l’expéditeur qui voit ainsi comment son œuvre a évolué. Ce jeu va jusqu’à accepter le risque que l’œuvre ne soit pas transmise ou soit abîmée. C’est un pari », analyse Lise Mouchiquel.

« Le manque à gagner pour La Poste est négligeable »

Dans son musée de la machine à écrire à Lausanne, en Suisse, Jacques Perrier a reçu des faux timbres de Biélorussie, du Brésil, d’un peu partout. Hôte de la JMFTA en 2023, il retient « l’ingéniosité, la folie des gens. On a reçu des machines à écrire faites au crochet, d’autres en carton, des couvercles de camembert, une spatule en bois, toujours avec des faux timbres. Ça touche un public complètement frappadingue, c’est ce qui manque dans notre société. » Dans son « musée-café artistique punk », Jacques Perrier accueille des événements culturels, lectures, ateliers d’écriture et de création pour la JMFTA. Le samedi qui précède le beaujolais nouveau, « on voit des hommes, des femmes, des jeunes, des sexagénaires, ça fabrique, ça se mélange ».

Créer une œuvre et du lien social, Tony Mazzocchin l’a fait plusieurs années avec ses élèves du lycée hôtelier de Chambéry. « Ce sont des gamins qui viennent de quartiers difficiles, qui ont souvent du mal avec l’école, qui manquent de confiance en eux, et avec les arts appliqués, et l’art postal en particulier, ils se rendent compte qu’ils peuvent réussir quelque chose. Ils me disaient que c’était le seul cours où ils voulaient rester après la fin. » La thésarde Lise Mouchiquel abonde : « L’art postal a su investir le champ éducatif. Un timbre, son image, son thème, c’est un outil pédagogique. Utiliser le timbre avec les jeunes, c’est leur permettre d’accéder à l’art. Des élèves illettrés, loin de leur famille, peuvent correspondre à l’autre bout du monde avec un collage et un timbre. Avec peu de moyens, on peut envoyer des courriers très personnels. »

Des courriers en mail art, on en trouve quelques-uns au Musée de La Poste à Paris. « L’art et le timbre » est le fil rouge de son deuxième étage, boulevard de Vaugirard, face à la gare Montparnasse. On y trouve des tableaux, des boîtes postales pailletées, repeintes et tous les vrais timbres français de 1849 à nos jours. Un bout de mur parle de « l’art posté », et propose une vingtaine de créations sur des enveloppes, mais aucune issue de la JMFTA 2012.

Que représente l’art postal pour La Poste ? Y a-t-il encore une place pour lui dans une entreprise aussi mécanisée ? Les faux timbres d’artistes peuvent-ils vous aider à trouver de vrais faussaires en améliorant vos machines ? Personne n’a répondu à ces questions envoyées par écrit. Après plusieurs jours d’échanges avec l’agence extérieure qui gère la communication du groupe La Poste, une visite au musée, et malgré des contacts avec des personnes qui semblaient individuellement sympathiques, la seule réponse obtenue est l’e-mail suivant : « Bonjour. La Poste travaille en étroite collaboration avec les autorités compétentes, notamment les douanes, pour prévenir et lutter contre la contrefaçon des timbres. La Poste ne communique pas sur les dispositifs de contrôle dans le cadre du secret industriel. Cordialement. »

Légère crispation autour de la communication, donc. Mais qui a le mérite de rappeler que le timbre est presque devenu un produit de luxe. En 2016, c’était 0,70 euro pour une lettre verte, ce sera 1,52 euro au 1er janvier 2026. « La Poste a un vrai travail de lutte contre les faussaires, et des machines très performantes pour cela. Mais il n’y a rien à voir avec ce que font les participants à la JMFTA. Je suis éducatrice, je ne peux pas encourager les envois non affranchis mais, lors de cette manifestation, le manque à gagner pour La Poste est négligeable. Ces artistes ne sont pas des rebelles violents, ils ne sabotent pas les machines, ce sont quelque part de doux anarchistes », sourit Lise Mouchiquel. « Il faut voir l’humanité de ces courriers à nu, les messages qu’ils transmettent, les sourires qu’ils créent chez les postiers. » On se rappelle Pascal, l’agent de Voiron, ravi de faire passer de jolis plis, on trouve une volonté de bien faire dans des courriers parvenus au café-musée de Jacques Perrier à Lausanne, en 2023. « Sur plus de 500 œuvres, 95 % sont arrivées, et certaines, parfois encombrantes, avec une pochette plastique, une lettre de La Poste française et un mot d’excuses si elles étaient endommagées. »

Pour éviter les problèmes, Tony Mazzocchin compte enlever, l’an prochain, le « F » de son sigle – « Après tout, ces faux timbres sont des vraies créations » – et il a mis fin au destinataire unique. Si vous lisez cet article avant 23h59 ce jeudi 20 novembre, vous pouvez donc envoyer – même si ce n’est pas recommandé par La Poste – à qui vous voulez votre œuvre avec un faux timbre de votre création en indiquant « JMFTA 2025 », vous verrez bien si elle passe comme une lettre à la poste.

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Le quotidien 20 Minutes a également consacré un article à cette manifestation que nous célébrons tous le troisième jeudi du mois de novembre, avec bonheur. En voici la teneur :

Pourquoi vous pouvez envoyer gratuitement vos lettres ce jeudi (mais à une condition)

Journée timbrée  La journée mondiale du faux timbre d’artiste vise à mettre en valeur l’art postal, une discipline qui consiste à personnaliser les lettres ou les enveloppes avant de les envoyer par La Poste à des correspondants. Et ce, sans affranchissement officiel

La journée mondiale du faux timbre d'artiste a lieu tous les troisième jeudi du mois de novembre. L'idée est d'envoyer une lettre avec un timbre personnalisé et créatif, mais sans affranchissement officiel. - Tony Mazzocchin

Pour les amateurs de vin, le troisième jeudi du mois de novembre est une célébration du Beaujolais nouveau. Mais pour les passionnés d’art postal cette date est un rendez-vous important, celui de la Journée mondiale du faux timbre d’artiste (JMFTA).

Le principe est simple : il suffit d’envoyer jeudi des enveloppes avec de faux timbres, créatifs et personnalisés, à la place de l’affranchissement officiel en mentionnant « 16e JMFTA ». L’initiative a été lancée en 2010 par Tony Mazzocchin, artiste plasticien et ancien restaurateur, afin de mettre en avant le «mail-art», ou art postal en VF.

«Drôle, parfois provocateur »
Cette discipline artistique consiste à décorer ses lettres et ses enveloppes. Des poètes comme Victor Hugo ou encore Stéphane Mallarmé la pratiquait, puis ces correspondances créatives ont aussi été investies par les mouvements surréalistes, dadaïstes ou encore futuristes à travers l’histoire. « Il y a beaucoup de facettes, explique Tony Mazzochin à 20 Minutes. Vous pouvez utiliser n’importe quel média, que ce soit de la photographie, du collage, de la peinture, des objets, des écritures… Cela peut être drôle, parfois provocateur. » Une seule contrainte pour cette correspondance artistique : la lettre doit passer par les services de La Poste, pour être tamponnée et distribuée, sinon ça ne compte pas.
Un exemple d'art postal, une boîte de sardines décorée et affranchie.- photo de Tony Mazzocchin

Tony Mazzocchin est tombé dans le « mail art » au contact d’un de ses clients, ancien postier, alors qu’il travaillait en Suisse dans son restaurant. Il tient un blog, « Poste nomade », comme une « boîte aux lettres » dédiée au sujet. L’artiste lance la JMFTA en 2010, alors qu’il enseigne cet art créatif dans un lycée hôtelier près de Grenoble. Immobilisé à la suite d’une blessure, il demande à ses élèves de continuer cette correspondance. C’est ce qui lui donnera l’idée de cette journée de liberté. « Il y a un côté généreux, les personnes ont plaisir à le faire et à personnaliser leur enveloppe, comme un tableau », évoque-t-il.

Quelques blocages
Tony Mazzocchin n’a jamais rien demandé à La Poste, mais assure que l’institution joue le jeu, distribuant régulièrement ces courriers pourtant non timbrés. « Il y a parfois des blocages, des soucis techniques, une surtaxe à payer, sourit-il. Mais imaginez aussi, un postier dans un village qui reçoit d’un coup 500 lettres non timbrées ? On peut se poser des questions. » Chaque année, depuis la création de la JMFTA, le plasticien annonce une adresse à laquelle envoyer les correspondances créatives. Parfois l’adresse d’un ami « mail artist » ou les coordonnées d’une institution, à l’instar du Musée de la machine à écrire à Lausanne ou encore le MIAP (Micro musée international et indépendant de l’art postal) à Rencurel, en Isère.

Cette année pour la première fois, le mot d’ordre est : « Choisissez votre destinataire ». Les artistes du jour sont invités à transmettre par mail une photo de leurs créations pour alimenter le blog de Tony Mazzocchin, déjà récipiendaire d’environ 3.000 lettres à travers les années. « Les gens découvrent chaque année cette journée, c’est un stimulant », se réjouit-il. Et de rappeler : « Il ne faut pas être spécialement un artiste. L’art postal, c’est à la portée de tous. »

Source : VINGT MINUTES article de Mathilde Durand Publié le 19/11/2025 à 18h10

Quand la charge mentale des femmes et leur travail domestique seront-ils reconnus? pour l'Etre Anonyme

Lorsque j'ai vu cette sculpture représentant une femme portant un lourd fardeau d'objets ménagers, symbolisant le poids des responsabilités domestiques souvent assumées par les femmes, tandis que les enfants s'accrochent à elle, symbolisant l'impact générationnel, mon sang n'a fait qu'un tour. J'ai d'abord pensé à ma mère et à ma grand-mère qui étaient toujours occupées entre les tâches ménagères, les attentions apportées à tous les membres de la maisonnées, la confection des repas, les travaux à l'extérieur, que ce soit au potager, ou au lavoir... puis en regardant mieux, je me suis rendue compte qu'on y voit déja l'arrivée du confort puisque la machine à laver y est représenté. C'est donc une oeuvre qui est beaucoup plus contemporaine que ce qu'il me semblait au premier regard.

En fait cette statue initialement attribuée sur Instagram à l'artiste Jaume Plensa sous le titre
« El Esfuerzo » (L'Effort) ou « La Carga » (Le Fardeau), se trouve à Barcelone est un canular et a été produite par IA - Il n'empêche qu'elle illustre tout à fait la situation de bien des femmes.

En y refléchissant bien, dans la mesure où quasiment dans tous les foyers d'aujourd'hui il faut deux salaires pour arriver à "s'en sortir" à peu près financièrement, je me dis qu'aujourd'hui peu de choses ont changé car il y a toujours une deuxième journée à accomplir en rentrant à la maison. 

La notion de charge mentale que l'on appréhende depuis peu, est toujours pour les femmes aujourd'hui : majoritairement dans les familles, qui s'occupe de veiller à prendre les rendez-vous médicaux pour les enfants?, qui va aux réunions de parents d'élèves?, qui accompagne les enfants au sport ou aux activités récréatives du mercredi?, qui s'occupe du linge et du repassage le plus souvent? les femmes. On attend toujours d'elles qu'elles soient de bonnes employées au travail, de bonnes mamans pour leurs enfants, et de bonnes et belles épouses pour leur conjoint. 

Voilà un sujet qui devrait plaire à l'Etre anonyme : je lui en souhaite une bonne réception de ce mail-art au thème carrément féministe.

40 ans après l'appel de Coluche, les Restos du Coeur sont devenus indispensables, pour Isabelle

Même si  la chanson "Aujourd'hui on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid" était entonnée par les Enfoirés en 1985 sous la houlette des artistes bénévoles, ces droits fondamentaux n'existent  toujours pas pour tout le monde en 2025, quarante ans plus tard.  

Bon,  vous l'avez compris, j'ai choisi de faire un mail-art à Isabelle sur le thème de la solidarité car plus que jamais les Restos du Coeur sont indispensables pour les plus précaires d'entre nous, en ville comme en campagne, pour les jeunes, pour les actifs et les retraités.... et c'est fort triste de constater une telle impuissance publique!
sur un fond grisé avec quelques flocons sur tulle, pour symboliser l'hiver, quelques vues sur les files d'attente,
 les bénévoles au travail de la distribution, ou de l'approvisionnement 

Remontons ensemble le fil du temps : 

Le 26 septembre 1985, Coluche lançait sur Europe1 un appel à la générosité pour aider ceux qui n’arrivaient pas à manger. L’idée des Restos du cœur était née mais l’humoriste était loin de se douter de l’ampleur qu’allait prendre son initiative.

"J'en ai marre de voir les pauvres crever de faim dans le pays de la bouffe." Coluche

Les Restos du cœur naissent au mitan des années 80 quand la pauvreté et le chômage sont de retour en France et que, dans toute l’Europe, les surplus alimentaires sont stockés ou détruits plutôt que d’être distribués. Face aux injustices de l’époque, la mode est aux chansons caritatives : “SOS Ethiopie” en France, “Do they know it’s Christmas” en Grande-Bretagne, “We are the World” aux Etats-Unis. De son côté, Coluche anime son émission quotidienne sur Europe 1 et l’utilise comme tribune pour dénoncer les travers de son temps. En septembre 1985, il lance “sa petite idée comme ça” pour créer une cantine gratuite fonctionnant grâce aux dons. Quarante ans plus tard, les Restos du cœur sont devenus une institution indispensable à des centaines de milliers de Français.

“Les Restos du cœur naissent de l’indignation de Coluche face à une situation absurde”, raconte Valérie Péronnet, écrivaine, journaliste et auteure d’un livre sur l’histoire des Restos du cœur. “En 1985, c’est la famine en Ethiopie et le show biz se mobilise pour lever des fonds en écrivant des chansons caritatives. Mais à la même époque, l’Europe détruit aussi régulièrement des stocks de nourriture : on retire du lait, du beurre et de la viande du marché afin de soutenir les prix pour aider les agriculteurs et c’est quelque chose qui met Coluche hors de lui.”.

Car l’humoriste reçoit aussi de nombreux messages de la part des auditeurs d’Europe 1 : après la vague de chansons pour aider les Éthiopiens (notamment “SOS Ethiopie” écrit par Renaud en 1985, à laquelle Coluche a participé), de nombreux Français l’interpellent sur leurs propres difficultés à se nourrir. L’idée fait son chemin dans l’esprit de l'ancien candidat à la présidentielle de 81 et le 26 septembre 1985 dans son émission “Y’en aura pour tout le monde”, il improvise un appel en direct :

On reçoit beaucoup, beaucoup de courriers de chômeurs (...). Et j'ai une petite idée comme ça, si des fois y’a des marques qui m’entendent (…), si y’a des gens qui sont intéressés pour sponsorer une cantine gratuite qu’on pourrait commencer par faire à Paris, par exemple, et puis qu’on étalerait après dans les grandes villes de France. Nous, on est prêts à aider une entreprise comme ça (...) qui aurait comme ambition au départ, de faire 2 000 ou 3 000 couverts par jour gratuitement (…). On est prêts à recevoir les dons de toute la France (…). Quand y'a des excédents de bouffe et qu'on les détruits pour maintenir les prix sur les marchés. A ce moment-là, on pourrait peut-être les récupérer. Et puis on essaiera un jour de faire une grande cantine, peut-être cet hiver, gratos.Voilà. Je lance l'idée comme ça. S'il y en a qui nous écoutent et que ça intéresse, ils nous écrivent.
Coluche, le 25 septembre 1985, sur Europe 1

“Son idée était surtout de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et de faire parler les gens qui vivaient dans la pauvreté”, raconte Marie Sisco, bénévole historique des Restos du cœur qui a rejoint l’association en 1987, “et ça n’était pas censée durer, en tout cas pas au tout début”. Mais l'aventure prend rapidement de l’ampleur : “l’appel de Coluche rencontre très vite un écho important”, explique Jean-Noël Retière, sociologue et historien, auteur d’un livre sur l’histoire de l’aide alimentaire. “Il faut se rappeler de la notoriété de Coluche à ce moment là, il avait été candidat à la présidentielle de 81 et il animait son émission quotidienne à la radio : il disposait d’une force de frappe médiatique très importante.”...(suite de l'article sur France Culture à lire ici)
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Lorsque le 26 septembre 1985, Coluche s'émeut du sort des "gens qui ne mangent pas à leur faim", aurait-il pu s'imaginer que "sa petite idée" de cantines gratuites pour les plus démunis existerait encore 40 ans plus tard ? 

C'est pourtant la triste réalité. Les Restos du cœur lanceront mi-novembre leur 41ᵉ campagne de distribution alimentaire. À leur tête depuis cinq ans, Patrice Douret arrive au bout de son mandat de président bénévole et passera la main lors de la prochaine assemblée générale à la fin du mois d'octobre. Il a accepté de dresser un bilan alors que les Restos du Cœur, qui assurent 35% de l'aide alimentaire en France, sont passés par une phase délicate financièrement.

Question de TF1 Info : Submergé par l'afflux de personnes démunies, votre appel à l'aide lancé il y a deux ans a-t-il porté ses fruits ?

R : Notre appel était d'abord un cri d'alarme face au silence des pouvoirs publics pour alerter sur la situation que traversait le pays et notamment une très forte augmentation de la pauvreté que nous avions constatée en quelques mois et qui n'avait pas forcément été prise en compte. Et puis, il y avait un risque d'effet ciseau à cause des dépenses qui étaient très importantes, surtout d'achats alimentaires. Nous avions fait appel aux forces économiques du pays, donc aux entreprises et à l'État pour réagir. Et depuis, on a la chance de ne pas constater de baisse du nombre de donateurs qui se chiffrent à quelques centaines de milliers, c'est-à-dire qu'effectivement, on a pu être soutenus. Mais en revanche, le don moyen diminue, ce qui est vraiment le signe que la crise du pouvoir d'achat touche tous les Français, y compris ceux qui tiennent malgré tout à se montrer généreux et à continuer à aider les associations et notamment les Restos du Cœur.

On a distribué l'an dernier 163 millions de repas. 
La première année des Restos du Cœur, c'était 8,5 millions. 
On est à 20 fois plus.

Q : Depuis cinq ans, avez-vous constaté une aggravation de la pauvreté dans le pays ?

R : Si on reprend les deux dernières études qui sont sorties : l'Insee en juillet nous dit que plus de 15% de la population est sous le seuil de pauvreté monétaire, ça veut dire que ce chiffre-là est plus important quand on prend également des personnes qui ne vivent pas dans un logement ordinaire. Cela représente près de 10 millions de personnes ici en France. Par ailleurs, le dernier rapport de l'Unicef est alarmant sur le nombre d'enfants à la rue. On voit donc bien qu'aujourd'hui cette tendance est dans l'aggravation et les Restos ne sont que le reflet de cette crise. Ainsi, on a distribué l'an dernier 163 millions de repas. La première année des Restos du Cœur, c'était 8,5 millions. On est à 20 fois plus. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il faut donc absolument prendre en compte ces 10 millions de personnes comme une vraie priorité nationale d'action politique.

Q : Le profil des bénéficiaires a-t-il évolué lui-aussi ?

R : Ce qui a fortement changé ces deux dernières années, c'est l'arrivée massive des familles monoparentales qui ont souvent à leur tête des mamans seules. La jeunesse est également très touchée par la précarité. La moitié des personnes que l'on accueille, c'est-à-dire la moitié d'1,3 million de personnes, ce sont des jeunes de moins de 25 ans. On retrouve aussi beaucoup de travailleurs pauvres. Des personnes qui le dix du mois n'ont plus un seul euro en poche une fois que le loyer et les charges du logement sont payés. Il y a par ailleurs beaucoup de retraités qui ont aidé leurs enfants et petits-enfants pendant les deux dernières crises, sanitaire et inflationniste. Et il y a un chiffre qui est terrible, mais il est à l'image de ce que l'on perçoit en termes d'aggravation de la pauvreté, c'est que dans nos centres, 70% des personnes que l'on accueille vivent avec moins de la moitié du seuil de pauvreté, soit moins de 600 euros par mois.

Q : Face à ce constat, comment s'annonce cette nouvelle campagne d'aide alimentaire, qui ne sera plus sous votre présidence ?

Réponse : Il n'y a aucun signal rassurant et c'est même une forme d'indignation. Cette 41ᵉ campagne ne pourra débuter que lorsque les pouvoirs publics, le gouvernement qui va s'installer, aura en tête qu'il faut absolument qu'il continue à soutenir le monde associatif. D'ailleurs, on a déjà interpellé le Premier ministre en lui demandant trois choses. La première, c'est qu'il faut absolument que dans le prochain budget, celui qu'on espère voir un jour venir, que l'on ne fasse pas porter l'effort budgétaire sur les associations, dont beaucoup sont déjà en difficulté. Aujourd'hui, le monde associatif, c'est 1,4 million d'associations, 20 millions de bénévoles et 2 millions salariés qui sont les témoins les plus proches de la vie des Français. Donc, il faut que les associations soient soutenues et entendues.

La deuxième chose, c'est de préserver les combats qui ont été menés depuis 40 ans par les Restos, notamment la Loi Coluche qui a été votée pour aider les associations et favoriser la générosité du public. Elle ne doit pas être remise en cause, ni fragilisée.

Et puis la troisième chose, c'est le budget européen. L'Europe a été sollicitée très rapidement après la création des Restos du Cœur pour aider les associations dans la distribution de repas. L'idée au départ, c'était d'aller chercher les surstocks sur les "frigos de l'Europe" et depuis quelques années, c'est un fonds monétaire qu'on appelle le FSE+. Ça représente pour les Restos du cœur un repas sur cinq. Ça veut dire que si l'État ne soutient pas la France au travers de ce budget européen, il faudra trouver des solutions pour remplacer cette aide-là.
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Vidéo des 40 ans aux Restos du Coeur sur leur chaine vidéo Youtube
Pendant plusieurs mois, nous avons ouvert les portes de nos centres afin de vous montrer comment les Restos sont progressivement passés d'un chapiteau à Gennevilliers, en 1985, à plus de 2300 centres à travers toute la France aujourd'hui. À Lille, dans les campagnes, et même sur les routes de montagne, plongez dans le quotidien de nos équipes de bénévoles, engagées pour répondre aux besoins des plus démunis, où qu'ils soient.

Au moment où j'écris ce post, avec les mesures restrictives du futur budget frappant une fois de plus sur les plus précaires dans notre pays, je crains que cette année encore, pour leur 41ème  campagne, les Restos du Coeur doivent encore suppléer les carences humanitaires de la France et voir la liste des bénéficiaires s'allonger encore... 

Je te souhaite une bonne réception de ce mail-art, chère Isabelle.