Dentellebleue s'éclate avec le mail-art
Blog d'art-postal, essentiellement textile , créé pour satisfaire toutes mes envies de couture, broderie, embellissement, collages et autres fantaisies... en les appliquant aux univers riches et variés induits par les timbres postaux. Il peut m'arriver d'y noter mes coups de coeur pour des expositions ou des artistes, sources d'inspiration ou d'émotions. BIENVENUE!
20 novembre 2024
T173 - Herbier aux couleurs automnales, de Nadine
Le carrousel de Doisneau tournant sous la pluie parisienne, par Vincent
Et puis, entre nous, il y a maintenant manifestement une histoire de cheval (de bois) : merci beaucoup Vincent pour cet envoi, un de plus alors que je suis très en retard pour te répondre.
Tout mon espoir pour une paix prochaine, pour Lubomyr
Aujourd'hui je me suis réveillée en entendant que nous étions au 1000e jour de guerre en Ukraine, depuis la dernière invasion des Russes dans ce pays .
Lorsqu'en feuilletant le dernier Télérama je suis tombée sur une superbe colombe réalisée par une illustratice de talent - Delphine Vaute- j'ai aussitôt pensé à l'envoyer à Lubomyr, dont je n'ai pas eu de nouvelles récentes... mais comment pourrait-il en être autrement dans un pays en guerre?
Illustration réalisée par Delphine Vaute pour Télérama |
J'espère juste qu'il va bien et je lui souhaite une très bonne réception de ce nouveau mail- art textile que j'ai réalisé sur un fond de drap comportant déjà des plumes.
Tous les enfants du monde méritent la Paix, pour Emmanuelle
17 novembre 2024
La 15e JMFTA : c'est dans 4 jours : à vos marques ! prêts ?
Le 21 novembre prochain, c'est la 15ème édition de la Journée Mondiale du Faux-Timbre-d'Artiste qui a lieu chaque année, à l'initiative du génial Tony Mazzochin, le 3e jeudi de novembre (le jour du beaujolais nouveau).
Mais nous, ce qui nous régale et nous grise, c'est cette journée absolument dingue, où de plus en plus de mail-artistes (ou pas) s'adonnent à une débauche de créativité pour égayer ce mois le plus sombre de l'année en envoyant une création avec un faux-timbre d'artiste original.
Alors si vous n'y avez plus pensé, il est encore temps de vous y mettre, c'est un moment de plaisir formidable et de création collective comme il en existe peu.
Auteur de la photo publiée sur Instagram : Christophe Blaise |
Cher Christophe, je te souhaite une très belle moisson d'art postal à l'occasion de ce moment inoubliable qu'est une Journée Mondiale du Faux-Timbre d'Artiste pour le récipiendaire retenu. Et ce, d'autant plus, que le plaisir sera prolongé par une exposition des MA reçus, à Rencurel le dernier week-end de juin.
14 novembre 2024
T172 - Bleuet, centaurée ou barbeau, la fleur de l'Armistice du 11 novembre 1918, par Nathalie
A chaque 11 novembre, jour du souvenir pour les disparus de la première guerre mondiale, Nathalie participe à la journée régionale de la Philatélie à Chambéry, sa ville. Et à chaque fois, j'ai la très grande chance de recevoir l'une de ses créations.
Cette fois-ci ce sont à la fois son métier de peintre sur porcelaine qui est mis à l'honneur et le bleuet, la fleur emblème du 11 novembre en France, qui sont représentés sur cette copie d'assiette restaurée où elle n'a pas manqué de faire courir ses amies les fourmis. Nathalie m'apprend un autre nom pour cette fleur sauvage qu'on appelle par chez moi le bleuet ou la centaurée : on dit aussi le barbeau en Savoie.
Son art postal est magnifiquement rehaussé par le choix d'un timbre spécifique "Novembre" relatif à l'armistice du 11 novembre 1918, que je n'avais jamais vu.
Pour rester à la fois dans le bleu et dans la jolie vaisselle, j'ai trouvé au dos de l'ouvrage principal une assiette à dessert à fleurs bleues, contenant une savoureuse tartelette aux myrtilles (que l'on appelle aussi des bleuets), fruit sauvage que l'on trouve en abondance en Savoie.
Bref, voici un mail-art superbe rendant hommage à toutes les personnes tombées pour la liberté de notre Nation, dont il faut plus que jamais honorer le souvenir. Un grand merci à toi, chère Nathalie, car tu as su en plus le rendre appétissant et à mon goût en ce qui concerne les fleurs bleues (et aussi les myrtilles que j'adore).
6 novembre 2024
100 ans de résistance! Adieu et merci à Madeleine Riffaud
Madeleine Riffaud en 2011 |
Une héroïne s’en est allée. Son legs : tout un siècle de combats. Madeleine Riffaud, poétesse, résistante, ancienne journaliste à l’Humanité, est décédée ce mercredi 6 novembre.Elle était un personnage de roman, à l’existence tramée par la lutte, l’écriture, trois guerres et un amour. Une vie d’une folle intensité, après l’enfance dans les décombres de la Grande guerre, depuis ses premiers pas dans la résistance jusqu’aux maquis du Sud-Vietnam .Dans son appartement parisien, la vieille dame, front plissé, traits durs, regard perçant malgré la cécité, dépliait d’elle-même un récit sûr, précis, ponctué du pépiement des oiseaux qui l’entouraient, dans leurs grandes volières. Vêtue de noir, ses longs cheveux toujours nattés de côté, elle fumait, en se remémorant l’intime et l’histoire, et jusqu’à la première blessure, longtemps enfouie dans l’oubli, un viol enduré alors qu’adolescente, elle devait passer la ligne de démarcation pour rejoindre le sanatorium. La tuberculose était tombée sur elle comme un malheur de plus, dans l’exode, alors que sa famille fuyait Paris occupé.
Embrasser le combat : de la maladie, elle se releva, pour embrasser le combat. « Je suis entrée dans la Résistance avec un nom d’homme, un nom d’Allemand, un nom de poète » : dans la clandestinité, elle était Rainer, pour Rainer Maria Rilke. Il avait fallu la force de conviction de Raymond Aubrac pour qu’elle accepte de témoigner de son action dans la Résistance – « Je suis un antihéros, quelqu’un de tout à fait ordinaire. Il n’y a rien d’extraordinaire dans ce que j’ai fait, rien du tout », insistait-elle dans le documentaire que lui consacra en 2020 Jorge Amat, Les sept vies de Madeleine Riffaud.
les 80 ans de la Libération de Paris - Madeleine Riffaud la résistante a 100 ans!
C'est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons le décès de la résistante, poète, écrivain, journaliste et correspondante de guerre Madeleine Riffaud. Il est survenu ce jour à son domicile parisien. Madeleine avait 100 ans.
On peut être spectateur de sa vie, subir les événements, n'être que le témoin des bouleversements qui nous entourent. Très tôt, Madeleine Riffaud a, quant à elle, décidé d'être actrice de son existence. Née le 23 août 1924 à Arvillers (Somme), Madeleine développe une force de caractère qui la pousse à vouloir résister aux Allemands dès 1940, alors qu'elle n'a que 16 ans.
Après un séjour de quelques mois en sanatorium en Isère, elle se rend à Paris en 1942 pour entrer dans la Résistance intérieure. Avec comme nom de guerre Rainer, en hommage à l'écrivain autrichien Rainer Maria Rilke, Madeleine enchaîne les missions, apprend toutes les ficelles des combattants clandestins, grimpe quatre à quatre les échelons dans l'organisation. En 1944, elle intègre les FTP (Francs-tireurs et partisans). En juillet de la même année, elle abat un officier allemand en plein jour sur le pont de Solférino. Par malheur, elle est immédiatement arrêtée par la milice, qui la livre à la Gestapo. Après plusieurs semaines de torture pendant lesquelles Madeleine ne parle pas, elle est condamnée à mort. Le 15 août, elle parvient à s'échapper du « convoi des 57 000 », dernier convoi de déportés politiques parti de Paris pour Buchenwald et Ravensbrück. Le 19 août, elle est de nouveau opérationnelle pour participer à l'insurrection parisienne, dans le 19e arrondissement. À la tête d'un détachement de trois hommes, elle stoppe un train de soldats allemands dans le tunnel des Buttes-Chaumont et fait 80 prisonniers. Puis elle participe à l'âpre bataille autour de la place de la République, prend fin la libération de Paris. Elle tente alors, comme ses compagnons d'armes, de s'engager dans l'armée régulière pour continuer le combat jusqu'en Allemagne. Mineure (elle n'a pas encore 21 ans) et tuberculeuse, elle est éconduite. La guerre est terminée pour elle, la laissant brisée par les semaines de torture et les troubles de stress post-traumatique.L'écrivain Claude Roy, qu'elle avait croisé au sanatorium, lui présente Paul Éluard, qui la prend sous son aile. L'auteur du poème Liberté est frappé à la fois par l'état d'épuisement extrême de la jeune femme et par les poèmes qu'elle a écrits pendant la guerre. Il lui présente Picasso, Vercors, et publie ses compositions dans L'Éternelle Revue. Grâce à Éluard, elle commence une carrière de journaliste, d'abord dans Ce Soir, dirigé par Louis Aragon, puis dans La Vie ouvrière, hebdomadaire de la CGT. Madeleine couvre les grèves nationales de 1947 et celles des mineurs de 1948. En 1954, elle part au Viêt-Nam pour surveiller la bonne application des accords de Genève. Elle se marie avec le poète Nguyên Đình Thi, qu'elle a rencontré au festival de la jeunesse de Berlin, 3 ans auparavant. Elle retrouve Hô Chi Minh qu'elle a rencontré à Paris en 1946. Les couples mixtes étant interdits par les Chinois qui ont pris le pouvoir en sous-main, elle rentre en France, en 1955. Elle reprend pied avec le journalisme. En 1957, Madeleine intègre le quotidien L'Humanité pour couvrir la guerre d'Algérie. Dans ses articles, elle dénonce les rafles qui ont lieu à Paris, la torture des opposants algériens rue des Saussaies, dans les mêmes locaux où elle a été torturée en 1944, le massacre du 17 octobre 1961. Elle se rend régulièrement en Algérie, souvent clandestinement pour échapper à l'OAS (Organisation de l'armée secrète) qui l'a condamnée à mort. En 1962, de passage à Oran, elle est victime d'un attentat : un camion militaire percute frontalement sa voiture. Brisée en 1000 morceaux, elle passe plusieurs mois sur un lit d'hôpital en Suisse. En 1964, elle retourne au Viêt-Nam, pendant plusieurs semaines dans les maquis Viêt-Cong. Elle y retournera jusqu'à la fin du conflit en 1973. De cette expérience sur le terrain, elle tire les livres Dans les maquis vietcong, et Au Nord-Viêt-Nam (écrit sous les bombes). En 1974, marquée par l'hospitalisation et le décès de sa mère, Madeleine décide de dénoncer les conditions de travail du personnel hospitalier en France. Forte de sa formation de sage-femme pendant la guerre, elle se fait embaucher comme aide-soignante sous un faux nom et travaille pendant un mois dans plusieurs hôpitaux. Cette enquête donne lieu à un livre, Les Linges de la nuit, publié en 1974, qui se vend à un million d'exemplaires.Dédiée toute sa vie à celles et ceux qui souffrent, Madeleine se consacre à partir de 1994 à la mémoire des Résistants morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Longtemps, elle refusa de revenir sur ces années sombres. Mais pour le cinquantenaire de la Libération, Raymond Aubrac la convainc de raconter aux jeunes générations son expérience de la Résistance, en souvenir de ses camarades disparus. Depuis, elle n'a cessé de transmettre sa mémoire. Poète, écrivain, journaliste, parolière, elle devient scénariste de bande dessinée à 97 ans en publiant son autobiographie « Madeleine, résistante » scénarisée par JD Morvan et dessinée par Dominique Bertail (Dupuis).
Elle s'est éteinte ce matin, paisiblement dans son lit entourée de ses proches.
MO01 - Ouvriers raboteurs de parquets et fendeurs de bois au 19e siècle, par Isabelle
Voici le premier mail-art que je reçois en rapport avec le nouveau thème sur le monde ouvrier que je viens de lancer. Au moment de composer son enveloppe, Isabelle s'est posée la question de savoir si les ouvriers du bois qu'ils soient raboteurs de parquet comme au temps de Caillebotte, ou fendeur de bois comme le personnage de droite sont bien des ouvriers* ou des artisans* car tous sont des travailleurs manuels.
Gustave Caillebotte (1848 - 1894) : Raboteurs de parquet 1875 |
Ce tableau constitue une des premières représentations du prolétariat urbain. Si les paysans (Des glaneuses de Millet) ou les ouvriers des campagnes (Casseurs de pierres de Courbet) ont souvent été montrés, les ouvriers de la ville ont très rarement fait l'objet de tableaux. Contrairement à Courbet ou Millet, Caillebotte, bourgeois aisé, n'introduit aucun discours social, moralisateur ou politique dans son oeuvre. L'étude documentaire (gestes, outils, accessoires) le place parmi les réalistes les plus chevronnés.
Merci Isabelle d'être la première à ouvrir cette nouvelle filière avec cet hommage aux ouvriers du bois. Cela me fait très plaisir, merci vraiment.
28 octobre 2024
Nationale 7, soleil sur la route des vacances, de Diane
Diane participe cette année au défi "Inktober", ce qui consiste à réaliser un dessin sur un thème prédéfini pour chaque jour du mois d'octobre.
La journée du 9 octobre était dédiée au mot "soleil", ce qui justifie l'envoi de cette enveloppe évoquant la route des vacances, la célèbre Nationale 7 chantée par Trenet, où les belles voitures généralement bien chargées descendaient sur cette voie pour gagner la méditerranée. Le car de tourisme avec la belle voyageuse toute bronzée en short est également très évocateur.
Sympas la borne kilomètrique N7 de chaque côté de l'enveloppe, ainsi que le dessin du livre de l'été, de la paire de lunettes de soleil et de la crème solaire.
Renarde et ses petits au terrier, pour Jeanne-Marie
La Poste a édité récemment un collector de timbres sur les renards : j'en profite pour faire un joli coucou à mon amie savoyarde qui n'a plus le coeur au mail-art depuis déjà un long moment.
100 jours de détention : art postal et courrier de soutien à Paul Watson
Le 23 octobre dernier, après une quatrième comparution devant un tribunal au Groënland, juge et procureur danois ont demandé une nouvelle prolongation de trois semaines pour la détention de Paul Watson, emprisonné à Nuuk depuis le 21 juillet dernier. A chaque fois, les autorités refusent de visionner les preuves qui sont de nature à le disculper dans un simulacre d'exercice de la justice.
Un homme de paroles : le conteur Jean-Pierre Chabrol, pour Eric
sur le transistor, la photo de Jean-Pierre Chabrol l'écrivain - RD |
Landes : une forêt artificielle voulue par Napoléon III, pour Isabelle
Voici un mail-art sur le thème de la forêt landaise pour Isabelle. Je ne connais pas beaucoup ce département des Landes, n'ayant fait que le traverser pour descendre en voiture jusque dans les Pyrénées Orientales mais je ne doute pas qu'il recèle bien des beautés sur son littoral et dans sa forêt sur les sites touristiques.
Pour ma part je la trouve in tantinet monotone et surtout fort fragile car la sylviculture d'une seule variété d'arbre parce qu'elle pousse bien vite et qu'elle est de bon rapport comme c'est le cas du pin maritime n'est pas un argument suffisant pour en faire une forêt intéressante sur le plan de la biodiversité. Il n'y a qu'à voir les dégâts qui ont suivi la tempête de 2009 puis les nombreux et récents incendies qui ont ravagé des parcelles entières avec une vigueur encore jamais égalée.
Au début du XVIIIe siècle, l'homme entame l'amélioration de son milieu, en cherchant à stopper l'avancée permanente des dunes vers l'intérieur des terres. C’est finalement en 1787 que plusieurs procédés sont testés lors d’expériences entreprises à La Teste (Gironde) par un ingénieur des Ponts et Chaussées, Nicolas Brémontier. Il fut en quelque sorte le premier chercheur à travailler sur la Pinède landaise ! Sur le cordon dunaire du littoral, le piégeage du sable est fait par l'oyat, une plante aux longues racines, qui permet d'obtenir un tapis végétal bloquant la progression des grains de sable. Sur les dunes plus intérieures, la stabilisation définitive est assurée par un ensemencement de Pin maritime / ajonc / genêt. En 1864, les dunes sont ainsi fixées et terre et hommes, protégés du sable.
En 1857, Napoléon III impose alors par la loi à l'ensemble des communes d’Aquitaine l'ensemencement en pins de leurs terrains, assurant ainsi le drainage et l’assainissement des marécages du plateau. De la pointe du Médoc aux méandres de l'Adour, de l'Océan aux berges de la Garonne, le massif des Landes de Gascogne est né. Actuellement, en Aquitaine, sur plus d'un million d'hectares de forêts de production (1 810 000 ha), 815 000 ha sont majoritairement constitués de futaies de Pin maritime (Inventaire Forestier National 2007-2011).
Quand lutherie et poésie font alliance en un instrument de légende, pour Ouiza
Il y a déjà longtemps que j'apprécie la musique rendue par le luth oriental qu'on appelle le oud. Et j'ai déjà eu la chance de voir des virtuoses de cet instrument dans la salle de spectacles Paul B de Massy, à moins d'un kilomètre de chez moi : par exemple, j'ai entendu jouer Rabih Abou-Khalil, célèbre compositeur libanais et merveilleux joueur de oud, il y a une bonne dizaines d'années.
Wissam Joubran dans son atelier de lutherie de Paris 15e |
1/Lien sur la biographie de Wissam JOUBRAN et sur la dynastie de luthiers dans la famille JOUBRAN
2/Lien sur un article "Le trio JOUBRAN - Frères de résistance, frères de résonance" qui décrit leur vocation et la musique qu'ils créent et aiment à jouer ensemble.
24 octobre 2024
"Ma bohème" d'Arthur Rimbaud, de la part de l'Etre anonyme
Je suis contente de recevoir cette lettre poétique de l'Etre anonyme qui rend hommage à Arthur Rimbaud, dont c'est l'anniversaire de sa naissance, il y a 70 ans.
J'ai de vraies lacunes en ce qui concerne ce poète qu'on a surnommé "l'homme aux semelles de vent". Pourquoi me reste-t-il en tête des poésies de Verlaine, mais rien du tout de Rimbaud. Etait-il considéré comme trop sulfureux ou trop avant-gardiste pour qu'on nous enseigne sa poésie?