21 novembre 2024

15ème JMFTA : Van Gogh à la source de mon inspiration

Quelle inspiration muséale pour cette 15e édition de la JMFTA ?  Incontestablement c'est la peinture de Vincent Van Gogh qui me fait le plus vibrer aujourd'hui, pour des tas de raisons :

- j'aime son regard sur la nature au fil des saisons (les paysages, les fleurs et les arbres) et sur les gens  et leur habitat, des travailleurs de la terre surtout
- j'aime la manière dont il fait bouger son pinceau dans la matière, l'infinité des touches pour donner du mouvement , ses courbes, ses tourbillons même (on dirait une danse), ses points de couleurs, son traitement de la lumière, ce qui rend sa peinture tellement vivante et vibrante
- la personnalité du peintre est attachante : il a longtemps cherché sa voie dans son pays natal, et n'a démarré la peinture que tardivement. Ce qui rend plus incroyable encore sa production d'environ 1000 oeuvres qui occupe les dix dernières années de sa trop courte vie puisqu'il est mort à 37 ans. Totalement incompris de son vivant (une seule oeuvre vendue), Vincent a toujours tiré le diable par la queue alors qu'aujourd'hui ses toiles se vendent à des prix pharamineux.

 Le gardien de la galerie temporaire veille sur les Iris de Vincent

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Cette année encore j'ai choisi de faire une tapisserie au point de croix comme base pour mon faux-timbre textile, très inspirée par les bleus et les jaunes de la palette de Vincent Van Gogh.

Le bleu des fleurs naturellement bleues, si peu nombreuses est à l'origine de la terminaison de mon pseudo. Ici bien sûr ce que je préfère c'est le bleu des iris mais il est très présent dans tous les tableaux de Vincent, où il est magnifiquement traité. Quant au jaune à la tonalité si particulière, on le retrouve dans tous ses tableaux avec les blés, les moissons, et bien entendu les tournesols dont il a fait une série de huit (seulement sept sont recensés  car le 8e a été détruit).

 Elaboration de mon faux-timbre en partant d'une toile vierge et d'un modèle extrait des Iris

 

deux versions possibles pour mon faux timbre d'artiste et c'est finalement la version de droite qui est retenue

Hélas après plus de quinze jours à essayer de m'en sortir,  le constat est affligeant : j'ai préparé tout cela en pure perte, car je n'ai pas réussi à obtenir les couleurs que j'aime tant sur ma nouvelle imprimante  (il y a un défaut de concordance des couleurs que je n'arrive pas à résoudre) et donc sur mon tissu ; dans ces conditions, je ne peux comme je l'imaginai faire une série pour mes principaux correspondants habituels. Grosse frustration!

Enfin c'est l'essentiel, je vais faire un envoi unique pour le MIAP de Christophe et je lui en souhaite une très bonne réception.

20 novembre 2024

T173 - Herbier aux couleurs automnales, de Nadine

Comme cela me fait plaisir de recevoir de l'art postal en provenance de la nordiste Nadine, ou Mamymail pour les initiés : elle me fait part de son souci de voir ce mail-art me parvenir dans des délais "normaux", contrairement à mes deux envois précédents qu'elle a reçu avec plusieurs mois de retard.
Sa composition est originale, sur un joli fond coloré, mais il a été plastifié, car je suppose qu'elle a craint que les pétales des pensées et feuilles de fougères et autres, séchées, ne se décomposent dans le transport. 

C'est bien arrivé, rassures-toi Nadine, et c'est très frais! Merci beaucoup!

Le carrousel de Doisneau tournant sous la pluie parisienne, par Vincent

J'aime l'univers des photos de Doisneau et Vincent l'a bien compris : il a réagi au quart de tour à mon commentaire laissé sur Instagram à propos de ce maître de la photographie réaliste que j'apprécie tout particulièrement.

Il m'adresse aujourd'hui un manège à l'ancienne où voitures, autobus et  animaux tournoient, imaginons-le,  sur l'air de la valse d'Amélie Poulain à l'accordéon ; bien que noyé sous des trombes d'eau,  ce carrousel ne manque pas d'un charme un peu suranné qui n'est pas pour me déplaire. 

Et puis, entre nous, il y a maintenant manifestement une histoire de cheval (de bois) : merci beaucoup Vincent pour cet envoi, un de plus alors que je suis très en retard pour te répondre. 

Tout mon espoir pour une paix prochaine, pour Lubomyr

Aujourd'hui je me suis réveillée en entendant que nous étions au 1000e jour de guerre en Ukraine, depuis la dernière invasion des Russes dans ce  pays . 

Lorsqu'en feuilletant le dernier Télérama je suis tombée sur une superbe colombe réalisée par une illustratice de talent - Delphine Vaute-  j'ai aussitôt pensé à l'envoyer à Lubomyr, dont je n'ai pas eu de nouvelles récentes... mais comment pourrait-il en être autrement dans un pays en guerre?

Illustration réalisée par Delphine Vaute pour Télérama

J'espère juste qu'il va bien et je lui souhaite une très bonne réception de ce nouveau mail- art textile que j'ai réalisé sur un fond de drap comportant déjà des plumes. 

Tous les enfants du monde méritent la Paix, pour Emmanuelle

Vous me connaissez : je suis résolument du côté de l'être humain,  de tous les êtres humains. Pardon Emmanuelle de t'associer à mon humeur du jour mais avec ton statut neutre de Suissesse, j'espère que tu me pardonneras (humour). 

Coup de gueule contre la guerre et ses ravages. Stop, cela suffit : assez de bombes, assez de roquettes, assez de drones sont tombés et tombent encore sur les habitants de cette zone de conflit permanent depuis des décennies qu'est le Moyen-Orient!

Les enfants, tous les enfants du monde, ne devraient jamais avoir à souffrir pour mériter de vivre en paix. 
Image trouvée en différents lieux sur internet avec des noms de diffuseurs mais pas de nom d'auteur
A tous les marchands d'armes qui s'en mettent plein les poches et ne sont pas pressés de voir s'éteindre les échauffourées et les guerres, devons-nous rappeler que avons tous un coeur, du sang rouge qui coule dans nos veines, et que l'on croit à Jésus, Jéhovah ou Vichnou, nous sommes tous faits de la même chair et nos vies ont strictement la même valeur? Et que tous les enfants sont des victimes innocentes!

17 novembre 2024

La 15e JMFTA : c'est dans 4 jours : à vos marques ! prêts ?

Le 21 novembre prochain, c'est la 15ème  édition de la Journée Mondiale du Faux-Timbre-d'Artiste qui a lieu chaque année, à l'initiative du génial Tony Mazzochin, le 3e jeudi de novembre (le jour du beaujolais nouveau).

Mais nous,  ce qui nous régale et nous grise, c'est cette journée absolument dingue, où de plus en plus de mail-artistes (ou pas) s'adonnent à une débauche de créativité pour égayer ce mois le plus sombre de l'année en envoyant une création avec un faux-timbre d'artiste original.

Alors si vous n'y avez plus pensé, il est encore temps de vous y mettre, c'est un moment de plaisir formidable et de création collective comme il en existe peu. 

Auteur de la photo publiée sur Instagram : Christophe Blaise 
Je peux vous montrer que pour être à la hauteur de l'évènement, Christophe, en bon gardien et initiateur du MIAP, a déjà prévu le convoyage de vos envois entre la Poste et son Chalet Musée.

Cher Christophe, je te souhaite une très belle moisson d'art postal à l'occasion de ce moment inoubliable qu'est une Journée Mondiale du Faux-Timbre d'Artiste pour le récipiendaire retenu. Et ce, d'autant plus, que le plaisir sera prolongé par une exposition des MA reçus, à Rencurel le dernier week-end de juin.

14 novembre 2024

T172 - Bleuet, centaurée ou barbeau, la fleur de l'Armistice du 11 novembre 1918, par Nathalie

A chaque 11 novembre, jour du souvenir pour les disparus de la première guerre mondiale, Nathalie participe à la journée régionale de la Philatélie à Chambéry, sa ville. Et à chaque fois, j'ai la très grande chance de recevoir l'une de ses créations.

Cette fois-ci ce sont à la fois son métier de peintre sur porcelaine qui est mis à l'honneur et le bleuet, la fleur emblème du 11 novembre en France,  qui sont représentés sur cette copie d'assiette restaurée où elle n'a pas manqué de faire courir ses amies les fourmis.  Nathalie m'apprend un autre nom pour cette fleur sauvage qu'on appelle par chez moi le bleuet ou la centaurée : on dit aussi le barbeau en Savoie. 

Son art postal est magnifiquement rehaussé par le choix d'un timbre spécifique "Novembre" relatif à l'armistice du 11 novembre 1918, que je n'avais jamais vu.


Pour rester à la fois dans le bleu et dans la jolie vaisselle, j'ai trouvé au dos de l'ouvrage principal une assiette à dessert à fleurs bleues, contenant une savoureuse tartelette aux myrtilles (que l'on appelle aussi des bleuets), fruit sauvage que l'on trouve en abondance en Savoie.

Bref, voici un mail-art superbe rendant hommage à toutes les personnes tombées pour la liberté de notre Nation, dont il faut plus que jamais honorer le souvenir. Un grand merci à toi, chère Nathalie, car tu as su en plus le rendre appétissant et à mon goût en ce qui concerne les fleurs bleues (et aussi les myrtilles que j'adore).

6 novembre 2024

100 ans de résistance! Adieu et merci à Madeleine Riffaud

Madeleine Riffaud, héroïne de la Résistance, est morte ce mercredi 6 novembre à l’âge de 100 ans.  Engagée dès l’âge de 18 ans dans un groupe de Francs-tireurs et partisans, ses actions de combat en ont fait une figure emblématique de la Résistance. Journaliste-reporter pendant les guerres du Vietnam et d’Algérie, elle était également poétesse.  
Madeleine Riffaud en 2011

Madeleine Riffaud dont je vous avais déjà parlé sur ce blog, c'était l'un des derniers grands noms associés à cette période de l'histoire ; son engagement pendant toute sa vie m'a toujours beaucoup impressionnée : elle était la résistance incarnée! 

Voici d'abord l'extrait d'un article hommage qui lui est rendu sur le journal l'Humanité de ce jour :

Une héroïne s’en est allée. Son legs : tout un siècle de combats. Madeleine Riffaud, poétesse, résistante, ancienne journaliste à l’Humanité, est décédée ce mercredi 6 novembre. 

Elle était un personnage de roman, à l’existence tramée par la lutte, l’écriture, trois guerres et un amour. Une vie d’une folle intensité, après l’enfance dans les décombres de la Grande guerre, depuis ses premiers pas dans la résistance jusqu’aux maquis du Sud-Vietnam .Dans son appartement parisien, la vieille dame, front plissé, traits durs, regard perçant malgré la cécité, dépliait d’elle-même un récit sûr, précis, ponctué du pépiement des oiseaux qui l’entouraient, dans leurs grandes volières. Vêtue de noir, ses longs cheveux toujours nattés de côté, elle fumait, en se remémorant l’intime et l’histoire, et jusqu’à la première blessure, longtemps enfouie dans l’oubli, un viol enduré alors qu’adolescente, elle devait passer la ligne de démarcation pour rejoindre le sanatorium. La tuberculose était tombée sur elle comme un malheur de plus, dans l’exode, alors que sa famille fuyait Paris occupé.

Embrasser le combat : de la maladie, elle se releva, pour embrasser le combat. « Je suis entrée dans la Résistance avec un nom d’homme, un nom d’Allemand, un nom de poète » : dans la clandestinité, elle était Rainer, pour Rainer Maria Rilke. Il avait fallu la force de conviction de Raymond Aubrac pour qu’elle accepte de témoigner de son action dans la Résistance – « Je suis un antihéros, quelqu’un de tout à fait ordinaire. Il n’y a rien d’extraordinaire dans ce que j’ai fait, rien du tout », insistait-elle dans le documentaire que lui consacra en 2020 Jorge Amat, Les sept vies de Madeleine Riffaud.

Comme je suis triste aujourd'hui de voir cette femme qui s'est battue toute sa vie pour la paix et la liberté, s'éteindre le jour même où les fascho-populistes étatsuniens ramènent au pouvoir un Donald Trump totalement incontrôlable pour un nouveau mandat présidentiel qui s'annonce pire que le premier.
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Qui était Madeleine Riffaud ? | Histoire de l'INA

 
les 80 ans de la Libération de Paris - Madeleine Riffaud la résistante a 100 ans!

L'éloge funèbre que les éditions Dupuis ont publié aujourd'hui à l'occasion de sa disparition est particulièrement riche et documenté car Madeleine semble avoir eu tant de vies! : je vous laisse en prendre connaissance, avec émotion.

C'est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons le décès de la résistante, poète, écrivain, journaliste et correspondante de guerre Madeleine Riffaud. Il est survenu ce jour à son domicile parisien. Madeleine avait 100 ans.

On peut être spectateur de sa vie, subir les événements, n'être que le témoin des bouleversements qui nous entourent. Très tôt, Madeleine Riffaud a, quant à elle, décidé d'être actrice de son existence. Née le 23 août 1924 à Arvillers (Somme), Madeleine développe une force de caractère qui la pousse à vouloir résister aux Allemands dès 1940, alors qu'elle n'a que 16 ans.

Après un séjour de quelques mois en sanatorium en Isère, elle se rend à Paris en 1942 pour entrer dans la Résistance intérieure. Avec comme nom de guerre Rainer, en hommage à l'écrivain autrichien Rainer Maria Rilke, Madeleine enchaîne les missions, apprend toutes les ficelles des combattants clandestins, grimpe quatre à quatre les échelons dans l'organisation. En 1944, elle intègre les FTP (Francs-tireurs et partisans). En juillet de la même année, elle abat un officier allemand en plein jour sur le pont de Solférino. Par malheur, elle est immédiatement arrêtée par la milice, qui la livre à la Gestapo. Après plusieurs semaines de torture pendant lesquelles Madeleine ne parle pas, elle est condamnée à mort. Le 15 août, elle parvient à s'échapper du « convoi des 57 000 », dernier convoi de déportés politiques parti de Paris pour Buchenwald et Ravensbrück. Le 19 août, elle est de nouveau opérationnelle pour participer à l'insurrection parisienne, dans le 19e arrondissement. À la tête d'un détachement de trois hommes, elle stoppe un train de soldats allemands dans le tunnel des Buttes-Chaumont et fait 80 prisonniers. Puis elle participe à l'âpre bataille autour de la place de la République, prend fin la libération de Paris. Elle tente alors, comme ses compagnons d'armes, de s'engager dans l'armée régulière pour continuer le combat jusqu'en Allemagne. Mineure (elle n'a pas encore 21 ans) et tuberculeuse, elle est éconduite. La guerre est terminée pour elle, la laissant brisée par les semaines de torture et les troubles de stress post-traumatique.L'écrivain Claude Roy, qu'elle avait croisé au sanatorium, lui présente Paul Éluard, qui la prend sous son aile. L'auteur du poème Liberté est frappé à la fois par l'état d'épuisement extrême de la jeune femme et par les poèmes qu'elle a écrits pendant la guerre. Il lui présente Picasso, Vercors, et publie ses compositions dans L'Éternelle Revue. Grâce à Éluard, elle commence une carrière de journaliste, d'abord dans Ce Soir, dirigé par Louis Aragon, puis dans La Vie ouvrière, hebdomadaire de la CGT. Madeleine couvre les grèves nationales de 1947 et celles des mineurs de 1948. En 1954, elle part au Viêt-Nam pour surveiller la bonne application des accords de Genève. Elle se marie avec le poète Nguyên Đình Thi, qu'elle a rencontré au festival de la jeunesse de Berlin, 3 ans auparavant. Elle retrouve Hô Chi Minh qu'elle a rencontré à Paris en 1946. Les couples mixtes étant interdits par les Chinois qui ont pris le pouvoir en sous-main, elle rentre en France, en 1955. Elle reprend pied avec le journalisme. En 1957, Madeleine intègre le quotidien L'Humanité pour couvrir la guerre d'Algérie. Dans ses articles, elle dénonce les rafles qui ont lieu à Paris, la torture des opposants algériens rue des Saussaies, dans les mêmes locaux où elle a été torturée en 1944, le massacre du 17 octobre 1961. Elle se rend régulièrement en Algérie, souvent clandestinement pour échapper à l'OAS (Organisation de l'armée secrète) qui l'a condamnée à mort. En 1962, de passage à Oran, elle est victime d'un attentat : un camion militaire percute frontalement sa voiture. Brisée en 1000 morceaux, elle passe plusieurs mois sur un lit d'hôpital en Suisse. En 1964, elle retourne au Viêt-Nam, pendant plusieurs semaines dans les maquis Viêt-Cong. Elle y retournera jusqu'à la fin du conflit en 1973. De cette expérience sur le terrain, elle tire les livres Dans les maquis vietcong, et Au Nord-Viêt-Nam (écrit sous les bombes). En 1974, marquée par l'hospitalisation et le décès de sa mère, Madeleine décide de dénoncer les conditions de travail du personnel hospitalier en France. Forte de sa formation de sage-femme pendant la guerre, elle se fait embaucher comme aide-soignante sous un faux nom et travaille pendant un mois dans plusieurs hôpitaux. Cette enquête donne lieu à un livre, Les Linges de la nuit, publié en 1974, qui se vend à un million d'exemplaires.Dédiée toute sa vie à celles et ceux qui souffrent, Madeleine se consacre à partir de 1994 à la mémoire des Résistants morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Longtemps, elle refusa de revenir sur ces années sombres. Mais pour le cinquantenaire de la Libération, Raymond Aubrac la convainc de raconter aux jeunes générations son expérience de la Résistance, en souvenir de ses camarades disparus. Depuis, elle n'a cessé de transmettre sa mémoire. Poète, écrivain, journaliste, parolière, elle devient scénariste de bande dessinée à 97 ans en publiant son autobiographie « Madeleine, résistante » scénarisée par JD Morvan et dessinée par Dominique Bertail (Dupuis).

Elle s'est éteinte ce matin, paisiblement dans son lit entourée de ses proches.

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Adieu Madeleine, ton courage et ta résistance omniprésente t'honorent en ce monde où tout va de travers : nous ne t'oublierons pas!
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Je complète mon post avec une série de 10 enregistrements trouvés sur France Culture relatant la vie si remplie de cette femme extraordinaire qu'était Madeleine Riffaud :
épisode 10/01 : l'enfance en résistance
épisode 10/05 : Algérie, l'odeur du jasmin
épisode 10/06 : dans les maquis vietcong
épisode 10/10 : Paris 1973-1993

MO01 - Ouvriers raboteurs de parquets et fendeurs de bois au 19e siècle, par Isabelle

Voici le premier mail-art que je reçois en rapport avec le nouveau thème sur le monde ouvrier que je viens de lancer. Au moment de composer son enveloppe, Isabelle s'est posée la question de savoir si les ouvriers du bois qu'ils soient raboteurs de parquet comme au temps de Caillebotte, ou fendeur de bois comme le personnage de droite sont bien des ouvriers* ou des artisans* car tous sont des travailleurs manuels.

Il n'y a aucun doute sur le fait qu'à l'époque où ces métiers étaient pratiqués comme sur l'image, les hommes ne travaillaient pas pour leur propre compte : c'étaient donc bien des ouvriers du bois. 

Caillebotte en 1875 a choisi de peindre ces raboteurs de parquets car c'étaient des travailleurs  totalement invisibilisés, déjà.  
Gustave Caillebotte (1848 - 1894) : Raboteurs de parquet 1875
Ce tableau constitue une des premières représentations du prolétariat urbain. Si les paysans (Des glaneuses de Millet) ou les ouvriers des campagnes (Casseurs de pierres de Courbet) ont souvent été montrés, les ouvriers de la ville ont très rarement fait l'objet de tableaux. Contrairement à Courbet ou Millet, Caillebotte, bourgeois aisé, n'introduit aucun discours social, moralisateur ou politique dans son oeuvre. L'étude documentaire (gestes, outils, accessoires) le place parmi les réalistes les plus chevronnés.

Merci Isabelle d'être la première à ouvrir cette nouvelle filière  avec cet hommage aux ouvriers du bois. Cela me fait très plaisir, merci vraiment.

* Rappelons la définition d'un ouvrier : c'est un travailleur ou une travailleuse qui exécute pour le compte d'autrui, moyennant salaire, un travail manuel (dans un atelier, une mine, une manufacture, une usine, une exploitation agricole,...). Il est bon de préciser que tous les travailleurs manuels ne sont pas des ouvriers. L'artisan est une personne qui fait un travail manuel, qui exerce une technique traditionnelle ou artistique à son propre compte, aidée souvent de sa famille et d'apprentis (ex. serrurier, plombier).

28 octobre 2024

Nationale 7, soleil sur la route des vacances, de Diane

Diane participe cette année au défi "Inktober", ce qui consiste à réaliser un dessin sur un thème prédéfini pour chaque jour du mois d'octobre.

La journée du 9 octobre était dédiée au mot "soleil", ce qui justifie l'envoi de cette enveloppe évoquant la route des vacances, la célèbre Nationale 7 chantée par Trenet, où les belles voitures généralement bien chargées descendaient sur cette voie pour gagner la méditerranée. Le car de tourisme avec la belle voyageuse toute bronzée en short est également très évocateur.

Sympas la borne kilomètrique N7 de chaque côté de l'enveloppe, ainsi que le dessin du livre de l'été, de la paire de lunettes de soleil et de la crème solaire. 

Bravo Diane pour les timbres soigneusement choisis avec le cabriolet 204 Peugeot décapotable et la demoiselle sur le départ tirant sa lourde valise.  Merci à toi, pour  l'évasion  que tu me proposes alors que les vacances d'été sont déjà un peu loin, ce qui me permet de rêver encore aux beaux jours, et n'a pas manqué de me remettre la chanson de Trenet dans la tête!

Renarde et ses petits au terrier, pour Jeanne-Marie

La Poste a édité récemment un collector de timbres sur les renards : j'en profite pour faire un joli coucou à mon amie savoyarde qui n'a plus le coeur au mail-art depuis déjà un long moment.

Je ne voulais pas que sa boite aux lettres reste vide à cette époque de l'année où Jeanne-Marie a toujours beaucoup reçu chaque année, pour son thème des sorcières,  à cause de la fête d'Halloween. 

Cette amie toujours enjouée pendant des années nous a beaucoup gâtés, sa fantaisie et sa créativité débordante nous ont longtemps époustouflés. C'est pourquoi je tiens tant aujourd'hui à lui adresser une brassée de pensées positives et l'assurer de mon meilleur souvenir.

J'espère que ce mail-art avec renarde et renardeaux que tu adores, saura trouver le moyen de te distraire un petit moment. Je t'en souhaite bonne réception, mon amie. 

100 jours de détention : art postal et courrier de soutien à Paul Watson

Le 23 octobre dernier, après une quatrième comparution devant un tribunal au Groënland, juge et  procureur danois ont demandé une nouvelle prolongation de trois semaines pour la détention de Paul Watson, emprisonné à Nuuk depuis le 21 juillet dernier. A chaque fois, les autorités refusent de visionner les preuves qui sont de nature à le disculper dans un simulacre d'exercice de la justice. 

Ce courrier ne changera rien bien sûr à sa condition de prisonnier, mais je tente de lui apporter un message d'espoir et d'encouragement à tenir bon, car avec seulement 10 minutes d'échange téléphonique avec sa femme et ses enfants par semaine, cet isolement de fait devient de plus en plus lourd à supporter au fil du temps. En effet, il n'a de visites que celles de ses avocats, pas d'ordinateur, ni de co-détenus parlant sa langue.

La directrice de Sea Shepperd France a redonné l'adresse où lui écrire en prison, si vous partagez son combat.
Paul Watson
Anstalten Prison
Nuuk, Greenland
DK-3900

Dans quel monde vivons-nous si nous acceptons de voir les contrevenants en toute liberté violer les lois et le moratoire international interdisant la chasse à la baleine,  alors que l'on emprisonne ceux qui cherchent à les faire respecter? Quel courage il faut avoir pour être un lanceur d'alerte dans ces conditions! Free Paul Watson!

Un homme de paroles : le conteur Jean-Pierre Chabrol, pour Eric

Comme l'exposition d'art postal sur les paroles, annulée à Mialet ce dernier week-end à cause du risque d'inondations, sera très probablement reportée,  j'en profite pour rajouter un mail-art pour Eric.
sur le transistor, la photo de Jean-Pierre Chabrol l'écrivain - RD
Je le dédie à  une autre forme de paroles désormais devenue très rare : c'était la voix radiophonique des conteurs, comme celle de Jean-Pierre Chabrol que j'ai choisi pour illustrer mon propos car il m'a bien accompagné sur le transistor familial,  avant que je le découvre dans ses livres.
Fils d'instituteurs né à Chamborigaud en 1925, mort à Ponteils en 2001, Jean-Pierre Chabrol est un enfant de la Cévenne comme il se plaisait à le dire.

Etudiant engagé dans la Résistance, au lendemain de la guerre il devient dessinateur puis journaliste à l'Huma et commence, encouragé par Louis Aragon, l'écriture de son premier roman : "La dernière cartouche", publié en 1953. C'est le début d'une belle et grande carrière littéraire : auteur de plus de 40 ouvrages, romans, récits, contes, théâtre, il a été encouragé et soutenu par son ami Mac Orlan.

Mais Jean-Pierre Chabrol est aussi un merveilleux conteur, un homme de radio et de télévision, un historien, l'ami de Georges Brassens, Yves Montand, Mouloudji, Jacques Brel…

Amoureux et fier de sa Cévenne, son Pays des Rebelles, il en fera le décor de certains de ses romans. Il sera le chantre de ces petites gens, de ces paysans mineurs de toutes nationalités, venus chercher refuge en Cévennes.

Oeuvre immense et diverse, il y aborde tous les sujets avec force et conviction. Traverser les Cévennes sans écouter Jean-Pierre Chabrol, sans partager ses émotions, est ne voir que le bout de ses souliers en oubliant le paysage et son histoire. Jean-Pierre Chabrol est à découvrir pour certains, à lire et relire pour d'autres et le redécouvrir à chaque page.
Extrait enregistré de Jean-Pierre Chabrol contant son enfance, parlant de son grand père 
.Vidéo publiée sur Youtube par SA-Avenger
Jean Pierre Chabrol raconte son dogue : vidéo publiée sur Youtube par l'INA Archives

2 octobre 1976 Jean-Pierre Chabrol chez lui à Pont de Rastel dans les Cévennes en compagnie de Tibère, jeune dogue danois, se promenant, jouant. Jean-Pierre Chabrol, assis dans un pré avec Tibère, montre comment la vie est rythmée par les animaux, parle des rapports entre son chien et lui. Racontez une histoire troublante sur le chien de Jeanne la compagne de Georges Brassens. Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel.

Landes : une forêt artificielle voulue par Napoléon III, pour Isabelle

Voici un mail-art sur le thème de la forêt landaise pour Isabelle. Je ne connais pas beaucoup ce département des Landes, n'ayant fait que le traverser pour descendre en voiture jusque dans les Pyrénées Orientales mais je ne doute pas qu'il recèle bien des beautés sur son littoral et dans sa forêt sur les sites touristiques.

Pour ma part je la trouve in tantinet monotone et surtout fort fragile car la sylviculture d'une seule variété d'arbre parce qu'elle pousse bien vite et qu'elle est de bon rapport comme c'est le cas du pin maritime n'est pas un argument suffisant pour en faire une forêt intéressante sur le plan de la biodiversité. Il n'y a qu'à voir les dégâts qui ont suivi la tempête de 2009 puis les nombreux et récents incendies qui ont ravagé des parcelles entières avec une vigueur encore jamais égalée. 

La forêt landaise site https://www.cotelandesnaturetourisme.com/destination/la-foret-landaise - Forêt des Landes après Klaus en 2009 La plantation de pins à Guillos, le 20 juillet 2022, après le passage du feu- Marion Parent

Un pays de Landes et de sable
Il y a plus de deux cents ans, au sommet de la dune du Pilat, face aux vents de la mer, rien ne résistait. Le sable avançait sur la terre au gré des rafales, jusqu'à gagner 40 mètres par an ! L'avancée des sables sur la côte n'était pas alors l'unique inquiétude des habitants. Sur les vastes plaines intérieures, ruisseaux et rivières évacuent trop lentement les pluies abondantes : le sol sableux s'engorge. Dans ces eaux stagnantes, moustiques et autres insectes pullulaient, apportant aux hommes les fièvres du paludisme : « La terre est saturée d’eau pendant tout l’hiver ; l’eau regorge jusqu’à la surface, et comme le sol est plat, ou à peu près, les Landes sont une mare impraticable jusqu’au retour du beau temps. L’été venu, autre histoire. Vous pensez bien qu’une telle masse d’eau croupie ne s’évapore pas sans empoisonner le pays. Nous récoltons ici toutes les variétés connues de la fièvre, exceptée la jaune. » (Ebout 1900)

Au début du XVIIIe siècle, l'homme entame l'amélioration de son milieu, en cherchant à stopper l'avancée permanente des dunes vers l'intérieur des terres. C’est finalement en 1787 que plusieurs procédés sont testés lors d’expériences entreprises à La Teste (Gironde) par un ingénieur des Ponts et Chaussées, Nicolas Brémontier. Il fut en quelque sorte le premier chercheur à travailler sur la Pinède landaise ! Sur le cordon dunaire du littoral, le piégeage du sable est fait par l'oyat, une plante aux longues racines, qui permet d'obtenir un tapis végétal bloquant la progression des grains de sable. Sur les dunes plus intérieures, la stabilisation définitive est assurée par un ensemencement de Pin maritime / ajonc / genêt. En 1864, les dunes sont ainsi fixées et terre et hommes, protégés du sable. 
En 1857, Napoléon III impose alors par la loi à l'ensemble des communes d’Aquitaine l'ensemencement en pins de leurs terrains, assurant ainsi le drainage et l’assainissement des marécages du plateau. De la pointe du Médoc aux méandres de l'Adour, de l'Océan aux berges de la Garonne, le massif des Landes de Gascogne est né. Actuellement, en Aquitaine, sur plus d'un million d'hectares de forêts de production (1 810 000 ha), 815 000 ha sont majoritairement constitués de futaies de Pin maritime (Inventaire Forestier National 2007-2011).

Un pays de Pin et de bois
Originaire du Sud de l’Europe et du Nord de l’Afrique, il était déjà présent naturellement en France, et notamment en Gironde – Landes – Corse – Alpes maritimes bien avant ce programme d’envergure de plantations : sa présence est déjà notée aux alentours de 1650 sur les buttes au milieu des marécages (cartes de Cassini). Ce conifère avait alors été choisi lors des reboisements du XIXe siècle car malgré les vents dominants de la mer, la pauvreté de ce sol sableux, détrempé en hiver mais desséché en été, le pin maritime pousse vite et bien. A 45 ans, il peut atteindre 30 m de hauteur et 40 cm de diamètre.
Source : extrait d'un article sur le site https://www.jardinsdefrance.org/la-foret-des-landes-de-gascogne-royaume-du-pin-maritime

Quand lutherie et poésie font alliance en un instrument de légende, pour Ouiza

Il y  a déjà longtemps que j'apprécie la musique rendue par le luth oriental qu'on appelle le oud. Et j'ai déjà eu la chance de voir des virtuoses de cet instrument dans la salle de spectacles Paul B de Massy, à moins d'un kilomètre de chez moi : par exemple, j'ai entendu jouer Rabih Abou-Khalil, célèbre compositeur libanais et merveilleux joueur de oud, il y a une bonne dizaines d'années.

Plus proche de nous, l'an passé, c'est le Trio Joubran qui m'a régalée, accompagné par le percussionniste Youssef Hbeisch. Ces trois frères oudistes sont impressionnants à écouter mais aussi à regarder car ils n'arrêtent pas de communiquer entre eux pour jouer en improvisation. Tous sont d'excellents musiciens évidemment mais deux d'entre eux sont en plus des luthiers, la quatrième génération de fabricants de oud, après Hatem leur père, Basem le grand-père et Dib l'arrière-grand-père. Wissam l'ainé est même diplômé du très fameux conservatoire Antonio Stradivari de Crémone. 
Les trois ouds qui ont été joués ce soir-là sont des créations de Wissam dont le sien, particulièrement travaillé : son centre est constitué d'une rosace avec un poème du grand poète palestinien Mahmoud Darwich, complété d'un message de paix avec l'inclusion de deux colombes. C'est un magnifique instrument qu'il a mis une bonne année à réaliser. 
Wissam Joubran dans son atelier de lutherie de Paris 15e
C'est cette poésie si délicatement ciselée que j'adresse à une nouvelle correspondante, dont j'admire depuis longtemps les envois qu'elle adresse à l'ami Eric. J'espère que ceci saura lui plaire.
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Et comme je ne me lasse jamais de leur musique, je vous donner quelques bonnes occasions d'en connaître plus sur ce trio de frères originaires de Nazareth, de nationalité israélienne par la force des choses, mais Palestiniens de cœur et messagers de paix.
Le Tio Joubran invité dans l'émission de Jean François Zigel de 2015
A l'ombre des mots : poésie de Mahmoud Darwich et musique par Trio Joubran et Percussionniste Youssef Hbeisch -2009
deux vidéos du Trio Joubran publiées sur la chaine Youtube de Amor Beh Rhouman

1/Lien sur la biographie de Wissam JOUBRAN et sur la dynastie de luthiers dans la famille JOUBRAN

2/Lien sur un article "Le trio JOUBRAN - Frères de résistance, frères de résonance" qui décrit leur vocation et la musique qu'ils créent et aiment à jouer ensemble.

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Mahmoud Darwich
J’imagine
et il n’ y a pas de mal à cela
ni d’illusion;
que, d’un fil de soie, je coupe le fer,
que d’un fil de laine,
je construis les tentes du lointain
et que je leur échappe
et échappe à moi-même
car je suis…comme je suis!