12 décembre 2025

L'amitié : Concours d'Art Postal lancé par l'Association AGIR en Pays Jalinois / DLE : 01-06-2026

Encore de quoi vous régaler avec ce concours d'art postal : 

 

L'École de demain : Festival Epistolaire et artistique par l'Association Dis Petite à Thérouanne / DLE : 28/06/2026

Voici encore un beau sujet que je viens de dénicher sur le net :  

Lancement du Festival Épistolaire & Artistique : “L’École de demain” par l'Association Dis Petite à Thérouanne

Ode à ceux qui rêvent d’un autre demain, plume en main et regard ardent.
Et si l’école cessait d’être une case à cocher ?
Et si elle devenait un lieu d’élan, de lumière, de liberté ?
Là où les différences sont semences,
Là où les erreurs riment avec audace,
Là où l’on apprend à devenir soi.

Nous lançons un appel vibrant à toutes les âmes sensibles, jeunes et moins jeunes : Écris, peins, raconte ton école de demain. Celle que tu espères. Celle que tu n’as jamais osé imaginer. Une école qui éveille, qui émeut, qui libère.

Un appel à plumes, à pinceaux, à rêves
Toi qui as gardé en poche un bout de craie,
Toi qui dessines l’avenir dans les marges d’un cahier,
Toi qui crois qu’une école peut être plus qu’un lieu,
Qu’elle peut être un jardin, une scène, un vœu...
Nous t’invitons, enfant curieux, ado rebelle, adulte rêveur, à participer au Festival Épistolaire & Artistique : “L’École de demain”.

Écris une lettre à l’école future : Avec un mail-art, raconte-la, défends-la, réinvente-la. Dessine-la, peins-la, crie-la en couleurs. Exprime ta vision d’une école qui donne envie d’apprendre, de créer, de grandir autrement. Qu’importe ton âge ou ta plume, L’essentiel est que ton cœur s’y allume.

Envoie ton œuvre avant le 28 juin 2026 par voie postale à :

DIS PETITE,
Gaëlle Lavisse et Laurent Orsucci
18 rue de Nielles lgt 4
62129 THEROUANNE.


Fais entendre ta voix dans ce grand chœur d’imaginaires. Car l’école de demain commence… aujourd’hui.
Lettre, dessin, collage, poème, cri d’espoir ou murmure de révolte… Toutes les formes sont bienvenues tant qu’elles portent ta vérité.

Les œuvres seront exposées lors d’un événement ouvert à tous. Parce que changer l’école, c’est déjà changer le monde.Prends ta plume comme on prend la parole. Car demain s’écrit aujourd’hui, et il a besoin de toi. Si tu aimes, participes, partages, invites tes amis, crées un groupe de création chez toi ou à l'école, au centre de loisirs ou à la bibliothèque et envoies tes productions.

Une femme qui vous inspire : Appel à art postal de la Médiathèque Montigny en Gohelle / DLE : 16/02/2026

Je vous partage quelques pépites que je viens de trouver sur le net, pour mailarter en 2026 sur des thèmes sympathiques. 


Nouvel appel à art postal : une femme qui vous inspire.

Une illustration au fusain de Tiffany Meyer, artiste suisse qui donne forme et vie à la voix des femmes, celles qui se lèvent, qui luttent, aiment, résistent, guérissent, rêvent...Hommes ou femmes, insurgez-vous ! Revendiquez-vous ! Murmurez !
 
A partir de cette œuvre ou de femmes qui vous inspirent : femmes battantes, militantes, artistes, écrivaines, icônes anonymes ou célèbres.

Celles qui font honneur aux femmes, ont défendu leurs droits, ont ouvert des chemins.
Exprimez-vous, femmes ou hommes, faites dialoguer votre voix à travers le mail art : textes en prose, poèmes, lettres, collages associés à la calligraphie, le dessin, l'aquarelle....

A vos enveloppes pour parler des femmes, de la femme, d'une femme qui vous touche jusqu'au 16 février 2026

Toutes les expressions sont les bienvenues par art postal. Tous supports possibles. Le format ne doit pas dépasser 21/29,7 pour l'envoi postal.

Vos créations seront réunies lors d'une exposition dédiée aux femmes battantes, militantes, icônes pour célébrer leur courage, leur combat, leur beauté, le 7 mars 2026 à 18h à la médiathèque "La Boussole" à Montigny-en-Gohelle.

Vous pouvez envoyer votre art postal depuis le 9 octobre 2025 par courrier à :

Médiathèque la Boussole
15 rue de la Perche.
62640 Montigny-en-Gohelle
France

10 décembre 2025

T191 - Par temps de neige et pour Noël, un petit chat bien emmitouflé, de Michele

Je ne vois décidément pas le temps passer : voici qu'arrive aujourd'hui déjà la première carte de Noël et c'est mon amie Michele toujours au rendez-vous pour une création au point de croix à cette occasion. 

Et quand on sait le temps qu'il faut pour broder, on sait que le cadeau qui vous est adressé est vraiment fait avec le coeur. Merci beaucoup mon amie. Tu me touches beaucoup à chaque fois.

Ce mail-art est bien joli, avec une belle coordination des couleurs avec les pointes de rouge du poinsettia et de la fleur du houx, une correspondance sans ambiguité avec le timbre édité par la Poste française pour les fêtes de fin d'année. 

Merci Michele pour tes bons voeux de Noël, je t'en souhaite tout autant avec ta famille au sens large.

Le monde onirique de Marta Runemark et ses sculptures théâtrales, pour Vincent

Et voici le second mail-art préparé pour Vincent : j'ai "craqué" lorsque j'ai découvert les personnages très particuliers conçus par cette artiste sculptrice suédoise Marta Runemark car son univers nous emmène dans une autre dimension,  comme dans un monde parallèle et onirique... et cela fait beaucoup de bien. 
Sur un fond aquarellé, le cheval ailé conçu par Marta Runemark
Voici quelques autres de ses créations, beaucoup sur le thème du cirque, avec clowns, jongleurs et écuyers car le cheval y est beaucoup représenté. Je n'ai pas trouvé de renseignements sur la taille de ces créations apparemment faites de papier maché combiné à différents matériaux de récupération. 

Je vous laisse apprécié la poésie de ces personnages et le monde onirique qu'ils suggèrent. Peu de renseignements sur elle hélas, son site web n'existe plus mais elle est présente sur Istagram pour ceux qui peuvent la suivre #martarunemark

Cher Vincent, je ne sais pas si tu seras aussi sensible que moi au charme de ce cheval ailé, mais je t'en souhaite une très bonne réception. Je te souhaite également de bien terminer l'année. 

Post(e)-Mortem en bleu et en musique, pour Emmanuelle

Je réponds aujourd'hui à l'appel à mail-art lancé par Emmanuel Rizer au moment de la JMFTA que je vous avait relayé : si vous ètes intéressé,  il faut faire vite car la date butoir est le 31 décembre prochain. 

sur fond de partition musicale très ancienne, une image extraite de la pochette d'un vinyl de Vic Feldman 
Si j'ai beaucoup d'appréhension et de crainte pour la mort des personnes que j'aime, je n'en ai aucune pour ce qui me concerne (seulement la peur de souffrir).

Non croyante, je n'attends rien de ce qui se passera après,  aussi je peux m'imaginer facilement qu'avant de redevenir totalement poussière au jardin du souvenir, dans mon village, je pourrai au moins servir de caisse de résonance pour une musique céleste qui donnera de la joie à qui pourra l'entendre. 

Reçois toute mon amitié, chère Emmanuelle, avec tous mes souhaits que ce mail-art te parvienne bien, car je n'ai jamais eu aucune nouvelle de mes deux précédents envois. Perdus? 

Quand le cheval de Prezwalski contribue au réensauvagement du territoire en Espagne, pour Vincent

Il y a un peu trop longtemps que je n'ai rien envoyé à Vincent, car avec la JMFTA j'ai pris pas mal de retard (et en plus à trois semaines de l'envoi, tout n'est pas arrivé chez mes destinataires, loin s'en faut).
Alors, pour me faire pardonner je lui ai réalisé deux mails-art toujours sur le thème des chevaux, inépuisable tant on les retrouve partout. 
Photo vue sur le site La relève et la Peste Crédit : Lidia Valverde / Rewilding Spain

Ici c'est plutôt une bonne nouvelle car le cheval de Prezwalski est une race très ancienne, domestiquée dans l'Antiquité mais à un moment donné, ils sont retournés vivre à l'état sauvage. D'ailleurs, ils constituent la plus ancienne population de chevaux vivant à l'état sauvage et représentent à cet égard un groupe dont la protection est fondamentale. Ils sont découverts en Dzoungarie, en 1879, par l'explorateur Nikolaï Mikhaïlovitch Prjevalski, qui leur lègue son nom.

Perpétués dans les zoos à partir d'un petit groupe de reproducteurs, les chevaux de Przewalski souffrent de consanguinité. Depuis les années 1990, différents programmes visant à leur réintroduction ont permis de rendre de petits groupes à l'état sauvage dans différentes régions, et notamment en Mongolie, en République populaire de Chine, en France, en Espagne mais aussi en Ukraine, sur le site de la catastrophe de Tchernobyl.

Actuellement ils sont mis en avant pour ré-ensauvager des terres qui ont été tellement érodés à cause de l'exploitation que les hommes en ont fait directement, par l'agriculture intensive, ou indirectement par le réchauffement climatique et la rareté de l'eau. C'est le cas en espagne comme j'en parle ci-après.

***
Le cheval de Przewalski à la rescousse de la biodiversité en Espagne

Article de Cheval Mag rédigé par Maïssane Fraiji publié le 19 juillet 2023 
Les chevaux de przewalski ont été introduits en Hongrie en 1997. ©AdobeStock/joël BEHR
Dans l’est de l’Espagne, sur les plateaux boisés des highlands ibériques, c’est sur le cheval de Przewalski et d’autres espèces que l’on compte pour faire revivre la biodiversité et l’économie de la région.

Originaire des steppes de l’Asie centrale, le cheval de Przewalski est considéré comme le dernier cheval sauvage au monde. Ces petits équidés robustes ont été poussés à l’extinction par leur plus grand prédateur, l’être humain, qui voulait les apprivoiser, en vain. Ils ont été réintroduits avec succès dans leur habitat naturel à la fin du XXème siècle.
Un troupeau français

En mai dernier, selon le journal britannique The Guardian, un troupeau de dix chevaux a voyagé de la France jusqu’au massif montagneux de la région de Serranía de Cuenca, Alto Trajo et Montes Universales, situé à deux heures de route de Madrid. Le but étant de réintroduire le troupeau sur les 850 000 hectares de steppes, forêts, canyons et rivières pour transformer l’une des régions les moins peuplées en un état sauvage et cela en l’espace de vingt ans.

Les chevaux commenceront par s’acclimater sur une parcelle de dix-sept hectares. Ils seront ensuite relâchés sur l’entièreté du territoire en septembre. Ce petit coin espagnol serait alors le deuxième endroit en Europe, après Tchernobyl, ou l’on peut trouver des chevaux de Przewalski en totale liberté. Tout ce processus fait partie du projet « Rewilding Spain » (Réensauvager l’Espagne). Celui-ci vise à redonner vie à ce territoire, actuellement peu peuplé avec moins de deux personnes par kilomètre carré. 

Bien plus que les chevaux

Le cheval de Przewalski n’est pas la seule espèce animale à être réintroduite dans cette région. Ces terres, qui étaient un jour remplies de moutons, sont maintenant désertes et abandonnées. Cependant, depuis quelques années, les biches et les rennes ont refait leur apparition et peuvent être observés partout sur le territoire. Ce projet se concentre surtout sur la réintroduction de grands herbivores et leur prédateurs pour assurer un équilibre écologique. Certaines espèces, qui se trouvaient sur le territoire auparavant mais se sont éteintes, sont aussi réintroduites. On y trouve ainsi le grand vautour noir et le lynx ibérique. Toutes ces espèces, cheval de Przewalski inclus, sont totalement adaptées au climat et à l’environnement de la région. En effet, les hivers sont très froids et la température peut descendre à un point que peu d’espèces peuvent supporter.
 
Un projet aussi environnemental qu’humain
Ce projet a aussi pour but de redynamiser l’économie de la région. En effet, le but n’est pas de faire renaître la biodiversité et de dire aux derniers habitants de ne rien toucher de la nature. Il est aussi important d’observer les bénéfices économiques apportés en développant l’écotourisme et la vente de produits locaux. Les chevaux de Przewalski jouent là aussi un rôle très important. Leur première source de nourriture étant l’herbe, ils vont contribuer à la régénération des sols. Ils amélioreront ainsi la biodiversité, soumise à des années d’élevage intensif pendant lesquelles de nombreux pesticides ont été utilisés. Ces derniers ont considérablement affecté la population d’insectes qui participe au maintien de la santé des sols. Les paysages, déjà magnifiques, retrouveront leur splendeur et attireront plus de touristes.

Pour le moment, le projet « Rewilding Spain » ne peut apporter que du positif à cette région et aux habitants qui y vivent. D’un point de vue économique et environnemental, le projet devrait permettre d’obtenir des résultats positifs et favorables.

Toutes des sales connes et fières de l'être , pour Florence

"s'il y a des sales connes, on va les foutre dehors!

Impossible de ne pas réagir aux propos de la première dame de France, tenus lors de la soirée au Théâtre des Folies Bergères où elle est venue soutenir Ary Abittan, un artiste humoriste soupçonné de viol en 2021 mais blanchi en procès d'appel,  faute de preuves. 

Elle n'a pas supporté l'interruption de la première représentation du spectacle de cet individu, par une association de fémininistes venues s'insurger contre l'impunité quasi systématique accordée aux accusés de viol en France, en ciblant cet humoriste dont le nouveau spectacle parle de son procès, pour s'y afficher en victime! 

On se souvient que le président Macron avait fait "la défense des femmes" la grande cause de son premier quinquennat, renouvelée en 2022. Pourtant, aujourd’hui, quand une femme porte plainte pour viol, plus de neuf fois sur dix, l’affaire se conclut par un non-lieu. 

NON,  un non-lieu n'est pas égal à un acquittement 

NON,  il n'est pas tolérable d'entendre des propos aussi dégradants envers le combat de toutes ces femmes qui osent parler des VSS dont elles sont victimes partout, dans le couple, au travail, dans la rue... 

OUI, nous avons été salies et nous nous sommes toutes senties insultées.

OUI, comme toutes les féministes je suis une sale conne et fière de l'être!

Florence, en digne Fille d'Olympe, je sais que toi aussi tu es une sale conne et fière de l'être : ce mail-art de colère est pour toi et je t'en souhaite la meilleure réception. 

Le collectif Collages féministes indépendants à Marseille se dit prêt à défendre la fierté des "sales connes".
 © Mathieu Herduin/ MAXPPP

9 décembre 2025

Bouton d'or heureux de régaler une abeille épargnée par la Loi Duplomb, de Christian

C'est toujours un grand bonheur de recevoir l'art postal de Christian, issu très souvent d'emballage à jeter (ou recycler) : son imagination sans limite met toujours du sourire et de la fantaisie dan ses créations.



Cette fois-ci, en plus, son envoi est porteur d'un sacré message, celui de se réjouir de pouvoir pour un temps encore de voir des abeilles venir butiner les fleurs mellifères et pouvoir retrouver le chemin de leur ruche. Ceci ne serait évidemment plus du tout le cas si l'on remettait les nécotinoides en service, comme la Loi Duplomb le prévoyait.

Si le Conseil d'Etat en France s'est opposé à cette loi scélérate, rien n'est gagné pour autant. Maintenant c'est l'Union Européenne qui veut simplifier les règles autour des pesticides en supprimant l'obligation de faire ré-homologuer les produits de façon périodique. Autrement dit, ils seront utilisables à vie, ce qui fait qu'il n'y aurait plus aucune pression sur les fabricants les obligeant à rechercher les solutions les moins dangereuses pour les pollinisateurs (et accessoirement aussi pour les êtres humains).

Un grand merci Christian pour ce mail-art génial et pour la petite abeille sur le bout du nez, qui a supporté le voyage même si ses ailes ont été un peu cabossées et une de ses antennes un peu choquée.

8 décembre 2025

T190 - Sous influence Kusama, un courrier de Nadine

Des pois jaunes sur fond noir, à n'en plus finir et des circovolutions remplies de ce type de pois , vous l'avez compris Nadine a succombé à l'hypnotisme que dégagent les oeuvres de l'artiste japonaise Yayoi Kusama, qu'elle a pu découvrir à la Fondation Beyeler, près de Bâle.





C'est vrai que cette artiste a acquis une grande aura dans la peinture contemporaine, mais personnellement, je suis oppressée par tous ces points et ces couleurs vives, et même si j'étais plus près je ne crois pas que j'irai voir cette exposition. Mais il en faut pour tous les goûts n'est-ce-pas? 

A noter que Nadine a pris un malin plaisir à compléter son enveloppe de tissu noir avec de nouveaux points jaunes qu'elle a brodé à la main ; ensuite elle a choisi d'apposer un magnifique timbre postal du même jaune pour une harmonie parfaite.

Mon amie suisse me raconte s'être beaucoup promené cet automne avec un beau voyage de plusieurs semaines en Toscane, où, entre autres, elle a fait la découverte du jardin des Tarots de Niki de Saint Phalle! En voilà une,  par contre, de visite que j'aurai bien aimé faire. Elle a découvert aussi au Musée de Lausanne, collection de l'Art Brut une artiste très singulière, Laure Pigeon et son infiniment bleu, qu'elle a aussi bien aimé (et je la comprends).

J'ai toujours énormément de plaisir à lire le courrier de ma correspondante toujours émaillés d'anecdotes et de découvertes en tout genre. Cette fois-ci ce sont les découvertes culturelles qui dominent, et c'est vraiment chouette de bien vouloir m'en faire profiter, j'apprécie pleinement. 

Je te remercie beaucoup Nadine, pour ce gentil courrier :  moi aussi je te souhaite de bien finir l'année, en bonne compagnie avec tes amis, et on se dit à l'année prochaine, pour de nouvelles aventures épistolaires et mailartistiques. 

*** Expo Yiyoi KUSAMA à Bâle ***
Yayoi Kusama - photo du site https://www.fondationbeyeler.ch/

En automne 2025, la Fondation Beyeler présentera la première rétrospective en Suisse de la célèbre artiste japonaise Yayoi Kusama (*1929, Matsumoto). Organisée en étroite collaboration avec l'artiste et son atelier, l'exposition offre un aperçu global de l'œuvre artistique de Kusama, qui s'étend sur plus de sept décennies. Elle présente des œuvres emblématiques, des travaux plus anciens qui n'ont encore jamais été montrés en Europe, mais aussi de nouvelles productions ainsi que l'une de ses célèbres Infinity Mirror Rooms (salles-miroirs à l'infini). 
L'artiste, qui compte parmi les superstars de l'art contemporain, a acquis un statut culte grâce à son exploration de motifs et de structures répétitifs, notamment à travers ses polka dots et ses espaces miroirs caractéristiques, qui transportent les spectateurs dans des mondes infinis. L'exposition souligne la diversité des médias artistiques avec lesquels Kusama a travaillé au fil des ans, notamment la peinture, la sculpture, les installations, le dessin, le collage, les happenings, les performances en direct, la mode et la littérature.

Simone Veil, la rescapée des camps de la mort, pour Michèle

Quel qu'ait été le parcours de cette femme dont je ne partageais pas les idées politiques, j'ai toujours admiré Simone Veil, pour sa force de caractère et pour ses engagements sans faille : c'est ce que j'appelle une femme remarquable.

Je destine ce mail-art à Michèle, je lui en souhaite une bonne réception, ainsi que de bien terminer l'année. 


Fond avec en filigrane les photos des juifs exterminés, sur les murs du mémorial de la Shoah
Le document de 1942 où Simone Veil a été identifiée comme "israélite" par la police française. (Paris-Match © D)
Quand Simone Veil retournait à Auschwitz-Birkenau en décembre 2004 où, à 16 ans, elle fut déportée avec sa soeur Milou. Des camps, son père, sa mère et son frère ne reviendront jamais (publication X)
Simone Veil, ici en 2010 au mémorial des enfants juifs d’Izieu déportés à Auschwitz, mettait en avant la responsabilité collective des Français dans la Shoah. Jean-Philippe Ksiazek / AFP
Simone Veil se penchant sur des portraits de déportés lors de sa visite à Auschwitz en 2005. | AFP
Carte de déportée politique de Simone Veil née Jacob / publication https://pace.coe.int/fr/news/8595

Simone Veil dans les années 50.
Simone Veil dans les années 50. © Collection privée
Cette rescapée des camps de la mort, où elle a perdu sa mère, son père et son frère, choisit de conserver le numéro tatoué sur son bras. "J’ai le sentiment que le jour où je mourrai, c’est à la Shoah que je penserai", confie-t-elle en 2009.
Simone Veil a vécu plusieurs vies : rescapée de la Shoah, magistrate, Femme politique ministre de la Santé, Première présidente de la Commission Européenne, et Académicienne, mais quatre axes majeurs résument les combats qui ont marqué son existence 

Les droits et la dignité des détenus
En 1956, Simone Veil, maman de trois enfants, passe le concours de la magistrature (milieu majoritairement masculin) et est affectée à la direction de l’administration pénitentiaire. Horrifiée par les conditions de détention, elle se battra pour modifier celles-ci et obtenir droit et dignité pour les prisonniers. Missionnée durant la guerre d’Algérie pour y visiter les prisons, elle dressera un rapport accablant qui entraînera le transfert en France de militants du FLN menacés d’exécution et de prisonnières algériennes exposées aux maltraitances et au viol. Des actions sur lesquelles le président algérien Abdelaziz Boutefika reviendra à sa mort, en 2017, soulignant la solidarité que cette grande dame a témoigné à son peuple et les milliers de vies qu’elle a sauvées.

Les droits des femmes et l’I.V.G.
En 1974, nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing, elle a la charge de faire adopter la loi dépénalisant l’interruption volontaire de grossesse. Une mission qui lui vaudra de nombreuses insultes et menaces, entre autres, de la part de l’extrême-droite et des conservateurs, et qui s’achèvera avec un vote historique : le 30 novembre 1974, après trois jours et deux nuits de débats chahutés, l’Assemblée nationale votera la dépénalisation de l’I.V.G. La loi, baptisée ensuite « Loi Veil » entra en vigueur en janvier 1975. Simone Veil fera également voter en 1974, un texte favorisant l’accès des mineures à la contraception sans accord parental. Des victoires parmi d’autres, qui lui vaudront de devenir une figure majeure du féminisme et de la lutte pour les droits des femmes.

La mémoire de la déportation et du génocide des Juifs d’Europe
Déportée à Auschwitz à 16 ans avec sa mère (qui y mourra du typhus) et sa sœur Milou, Simone Veil en reviendra, marquée à jamais. A la libération, même si les Français ne sont pas prêts à entendre les témoignages des rescapés, elle se bat pour que personne n’oublie. Elle attendra cependant plusieurs années avant de s’exprimer publiquement sur le génocide et sa propre expérience. De 2001 à 2007, elle présidera la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Exemple de résilience, elle mettra un point d’honneur à faire, très tôt, la distinction entre le peuple allemand et les nazis responsables du génocide ; elle fut d’ailleurs l’une des grandes promotrices de la réconciliation entre l’Allemagne et le reste de l’Europe.

La construction européenne 
Pour Simone Veil, l’union des peuples était essentielle pour garantir la paix. Après son passage au Ministère de la Santé, elle oeuvra donc pour la construction de l’Europe, conduisant la liste de l’UDF aux premières élections européennes. En 1979, elle devient ainsi la première Présidente du Parlement européen ; poste qu’elle occupera jusqu’en 1982. Elle y sera particulièrement active dans le domaine des droits de l’Homme et des femmes. 
Après avoir quitté le Parlement, elle ne cessera de s’engager pour l’Europe, soutenant notamment plusieurs associations à vocation européenne comme le Fonds européen pour la liberté d’expression ou la Fondation européenne de la Science. « Avoir fait l’Europe m’a réconciliée avec le XXe siècle », a-t-elle déclaré ! 

Source : https://www.lepoint.fr/

Reste-t-il encore des comédiens ambulants, comme le chantait Aznavour, pour Sabine

D'aussi loin que je me souvienne, on écoutait Charles Aznavour à la maison. Et certaines chansons sont toujours présentes dans nos mémoires, comme la Mamma que je fredonnait en 1963 lorsqu'elle est sortie sur les ondes (un reste de mes racines italiennes probablement) mais il y en avait bien d'autres.

Aznavour était à la fois un grand acteur et un grand chanteur, par le talent si ce n'est par la taille (il se trouvait trop petit). Et il y a beaucoup de chansons de lui que j'avais envie de mettre à l'honneur mais je ne possède que deux timbres alors il a fallu faire un choix. 
Troupe de théâtre en tournée : estampe d'Eugène Delacroix de 1818
Paysans devant le tréteau d'une troupe de comédiens ambulants / attribué à N.-A. Taunay, 1945-1985. Source : Gallica.

Bien qu'elle soit beaucoup plus férue de musique rock, j'adresse à Sabine ce mail-art dédié aux comédiens, ces comédiens ambulants qui ont tendance à disparaître de la scène culturelle - sauf peut-être en Avignon lors du festival off- car les conditions de vie des artistes du spectacle vivant deviennent chaque année de plus en plus ardues.

Je t'en souhaite une très bonne réception, Sabine, ainsi qu'une belle fin d'année. 

***

Les Comédiens par Charles Aznavour

Viens voir les comédiens
Voir les musiciens,
Voir les magiciens
Qui arrivent
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
qui arrivent

Les comédiens ont installé leur tréteaux
Ils ont dressé leur estrade
Et tendu des calicots
Les comédiens ont parcouru les faubourgs
Ils ont donné la parade
A grand renfort de tambour
Devant l'église une roulotte peinte en vert

Avec les chaises d'un théâtre à ciel ouvert
Et derrière eux comme un cortège en folie,
Ils drainent tout le pays
Les comédiens.

Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent

Si vous voulez voir confondu les coquins
Dans une histoire un peu triste
Où tout s’arrange à la fin
Si vous aimez voir trembler les amoureux

Vous lamenter sur Baptiste
Où rire avec les heureux
Poussez la toile et entrez donc vous installer
Sous les étoiles, le rideau va se lever…
Quand les trois coups retentiront dans la nuit
Ils vont renaître à la vie, les comédiens

Viens voir les comédiens
Voir les musiciens,
Voir les magiciens
Qui arrivent
Viens voir les comédiens
Voir les musiciens
Voir les magiciens
qui arrivent

Les comédiens ont démonté leurs tréteaux
Ils ont ôté leur estrade

Et plié les calicots
Ils laisseront au fond du cœur de chacun
Un peu de la sérénade
Et du bonheur d’Arlequin
Demain matin quand le soleil va se lever
Ils seront loin,
Et nous croirons avoir rêvé
Mais pour l’instant, ils traversent dans la nuit
D’autres villages endormis… les comédiens

Viens voir les comédiens,
Voir les musiciens
Voir les magiciens
Qui arrivent…

Paroles.net dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la Société des Editeurs et Auteurs de Musique (SEAM)

Les Comédiens, chanté par Charles Aznavour - vidéo publiée sur la chaine Youbube de Vive la France

La bohème, ce temps disparu que nous chantait Aznavour, pour Corinne

J'aime beaucoup cette chanson d'Aznavour, la bohème, oui , vous savez ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... et j'espère aussi que Corinne l'aime également. 

Elle souligne le temps où les artistes jeunes tiraient le diable par la queue pour arriver à subsister car leur art ne les nourrissait pas encore, mais où régnait quand même la joie, la bonne humeur et l'amour.
Image de couverture du Supplément illustré du Petit Journal du 29 janvier 1911 où j'ai remplacé 
dans le médaillon le visage de Henry Murger par celui de Charles Aznavour en timbre

Je t'en souhaite une bonne réception, Corinne, et te souhaite de bien terminer l'année. 


La Bohème

Je vous parle d’un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là

Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l’humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C’est là qu’on s’est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui posais nue

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu’un jour sur deux

Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d’y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l’hiver

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
Tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie

Souvent il m’arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d’un sein
du galbe d’une hanche
Et ce n’est qu’au matin
Qu’on s’asseyait enfin
Devant un café-crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l’on s’aime
Et qu’on aime la vie

La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l’air du temps

Quand au hasard des jours
Je m’en vais faire un tour
À mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs, ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d’un escalier
Je cherche l’atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts

La bohème, la bohème
On était jeunes
On était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout

(Charles Aznavour)(Jacques Plante)
Aznavour chantant la Bohème en vidéo sur la chaine Youtube de Jack McHammer

En hommage à Jane Goodal et ses études sur les chimpanzés, pour Eric

J'ai déjà longuement parlé sur ce blog de l'éthologue-primatologue Jane Goodal que j'ai beaucoup apprécié tant pour ses études sur les grands singes qui ont fait énormément progressé la science avec la mission longue durée qu'elle effectua dans le Parc National Gombe Stream en Tanzanie dans les années 60, que pour tout ce qu'elle a effectué ensuite avec ses sanctuaires et ses différentes actions en faveur du vivant et de la biodiversité

Je ne vais pas m'étendre à nouveau sur le sujet mais comme j'ai retrouvé une dernière photo d'elle avec l'un des chimpanzés qu'elle observait, j'adresse cet ultime mail-art à Eric, mon nouveau correspondant parisien, en hommage à Jane qui nous a récemment quitté.

photo de Jane Goodal parue à l'occasion de ses 90 ans sur le site https://www.vogue.co.uk/
à droite photo prise par Hugo van Lawick lors de sa mission en Tanzanie

Comme elle a été inspirée toute sa vie par et pour les animaux et leur conservation, c'est une combattante à sa manière, contre les préjugés d'abord de ses collègues scientifiques qui ne croyaient pas à ses découvertes, puis contre tous les systèmes élaborés pour la contrebande des primates. C'est pourquoi je la classe parmi les femmes remarquables que j'admire.

Je t'en souhaite bonne réception Eric.

Jean Stablinski, l'homme qui est passé de la mine aux pavés, pour Michel

M'étant plongée depuis plusieurs semaines dans l'histoire des mineurs polonais de Belgique et du Nord de la France pour une correspondante, j'ai tout de suite trouvé mon sujet au moment de faire ma réponse à Michel Charret, un nouveau correspondant féru de cyclisme.
en fond : une photo du pont minier et de la Trouée d'Arenberg en infrawold vu sur le site https://julesetvalentin.com/
Journal Sport et Vie  - N°77 - octobre 1962- Jean Stablinski champion du monde
Jean Stablinski champion de France en 1963  : photo du site https://info.lenord.fr/jean-stablinski/
Jean Stablinski dans les pavés de la trouée d'Arenberg - Photo journal l'Equipe
Depuis que les histoires de dopage ont été révélées au grand public,  je ne regarde plus rien du cyclisme, de tels agissements me dégoutant profondément, mais il me reste quand même en mémoire la carrière de deux coureurs cyclistes. C'est d'abord celle de Raymond Poulidor, notre Poupou national, notre numéro deux favori sur les podium mais le premier dans nos coeurs. L'autre histoire est celle d'un cycliste nordiste dont je vais évoquer, pour Michel, le destin singulier :  Jean Stablinski.

J'espère que Michel appréciera ce mail-art dont je lui souhaite bonne réception.

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Jean Stablinski 1932-2007

L'histoire personnelle et la carrière de Jean Stablinski sont intimement liées à l’épreuve de Paris-Roubaix. Le coureur de légende, originaire du Nord, n’a pourtant jamais remporté cette course qu’il a énormément convoitée. À l’évocation de son nom, beaucoup pensent au rôle majeur qu’il a eu pour aider Jacques Anquetil à conquérir cinq Tours de France. Mais, "Stab", comme il était nommé dans le milieu du cyclisme, est bien plus que ça.
Jean Stablinski a été quatre fois champions de France. • © Pascal Sergent
Jean Stablinski, "c’est évoquer l’histoire de la région du Nord parce qu’il était très ancré chez nous", décrit Pascal Sergent, spécialiste du cyclisme et coauteur de la vie de ce coureur (Une vie extraordinaire, le livre coécrit avec Cathy Stablinski). "C'est aussi évoquer un peu l'histoire d'une ascension grâce au sport parce qu’il était destiné dans un premier temps à être mineur de fond ou à travailler dans la métallurgie", ajoute l’écrivain.

Daniel Mangeas, célèbre speaker du Tour de France entre 1974 et 2014, se souvient d'une personne attachée aux Hauts-de-France. "C'était un personnage. Sa popularité n'est pas due au hasard parce que c'était quelqu'un de très attachant, de très chaleureux, très convivial".

Son nom d’origine est Stablewski, devenu Jean Stablinski dans la mémoire collective. C'est ainsi qu'il était nommé par la presse de l’époque. Son père a fait partie de "la vague des Polonais arrivés dans les années 20/30, pour travailler essentiellement dans les mines", explique celui qui a écrit sa biographie. Jean naît le 21 mai 1932, à Thun-Saint-Amand, dans le Nord. En narrant son histoire à Pascal Sergent, Stablinski décrit une enfance heureuse.

Mais durant la Seconde Guerre mondiale, il affronte une lourde épreuve. Celle de la mort de son père, écrasé par un camion allemand, le 13 juin 1940, lors d’un contrôle de papiers. "C'est ce qui lui a forgé aussi un peu son caractère. Il me l’a souvent dit. C'est-à-dire que toute la ténacité, la rage, la motivation passent aussi par les difficultés qu'il a rencontrées quand il était jeune". Ces caractéristiques vont l’accompagner et lui permettre de devenir le cycliste à venir.

Un caractère façonné par l'épreuve de la guerre et le travail
Au sortir de la guerre, à 14 ans, il aide sa famille à se nourrir en travaillant en tant que zingueur et arrondit ses fins de mois le week-end, en jouant de l’accordéon. Un instrument qu'"il a toujours adoré. Il animait un petit peu les bals populaires" des villages de la région. C’est par la suite que le jeune Nordiste découvre l’objet qu’il ne quittera plus en chemin : le vélo.

Dès la première année, les résultats ne se font pas attendre. Il se fait remarquer auprès des spécialistes. Seulement, sa mère ne voit pas cette nouvelle activité d’un bon œil. "Elle était très réticente, parce qu’elle se disait : s’il tombe, qu’il se casse un bras ou une jambe, il ne pourra plus travailler", résume Pascal Sergent.

Après avoir choisi la nationalité française, en pensant évoluer dans ce sport, Jean Stablinski range son vélo au garage, à 18 ans. Il suit les traces de son père, en allant travailler à la mine d'Arenberg. Mais il ne lui faut que trois mois pour décider de se remette en selle. L’objectif est clair. Il souhaite échapper au destin de mineur de fond. Afin d'assurer ses arrières, "Stab" entame des études de cimentier. Il ne lui faut pas longtemps pour renouer avec la victoire. Ce sont ses deux succès d'étape sur la Course de la Paix, en 1952, qui confortent son choix de devenir coureur professionnel.

"Il est sélectionné dans l'équipe des Polonais de France, pour participer à la course qui se déroule en Tchécoslovaquie, Pologne et Allemagne de l’Est. Il gagne deux étapes. Il perd le maillot jaune sur chute, mais il finit quand même troisième. À l'époque, la course regroupait tous les meilleurs coureurs du monde amateur des pays de l'Est”, raconte Pascal Sergent.

La même année, il dispute le tour de la Manche où est aligné un certain Jacques Anquetil. Le Directeur sportif de ce dernier repère Stablinski. "Il détecte des capacités et lui fait signer un contrat. C'est là qu'il rejoint Jacques Anquetil". En 1953, Jean Stablinski vient donc d'atteindre son objectif : être coureur professionnel.

Un coéquipier, mais aussi un leader affirmé
Après une première expérience sur le Tour de France en 1954, le Nordiste se met au service du Normand lors de la Grande Boucle 1957, l’année du premier couronnement de ce dernier. "Jean avait compris qu'il avait beaucoup de qualités, mais pas celle d’un vainqueur de Tour de France. Il était plus intéressant pour lui de se mettre au service de Jacques Anquetil, tout en tirant son épingle du jeu", analyse Pascal Sergent.

Pour preuve, il empoche cinq victoires en 12 participations sur le Tour, en jouant sa partition de stratège à chaque moment opportun. "On dit souvent que c'était l'adjoint d’Anquetil ou le capitaine de route. Ce n'est pas comme ça qu'il voyait les choses. Il se voyait plutôt comme une aide", souligne Pascal Sergent, comme l'aide d'un ami.

Daniel Mangeas se souvient de "l’intelligence de course" dont le Nordiste faisait preuve. "Lorsqu'il se glissait dans une échappée, c'était rare qu'elle n'aillait pas au bout. Mon souvenir d'enfance, c'est quand il est champion du monde en 1962, j'avais 12 ans. C'étaient les premières télévisions et on voit Jean Stablinski chercher le titre mondial. Il était à l'image de Bernard Hinault : capable d’être prêt le jour J à l’heure H".

Ce caractère de leader permet à Jean Stablinski d’obtenir des succès de prestige : le Tour d’Espagne 1958, ou encore des classiques importantes, qui correspondent à des courses d’un jour. Il lève notamment les bras lors de la première édition de l’Amstel Gold Race en 1966, une épreuve devenue incontournable aujourd’hui. "C’est un palmarès exceptionnel tout en ayant fait une carrière qui lui permettait de mettre Jacques Anquetil dans les meilleures dispositions. On a dit pour beaucoup de coureurs que c'était la tête et les jambes. Et pour Jean, c'est une appellation qui se vérifie", considère la voix du Tour de France durant 50 ans.

Mais une rivalité existe entre les deux coureurs, ravivée chaque année à l’occasion des championnats de France. Jean Stablinski revêt à quatre reprises le maillot tricolore de champion de France sur route (1960, 1962, 1963 et 1964). Un titre que Jacques Anquetil ne réussira jamais à obtenir. À l'époque, ce titre honorifique est plus qu'une distinction. À l'époque, c'est une reconnaissance qui permet au vainqueur d’être invité sur tous les critériums. Des courses de villages, très rémunératrices.

Une anecdote illustre cette rivalité. "Jean avait demandé à ce qu'on lui fasse un maillot, avec les liserés Bleu, blanc, rouge sur le bas des manches, pour bien montrer qu'il avait été champion de France. Jacques n’avait pas trouvé ça très bien". C'est pourquoi ce dernier a demandé également un maillot avec un liseré tricolore, "alors qu’il n'avait jamais été champion de France sur route, mais de poursuite", précise l'écrivain.

1968, l'initiateur de la Trouée d'Arenberg
Quatre fois champion de France, Jean Stablinski est aussi associé à Paris-Roubaix. L'épreuve fait partie des deux courses qu'il affectionne le plus, avec Bordeaux-Paris. "Il a toujours espéré gagner d'abord Bordeaux-Paris et ensuite Paris-Roubaix", révèle Pascal Sergent. Le grand événement cyclisme de la région où il a grandi. "Aurait-il échangé un de ses titres nationaux contre une victoire sur le Paris-Roubaix ?" se demande Daniel Mangeas. "Je pense quand même", conclut-il.

Seulement, cet événement ne lui a jamais réussi. "Il a souvent eu des malchances à Paris-Roubaix. Pour gagner à Roubaix, il faut d'abord être très fort, mais avoir un peu de chance. Et, il a été marqué par des chutes, des crevaisons. Il n'a jamais pu s'exprimer", explique Pascal Sergent. En 14 participations, il ne signe qu’un top 10, 7e en 1964, et doit abandonner cinq fois.

"C'est surprenant parce que c'est peut-être la course qui lui a donné envie de devenir champion cycliste et qui s'est toujours refusée à lui, un petit peu comme le maillot jaune s'est refusé à Raymond Poulidor, avec lequel il a terminé sa carrière", compare Daniel Mangeas.

En 1968, son lien avec Paris-Roubaix prend une nouvelle dimension. Son histoire personnelle, hors du cadre du vélo, vient s'imbriquer dans l'histoire du cyclisme. Inquiets de voir les pavés disparaître, les organisateurs de l'épreuve sollicitent Jean Stablinski, pour trouver de nouveaux passages pavés. Naturellement, l'ancien mineur d'Arenberg pense au chemin qu'il empruntait pour aller à la mine. Sans le savoir, il vient de créer la légende de Paris-Roubaix : la trouée d'Arenberg.

53 ans plus tard, tous les cyclistes et suiveurs du monde attendent son franchissement le premier week-end d'avril. Un passage qui fait appel à la mémoire du cycliste. "C'est l'homme qui a redessiné le Paris-Roubaix d’aujourd’hui", exprime Daniel Mangeas. Le cycliste aimera dire par la suite une phrase devenue célèbre : "Je suis le seul à être passé en dessous et au-dessus d’Arenberg".

Avant d'entrer dans ce redoutable passage, les coureurs de l'Enfer du Nord, passent devant la stèle Jean Stablinski, inaugurée en 2008. Sa mémoire est assurée par l'association des amis de l'ancien champion, dont fait partie Pascal Sergent.

Ce dernier retient le caractère de l'homme avec lequel il a entretenu de longs et nombreux échanges. "C'était quelqu'un avec qui il était intéressant de discuter parce qu’il était très ouvert." Daniel Mangeas évoque également son altruisme. "On sentait qu'il avait envie de transmettre son bonheur. Même s'il avait un caractère fort, je l'ai toujours rencontré joyeux, qui avait envie d'échanger avec les autres." Des caractéristiques qui ont donc formé l'identité du coureur qu'il a été.

Jean Stablinski, décédé le 22 juillet 2017, sera à coup sûr dans les têtes de beaucoup de suiveurs de Paris-Roubaix, cette année encore. Au moment où les acteurs s'emploieront à accélérer la course, dans ce lieu stratégique chargé d'histoire, ils se remémoreront ses plus grands exploits, parmi ses 108 victoires.

Source : France Télévision l'actu de nos régions, article de Guillaume Gorgeu du 09/04/2023