Pour fêter les 170 ans du premier timbre-poste français, j'ai choisi pour Corinne le gorille, ce grand primate que la célèbre primatologue Dian Fossey a tenté de protéger dans la zone des grands lacs d'Afrique et dans les forêts du Rwanda |
Céramique raku créée par le sculpteur Romuald Daniel , visible sur le Site de la Galerie du Temps des Arts
de Praz sur Arly ou sur son propre Site
***
LA DISPARITION
DES GORILLES
Les
gorilles, comme toutes les autres espèces de singes, sont menacées d’extinction
à l’état sauvage. Ils sont présents dans dix pays de l’Ouest et du centre de
l’Afrique, vivant dans les forêts équatoriales. Ils se déclinent en deux
espèces : les gorilles de l’est et les gorilles de l’ouest. Ces deux
espèces diffèrent par des caractères morphologiques, génétiques et
éthologiques.
Les
gorilles de l’est sont eux-mêmes divisés en deux sous espèces : les
gorilles de plaine de l’est et les gorilles de montagne.
Les
700 gorilles de montagne (Gorilla beringei beringei) encore présents vivent
dans la région de Virunga, aux frontières du Rwanda, de l’Ouganda et de la
République Démocratique du Congo. Leur population n’a pas cessé de diminuer
depuis 100 ans, date de leur découverte, suite à la chasse non contrôlée, aux
guerres, aux maladies, à la destruction de leurs habitats et à la capture
d’individus pour le commerce illégal d’animaux de compagnie. Tous ces facteurs
laissaient penser que la dramatique décroissance des populations de gorilles de
montagne conduirait à sa disparition au cours du 20ème siècle.
Les
gorilles de plaines (Gorilla beringei graueri), les plus grands de toutes les
espèces de gorilles, vivent dans la République Démocratique du Congo. Ils sont
moins menacés que les gorilles de montagne, bien que soumis aux mêmes
perturbations que ceux-ci. Leur effectif est d’approximativement 17 000
individus. Les principales différences morphologiques qui les distinguent des
gorilles de montagne, sont des dents et poils plus courts, ainsi que des bras
plus longs.Enfin, on peut noter que le manque de réglementation dans l’aire de
répartition de ces gorilles est un facteur aggravant.
Les
gorilles de l’ouest (Gorilla gorilla gorilla) vivent dans les forêts tropicales
de plaine du Gabon, du Congo-Brazzaville, du Cameroun et de République
Centrafricaine, avec de plus petites populations en Guinée Equatoriale et au
Nigeria. Leur effectif est bien plus important que les autres espèces avec près
de 94 500 individus, mais ils sont néanmoins menacés de disparition. La
déforestation et le commerce de viande de brousse (bushmeat) sont les
principales causes de leur disparition.
Le
Nigeria et le Cameroun occidental abritent le gorille de la Cross (Gorilla
gorilla diehli), une petite population de gorille de l’ouest, avec moins de 250
individus. Il diffère du précédent par une dimension crânienne et des dents
différentes. Des mesures de conservation doivent être établies de manière
urgente pour assurer leur conservation, suite à la destruction de leur habitat.
Un
des plus proches parents de l’homme dans le règne animal (il appartient
également à la famille des Hominidés), est aujourd’hui menacé d’extinction
(classé comme en danger (EN) par l’IUCN depuis 1990). Les causes d’extinctions
sont diverses et leur combinaison a aggravé la situation.
Différents
projets de conservation sont en cours pour protéger ces animaux et leurs
habitats, et ainsi que pour sensibiliser les populations locales.
Menaces : toutes les espèces de grands
singes sont menacées d’extinction dans un futur proche ou dans le meilleur des
cas d’ici 50 ans si aucune action n’est entreprise pour assurer leur
conservation.
La
destruction de leurs habitats :
La principale perturbation occasionnée aux populations de gorilles est la
destruction de leurs habitats en général, et la déforestation en particulier.
Selon
un rapport du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) publié en
2002, moins de 10% de l’habitat forestier des grands singes d’Afrique restera
intact en 2030.
La
déforestation est conditionnée par la nécessité pour l’homme de prélever du
bois pour se chauffer et pour une utilisation industrielle, par l’ouverture du
milieu pour une utilisation agricole et pour le développement urbain
(habitations, routes,…). Elle s’est accélérée depuis les années 1980 avec
l’installation d’entreprises étrangères exploitant le bois, si bien qu’une
estimation indique qu’il n’y aurait plus de forêt primaire en Afrique d’ici 5 à
10 ans.
L’ouverture
du milieu à des fins agricoles est réalisée par des incendies, qui provoquent
non seulement la destruction de l’habitat des grands singes, mais aussi une
mortalité directe des singes et une baisse de leurs ressources alimentaires.
La
construction des routes entraîne une fragmentation du milieu et la destruction
des derniers lieux de vie des grands singes, mais elle permet également de
faciliter l’accès aux braconniers afin de chasser les adultes pour leur viande
et les petits pour alimenter le commerce illégal d’animaux de compagnie (Dr
Klaus Toepfer). Le Dr Klaus Toepfer, directeur exécutif du PNUE, précise à ce
sujet que de nouvelles routes sont en construction en Afrique, pour des raisons
d’extraction de bois, de pétrole et de minerais.
Les
forêts du Gabon et de la République démocratique du Congo abritent 80% de la
population mondiale de ces animaux. Entre 1983 et 2000, plus de la moitié
d’entre eux (56%) a disparu. Il ne resterait plus que 40% de forêt primaire au
Congo et 20% au Gabon.
Les maladies : les maladies sont une deuxième menace à
prendre en compte dans l’extinction des gorilles.
Une
des maladies frappant régulièrement les populations de gorilles (mais aussi de
chimpanzés) est celle dû au virus Ebola. Cette maladie touche également l’homme
et provoque des fièvres hémorragiques conduisant généralement à la mort. C’est
un virus très contagieux, qui se répand très rapidement. Le réservoir naturel
du virus Ebola semble habiter les forêts tropicales d’Afrique et d’Asie, mais
il n’a pas encore été identifié.
Les épidémies de virus Ebola chez les grands singes ne résulteraient pas de la propagation d'une seule épidémie d'individu à individu, mais plutôt de contaminations massives et simultanées de ces primates à partir de l'animal réservoir à la faveur de conditions environnementales particulières (Science, 2004).
S'il
apparaît que les épidémies chez les primates surviennent principalement lors
des changements de saison, on ne connaît pas cependant exactement les
conditions environnementales requises pour leur émergence, ni quel est l'hôte,
réservoir naturel du virus, qui contamine ces derniers. Les recherches sont en
cours pour tenter de caractériser ces paramètres (Science, 2004).
Selon
l’Institut de recherche pour le développement (IRD), durant les dernières
épidémies d’Ebola, « des centaines, voire des milliers d’animaux seraient morts
» dans le sanctuaire de Lossi, au Congo (Science, 2004)
Les
grands singes peuvent également être victimes de maladies apportées par
l’homme. Ainsi, dans le parc national de Gombe, en Tanzanie, plusieurs vagues
de maladies respiratoires telles que la pneumonie ont entraîné des taux de
mortalité allant jusqu’à 40 % chez les chimpanzés, selon le Fonds mondial pour
la nature (WWF).
La
chasse :
bien que les gorilles soient des espèces protégées, la chasse fait encore
partie des principales menaces, car elle représente une activité prospère dans
des zones relativement pauvres.
Le
Fonds mondial pour la nature estime que l’homme tue chaque année entre 3000 et
6000 grands singes.
La
chasse des gorilles, plus importantes dans les zones périphériques des villes,
prend plusieurs formes : la chasse pour se nourrir (viande de brousse ou
bushmeat), la capture de jeunes individus à diverses fins, les croyances
locales,…
La
viande brousse (singes, antilopes, éléphants,…) est une nourriture
traditionnelle consommée pour des raisons spirituelles. Mais c’est surtout un
marché lucratif dans les plaines du centre ouest de l’Afrique.
Une
partie de ce "gibier africain" est expédiée par bateaux et par avions
et sera servi dans certains grands restaurants européens. On estime qu’environ
800 gorilles par an sont tués pour cette utilisation.
Les
jeunes individus sont capturés non pas pour être mangés mais pour être vendu
sur les marchés. Ils sont généralement battus et blessés lors de la capture, si
bien qu’un faible pourcentage d’individus subsiste.
Ce
commerce est le plus répandu au Gabon, Congo, Zaïre et Cameroun.
Les
gorillons de montagne (Gorilla beringei beringei) ne sont plus chassés. Leur
manque d’adaptation aux nouvelles conditions et leur vulnérabilité provoquaient
la mort des individus. Tous les individus capturés dans les années 1960 – 1970
afin d’être placés en parc zoologique sont morts peu de temps après leur
capture.
Certains
gorillons seront capturés pour être engraissés puis consommés. Les jeunes
gorilles traumatisés par la mort de leur mère meurent dans la plupart des cas
de dépression ou de malnutrition. En effet, ils sont nourris principalement
avec des bananes et du maïs, alors qu’ils étaient adaptés à une nourriture
riche et diversifiée, provoquant des carences et des maladies avant d’atteindre
le « poids idéal pour la consommation ».
Enfin la capture peut être destinée à des zoos, qui n’ont aucun objectif de conservation, et comme seul but la visibilité maximale des animaux dans un espace restreint.
De
nombreux individus capturés sont destinés à l’accomplissement de croyances
locales. Chaque partie du corps aurait des effets bénéfiques divers comme la
force et la vitalité pour de la poudre de main séchée de gorille, une meilleure
fertilité et des propriétés spirituelles pour la viande de gorille. Les
oreilles, langues, organes génitaux et petits doigts sont vendus aux sorciers
guérisseurs qui leur attribuent des propriétés magiques.
Les
conflits civils se déroulant dans l’aire de distribution sont de plus en plus
pris en compte. Ils obligent les paysans à quitter leurs fermes et à vivre dans
les forêts où ils doivent chasser pour se nourrir.
Le
tourisme est lui aussi responsable de l’extinction des gorilles. Tout d’abord,
comme il a été indiqué précédemment en tant que vecteur de maladies nouvelles,
mais aussi car la sur fréquentation des forêts par les touristes, sans action
directe sur les gorilles, provoque l’acclimatation à l’espèce humaine, les
rendant plus vulnérables aux braconniers car moins vigilant.
La
faible fécondité : comme la plupart des anthropoïdes, les femelles
gorilles sont réceptives sexuellement seulement lorsque leur petit dernier est
sevré soit, vers l'âge de trois ou quatre ans. Etant donné qu'elles ne donnent
naissance qu’à un seul bébé à la fois, qu'elles ne sont fertiles que vers 8-9
ans, que leur vie moyenne (de plus en plus courte) est entre 35 à 50 ans, et
que leur gestation dure 8.5 mois, on estime qu'en moyenne une femelle peut
donner naissance entre 4 à 9 gorillons au cours de sa vie. Il faut prendre en
compte que les gorillons ne seront pas tous viables et que les femelles sont
moins fertiles à un âge avancé.
Ce
facteur rend les gorilles encore plus vulnérables. On comprend que la perte
d'un individu dans une communauté, surtout une femelle, est devenue
catastrophique pour cette espèce ancienne en voie d'extinction.
Conservation :
les premières associations de protection des grands singes ont vu le jour il y
a près de trente ans : l’Institut Jane-Goodall a été fondé en 1977, la
Fondation Dian-Fossey un an plus tard. Depuis, plusieurs dizaines d’organismes
ont été créés. Beaucoup sont des fondations qui recueillent de l’argent dans
les pays occidentaux afin de financer des actions de protection, de recherche
et de sensibilisation des populations locales.
Le
Fonds Dian-Fossey finance ainsi le centre de recherches de Karisoke, au Rwanda,
qui joue un rôle central dans la protection des gorilles des montagnes. Les
agences des Nations unies (Unesco et PNUE), ainsi que les organisations de
défense de la nature comme le WWF, participent, elles aussi, à la lutte en
faveur des grands singes. Ce travail sur le terrain, au quotidien, avec les
populations locales est irremplaçable. Cependant, aucune action d’envergure ne
pourra être réellement menée sans une véritable aide au développement, en
particulier de l’Afrique.
Règlementation : les grands singes
figurent sur la liste des espèces menacées établie par l’UICN (Union
internationale de conservation de la nature). Ils sont protégés par la loi dans
tous les pays où ils vivent et sont classés dans l’Annexe I de la Convention
sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (CITES), qui
interdit leur commercialisation. Ce texte a été signé par plus de 160 pays dans
le monde.
Mais
sur le terrain, leur statut d’animaux protégés reste très théorique et
n’empêche ni le braconnage, ni la destruction de leur habitat. Leur territoire
est souvent difficile d’accès, ce qui complique les contrôles, d’autant que les
pays qui les abritent manquent de moyens financiers et sont parfois le théâtre
de conflits armés. Enfin, il est difficile d’interdire la consommation de
viande de singe quand les populations locales souffrent d’une extrême pauvreté.
Extrait d'un article de GB,
ingénieur écologue,
directeur de la publication
responsable et fondateur de "conservation-nature.fr'
|
Blog d'art-postal, essentiellement textile , créé pour satisfaire toutes mes envies de couture, broderie, embellissement, collages et autres fantaisies... en les appliquant aux univers riches et variés induits par les timbres postaux. Il peut m'arriver d'y noter mes coups de coeur pour des expositions ou des artistes, sources d'inspiration ou d'émotions. BIENVENUE!
9 août 2019
170-42 - Grand primate pour Corinne
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire