Pour les 170 ans du premier timbre-poste français, j'ai adressé à MailAnnie un curieux animal,
fort mal connu et qui parait bien paisible et inoffensif : le tapir.
Céramique raku créée par par Cécile Mulon, visible sur son Site Je t'en souhaite bonne réception, MailAnnie, ainsi qu'un bel été *** |
le tapir malais (Tapirus indicus) ;
le
tapir du Brésil (Tapirus terrestris) ;
le
tapir de Baird (Tapirus bairdii) ;
le tapir
des Andes (Tapirus pinchaque).
Toutes sont menacées, les tapirs de Malaisie,
de Baird et des Andes étant classés « en danger » (EN) par
l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tandis que
Tapirus terrestris appartient, pour le moment, à la catégorie
« vulnérable » (VU). Le sort du tapir des Andes, aussi appelé tapir des
montagnes, est particulièrement préoccupant. Il ne resterait en effet plus
que 2 500 individus adultes dans la nature et plusieurs
menaces pèsent sur lui.
Régime alimentaire :
Tapirus pinchaque est un herbivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit exclusivement
de végétaux. Plus de 290 espèces de végétaux entrent dans le cadre de son
alimentation, dont des fougères, des arbustes ou encore des baies. Il apprécie
plus particulièrement les plantes à fleurs de la famille des astéracées, des
solanacées et des mélastomatacées. Il aime par ailleurs les salines, sortes
d’étendues d’eau très salée qui se forment à flanc de montagne et dans lesquels
il trouve tous les sels minéraux dont il a besoin. Pour rassasier son
appétit, le tapir des Andes a besoin d’environ 800 hectares dans
lesquels il se déplace quotidiennement pour trouver sa nourriture. Un
territoire vaste qui, hélas, se réduit de plus en plus sous la pression de la
déforestation.
Menaces :
Ces trente dernières années, la population du tapir des Andes a diminué de
moitié. L’UICN estime que son déclin devrait de nouveau s’élever à 50% de la
population sauvage totale ces trente prochaines années si rien n’est fait d’ici
là.
La destruction de son habitat :
les activités anthropiques dans leur ensemble causent de nombreux
torts au tapir laineux qui se retrouve de plus en plus acculé dans des portions
réduites de territoire. En plus de la construction de barrages et de
routes qui fragmentent son territoire, le développement de l’agriculture joue
un rôle prépondérant dans la destruction de son habitat. Les éleveurs empiètent
en effet sur son milieu naturel en introduisant de nouveaux troupeaux dans des
zones jusqu’alors occupées par l’ongulé. Sans compter qu’il existe des cas
de transmission de maladies des bovins aux tapirs des montagnes. La
culture intensive du pavot, matière première agricole des opiacés, a elle aussi
participé à la déforestation de l’habitat du tapir. Les populations les plus
menacées sont d’ailleurs celles de la cordillère Centrale en Colombie, entre le
parc national de Las Hermosas et le parc national Nevado del Huila, où de
grandes pistes de forêts montagnardes matures ont été converties en champs
d’opium.
L’exploitation pétrolière et l’extraction de
minerais représentent également de sérieux risques pour la conservation de
l’espèce dans son milieu. Plusieurs projets miniers sont actuellement en cours
au nord du Pérou et dans le centre des Andes, en Colombie. Pour extraire
facilement ces ressources et faire des allers-retours en camion pour
transporter hommes et marchandises, il a fallu couper un grand nombre d’arbres
; le tapir des montagnes a ainsi préféré fuir cet environnement devenu hostile.
Mais avec une telle fragmentation de son territoire, les risques de consanguinité sont
élevés, ce qui constitue une menace supplémentaire pour l’avenir de l’espèce.
La chasse :
Pendant longtemps, la chasse a été la principale menace du tapir laineux.
Plusieurs raisons à cela : sa chair était consommée par les populations
locales, qui tannaient également sa peau pour en faire du cuir. Ses orteils
étaient également prélevés pour être utilisés dans la médecine traditionnelle
car on considérait qu’ils pouvaient combattre l’épilepsie et les troubles
cardiaques. Grâce à la sensibilisation croissante et aux réglementations qui
ont été mises en place, les choses se sont nettement améliorées.
Aujourd’hui, le commerce international de tapir des Andes est interdit.
Le réchauffement climatique :
Tapirus pinchaque vit en altitude à des températures plus froides que les
autres espèces de tapirs. Une augmentation de quelques degrés pourrait avoir
des effets dévastateurs, le contraignant à monter toujours plus haut pour
chercher la fraîcheur et les végétaux qu’il a l’habitude de manger. « Si
la température augmente, les conditions climatiques favorables au tapir des
Andes se déplaceront vers des altitudes plus élevées, ce qui diminuera la
capacité des aires protégées actuelles à conserver l’habitat du tapir de
montagne », résume l’UICN.
Efforts de conservation de Tapirus
pinchaque : Comme toutes les espèces, le tapir des
Andes joue un rôle dans le bon fonctionnement de l’écosystème. Par son régime
alimentaire, il contribue à l’entretien des espaces forestiers en mangeant des
végétaux qui, sans lui, proliféreraient, et avec ses déjections, il sème des
graines partout sur son passage qui donnent ensuite naissance à de nouvelles
plantes. De sorte qu’on le considère comme une « espèce
parapluie », c’est-à-dire que sa préservation permet de protéger par la
même occasion d’autres espèces. Mais pour y parvenir, encore faut-il la
connaître et identifier notamment ses dispersions sur le territoire. Une
mission difficile quand on sait que le tapir des Andes ne se laisse pas
facilement approcher. Du fait d’une logistique complexe à mettre en œuvre, il a
fallu du temps avant que des études de terrain ne se mettent en place. Le
développement des techniques de monitoring par GPS au début des années 2000 a
permis de progresser dans ce domaine et d’en apprendre plus sur le comportement
du tapir des montagnes.
Aujourd’hui, des programmes de conservation sont
en place ou en cours de développement. En Colombie, 7 des 23 parcs
nationaux abritent des tapirs des Andes dans leur enceinte protégée : la
Cordillera des Picachos, Cueva de los Guacharos, Las Hermosas, Los Nevados,
Nevado del Huila, Purace et Sumapaz. Un plan national de conservation existe
par ailleurs.
En Equateur, l’association Ecominga
Foundationmilite aussi pour sa protection et notamment pour la création d’un
corridor afin de permettre aux tapirs des Andes de naviguer en toute sécurité
entre les parcs nationaux de Sangay et de Llanganates. Un plan national est en
outre déjà en place depuis 2007 et des études scientifiques sont menées dans
les Andes centrales de l’Equateur afin d’en apprendre plus sur l’espèce.
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