Pour fêter les 170 ans du premier timbre-poste français, j'ai choisi pour Pascalou un poisson bien sûr, mais celui le plus craint et pourtant aussi le plus décimé à cause de cette croyance imbécile selon laquelle ses ailerons seraient aphrodisiaques ! |
Céramique raku créée par le sculpteur Clarisse Roche dont voici le Site |
Je t'en souhaite bonne réception, Pascale, ainsi qu'un bel été!
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REQUINS
: UNE MAUVAISE RÉPUTATION USURPÉE
Avec sa mâchoire puissante aux dents acérées, le
requin fait peur et fascine tout à la fois. Aujourd’hui, massacré par les
hommes, ce mal-aimé risque de disparaître. Le requin fut l'un des tout premiers vertébrés à
mâchoire et n'a pratiquement pas changé depuis son apparition il y a 400
000 millions d'années. Il a façonné nos océans, influençant le comportement des
différentes espèces de poissons.
Ils sont présents dans tous les océans, les eaux
tropicales chaudes, les mers tempérées et les mers polaires, près de la
surface, mais également à des centaines de mètres de profondeur, près des
côtes, ou en pleine mer. Cette vaste répartition est le résultat d’une longue
évolution qui s’explique par la parfaite adaptation de chaque espèce à sa «
niche écologique »
.
Les requins captivent l’imaginaire collectif. Tour
à tour craints et vénérés, ils nourrissent de nombreux fantasmes, en
particulier celui d’un mangeur d’homme, prédateur cruel, assoiffé de sang.
Pourtant, aujourd’hui ils sont menacés par une pêche excessive.
Selon la liste rouge mondiale des espèces menacées
dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature,
environ 60 % des requins pélagiques sont actuellement en danger d’extinction.
Un bien mauvais présage pour les océans car la disparition de ces
prédateurs-clés qui trônent tout en haut de la chaîne alimentaire aurait de
lourdes conséquences pour les écosystèmes marins.
Régime alimentaire : carnivores, les requins mangent des poissons, y compris
d’autres requins. Les espèces les plus grandes mangent parfois des phoques, des
tortues de mer ou des pingouins. Certains requins, comme le requin-baleine et
le requin pèlerin, se nourrissent de plancton.
Selon l’UICN, un tiers des espèces de requins est
menacé de disparition
QUAND
LA BÊTE NOIRE DEVIENT VICTIME
Les requins ne se reproduisent pas aussi vite que
les autres poissons : la surpêche, à laquelle viennent s’ajouter les captures
accidentelles, a donc un impact bien plus conséquent sur leurs populations
aujourd’hui disséminées.
Pêche irresponsable :
le commerce des ailerons de requin – ingrédient de la soupe du même nom
vendu à prix d’or - ne cesse de se développer et est devenu une menace
sérieuse pour de nombreuses espèces de requins. Quand les requins sont
capturés, on coupe leurs ailerons, et ce qui reste du requin est rejeté à la
mer. Cette pratique, largement répandue, est appelée shark finning.
Si ce commerce se développe c’est qu’il est
particulièrement rentable. Un kilo d’ailerons se négocie entre 300 et 500
euros. Les bénéfices étant rapides et importants, la pêche ne peut que
s’intensifier. L’essor de l’économie asiatique, et donc du niveau de vie de ces
populations, entraîne une demande accrue d’ailerons. Toutefois, si la Chine et le
Japon sont les premiers consommateurs de la soupe d’ailerons, ce commerce
s’étend néanmoins jusqu’à Paris ou Vancouver.
Par ailleurs, le requin est convoité pour d’autres
parties de son corps : ses dents sont vendues sous forme de colliers, sa peau
sert à fabriquer des chaussures; des sacs à main et des porte-monnaie, quant à
son foie, il est utilisé pour faire de l’huile. Les requins ne se reproduisent
pas aussi vite que d’autres poissons : la surpêche a donc un impact très
conséquent sur leurs populations.
Pêche accessoire :
la capture involontaire d’espèces non ciblées par les pêcheries
commerciales constitue également une grave menace pour les requins. La pêche à
la palangre, ciblant les espadons et les thons a fortement augmenté
au cours de ces trois dernières décennies. Or, bien qu’ils ne soient pas visés
à la base, de nombreux requins sont capturés accidentellement par cette pêche.
De même, la pêche au filet maillant, largement pratiquée en mer Méditerranée,
continue d'en capturer un nombre important, notamment par les filets dérivants
même si ces derniers sont désormais interdits.
D’une hauteur pouvant atteindre 30 m, les filets
maillants sont suspendus juste en dessous de la surface de l’eau ou ancrés au
fond de la mer. Si les poissons d’une taille définie s’y font prendre par les
branchies ou les nageoires, les requins sont également nombreux à être attrapés
et, ne pouvant plus rejoindre la surface pour respirer, meurent
douloureusement. La plupart sont « mis au rebut » en étant rejetés à la mer ou
laissés sur le sol morts, mourants ou gravement blessés. Etant donné que de
nombreuses espèces de requins n’atteignent leur maturité sexuelle qu’après
plusieurs années, ils ne survivent souvent pas assez longtemps pour pouvoir se
reproduire et assurer la continuité de l’espèce.
Disparition et dégradation de son
habitat : le développement des activités humaines,
générant pollution et surpêche, a mené à la disparition d’habitats naturels
marins essentiels à la survie des populations de requins. Les pratiques de
pêches destructrices, les déchets déversés en mer et l’aménagement des
littoraux ont tous de sérieux impacts sur les habitats marins dont dépend la
survie des requins. Les changements climatiques et leur incidence sur
l’écosystème marin entraînent également des transformations de l’environnement
qui menacent l’espèce, en impactant la distribution des populations ainsi que
celles de leurs proies.
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