Pas facile de choisir quel type de port j'allais illustrer pour répondre au challenge que m'a lancé Nadine lors d'un échange récent.
Beaucoup de possibilités s'offraient à moi, entre le port d'armes (mais les armes, ce n'est vraiment pas mon truc), le port de tête (mais le monde de la mode et du mannequinat me laisse assez froide). Cela aurait pu être aussi le port d'attache où l'on arrive à bon port, mais déjà on sent l'approche de la mer et c'est donc finalement le port maritime qui l'a emporté. Oui, mais lequel choisir : en France, il y a de très grands ports comme Le Havre par exemple, avec d'énormes porte-conteneurs où s'agitent d'impressionnantes machines, pour tous les mouvements de chargement et déchargement. Il y aussi Marseille bien sûr, mais les images des films de Pagnol sont bien désuètes ; maintenant ce sont d'immenses bateaux de croisière hauts comme des immeubles d'une douzaine d'étages. Ils déversent un flot énorme de touristes d'un coup, tout en ne coupant pas les moteurs le temps de l'escale, rejetant ainsi un maximum d'effluents polluants. Ce type de port-là n'a aucun charme à mes yeux. Les ports de plaisance reflétant un luxe qui ne me va guère, n'ont pas su davantage recueilli mon suffrage.
Alors je me suis tournée tout naturellement vers les petits ports de pêche, ceux où l'on voit encore le travail quotidien des hommes, les filets qui sèchent, les pêcheurs qui les ravaudent, etc... ceux qui sentent le poisson séché plutôt que le mazout, ceux où l'on aime baguenauder pendant les vacances, enjambant des filins d'acier, contournant les casiers empilés en attente d'une prochaine immersion.
Composition avec superposition de dentelles rebrodée pour les filets des casiers Source article et photo de Lionel Peugeot du 24/07/2018 publié au Midi-Libre, |
C'est le petit port des pêcheurs de La Pointe Courte à Sète que j'ai finalement retenu : il a du caractère comme les gens du Sud, et il est fort pittoresque. Je tenais à le faire connaître à Nadine qui habite la Suisse, je le rappelle.
Au dos de l'enveloppe un plan très ancien où l'on voit le relief du Mont Saint Clair, |
Je n'en ai pas l'habitude mais j'ai cette fois-ci réalisé une enveloppe, avec des précisions sur la situation géographique de la Pointe Courte à Sète, qui donne sur l'étang de Thau. J'en ai profité pour rendre un petit hommage à Agnès Varda dont le film "La Pointe Courte" tourné en 1954 au début de sa carrière, est reconnu comme étant le point de départ de la "Nouvelle Vague" du cinéma français.
J'espère que Nadine aura eu ainsi un aperçu de ce petit port de pêche et des "pointus" qui vivent encore dans leurs maisons de pècheurs à la Pointe Courte, et que cette enveloppe lui plaira. Aux dernières nouvelles, ce quartier si typique est toujours présent, même si, avec la présence de nombreux touristes il n'a plus tout-à-fait le même cachet, la même authenticité.
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Le petit port pittoresque de la Pointe courte
Source : le Midi Libre le 24/07/2018
Vivant des petits métiers de la pêche, les "Pointus" ont façonné leur propre identité aussi étonnante que ce quartier à l’âme si typique.
Au milieu du XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer et le remblaiement de la ligne Bordeaux-Tarascon laissent derrière eux quelques arpents de terre où les pêcheurs construisent des cabanons pour y stocker leurs filets et se sédentarisent avec leurs familles. Baptisé La Pointe courte, ce bout de terre et ses traverses aux maisonnettes fleuries est devenu mythique depuis que la cinéaste Agnès Varda lui a consacré, en 1954, le film éponyme.
Comme en témoignent les barques des Pointus (nom donné aux habitants du quartier), les nasses et les filets qui sèchent le long des berges, la pêche et la conchyliculture sont les principales activités de ce quartier. Courant septembre, c’est la pêche à la daurade : des centaines de pêcheurs attendent avec impatience des deux côtés du canal le passage obligé du poisson de l’étang vers la mer. En guise d’hommage, le quai juste en face de la Pointe Longue, dit la Plagette, s’appelle quai de la Daurade.
voici un lien vers un site qui donne une vision récente des différents paysages de ce quartier plutôt pauvre et bâti de manière anarchique mais qui a beaucoup de charme et qui a très peu changé depuis l'époque où Agnès Varda tourna son film.
*** La Pointe courte ***
Film d'Agnès Varda sorti en 1955 avec Philippe Noiret et Sylvia Monfort
Affiche du film |
Vidéo dd quelques scènes du film, publié sur le Youtube de Bob Morane
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