Dans le cadre du jeu de la carte postale et du texte inventé sur le thème "à bicyclette" lancé par Fred, voici le mail-art champêtre que j'ai réalisé pour Tara
Voici le texte inventé avec les mots imposés en gras
Grosse fatigue.
C’est un fait, il
n’y a plus d’avenir dans les métiers
de l’informatique : marché saturé, je n’arrive plus à écouler mes imprimantes. Tant d’heures
supplémentaires vaines, des kilomètres en voiture à n’en plus finir et c’est
toujours aussi navrant : j’en ai vraiment marre de cette vie urbaine de
dingues ! Stop! Assez !
Je rassemble mes
affaires, mon baluchon vite fait, je lance la clé de mon logis par-dessus les moulins, j’enfourche mon bicloune
de compétition, celui de mon adolescence tout égratigné, jamais repeint depuis
le soleil que j’ai fait avec, en allant voir Grand-mère après la chorale.
En danseuse,
j’appuie à fond sur les cale-pieds, j’accélère pour mettre les bouts vers la
campagne, si verte, si apaisante… j’ai tellement besoin de calme, de sérénité…
Je pédale ainsi une poignée d’ heures, ma gourde remplie et ma soif étanchée
aux jets des fontaines qui chantent sur la grand-place des villages traversés
ou près des lavoirs. Il y avait si longtemps que j’avais pris la peine d’écouter
leur gazouillis.
« Méfies-toi de l’astre solaire qui darde ses
rayons»,
me dit une petite voix, « tu vas
brûler, c’est idiot » : je pose ma bécane contre un tronc
d’arbre, m’assoie dans l’herbe pour m’enduire d’huile d’amande douce, puis je
m’abandonne pour faire un petit somme les doigts de pieds en éventail ;
avec les tongs, c’est l’avantage, on
n’est vraiment pas gêné aux entournures !
VFrrr rrou BVrrou
Miaaaaaaaaaaaao ! ….Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? Je me réveille en sursaut : un merle furieux d’être dérangé dans sa
dégustation d’une poignée de cerises tombées s’oppose vivement à un matou
errant qui cherche à lui voler dans les plumes. Vrrfrrr ! Ouf ! Duel
finalement gagné par la gent ailée.
Tout ce barouf
donne le signal du départ : j’enfourche ma monture et je continue mezzo
piano en sifflotant jusqu’au village de Trousse-Chemise où je passais mes
vacances autrefois : après toutes ces années où je me suis perdu, va-t-on
encore m’y reconnaître ?