9 avril 2025

Ouvriers de la construction automobile Ford à Détroit, aux temps glorieux, pour Cécile

Comme elle est sensible à la cause des ouvriers tout comme je le suis, j'ai voulu adresser à Cécile  un premier envoi d'art postal sur ce thème. 

Extrait de la partie centrale de la fresque de Diego Rivera exposée au Sud du Detroit Institute of Art 

C'est ainsi que j'ai trouvé les fresques murales que le peintre muraliste mexicain Diego Rivera a créé sur le thème de la production industrielle. L'œuvre présentée ici est une partie d'une fresque, intégrée à une série de 27 panneaux produits pour le Detroit Institute of Art entre 1932 et 1933. Elle représente des ouvriers travaillant chez Ford. Cette série de fresques a été financée par les usines Ford et elle est devenue un symbole de la ville de Détroit.

On y voit déjà la division du travail (qu'on appellera le travail à la chaine), la puissance productive des énormes effectifs mis en oeuvre  pour fabriquer les fameuses "bagnoles" chères à notre président. 

Fresque du batiment coté sud dans son intégralité

Peintures murales de Diego Rivera au Detroit Institute of Arts - vidéo publiée sur le youtube de l'Historien itinérant

Detroit fut le berceau de l'industrie automobile étatsunienne. Après avoir subi les différents chocs pétroliers dans les années 1970-1980 puis deux crises majeures en 2008, où l'économie industrielle automobile s'effondre avec la fermeture définitive des usines Ford, General Motors et Cadillac et la crise des subprimes, c'est la catastrophe du rêve : la ville a même du être déclarée en faillite en 2013. 

Le déclin économique et industriel de Détroit provoque un déclin encore plus inédit, social et démographique, avec une population passant de 1,8 million d'habitants en 1950 à environ 640 000 en 2020 , et plus de la moitié des résidents restants étant sans emploi.

Hier centre de commandement, Détroit est aujourd'hui un espace de relégation. Le taux de chômage, après avoir stagné autour de 14% en 2023, s'élève à 16,2 % en novembre 2024. (Sources diverses, essentiellement Wikipédia)

L'histoire de cette ville-entreprise a été tragique pour tous les habitants largement dépendant de ces industries pour leur travail. La concurrence avec les voitures étrangères moins gourmandes en carburant et le niveau de compétitivité des salaires ne plaidaient pas en leur faveur ;  ils ont eu à subir de plein fouet la crise des subprimes, si bien que beaucoup ont perdu travail et logement, ont été ruinés et sont tombés sous le seuil de pauvreté.

Le capitalisme lui ne s'est pas ruiné : les capitaux sont partis ailleurs, dans la Silicon Valley, pour les besoins de la haute technologie. Mais là, on n'embauche pas des ouvriers!

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