14 mai 2025

T181 - Plumassier aztèque, de Michèle

Quel plaisir que ce beau mail-art  de Michèle qui m'arrive aujourd'hui! 

Tout en cumulant plusieurs de mes thèmes préférés (timbre de circonstance, la couleur bleue, une passementerie textile, et la découverte d'une activité pratiquée par un peuple premier),  Michèle a tiré de l'ouvrage "Histoire Générale des Choses de la Nouvelle Espagne" par F. Bernardino de Sahagun des informations fort intéressantes sur le métier de plumassier chez les Aztèques, tel que pratiqué avant l'arrivée des Espagnols au Mexique.  

A l'époque des Aztèques, c'était un artisan parmi les plus respectés, il assemblait les plumes pour fabriquer manteaux, étendards ou "mosaïques" dont il ornait les vêtements. La matière première, la plume, est fragile et délicate. 

Oeuvre originale : Artisans plumassiers aztèques au travail, extrait du « Codex florentin » de Bernardino de Sahagun

Aujourd'hui en France,  c'est un métier d'art où l'artisan confectionne surtout des vêtements, des accessoires (coiffes, bijoux, broches, minoches...) et parfois des costumes pour des pièces de théâtre, comédies musicales, cabarets, des films etc. Il conçoit également des éléments de décoration.

Merci Michèle pour ce beau cadeau et pour avoir si bien mis en scène le timbre français sur ce métier d'art . Quant à l'ouvrage dont cette image est tirée, je vais essayer de me le procurer, car il semble plein de beaux enseignements sur les Aztèques et leurs pratiques ancestrales.

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Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne 
par Bernardino de Sahagún

S'il est un livre qui, à lui seul, a sauvé la mémoire d'une civilisation entière, c'est bien celui du frère franciscain Bernardino de Sahagùn. Arrivé au Mexique en 1529, il a passé sa vie au cœur du peuple indien, jusqu'à sa mort à 90 ans ; il s'est entièrement consacré à recueillir, avec acharnement, passion et méthode, tout ce qui était encore vivant du patrimoine culturel des anciens Mexicains. On lui doit la majeure part des connaissances que l'on peut avoir aujourd'hui de la langue nahuatl et en somme inestimable de témoignages de première main sur la vie, l'art, les sciences et l'histoire es aztèques. Pendant soixante ans, Sahagùn a fait partie des Espagnols qui, comme Bartolomé de Las Casas, ont poursuivi le rêve de la fondation d'une nouvelle civilisation, d'une nouvelle nation, évangélisée certes, mais ne reniant pas le passé des peuples indiens. Rêve constamment bafoué par les conquérants. Le travail même de Sahagùn a été nié. En 1577, Philippe II ayant interdit toute recherche sur les civilisations indiennes, le manuscrit de son premier travail, achevé, lui est confisqué, ses brouillons mêmes disparaissent. Il consacre ses dernières années, ses forces déclinantes, à reconstituer fiévreusement son œuvre. Après sa mort, celle-ci est restée si bien caché que l'Histoire générale n'est redécouverte qu'en 1730 et publiée cent ans après, et d'autres textes bien plus tard encore, dans le cours du XIXe siècle ! Dans son importante introduction, Jean Rose, qui est l'auteur du choix des textes présentés ici, dégage le portrait de l'homme et de la pensée aztèques à partir de l'œuvre de Sahagùn et dresse une évaluation de la valeur et des limites de son témoignage.

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