30 mars 2019

TP17 - Les Saamis, dernier peuple autochtone d'Europe, de Jean-Paul

Merci Ami Ursu pour ce nouveau voyage que tu me proposes avec cette belle enveloppe/documentation en art postal : cette fois-ci, nous partons vers l'Europe du Nord à la découverte d'un peuple très attachant : les saamis. 
Ils sont entre 80 000 et 100 000 à vivre dans l’extrême nord de la Suède, la Finlande, la Norvège et la péninsule de Kola en Russie à hauteur du cercle polaire. Leur territoire est appelé Sápmi ou Laponie à la fonte des glaces et c’est l’une des dernières contrées sauvages en Europe. Ils s'y sont installés il y a environ 10 000 ans. Les saamis ont une longue histoire ininterrompue d’attachement à ces territoires où ils ont vécu et développé leur culture depuis des temps qui remontent bien avant la création des états nationaux. Les critères qui désignent un peuple autochtone sont ainsi réunis. Depuis 1977, ce caractère est reconnu par le parlement suédois qui accorde d’ores et déjà aux samis le droit de traitement préférentiel.

Le mot « guerre » n’existe pas dans leur langue, leur calendrier se découpe en 8 saisons selon le cycle de vie du renne et les femmes participent à la chasse. Les saamis sont traditionnellement des éleveurs de rennes, chasseurs ou pêcheurs dans les fjords. Mais ils se voient aujourd’hui menacés par l’absence de statut reconnaissant leurs droits et par la dégradation de leur culture qui n’est pas acceptée partout. Colonisés puis discriminés,les saamis portent sur leurs épaules un passé douloureux.

La colonisation de leurs terres pour exploiter leurs ressources a débuté au Moyen-Âge avant de s'intensifier au XIIIème et XIVème  siècle. Avec l'apparition de frontières, les saamis ont du redessiner eux-mêmes leurs territoires. Ils ont pu conserver leur indépendance, du moins dans les régions sous autorisé suédoise. Au XVIème siècle, ce peuple a acquis des droits principaux, tels que l'accès à la terre et à l'eau, sous le règne de Gustave Vasa. Pas pour longtemps, puisqu'au XIXème, ceux-ci ont été contestés au moment des révolutions industrielles.

Le peuple saami a été victime de acisme et discrimination suite aux théories de Darwin et du «racisme biologique». L’infériorité de ces autochtones est devenue «normale ». 

La Suède retirait leurs enfants pour les placer en internat, où il leur était interdit deparler leur langue. Oppressés, les saamis ont souvent dû changer de patronyme. Mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Déclaration universelle des droits de l’homme, signée en 1948, représente un tournant important pour le peuple saami. Les politiques discriminatoires étant dès lors interdites, ils ont pu s’organiser politiquement.
C’est à la seconde moitié du XXème siècle que les Saamis obtiennent le statut de nation à part entière pour toute la population répartie entre la Scandinavie et la Russie. Aujourd’hui, à côté de l’élevage de rennes, ils ont un emploi traditionnel avec des conditions sociales « normales ». Reste encore aux pays scandinaves d’accepter de leur accorder tous les droits. Ces dernières années, le dernier peuple autochtone d’Europe tente de faire adopter une convention saami.

Ce serait un grand pas en avant pour cette population, puisqu'elle leur accorderait des droits comme l'auto-détermination, droit d'avoir leur propre langue officielle et leur culture, droit à la terre et à l'eau, droit d'être consultés pour les décisions les concernant. Malheureusement, il n'y a aucune avancée dans les négociations depuis 2005. 

Le 6 février c’est la fête dans tout le territoire « Sápmi » . Cette journée est célébrée dès le début des année 90 en mémoire du premier congrès national sami qui eut lieu le 6 février à Trondheim (Norvège) en 1917.

Contrairement aux idées occidentales bien trop répandues, le costume traditionnel n’est pas une toilette folklorique pour faire plaisir aux touristes. Le costume est un symbole important de l’identité saami. La fourrure et la peau des rennes sont utilisées pour la fabrication des costumes et des chaussures. De magnifiques châles aux couleurs chatoyantes couvrent les épaules des femmes.De très beaux bijoux traditionnels ornent ces vêtements.

Les vêtements saamis sont des tenues très colorées : la blouse en laine bleue, grise ou noire selon les régions, avec des décorations rouges ou jaunes sur les épaules et le dos, ceinture large en cuir, port d’un poignard, bottes en fourrure, chapeau des 4 vents (copie de ceux des capitaines de navires marchands russes d’il y a 2 siècles). 

Le Kolt est le costume traditionnel des Sames, tunique de feutrine de laine, couleur bleu roi, bordée de rubans et de ganses colorés habillé d’une ceinture ornée de plaques d’argent. Des bande plissées décorent les jupes des femmes nécessitant plus de 30 mètres de tissu.


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