4 mai 2020

Mon ami pangolin, pour Marie

Soutenons l'ami pangolin, il n'y est pour rien, lui, si les hommes cherchent perpétuellement à gagner sur le territoire des espèces animales pour exploiter davantage encore d'espace afin d'y développer de la culture intensive!

Après le singe, la chauve-souris, le chameau, et tant d'autres, notre fourmilier se retrouve à son tour  incriminé dans une pandémie qui se développe sur tous les continents. Marie est aussi sensible que moi au respect de la vie animale, surtout pour une bête aussi inoffensive que lui, couvert d'écailles pour son malheur. Je suis certaine qu'elle appréciera ce mail-art.
Comment l'inoffensif pangolin est devenu ennemi public n°1
Par Derwell Queffelec sur France Culture

Comment cet animal sacré, l'un des plus braconnés au monde, est-il passé du totem guérisseur au porteur de virus avec la pandémie du Covid-19 ? Retour sur l'histoire du pangolin.

C’est le mammifère le plus braconné au monde et une possible cause du covid-19. Sacré pour la plupart des Chinois, des tribus en Afrique lui vouent également un culte. Voici comment le pangolin est passé de mignon animal inoffensif à ennemi public n°1.


Aujourd’hui, un pangolin est braconné toutes les 5 minutes dans le monde. Toutes les espèces, asiatiques et africaines, sont en danger d’extinction.

Au coeur de ce braconnage massif : des croyances et des mythes autour de son statut d’animal sacré notamment en Afrique et en Asie. Son aspect hybride entre le mammifère, qui se déplace à quatres pattes, et le poisson avec ses écailles fascine depuis des siècles.

Son absence d’agressivité et la façon qu’il a de s’enrouler sur lui-même pour se protéger ont pu être interprétées comme des gestes d’offrande. Animal nocturne, sa capacité à se tenir debout a aussi fait de lui le héros de nombreux contes.


Pangolin sacré en Afrique centrale : Allons nous vers la fin d'un trafic mondial ? 

En 1949, l’anthropologue britannique Mary Douglas vit une année en Afrique centrale dans la tribu des Lele du Kasaï. Elle y découvre un culte lié au pangolin. Il est ce qu’on appelle un “animal esprit”, un animal “interdit”, dont l’hybridité fait peur autant qu’elle fascine.

La tribu des Lele voit le pangolin comme un ami de l’homme. Comme les humains, ils ne mettent au monde qu’un enfant à la fois et semblent sensibles à la honte car ils baissent la tête dans leurs écailles. Pour les Lele du Kasaï, manger du pangolin augmente la fécondité. Une tribu voisine, les Lega, considère le pangolin comme un bâtisseur, il aurait enseigné la construction des maisons aux hommes de la tribu. Le fourmilier écailleux y est l’image du lien social entre les générations.

Mais la société évoluant, le culte de l'animal s’est peu à peu éteint. Aujourd’hui il est encore parfois consommé mais est surtout chassé en masse pour être vendu en Asie, car ses écailles sont considérées comme de l’or pour la plupart des Chinois.

Soigneur en Chine : les premiers écrits chinois sur le pangolin remontent à la fin du Ve siècle. Ils ont été consignés par Tao Hongjing, un taoïste qui rédigeait des traités médicaux. Selon lui, le pangolin a été repéré à sa manière de chasser les fourmis. Il se laisse envahir d'insectes puis se jette dans l’eau. Les fourmis meurent et remontent à la surface, et le pangolin peut ensuite facilement les manger. À cette époque, il existe une infection cutanée nommée “yi lou”. “Yi” signifiant aussi fourmis. Le pangolin est donc utilisé pour soigner ces infections de la peau.

Le pangolin est inscrit dans la pharmacopée de la médecine traditionnelle chinoise. Ses écailles seraient anti-inflammatoires, un remède à l’infertilité et un vivifiant pour le sang, son sang et son foetus sont considérés aphrodisiaques. En réalité les écailles du pangolin sont constituées de kératine, qui n’a scientifiquement pas de vertus médicinales particulières.

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Ci-dessous, des opérations de sauvetage sont organisées au Zimbabwe pour protéger les pangolins d'Afrique du braconnage.


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