25 mars 2021

PP02 - Jeune demoiselle Hmong du Nord Vietnam, de Thérèse

Ce qu'elle est mignonne cette petite demoiselle dans son costume traditionnel si coloré ! Merci Thérèse pour cette belle photo, si dépaysante, en ces temps où les envies de voyage sont toutes réduites à néant.

Merci Thérèse d'avoir réagit si vite à mon nouveau thème sur les peuples premiers, qui rejoint ici l'autre thème sur les parures des peuples du monde. Les Hmong  font partie des ethnies nombreuses du Nord Vietnam mais ils vivent aussi dans les pays voisins.
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La Tribu Hmong: Une Histoire Tumultueuse

Les Sous Groupes du Peuple Hmong : au regard de leur implantation géographiquement hétérogène et des nombreux sous-groupes ethniques qui les composent, les Hmong sont désignés sous différentes appellations. ceux qui ont élu domicile dans les hauteurs laotiennes sont connus sous le nom de Hmoob Dub (Hmong noirs), Hmoob Twaij (Hmong rayés), Hmoob Dawb (Hmong blancs) ou encore Moob Leeg (Hmongs verts), en référence aux broderies multicolores qu’ils arborent sur leurs différents artefacts.
Hmong fleuri  appelé aussi  Hmong fleuri ou bariolé - crédit photo Guide du Routard


Hmong rouges - crédit photo Guide du Routard

Hmong verts : crédit photo : site vietnamauthentique.files.wordpress.com/

Hmong noirs -- crédit photo Site Culture vietnamienne

Origine et histoire contemporaine des Hmong : si l’origine des Akhas reste sujette à plusieurs approximations, celle des Hmong a été scientifiquement prouvée par une analyse d’ADN mitochondrial. Bien qu’ils se revendiquent de la région centrale du fleuve jaune, les Hmong seraient en réalité originaire de l’extrême sud de la Chine. Ils auraient ainsi occupé cette région depuis au moins 2 000 ans. Ce postulat est d’ailleurs appuyé par des similitudes linguistiques qui subsistent encore aujourd’hui avec certaines tribus chinoises de cette région.

Les Hmong Au Vietnam : le Vietnam a probablement été le premier pays à accueillir les Hmong qui migraient de la Chine voisine. Leur présence y est attestée par des écrits à la fin du 18e siècle. Lors de la colonisation du Vietnam du Nord, entre 1883 et 1954, de nombreux Hmong ont décidé de rallier les nationalistes vietnamiens et les armées communistes, tandis que les Hmong christianisés rejoindront l’armée française. A l’issue de la guerre qui verra la victoire du clan des nationalistes du Viet Minh, les Hmong pro-français seront contraints à l’exile au Laos et au Vietnam du Sud. Aujourd’hui, on dénombre environ 1.1 million de Hmong au Vietnam, qui se concentrent dans les régions montagneuses au nord.

Les Hmong vivent souvent dans les endroits de très haute altitude des provinces de Lao Cai, de Ha Giang, de Cao Bang, de Lang Son et de Lai Chau, de Nghe An, de Thanh Hoa et de Hoa Binh. Les ressources principales proviennent de l’agriculture.

Les Hmong ont une architecture spécifique composée de trois travées et de deux appentis. L’autel des ancêtres est disposé dans la travée principale. C’est également dans cet endroit que les gens prennent les repas. Une travée latérale est réservée aux hommes y compris les visiteurs et l’autre travée aux femmes et à la cuisine.
Habitat Hmong au Vietnam - Crédit photo Guide du routard

 Le mariage Hmong : En fait, le mariage par rapt est fréquent sans subir aucune opposition de la famille de la jeune fille. Le garçon en informe ses beaux-parents deux jours après l’enlèvement et demande la cérémonie de noces. Le modèle patrilinéaire et polygamique est encore de rigueur. La jeune femme après le mariage ne peut rentrer chez ses parents qu’avec la permission de ses beaux parents et en compagnie de son mari. Est condamnée la relation de mariage entre les gens du même lignage. Si le mari meurt, la veuve épouse le jeune frère du défunt. Si ce dernier n’a pas de frère, elle épouse un de ces cousins. En cas de divorce, la femme loge dans la maison d’un notable qui la protège jusqu’au moment de se remarier. Au cas où elle souhaite reprendre sa liberté, elle doit verser à sa belle famille une certaine somme à titre de dédommagement.

Le vêtement féminin comprend une jupe ample et un corsage ouvert sur le devant. Les Hmong blanc ont des jupes teintes en tissu écru alors que l’indigo est adopté par les Hmong fleuris, verts ou noirs. Elles marchent pieds nus et portent des jambières. Les hommes mettent des pantalons larges, noués à la ceinture et une courte veste à manches amples. Ils ont des cheveux tombant sur les épaules ou bien rasés, laissant une touffe au sommet de la tête et ont un large turban à la tête. La chevelure de cette ethnie est particulière. Les Hmong blanc se rasent sur le pourtour de la tête et conservent une touffe au sommet du crâne et portent un turban large. Les Hmong fleurie enroulent les cheveux. Les jeunes Hmong vert les laissent tomber librement sur les épaules.

Pour les Hmong, l’accouchement en position accroupie est populaire. Le placenta est enseveli sous le lit si le bébé est une fille et du pied de la colonne principale de la maison si c'est un garçon. Ils inhument les cadavres qui sont déposés sur une planche qu’on suspend devant l’autel des ancêtres ou sur un blanc installé en travers de la porte.

La fête la plus importante se célèbre en septembre selon le calendrier occidental. Durant les trois jours de fête, ils ne mangent pas de légumes. Les jeunes aiment jouer de la flûte de Pan. Leur vie artistique est très variée. Source : Amica travel Vietnam 

Les Hmong Au Laos : au début des années 1960, en réponse à l’invasion du Laos par les troupes nord-vietnamiennes, la division des opérations spéciales de la CIA lancera un vaste plan de recrutement et d’entraînement des Hmongs, qui constitueront par la suite « l’Armée Secrète ». Bien que leur rôle dans la neutralisation de l’armée communiste ait longtemps été gardé secret, de nombreux officiers américains ont ultérieurement remercié le peuple hmong pour « ses sacrifices en faveur des Etats-Unis ». Après le retrait des troupes américaines et la suspension de l’aide de la CIA aux nationalistes au début de l’année 1973, les communistes du Pathet Lao s’empareront progressivement du pouvoir, reléguant les Hmongs pro-américains dans la jungle, où ils tentent encore aujourd’hui de survivre.

Les Hmong En Thaïlande : le premier flot des migrants Hmongs est arrivé en Thaïlande au début de la guerre du Laos. A l’issue du conflit et suite à la victoire des communistes, les Hmongs pro-américains trouveront refuge en Thaïlande, notamment dans le célèbre temple Wat Tham Krabok. Certains ont élu domicile dans les zones montagneuses au nord du pays, et font désormais partie intégrante de ce que les Thaïlandais appellent les « tribus des collines ».

Après la fin des hostilités, des centaines de milliers de Hmong demanderont l’asile politique en Thaïlande, où ils se grefferont aux « tribus des collines », tandis qu’une minorité trouvera refuge en Occident, principalement dans la ville de Merced en Californie, mais également en Australie, en France, en Guyane française, au Canada et en Argentine…

Les Hmongs dans le reste du monde Outre leur Chine natale, le Vietnam, la Thaïlande et le Laos où ils ont trouvé refuge à diverses périodes de l’histoire contemporaine, les Hmong sont présents en Europe, notamment en France avec une communauté de 17 000 personnes (dont 2 000 en Guyane française), en Australie (2 200), au Canada (moins de 1 000) et surtout aux Etats-Unis (260 000) où ils ont immigré en aval de la guerre laotienne. La population totale des Hmong est estimée aujourd’hui à 5 millions.

Langues et culture de la tribu HmongBien qu’ils aient pratiqué une langue commune au 18e siècle, les Hmong ont peu à peu délaissé leur héritage linguistique en raison des flux migratoires répétées. Aujourd’hui, les Hmong communiquent par le biais des langues de leur environnement immédiat, comme le chinois de la province de Yunnan, le laotien ou encore le thaï du Nord. Deux tribus Hmong de deux pays différents peuvent toutefois communiquer par le biais de leur langue d’origine, en passant par les chefs de clan qui s’efforcent de préserver les coutumes et les traditions de leur peuple. Aucun système d’alphabet ou de phonétique n’a été mis en place pour véhiculer la langue hmong.

En Thaïlande, où la situation des Hmong est diamétralement opposée à celle des Hmong laotiens, le gouvernement encourage les jeunes à se scolariser et à s’insérer dans la dynamique de démarginalisation des minorités. Si ces initiatives se sont soldées par une amélioration drastique de la qualité de vie des Hmong, elles ont également sonné le glas de la langue Hmong et de plusieurs aspects de la tradition de ce peuple des collines.

L’habit traditionnel des hommes consiste en une chemise à base de feutre léger, dont les manches dépassent les poignets de quelques centimètres. Le corps de la chemise descend au-dessous de la ceinture et est surplombé par deux languettes en tissu qui se croisent. L’arrière de la chemise est le plus souvent embelli par des broderies élaborées. Les femmes adoptent un style vestimentaire comparable à celui des hommes, et enroulent leurs cheveux dans un chignon frontal, qu’elles dissimulent sous un couvre-chef noir brodé en blanc.

Mode de vie et croyances : Les Hmong de Thaïlande construisent généralement eux-mêmes leur maison, au sommet d’une colline, à base de bambou vert pour les murs et de feuilles de palmier pour le toit. Ces habitations sont dépourvues de fenêtres, en raison du climat froid qui sévit le plus clair de l’année. Certaines maisons disposent d’un mortier pour battre le riz et d’une meule pour moudre les grains. Les Hmong accordent une grande importance aux croyances ancestrales, même dans la construction de leur maison. Pour décider de l’endroit où la construction prendra forme, ils disposent des grains de riz dans un bol en fonction du nombre des membres de la famille et des animaux qu’ils possèdent. Si le bol reste intact après une nuit, la parcelle de terrain est considérée comme apte à accueillir la maison familiale. Cette pratique est encore très présente parmi les Hmong de Thaïlande.
Source : ChiangMai News

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