18 juin 2025

T184 - Coquelicots et oeillet, c'est du rouge pour l'été, d'Isabelle

Joie dans mon courrier du jour : de très bonnes nouvelles pour Isabelle m'arrivent enfin, apportées dans cette magnifique enveloppe aux couleurs de l'été.

Même si cela signifie beaucoup de boulot que d'envisager un nouveau déménagement dans les prochaines semaines, c'est en même temps une vision de l'avenir réjouissante, tant sur le plan professionnel que personnel pour vous.  
Isabelle je te remercie pour le choix de ton thème estival sur l'enveloppe où j'apprécie tout particulièrement l'harmonie entre le collage et le timbre que tu as choisi -un champ de blé envahie par les coquelicots en fleurs- Saches que je me réjouis infiniment pour toi et te souhaite un très bel été. 

17 juin 2025

Le Cor Beau : La menace de minuit, par Patricia - Projet Conte & Mail-Art - Etape 3/5

Après Françoise Tournet l'initiatrice de ce nouveau projet dont je vous ai donné ici les grandes lignes, c'est l'ami Eric Babaud qui est intervenu en 2e position dans la ronde. Je vous propose d'aller lire sur le blog d'Eric le post où il publie la suite qu'il a inventée pour ce conte ainsi que le mail-art qu'il a adressé à Patricia, la troisième intervenante.

Si je vous en parle c'est que le facteur est venu aujourd'hui me distribuer l'enveloppe bien garnie et décorée par Patricia,  qui me passe ainsi le témoin.

enveloppe mail-artée contenant un livret en 5 volets à l'intérieur 

Le livret à 5 volets,  que chaque intervenant complète à réception
Avant de voir son nom écrit dans la liste desparticipants décidée par Françoiseet de recevoir son courrier, je ne connaissais rien de Patricia. Or là, dans son sympathique petit mot d'accompagnement, elle me signale que mon adresse lui est tout à fait familière. Petite fille elle vivait dans le quartier de Massy où j'habite maintenant et elle fréquentait l'école primaire qui est juste sous mes fenêtres : comme le monde est petit et les coïncidences surprenantes, non ? Vive l'art postal et les rencontres incroyables qu'il permet de créer!

A ce stade, voici où nous en sommes : livret coté illustration puis coté conte


A moi désormais de continuer l'aventure mais ouille! ouille! ouille!, la barre a été placée très haute par mes précédesseurs. Heureusement que nous a été fourni un mode d'emploi pour nous guider dans le déroulement des cinq étapes à respecter pour élaborer un conte! Affaire à suivre!

16 juin 2025

Robes de taffetas et dentelles, à la mode en 1810, pour Chocolatine & Stooby

Je n'avais pas encore contribué au nouveau thème "vintage" de Chocolatine et Stooby. 

Voilà, c'est maintenant chose faite avec ces deux dames froufroutant dans des robes en taffetas portées  avec de larges collerettes, presques des chales,  en dentelles couvrant leurs épaules et des bonnets très emboitant appelée capote. Coiffure féminine prédominante pendant tout le 19e siècle, la capote est composée d'une calotte emboîtant la tête et d'une passe (bord) prenant des formes diverses.



Composition réalisée avec journal de mode et représentation de la mode féminine vus sur le site  Gallica

 En espérant que cette représentation très vintage de la mode féminine saura vous plaire, je vous en souhaite une bonne réception et j'espère pour vous un bel été.

Message de paix emblématique des jeunes Palestiniens, pour Marc

Avec la magnifique dentelle bleue dont m'a fait cadeau l'artiste Marc Lenzi, je lui ai concoté un mail-art où j'ai voulu manifester mon empathie pour le peuple palestinien et tout ce qu'il subit depuis tant d'années (jamais,depuis 1948 et la création de l'Etat d'Israel, les brimades, les déplacements de populations, les privations de leurs territoires n'ont jamais vraiment cessées).

Si les cailloux et les pierres ont été beaucoup utilisées par la jeunesse palestinienne lors des différentes intifada, ils ont servi à une bien jolie représentaation  beaucoup plus pacifique voire poétique, dans différentes occasions, pour demander que la Paix enfin s'installe au Moyen-Orient.

Dans un paysage aussi dénudé, qu'elle est belle cette colombe de la Paix, tant espérée ici.

J'espère que ce mail-art vous plaira Marc :  je vous en souhaite une bonne réception ainsi qu'un bel été.

*** Cisjordanie 2011 ***
à l'initiative de l'ONU, journée pour la Paix
Crédit photo : Photo de John Quigley / Spectral Q

Des centaines d'élèves des écoles des Nations Unies près de Jéricho ont créé une immense image aérienne de la colombe de la paix en collaboration avec l'artiste de renommée mondiale John Quigley. Sous la direction de Quigley, qui crée des images aériennes de masse de grands groupes de personnes depuis plus d'un quart de siècle, ils se sont rassemblés en formation de colombe au pied du mont de la Tentation à Jéricho, réputée pour être la ville la plus ancienne et la plus basse du monde.

« C'est une réplique de la célèbre « Colombe de la paix » de Picasso. Les jeunes Palestiniens envoient le message de s'aimer les uns les autres et de s'aimer tous afin que nous puissions trouver un chemin vers la paix », a déclaré Quigley. « Ces enfants sèment l'espoir au cœur du conflit au Moyen-Orient. Ils méritent l'avenir positif que nous souhaitons à tous les enfants. »

Les élèves viennent d'écoles gérées par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui éduque un demi-million d'enfants à travers le Moyen-Orient.

« Le monde doit se mobiliser et écouter la jeunesse de cette région », a déclaré Filippo Grandi, Commissaire général de l'UNRWA. « Leur message de paix est essentiel. C'est la voix de la prochaine génération. »

L'image est créée dans le cadre du « Projet Paix sur Terre », fondé par Steve Robertson, qui organisera un concert de Prière Musicale pour la Paix, diffusé mondialement depuis la place de la Mangeoire de Bethléem le jour de Noël. « Notre âme est définie par la musique de notre cœur », a déclaré Robertson. « Lorsque nous écoutons cette divinité et choisissons d'exprimer cette sagesse joyeuse, la paix en résulte toujours. »

L'UNRWA remercie les sponsors et les donateurs de cet événement : Visitpalestine.ps, l'hôtel Ambassador, le Jericho Resort Village, le téléphérique de Jéricho, Kamar Productions
Source : communiqué de presse des Nations Unies

Colombe de paix lumineuse, pour Lubomyr

 Il fallait que je trouve un nouveau motif pour répondre à Lubomyr, le combattant ukrainien mail-artiste qui continue régulièrement de m'adresser un courrier de temps en temps.

Cette fois-ci je suis allée cherché une colombe de la paix, beaucoup moins célèbre que celle de Picasso, mais qui a été réalisée sous la forme d'une lampe par un céramiste célèbre, que j'aime beaucoup et que j'ai déjà évoqué sur ce blog. Je veux parler de Jean Derval.

composition avec  la lampe colombe de Jean DERVAL sur fond
de drap avec des plumes d'oiseau

Je trouve formidable le rendu de cette lampe aux jolies couleurs ambrées lorsqu'elle est allumée : puisse-t-elle apporter du courage et de l'espoir à Lubomyr et à tout son peuple,qui continue de se battre pour l'intégrité de son territure, pour la défense de sa culture et pour tout ce qui touche à la liberté de croire, de penser et de s'exprimer.

Alors même que tous les regards sont plus tournées vers le Moyen Orient, n'oublions pas les Ukrainiens,qui continuent de croire aux valeurs de la démocratie, même si on a quelquefois le sentiment que l'Europe leur a fait de belles promesses et que bien peu sont tenues.

Paix en Palestine : faisons connaître ses artistes, pour l'Etre anonyme

En ce moment, j'imagine les sentiments de ma correspondante en Bretagne, face aux atrocités que subit en ce moment les Palestiniens de Gaza surtout mais aussi en Cisjordanie. 

Non ce peuple ne doit pas être éradiqué car il a eu le seul tort de naître sur une terre convoitée par d'autres, il a autant le droit que tous les autres hommes de vivre sur cette planète et de jouir de tous les droits universelleement accordés aux autres êtres humains - et pas seulement aux dominants des pays occidentaux, qui ont très tendance à les outrepasser-.

Pour la Paix en Palestine, pour un cessez-le-feu définitif et pour que le Droit International et les Droits de l'Homme s'appliquent à ces gens-là comme à tous les autres de cette terre (je pense tout spécialement aux Ukrainiens, aux Congolais, aux Soudanais, aux Ouighours, et la liste est encore longue), je t'envoie ce mail-art textile destiné à véhiculer la culture de la Palestine et à faire connaître ses artistes.
Si le jaune et le bleu ne sont pas les couleurs du drapeau palestinien, ce sont celles qui dominent dans cette oeuvre de Nabil Anani dont je vous parle ci-après.

Je te souhaite bonne réception de ce mail-art, chère l'Etre Anonyme, et j'espère que tu vas passer un très bel été.

*** Nabil ANANI ***
L'artiste palestinien Nabil Anani.

Né à Latroun, en Palestine, en 1943, Nabil Anani est l'un des principaux fondateurs du mouvement artistique contemporain palestinien. Diplômé en beaux-arts de l'Université d'Alexandrie, en Égypte, en 1969, il entame une carrière d'artiste et de formateur d'enseignants au Collège des Nations Unies à Ramallah. Sa première exposition a eu lieu à Jérusalem en 1972 et, depuis, il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en Palestine, en Europe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Japon. Ses œuvres sont présentes dans de nombreux musées et collections privées.

Anani a été le pionnier de l’utilisation de médias locaux tels que le cuir, le henné, les colorants naturels, le papier mâché, les perles de bois et le cuivre, et au cours des quatre dernières décennies, a construit un catalogue impressionnant d’œuvres d’art exceptionnelles, innovantes et uniques.

Anani est également co-auteur de plusieurs ouvrages sur les arts et le folklore palestiniens. Il a reçu le premier Prix national palestinien des arts visuels en 1997, décerné par Yasser Arafat. Il a pris la tête de la Ligue des artistes palestiniens et a joué un rôle clé dans la création de la première Académie internationale des beaux-arts en Palestine. En 2006, Anani a reçu le prestigieux Prix du monde arabe du roi Abdallah II pour les beaux-arts. Il vit et travaille à Ramallah
source: https://zawyeh.net/nabil-anani/
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L'artiste palestinien Nabil Anani redéfinit l'impressionnisme arabe. 

« Toutes mes couleurs, que j'aime pures et nettes, sont optimistes », explique le créateur qui utilise souvent des herbes et des épices, comme le sumac, le curcuma et le zaatar dans ses paysages vibrants.

Artiste palestinien vénéré par des générations d'amateurs d'art, Nabil Anani a 81 ans. Homme simple et sans projet de retraite, il affiche presque toujours un sourire, qu'il évoque les joies de son atelier ou qu'il dépose des matières comestibles sur ses nouvelles toiles de paysages. À la galerie Zawyeh de Dubaï, sa nouvelle exposition, « La Terre et moi », (jusqu'au 12 janvier 2025), met en lumière une série de peintures rendant hommage aux paysages palestiniens. Ornés d'orangers et d'oliviers, ils constituent un thème central de sa carrière depuis près de quatre décennies.

« On pourrait presque manger la toile », dit Anani en riant, décrivant son utilisation d'herbes et d'épices, comme le sumac, le curcuma et le zaatar, ainsi que le bois et la paille dans ses œuvres texturées et colorées. Malgré la tragédie et le chaos imposés par l'occupation israélienne, ces œuvres sont des représentations de sérénité et de paix ; un monde sans points de contrôle ni murs. « Toutes mes couleurs, que j'aime pures et nettes, sont optimistes », ajoute l'artiste.

Article de Rawaa Talass du 14 novembre 2024
Source : https://www.admiddleeast.com/story/palestinian-artist-nabil-anani-is-redefining-arab-impressionism

Mode féminine rétro, journal de la mode de 1806, pour Nadine

 Nadine a un nouveau thème en 2025, la mode féminine et masculine du 19e siècle.

Alors, j'ai pu trouvé sur Gallica, le catalogue numérique de la BNF, la première page d'un Journal des Dames de 1806, revue officielle de la mode féminine de l'époque.

J'espère chère Nadine, que ce mail-art saura te plaire avec cette parution tout à fait vintage. Je t'en souhaite une très bonne réception. 

Pensées pour Gaza - Paix pour la Palestine, pour Eric

Comme je le suis moi-même, par nos lectures croisées sur nos blogs respectifs, je sais combien Eric  a été et est encore bouleversé par les non-dits de notre gouvernement à propos des horreurs qui sont en train de se passer sous nos yeux, à Gaza principalement, mais aussi en Cisjordanie, perpétrés sans vergogne par le gouvernement d'extrême droite, faschisant de Netanyaou.

Tableau de Suleiman Mansour - Espoir 
Alors de toutes mes forces, en citoyenne du monde convaincue que tous les êtres humains sur terre ont le droit d'y vivre sur leur terre ancestrale, dans le respect du Droit International et des Droits de l'Homme, même si ces "belles valeurs" sont de plus en plus souvent bafouées par les pays occidentaux. Ces droits sont universels et s'appliquent à tous, absolument tous les humains, et pas seulement les plus riches et les plus forts.
Annie Ernaux dans la Grande Librairie début juin : dénoncer le génocide à Gaza

HALTE au GENOCIDE -  Rappelons le haut et fort :
- les Gazaouis ne sont pas que des Palestiniens, ce sont d'abord des êtres humains
- ces personnes-là ne sont pas que des musulmans , ce sont surtout des êtres humains,
- ce ne sont pas seulement des arabes, ce sont surtout des êtres humains
- ce sont juste et surtout des personnes qui ont eu la malchance d'être nés là!

J'espère que ce mail-art te parviendra en bon état  cher Eric, il est important pour moi de mettre en avant ce qui peut encore l'être pour faire connaître la culture d'un pays dont on veut anéantir les habitants farouchement attachés à leurs racines. 

Miroir au reflet d'été d'une jeune femme en bleu, pour Marie

La douceur qui se dégage de ce tableau à dominante bleu ainsi que sa lumière m'ont fait penser à la peinture qu'aime Marie, ma correspondante lorraine. En creusant un peu, je n'en suis pas si surprise car l'auteur américain de cette toile Alson Skinner Clark (1876-1949) appartenait aussi au courant impressionniste.

Alors, avec en plus un peu de vieille dentelle pour rester fidèle à mes thèmes de prédilection, mais aussi avec les reflets dans l'eau de la piscine en écho à la belle lumière qui se reflète dans le miroir de la jeune fille, j'ai tenté un petit haiku, comme un clin d'oeil à l'été qui approche et aux grandes vacances qui s'annoncent enfin pour ceux qui ont durement travaillé tout au long de l'année.
Alson Skinner Clark - Reflection - 1922

Chère Marie, je te souhaite une bonne réception de ce mail-art ainsi qu'un bel été, avec, si je ne me trompe,  un bel évènement familial à célébrer.

Remerciements pour Dame Nature et ses cadeaux, pour Daniella

Cela fait un bon moment que je fais des essais avec des feuilles d'automne que j'ai traitées avec de la glycérine pour qu'elles restent souples, pour en obtenir comme une sorte de cuir. Je rêve en fait d'être capable un jour de réaliser des compositions mariant feuilles mortes et points de dentelle au crochet  comme le fait magnifiquement bien l'artiste Suzanner Bauer que j'admire, mais jusqu'alors je n'y suis pas parvenue (ce n'est pas encore la bonne variété de feuilles ou  la bonne texture pour éviter que le "cuir" des feuilles" ne se déchire avec le passage de l'aiguille ou du crochet) .

Cependant, comme certaines tentatives n'ont pas été totalement moches, je n'ai pas tout jeté et j'ai eu envie d'en faire un mail-art au naturel pour mon amie Daniella. Avec des lambeaux d'écorce de boulot, et des morceaux de feuilles que j'ai découpés, fixés par broderie sur le fond en tissu teinté à la soupe de clous rouillés (ce sont les toutes dernières chutes), j'ai tenté un assemblage expérimental... et voilà ce que cela donne !
Vue du dessus
Lorsqu'on le voit ainsi à plat, on dirait un oiseau perdu dans la tempête, avec les couleurs de la rouille qui pourraient symboliser les rafales.... cela aurait été bien que je me rende compte de cela avant de le terminer car j'aurai pu ordonnancer différemment les différentes pièces sur le tissu! Pourtant, cela fait plusieurs mois que je l'avais mis en stand-by, attendant un moment d'inspiration plus favorable! Bon, promis, j'essaierai de mieux faire la prochaine fois.
Vue de la tranche, avec volume à gauche, au bas de l'écorce de bouleau
C'est extrêmement fragile mais  je vais le laisser partir par la Poste en l'état. 

Chère Daniella, j'espère te faire plaisir avec cette "création" à l'image de ce que tu aimes m'envoyer, un bidule "complètement nature". Souhaitons qu'il arrive jusqu'à ta boite aux lettres dans le meilleur état possible (pas comme le précédent sur le bleu Asse que tu n'as jamais reçu).  

Maria Callas : une Diva qui révolutionna l'art lyrique au 20ème siècle, pour Diane

Je ne suis pas une spécialiste du bel canto mais il est des airs d'opéra que j'aime écouter. Et parmi ceux-là reviennent souvent ceux chantés par la grande diva qu'était Maria Callas dont l'immense talent a beaucoup contribuer à les faire connaître. Par exemple, parmi les plus connus, j'aime écouter l'air de Carmen, et Casta Diva dans la Norma. 

J'ai souhaité évoqué Maria Callas sur un art postal que je destine à Diane, car je la considère aussi comme une "femme remarquable" dans son domaine. Il y a un tel écart entre la réussite de sa vie professionnelle et le grand vide de sa vie personnelle que c'en est vertigineux. 

Et puis je dois confesser que les personnes qui doivent lutter pour pouvoir s'accepter dans leur corps me touchent beaucoup. 
Chère Diane, j'espère que l'évocation de cette grande dame que fut La Callas sera à ton goût, je t'en souhaite une très bonne réception.

*** Maria Anna Cecilia Sofia Kalogeropoulos ***
dite Maria Callas 
New-York Manhattan 1923 / Paris 1977

photo publiée dans Wikipédia

Au-delà de son incontestable talent de comédienne, tragédienne et de cantatrice sur la scène (avec une tessiture exceptionnelle couvrant trois octaves), elle était aussi une femme à la fois forte et vulnérable, qui a connu dès son enfance un destin plutôt singulier. Fille de parents immigrés grecs, elle fut élévée par une mère autoritaire et caractérielle qui désirait un fils (pour remplacer celui qu'elle venait de perdre).
Enfant mal-aimée par sa mère qui privilégiait beaucoup sa soeur ainée, elle se sentait laide dans un corps en surpoids et souffrait en plus d'une myopie sévère. A un moment donné, sa mère a encouragé Maria au piano et au chant où elle avait de beaux résultats ... par la suite elle fut obligée de quitter l'école pour recevoir son éducation musicale en Grèce à l'âge de 13 ans, et se produire sur une scène lyrique à Athènes dès ses 18 ans.
Plus tard, à Vérone, à 26 ans, lorsqu'elle épouse Giavanni Battista Meneghini son premier amour, elle se voit contrainte par son conjoint-impresario à en faire toujours plus, ce qui n'a pas été du tout bon pour sa voix mais a permis de la mieux faire connaître et aussi de l'enrichir. Toujours insatisfaite de son image, elle s'efforça de se transformer en un idéal de diva de l'opéra et de se réinventer. Avec cette transformation physique (une perte d'environ 30 kg en 2 ans, probablement à l'origine de la maladie qui finira par l'emporter) et son acharnement au travail, elle a fini par brûler sa vie par les deux bouts. A l'age de 33 ans, sa voix a commencé à décliner et à quarante ans, c'était déjà une femme usée.

Maria Callas chante Norma, avant et après sa transformation physique impressionnante
Toujours sous pression, la cantatrice s'est donnée corps et âme à son art et à son public, mais  elle n'a jamais vécue la vie dont elle aurait rêvé, celle de vivre comme une simple femme aimante, avoir un foyer et des enfants, ce qui lui a toujours été refusé. Ses amours contrariées avec l'armateur Aristote Onassis, qui finira lui préférer Jackie Kennedy, ne lui apporteront que du tourment .

Maria Callas dans le rôle de Violette dans La Traviata (Crédit : Houston Rogers © Victoria and Albert Museum)
La célèbre cantatrice conquit, à la fin des années 1950, un statut de soprano assoluta. Pour les mélomanes, les critiques spécialisés et la presse « people», elle était tout simplement « la Callas», preuve qu’elle occupait une place singulière dans le monde lyrique. Cette cantatrice ne ressemblait à aucune autre de ses rivales. Elle transcenda, grâce à sa voix exceptionnelle et ses qualités de tragédienne, les conventions alors en usage dans l’opéra, au point qu’aucune de ses consœurs, jusqu’à aujourd’hui, n’a pu la remplacer.

Maria Callas chante "Vissi d'arte" (de Puccini : Tosca) – Paris, 1958
Vidéo publiée sur la chaine Youtube de Warner Classic

Dans cet enregistrement live de décembre 1958, Maria Callas chante « Vissi d'arte » de l'opéra Tosca de Puccini, l'un de ses rôles les plus emblématiques, à Paris avec le chef d'orchestre Georges Sebastian. Enregistré en direct au Palais Garnier (Théâtre National De L'Opéra De Paris), le 19 décembre 1958. Concert de gala organisé par le magazine Marie Claire.

Vidéo publiée sur la chaine Youtube d'Allan Rizzetti / interview de Maria du 14 juin 1964 réalisée à Paris

Voici ce qu'en écrit l'auteur Bertrand Meyer-Stabley dans la biographie "La véritable Maria Callas" : 
Maria Callas apparaît désormais comme la plus illustre cantatrice du XXe siècle. Mais son nom a également alimenté la chronique des scandales. Or elle a beaucoup moins été la tigresse qu'on a dite qu'une artiste éprise d'absolu et incapable de se satisfaire de la médiocrité. Cette travailleuse acharnée n'a jamais transigé : elle n'a pensé qu'à la grandeur d'un Art qu'elle a voulu servir jusqu'au bout de ses forces. Cependant, ses succès fabuleux, l'enthousiasme que ses apparitions en scène déchaînèrent, les hommages qu'elle reçut des plus grands n'effacèrent jamais en elle les blessures d'une enfance malheureuse ou les stigmates d'un physique ingrat qu'elle parvint à transformer au moyen d'une volonté de fer. Enfin, une douloureuse histoire d'amour avec le milliardaire grec Onassis, qui l'abandonna vulgairement pour épouser Jacqueline Kennedy, accéléra le désarroi d'une femme qui s'enferma peu à peu dans la solitude. Bertrand Meyer-Stabley retrace magistralement le destin de cette extraordinaire personnalité, tout à la fois adulée et décriée, qui donna à l'art lyrique un nouvel essor en faisant redécouvrir au public un pan oublié du répertoire et imposa une image moderne de la cantatrice, mince, élégante et crédible sur scène.
Source : principalement des extraits de Wikipédia, mais aussi Elle, Vogue

Tout au long de sa carrière, Maria Callas n'a jamais laissé personne indifférent : on l'aime ou on la déteste, encore aujourd'hui, 48 ans après sa disparition. Et même si elle avait un caractère affirmé voire orageux, on exigeait et on attendait énormément d'elle, d'ailleurs la presse de l'époque ne l'a jamais beaucoup épargnée. Par amour de son métier et avec une exigence sans faille sur la qualité de ses prestations, Maria a quelquefois préféré ne pas donner une représentation si elle se savait souffrante - ou même l'interrompre comme ce fut le cas à Rome en janvier 1958 dans la Norma de Bellini  et cela ne lui a pas été pardonné.

Les félins dans la peinture de Rex Clawson, pour Jean-François

J'aime beaucoup les dessins totémiques que réalise l'artiste Jean-François Rieux lorsqu'il m'adresse ses créations en art postal. J'ai eu la chance de le rencontrer au Festival du Mail-Art de Vienne en mars 2022 (manifestation qui n'existe plus sous cette forme, hélas) et depuis nous correspondons régulièrement.

Or, voilà que je découvre un artiste américain, Rex Clawson dont certains dessins sont très proches de l'univers dessiné par Jean-François, un mix entre art primitif et art naïf. Pour réaliser ce mail-art j'ai extrait la partie centrale de l'un de ses tableaux où un homme, sorte d'écorché à tête de lion, est installé en amazone sur un gros chat fantastique. Magnifiquement stylisé, j'aurai adoré pouvoir rebroder le bel animal, ce qui ne m'est pas encore possible. A noter,  le joli travail sur le corps et les membres pour représenter les muscles, d'une manière naïve. 
Ma composition et à coté l'oeuvre originale de R. Clawson "Stylised Figure"
C'est pour moi l'occasion de saluer à la fois le travail de Jean-François que je retrouve dans d'autres oeuvres de Rex Clawson mais également de représenter les félins, et évidemment le chat, mon animal de compagnie. A voir ses tableaux, il me semble que cet animal a été aussi important pour lui. 

Je t'en souhaite une bonne réception, Jean-François, ainsi qu'un bel été.

*** Rex Martin CLAWSON -  (1929-2007) ***

La satire sociale et politique à connotation sexuelle imprègne l'œuvre de Rex Clawson. Enfant à Dallas, au Texas, il est influencé par le graphiste Jon Witcomb, Van Gogh, Gauguin et les impressionnistes. Rex obtient ensuite une bourse du Colorado Springs Art Centre et part étudier un an au Mexique.

Au début des années 1970, les œuvres de Clawson sont exposées dans plusieurs galeries new-yorkaises. Une critique du New York Herald Tribune de 1963 décrit son travail comme «évoquant la peinture primitive où une histoire est racontée… (à travers) une image symbolique». Il présente deux expositions personnelles à la Royal Athena Gallery, de 1963 à 1964, où il caricature la politique de son époque par l'art. 

Source : Extrait d'Askart.com

PS : je n'ai pas pu trouver de biographie de cet artiste ; selon les sites d'art consultés qui parlent de sa peinture, il serait né en 1929, ou en 1930 ou encore en 1933!

Élégantes sur la plage, pour Claire

Avec l'arrivée de l'été, nous sommes tentés d'aborder des thèmes évoquant les vacances.Je m'en suis donc donné à coeur joie, pour ce mail-art textile destiné à Claire. 

Rien de plus simple avec ce délicieux tissu de broderie anglaise bleu ciel que de simuler justement le ciel, pour l'arrière plan de cette composition des années 1920, où de belles dames fort élégantes se prélassent et devisent sur la plage. 

Pas sûre que leur installation avec vrai fauteuil et abri en toile soient totalement compatibles pour une vraie journée de détente en bord de mer, tant leur toilette me semble précieuse pour un tel endroit!

Chère Claire, je te souhaite une bonne réception de cet art postal : passes un bel été!

Dragon, dans le style Fraktur, pour France

Dans un post précédent j'ai longuement expliqué la génèse de ce style populaire dit "Fraktur", pratiqué essentiellement en Pennsylvanie par des expatriéseuropéens ayant fui les persécutions au 18e siècle, pour des raisons religieuses, essentiellement

En parcourant les oeuvres anciennes conservées notamment par certains grands collectionneurs, j'ai mis de côté le dessin d'un dragon que je destine à France, très amatrice de ces animaux fantastiques et mythologiques.

Composition d'après une peinture Fraktur d'art folklorique américain
Dessin de dragon volant, dragon ailé, XIXe siècle, fantastique, créature mythique - Vu sur le site internet Etsy

Tracés à la plume et peints à l'aquarelle les dessins de cette époque illustraient essentiellement les actes de naissance, de mariage, les signets et marques-pages, ou bien encore les cartes pour la Saint-Valentin, ou encore servaient à illustrer les manuels religieux.

Certaines familles américaines en ont fait la collection et possèdent un vrai trésor dans leur intérieur comme c'est le cas chez Joan et Victor Johnson de Philadelphie.

Joan et Victor Johnson, originaires de Philadelphie, collectionnent les fraktur allemands de Pennsylvanie depuis la fin des années 1950. Selon Joan Johnson, « À l'époque, les fraktur étaient quelque chose que nous pouvions nous permettre, comme disait ma mère, avec l'argent de mon rosbif – tout ce qui restait du budget de la semaine. Dès que je voyais quelque chose qui me plaisait, je l'achetais. » Progressivement, sur plus de cinquante ans, les Johnson ont constitué l'une des plus belles collections privées de ce type d'œuvres du pays. En 2012, ils ont promis l'intégralité de leurs fraktur au Philadelphia Museum of Art, doublant ainsi la collection de fraktur du musée et augmentant considérablement son étendue, sa richesse et sa qualité. Figurant parmi les premières grandes institutions américaines à acquérir de l'art populaire allemand de Pennsylvanie, dès le début des années 1890, le musée possède l'une des plus importantes collections de ce type aux États-Unis. Le généreux don des Johnson placera les fraktur du musée au même niveau que le reste de l'art allemand de Pennsylvanie (...). 
Source : Philadelphia Museum of Art

Livre édité en 2015 (seulement en anglais) de la Collection Joan et Victor Johnson
Drawn with spirit - Pennsylvania German Fraktur
 de Lisa Minardi et Ann Percy 

L'un des meilleurs groupes de fraktur allemand de Pennsylvanie jamais assemblé est présenté dans son intégralité, illustré avec de belles photographies.

Parmi les formes les plus appréciées de l'art populaire américain, fraktur est une tradition germanique de manuscrits décorés et de documents imprimés remarqués pour son utilisation de couleurs vives et de motifs fantaisistes. Cette publication apporte une contribution historique à l'étude du fraktur allemand de Pennsylvanie, et offre l'étude la plus complète du sujet depuis plus de 50 ans. Les objets présentés, dont la plupart n'ont jamais été publiés, accompagnent de nouvelles informations importantes sur les artistes qui ont réalisé ces œuvres et les personnes qui les possédaient. Un essai d'introduction place la célèbre collection Johnson dans le contexte de la collection et de l'érudition sur l'art populaire allemand de Pennsylvanie, puis met en évidence de nouvelles découvertes majeures, y compris les liens entre fraktur et des exemples connexes de meubles et d'impressions. Un entretien avec les collectionneurs offre des informations précieuses sur la formation de ce groupe spécial d'objets, qui comprend des certificats de naissance et de baptême, des assiettes, des textes religieux, des échantillons d'écriture, des bénédictions de maison, des découpes et des larges côtés imprimés. Les splendides illustrations en couleur révèlent des écoles d'influence artistique et régionale, donnant une compréhension nuancée de la façon dont les artistes se sont inspirés les uns des autres et comment les designs ont été transférés vers de nouveaux endroits. Les entrées détaillées du catalogue comprennent des informations détaillées sur chaque pièce ainsi que des traductions complètes.
Publié en association avec le Philadelphia Museum of Art

***
Chère France, j'espère que l'histoire de cet art populaire t'intéressera : je te souhaite une bonne réception de ce mail-art dragon un peu particulier, ainsi que de belles vacances estivales.

L'asperge est redevenu un légume pour les riches, pour Isabelle

J'ai choisi Isabelle et son ami Léon pour aborder ce thème en art postal, puisque cette correspondante adore représenter fruits et légumes au crochet, où elle excelle : j'espère qu'elle ne m'en voudra pas. 

Je te souhaite une bonne réception de ce mail-art, chère Isabelle, je suis sûre qu'avec ton amie Léon et ton amour de la belle laine, tu ne pourras que te réjouir de cette belle botte d'asperges vertes!
***

J'ai envie de dénoncer ce slogan dont on nous a rabaché les oreilles depuis des années : "pour être en bonne santé, manger 5 fruits et légumes par jour" .

En effet, il me semble que pour être bon pour la santé, il faut répondre a minima à certains critères essentiels comme  qualité, fraicheur et accessibilité.

Les supermarchés font leur promotion en tête de gondole ou de la publicité dans nos boites à lettres ou à la télévision, et là ils jouent essentiellement sur le critère prix, sachant combien les gens traversent des difficultés économiques depuis plusieurs années. Conditionnés par tous ces effets d'annonce, et surtout si la famille est nombreuse, force est de constater que beaucoup d'entre nous succombent aux appâts qu'ils nous tendent. Et pourtant, il ne suffit pas de voir du vert dans son assiette ni de croire que la pomme de terre est un légume pour penser que c'est bon pour notre santé.
 
Lorsque les légumes ont poussé hors saison dans et sous des serres de plastique où l'on exploite des tas d'ouvriers agricoles sous-payés et vivant dans des conditions ignobles de chaleur (comme en Espagne par exemple), que certains poussent hors sol car nourris (ou plutôt biberonnés) avec de l'eau chargée de nutriments et de médicaments, croyez-vous qu'ils puissent être bons à consommer même s'ils sont les moins chers sur le marché? Trouvez-vous bon un concombre ou un melon qui vous est proposé dès février? Si l'on parle des fraises, vous savez celles énormes qui ressemblent à des pis de vache, très odorantes à l'extérieur mais totalement blanches dedans, vendues aussi dès le mois de février dans les hypermarchés, les trouvez-vous réellement délicieuses ? 

Et encore là,  je ne parle pas des intrants ni des insecticides dont ces fruits et légumes sont inondés pour éviter les maladies dans ces espaces de production gigantesques! J'ai récemment remarqué que les citrons ont un prix multiplié par 5 lorsqu'ils sont garantis sans pesticides, après récolte. C'est quand même un comble : il faut maintenant payer davantage pour avoir du "sans". Ceci prouve bien que tout est fait pour que nous succombions aux bas prix (et souvent les familles n'ont pas le choix), indépendamment des problèmes de santé induits par tous les traitements chimiques subis par les produits qu'on nous propose.
     
Personnellement, j'adore l'asperge, ce légume dont la saison est plutôt courte, un de mes grands bonheurs dans l'assiette,  avec la jardinière de légumes de printemps  (oignons nouveaux, petits pois frais, carottes et pomme de terre primeurs, feuilles de laitue et lardons fumés). Mais cette année, force est de constater que je n'ai pas les moyens de m'acheter certains de ces légumes qui, pourtant en pleine saison, sont vendus à des prix totalement fous! Et pourtant je ne crois pas faire partie des retraitées les plus pauvres.  Par contre, je dois dire que je suis exigeante sur la qualité des produits que j'achète et que je préfère souvent acheter peu mais acheter bon et frais!

Alors cette année où les prix pratiqués dépassent l'entendement, pas plus les petits pois frais que les asperges ne viendront garnir mon assiette. Idem pour les cerises (à plus de 15 euros le kg en pleine saison). Je fais le choix délibéré de m'en priver, car je n'arrive pas à acheter des produits venus de l'autre bout du monde (Chili, Maroc), ou bien qui sont "soldés" car ils ont bien trainé dans les rayons....

Honnêtement, je me demande qui peut encore aujourd'hui se payer 5 fruits et légumes par jour qui soient vraiment bons pour notre santé? C'est simple : uniquement les gros salaires!
Déguster des asperges, un mets réservé à l'aristocratie, comme sur le livret de cette chanson !
Le critère prix est non négligeable pour beaucoup, mais pour autant  tout est-il bon à acheter à bas coût? Pendant que l'agro-alimentaire s'enrichit sur notre dos à nous les consommateurs, les producteurs sont sous-rémunérés et beaucoup qui s'étaient convertis à la filière bio (la vraie, pas ce qui est vendu en grandes surfaces sous cette appellation) sont obligés d'abandonner et de revenir au "conventionnel". Quel dommage!
Ce n'est pas facile lorque je fais mes courses et je n'y parviens pas tout le temps mais j'ai décidé de choisir la voie de la consomm'action plutôt que celle de la consommation à tout va, par respect :

- pour les producteurs locaux et les maraîchers qui s'efforcent de remettre les sols en état avec la permaculture, la rotation des cultures en respectant le cycle des saisons, 
- pour le cycle de la nature : consommer en fonction des produits de saison de France
- pour préserver les ressources en eau de notre planète qui vont en s'amenuisant (finis les avocats en culture intensive au Pérou comme  sontgourmandes en eau les cultures du mais ou du coton partout) 
- pour permettre de conserver un maximum des surfaces cultivables et de forêt (c'est assez de détruire les forêts pour en faire du carburant "vert", assez de bitumes et d'artificialisation des sols pour bâtir des entrepôts genre Amazon ou des grandes surfaces...) 

et surtout, pour ma santé, en préférant le cuisiné maison plutôt que les plats déjà tout prêts à l'emploi (trop riches en graisses, en sel et en sucre, sans compter les additifs nombreux et dont l'effet cocktail n'a jamais été étudié).

Autre exemple : les protéines apportées par les légumineuses -ou légumes secs- tellement variées ne sont jamais valorisées, pourquoi ? Avez-vous vu de la publicité sur les lentilles vertes ou blondes, les pois chiches, les pois-cassés verts (tous de production française), les haricots secs rouges ou blancs ? c'est pourtant une alternative peu chère à la viande, au poisson et aux oeufs! Et bien oui, le mot magique est laché..rien ne doit entraver la consommation à outrance de la viande (et ses lobbyistes y veille).

Bon j'arrête là ma démonstration car vous savez déjà tous, plus ou moins, tout cela : chacun fait comme il peut dans cette jungle pour s'en sortir au mieux, mais comme dit l'adage, un homme averti en vaut deux !

Une petite aide ici, pour mieux s'y retrouver dans les fruits et les légumes, leur saison optimale pour être consommés et des recettes : https://www.lesfruitsetlegumesfrais.com/


*** LES ASPERGES DANS L'ART ***

PROUST ET LES ASPERGES

L'Allemagne de l'Est est le paradis des asperges (Spargelparadies). Vous trouvez ce légume en grande quantité sur tous les étalages des marchés est-allemands et notamment sur ceux du marché de Leipzig. Et cela est plus qu'appréciable quand on est, tout comme moi, un amateur d'asperges !

J'en ai d'ailleurs dégustées récemment ce qui m'a fait me souvenir d'une anecdote que j'ai lue dans Le côté de Guermantes, le troisième opus d' A la recherche du temps perdu de Proust. Le narrateur y évoque, en effet, un tableau représentant une botte d'asperges que le peintre Elstir a vendu à la duchesse de Guermantes et que la mari de cette dernière trouve affreux étant donné la caractère assez avant-gardiste de l'oeuvre. En note, il est rapporté l'anecdote selon laquelle, en 1880, le peintre Edouard Manet a réalisé une telle oeuvre suite à une commande faite par Charles Ephrussi (critique d'art, collectionneur russe et ami de Marcel Proust). Manet la lui vendait 800 Fr mais Charles Ephrussi lui en offrit 1000. Manet, homme qui aime l'humour, décida alors de lui offrir un tableau représentant une seule asperge pour remercier Ephrussi de sa générosité.

  

Une botte d'asperges, Edouard Manet (Musée d'Orsay) - voir le timbre - L'asperge, Edouard Manet (Musée du Louvre, Paris)
Mais, ce n'est pas la première fois que l'asperge est mentionnée dans l'oeuvre de Proust. Déjà, dans Du côté de chez Swann, le narrateur effectue une description de ce légume : "[...]mon ravissement était devant les asperges, trempées d’outremer et de rose et dont l’épi, finement pignoché de mauve et d’azur, se dégrade insensiblement jusqu’au pied,-encore souillé pourtant du sol de leur plant,-par des irisations qui ne sont pas de la terre. Il me semblait que ces nuances célestes trahissaient les délicieuses créatures qui s’étaient amusées à se métamorphoser en légumes et qui, à travers le déguisement de leur chair comestible et ferme, laissaient apercevoir en ces couleurs naissantes d’aurore, en ces ébauches d’arc-en-ciel, en cette extinction de soirs bleus, cette essence précieuse que je reconnaissais encore quand, toute la nuit qui suivait un dîner où j’en avais mangé, elles jouaient, dans leurs farces poétiques et grossières comme une féerie de Shakespeare, à changer mon pot de chambre en un vase de parfum."

Toujours dans le même chapitre, le narrateur se souvient d’un certain séjour chez sa grand-tante à "Combray" où Françoise, la gouvernante, réserva une place de choix à ce légume dans ses menus.

-"Madame Octave, il va falloir que je vous quitte, je n’ai pas le temps de m’amuser, voilà bientôt dix heures, mon fourneau n’est seulement pas éclairé, et j’ai encore à plumer mes asperges. »
-«Comment, Françoise, encore des asperges ! mais c’est une vraie maladie d’asperges que vous avez cette année, vous allez en fatiguer nos Parisien !»
-«Mais non, madame Octave, ils aiment bien ça. Ils rentreront de l’église avec de l’appétit et vous verrez qu’ils ne les mangeront pas avec le dos de la cuiller »


[...]"L’année où nous mangeâmes tant d’asperges, la fille de cuisine habituellement chargée de les « plumer » était une pauvre créature maladive, dans un état de grossesse déjà assez avancé quand nous arrivâmes à Pâques, et on s’étonnait même que Françoise lui laissât faire tant de courses et de besogne, car elle commençait à porter difficilement devant elle la mystérieuse corbeille, chaque jour plus remplie, dont on devinait sous ses amples sarraux la forme magnifique. Ceux-ci rappelaient les houppelandes qui revêtent certaines des figures symboliques de Giotto dont M. Swann m’avait donné des photographies. C’est lui-même qui nous l’avait fait remarquer et quand il nous demandait des nouvelles de la fille de cuisine, il nous disait : « Comment va la Charité de Giotto ? »[...]"

"La pauvre Charité de Giotto, comme l’appelait Swann, chargée par Françoise de les « plumer », les avait près d’elle dans une corbeille, son air était douloureux, comme si elle ressentait tous les malheurs de la terre ; et les légères couronnes d’azur qui ceignaient les asperges au-dessus de leurs tuniques de rose étaient finement dessinées, étoile par étoile, comme le sont dans la fresque les fleurs bandées autour du front ou piquées dans la corbeille de la Vertu de Padoue."

On apprend, un peu plus loin, la raison quelque peu sadique de cette prédilection :

"[...]bien des années plus tard, nous apprîmes que si cet été-là nous avions mangé presque tous les jours des asperges, c’était parce que leur odeur donnait à la pauvre fille de cuisine chargée de les éplucher des crises d’asthme d’une telle violence qu’elle fut obligée de finir par s’en aller."

A noter que l'asperge a fait son entrée dans la littérature grâce à Marcel Proust.

Nature morte aux asperges (1867) de Fernand Bonvin, conservée au musée Kröller-Müller d’Otterlo
Pour avoir arpenté le Louvre pendant sa jeunesse, alors qu’il était compositeur d’imprimerie puis employé à la Préfecture de police, François Bonvin (1817-1887) connaît les œuvres des peintres hollandais et surtout celles de Chardin. Il se spécialise dans les scènes religieuses, de type Charité dans un hospice, et dans les natures mortes. Les animaux y rivalisent de naturel avec les fruits et légumes.

Botte d’asperges au verre de vin rosé (2004) de Bernard Londinsky sur le site d’Artprice

De nos jours, l’asperge fait encore le bonheur des peintres avec son opposition de blanc, vert et violet. Ici, Bernard Londinsky (né en 1932), élève du peintre Roland Bourigeaud, pose sa botte sur une petite planchette de bois et fait jouer de manière hyperréaliste les asperges à têtes vertes entre celles aux légers reflets roses, violets et rouges. Il la flanque d’un verre de vin et d’une branche de groseilles bien mûres. Un trompe-l’œil admirablement exécuté.

Le Bottelage des asperges (1884) d’Hippolyte Pierre Delanoy,conservé au musée Henri Martin de Cahors
Pour le peintre d’histoire, de portraits et de natures mortes Hippolyte Pierre Delanoy (1849-1899), il s’agit d’abord de faire briller les armures, de rendre le soyeux d’une texture, d’évoquer quelque recoin d’une ferme comme faisaient ses maîtres Léon Bonnat et Antoine Vollon à la recherche d’un réalisme parfait. Comme les peintres hollandais, il se passionne pour le détail, celui d’une asperge brisée au premier plan, lors de sa mise en botte. 

Nature morte aux asperges (1697) de Adriaen Coorte, conservée au Rijksmuseum d’Amsterdam
Pendant d’un bol de fraises rutilant sur fond noir, cette nature morte aux asperges est caractéristique du travail précis d’Adriaen Coorte (vers 1665-après 1707), un artiste de Middelburg en Hollande. S’il est connu pour ses représentations d’animaux comme des pélicans ou des canards, il a reçu de nombreuses commandes de compositions de fruits et légumes répondant à des céramiques chinoises et de la vaisselle de cuivre ou d’argent. Tout un jeu de matières et de reflets.

Moi, j'ai un faible pour cette "Nature morte avec un panier de fruits et une botte d'asperges" peinte par une femme, Louise Mouillon, en 1630.