12 octobre 2021

GB58 - La prière, pour Marie

Mise en musique d'un poème de Francis Jammes, cette chanson de Brassens est absolument magnifique! : on y retrouve toute l'humanité dont cet homme a toujours fait preuve, vis à vis des plus faibles.

Image de la gravure de Dürer "Les mains"

L'intérieur du mail-art contient le texte de la chanson avec une photo de l'artiste en filigrane ; ci-dessous vous pouvez écouter la chanson interprétée "en live" par l'artiste.   
28 mars 1968 Georges BRASSENS chante "La prière" de Francis James. Il est accompagné par son contrebassiste, Pierre NICOLAS. Émissions TV française - Archives INA - Publié par Youtube

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LES MAINS DE DÜRER

Au XVe siècle, dans un petit village à proximité de Nuremberg, vivait une famille nombreuse. Afin de ramener du pain à la maison pour tous, le père travaillait presque 18 heures par jour dans les mines de charbon et acceptait tout ce qui se présentait. Deux de ses fils avaient un rêve : se consacrer à la peinture. Mais ils savaient que leur père ne pourrait jamais envoyer l’un d’eux étudier à l’université. Après de nombreuses nuits de conversations étouffées, les deux frères arrivèrent à un accord. Ils tireraient à pile ou face, et le perdant travaillerait dans les mines afin de payer les études du gagnant…. À la fin de ses études, le gagnant paierait alors les études de celui qui resterait à la maison avec la vente de ses œuvres. Les deux frères pourraient ainsi devenir artistes.Ils tirèrent à pile ou face un dimanche en sortant de l’église. L’un d’eux, dénommé Albrecht Dürer, gagna et s’en alla étudier à Nuremberg. L’autre frère commença alors à travailler dans ces mines dangereuses, où il resta durant les quatre années suivantes afin de payer les études de son frère, qui depuis le départ avait fait sensation à l’Académie. Les gravures d’Albrecht, ses sculptures et ses toiles devinrent meilleures que celles de la plupart de ses professeurs, et au moment de recevoir son diplôme, il avait déjà commencé à gagner des sommes considérables avec les ventes fruits de son art.Quand le jeune artiste revint dans son village, la famille Dürer se réunit lors d’une fête en son honneur. À la fin de cette soirée mémorable, Albrecht se leva de sa place d’honneur à table et proposa de porter un toast en hommage à son frère chéri, qui s’était tant sacrifié en travaillant dans les mines afin de rendre possible ses études. Il déclara : « Maintenant, mon frère, c’est ton tour. Tu peux désormais te rendre à Nuremberg afin de concrétiser tes rêves ; moi, je me chargerai de toutes tes dépenses. » Tous les regards pleins d’expectatives se tournèrent vers le coin de la table qu’occupait son frère. Or, ce dernier, le visage embué de larmes, se leva et dit doucement :
« Non, mon frère, je ne peux pas aller à Nuremberg. C’est trop tard pour moi. Ces quatre années de travail dans les mines ont détruit mes mains. Chaque os de mes doigts s’est cassé au moins une fois et le rhumatisme de ma main droite a tellement avancé que j’ai même eu du mal à lever mon verre pour trinquer à ta santé. Je ne pourrai pas tracer de délicates lignes avec le compas sur le parchemin ni manipuler la plume ou le pinceau. Non, mon frère, pour moi, il est déjà trop tard. Cependant, je suis heureux que mes mains difformes aient servi à ce que les tiennes puissent réaliser leur rêve. »

Plus de 450 ans se sont écoulés depuis ce jour. Aujourd’hui les gravures, les toiles, les aquarelles, les sculptures et les autres œuvres Albrecht Dürer peuvent être admirées dans les musées du monde entier.
Toutefois, vous devez sûrement n’en connaître qu’une, comme la plupart de gens. Vous en avez même peut-être une à votre bureau ou chez vous.

C’est la gravure qu’Albrecht Dürer dessina un jour afin de rendre hommage au sacrifice de son frère : Les Mains abîmées de son frère, avec les paumes jointes et les doigts tournés vers le ciel.

Il a simplement nommé cette œuvre puissante « Mains », mais le monde entier a immédiatement ouvert son cœur à cette œuvre d’art et elle s’est désormais intitulée « Mains qui prient ».

La prochaine fois que vous verrez une copie de cette œuvre, regardez-la bien. Et plaise à Dieu que, quand vous vous sentirez trop orgueilleux de ce que vous faites et imbu de vous-même, vous vous souveniez que personne ne triomphe jamais seul dans la vie !

Anonyme

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