4 février 2023

Sowal Diabi : de Kaboul à Bamako, musiques voyageuses à Massy

 Sowal : la question en persan et Diabi : la réponse en bambara

Sowal Diabi - De Kaboul à Bamako - Photo de Hessam Dashti pour Accords Croisés -
Hessam Dashti pour Accords Croisés
Sowal Diabi est au départ un évènement créé en Belgique en 2019 sous l’impulsion de Saïd Assadi autour d’une réflexion sur l’apport des réfugiés. Une assemblée d’artistes aux cultures variées, venue de diverses contrées d’Europe et d’Afrique dont les talents sont mis au service d’une musique qui abat les frontières, qui mélange les traditions et les inspirations à travers des musiques, tantôt dominés par les sons du Mali tantôt par les sonorités des Balkans ou du Moyen Orient. Nous voilà embarqués sur les routes cabossées du Mali, de l’Iran ou d’Afghanistan avec une flopée de titres d’une richesse incroyable. 

Né de la rencontre entre des artistes ayant connu l’exil, physiquement et / ou culturellement, ce collectif en forme de supergroupe entend réinterroger la place et l’apport culturel des populations issues d’autres horizons dans nos sociétés. 

Autour du groupe d’éthio-jazz Arat Kilo, aux influences bondissant allègrement d’Afrique (de l’Est et de l’Ouest) jusqu’aux Caraïbes et aux USA, se sont réunis la chanteuse malienne Mamani Keita, la chanteuse et violoniste iranienne Aïda Nosrat, la joueuse de tar iranienne Sogol Mirzaei, le chanteur et joueur de tembur Rusan Filiztek, grande figure de la musique traditionnelle kurde et le joueur de tablas afghan Siar Hashim. En résulte 13 pièces musicales magnifiques, à travers lesquelles les frontières s’effacent sous la puissance des rythmes et des accords. La diversité des pratiques musicales, des chants, des timbres, des gammes et des modes est l’occasion d’oublier un instant l’univers musical de chacun et chacune, ou en tout cas de le fondre dans la partition d’un chemin imaginaire, celui reliant Kaboul à Bamako.

Master gui - vidéo publiée sur le youtube de Arat Kilo 
Désert- vidéo publiée sur le youtube de Arat Kilo
Dalila - vidéo publiée sur le youtube de Arat Kilo

et pour le final : Kera, Kera, sur lequel nous nous sommes tous mis à danser
vidéo publiée sur le Youtube de Arat Kilo

Alors ce soir à Massy,  je me suis laissée embarquer dans ce beau voyage musical entre ces deux parties du monde. La beauté des voix, l’intensité des mélodies de ce collectif m'ont totalement emportée dans un spectacle où les cultures se mélangent dans une harmonie totale.  

11 personnes sur scène ce soir : 
Mamani Keita : Voix 
Aïda Nosrat : Voix, Violon
Sogol Mirzaei : Târ 
Siar Hashimi : Tablas, Daf 
Rusan Filiztek : Voix, Saz, Daf, Oud 
Fabien Girard : Guitare électrique, Claviers
Gérald Bonnegrace : Percussions 
Aristide Gonçalves : Claviers, Trompette 
Florent Berteau : Batterie 
Michaël Havard : Saxophones, Flûte traversière 
Samuel Hirdsch : Basse électrique

Comme c'est beau lorsque la musique rassemble le coeur des hommes dans une si belle osmose! Merci encore à  la salle Paul B. de nous offrir de tels spectacles.
***
Lors de ce concert j'ai fait la découverte d'une sonorité totalement incroyable émise par un instrument à cordes très spécial  : le târ iranien. C'est une sorte de luth à long manche avec un corps en forme de double coeur, joué dans ce groupe par Sogol Mirzaei .J'ai trouvé ici une vidéo où elle explique la spécificité de son instrument et tout son art pour en jouer..
Alors je vous laisse imaginer ce que cela a pu donner, combiné à la sonorité d'un oud ou d'un saz, ou mêlé aux voix magiques et si chaudes de la malienne Mamani Seita ou d'Aïda Nosrat iranienne en exil, ainsi qu'aux différentes percussions ...c'était  magique!

Le saz m'a beaucoup plu également, sa sonorité est différente du oud : c'est aussi une sorte de luth et je vous laisse écouter Rusan Filiztek , artiste kurde, qui en parle si bien.

1 commentaire:

Éric Babaud a dit…

Un véritable régal, cette musique métissée !
Merci, merci, merci pour cette belle découverte.