22 décembre 2020

Aubaine pour muscardin, pour Tony et Stéphanie

Qui pourrait imaginer que les haies abritent une petite créature dorée qui se nourrit de mûres et de noisettes et construit un nid sphérique dans les entrelacs de la végétation ? 
Belle et heureuse année 2021!

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Le Muscardin, Muscardinus avellanarius, est un rongeur très discret et rares sont les personnes qui ont eu la chance de l’observer. Pour l’inventorier et tenter de découvrir quels sont ses habitats de prédilection, le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin lance une étude en 2016 dans la région.


Le Muscardin est également appelé rat d’or, du fait de son pelage roux doré. La tête et les oreilles arrondies, les grands yeux noirs de noctambule et la longue queue poilue lui confèrent un charme de peluche indolente. Ce Gliridé présente les mêmes caractéristiques que ses cousins le Loir gris et le Lérot : quand vient l’hiver, il se réfugie dans l’abri d’un nid épais, au pied d’un arbre, sous une souche ou un tas de bois et s’endort jusqu’aux beaux jours. Il peut ainsi disparaitre pendant cinq à six mois, d’octobre à avril, suivant les années et le climat. Autre point commun, il est capable de se séparer de la peau de sa queue pour échapper aux prédateurs qui l’auraient saisi par cet appendice, leur laissant un fourreau poilu et vide en guise de repas. Contrairement aux lézards, la queue des muscardins comme celle des loirs ne repousse pas. Les vertèbres, mises à nue, finissent par se dessécher et la queue par tomber.

Le régime alimentaire du muscardin lui vaut également le surnom de croque-noisette. Ce rongeur consomme effectivement des noisettes à l’automne, mais son régime varie fortement en fonction des saisons et de la disponibilité en nourriture. Ainsi, il consommera davantage de chenilles et d’insectes divers au printemps, à la sortie d’hibernation. Jeunes pousses, bougeons, fleurs, pollen riche en protéines et nectar sucré, tout est bon pour le satisfaire. Quand vient le temps des petits fruits, il ne dédaigne par les mûres, noisettes, sorbes, cenelles, baies de sureau, framboises, faînes et cynorrhodon qui lui permettront de constituer ses réserves de graisses pour l’hiver à venir. Il n’a pas d’impact notable sur les cultures.

Le Muscardin ne pullule pas. Les femelles mettent bas jusqu’ deux fois par an et produisent deux à sept petits par portée. Le taux de mortalité est élevé chez les jeunes dans les deux premières années, ce qui explique les densités relativement faibles.

Extrait d'un article d'Openfield, par Gaëlle Caublot 

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