22 décembre 2020

Dernière succulente cueillette avant le grand froid, pour Michele

Monsieur le Lapin de garenne s'est dressé sur ses pattes arrières pour atteindre et savourer avec délicatesse les dernières baies rouges gelées d'une branche basse. Hum, c'est diablement bon!

Belle et heureuse année 2021!
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Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) ou lapin commun fait partie des lagomorphes comme le lièvre. Ce mammifère de la famille des Léporidés tire son nom des garennes, nom donné autrefois aux espaces herbeux ou boisés truffés de réseaux de terriers où ces lapins étaient nombreux. Le lapin commun est également domestiqué pour l’élevage, ainsi que pour l’agrément avec notamment les lapins nains.

Le lapin de garenne se distingue du lièvre par sa taille plus petite : entre 35 et 50 cm environ sans la queue et ses oreilles également plus courtes ne dépassant pas 9 cm. Selon les gabarits, son poids varie entre 1 kg et 2,5 kg. Il a une fourrure gris-brun à gris-beige tirant sur le blanchâtre au niveau du ventre et une petite tache rousse sur la nuque.

Le dimorphisme sexuel se remarque à la forme de la tête : plus fine et davantage allongée chez les femelles, alors que les mâles sont plus joufflus.

Le lapin a la particularité d’avoir une dentition importante (28 dents) qui ne s’arrête jamais de pousser. Il a également une très bonne vue qui porte à 360°C, avec ses yeux dont l’iris est brun-noir, à la différence du lièvre. Dès lors que la luminosité baisse, le lapin continue à très bien voir. Cependant, juste devant lui, ce sont ses vibrisses qui lui permettront de sentir la présence d’obstacles. Son ouïe n’est pas un sens particulièrement précis chez lui alors que l’acuité de son odorat ne fait aucun doute. Un autre sens est curieusement bien développé chez le lapin, c’est le goût puisqu’il est capable de discerner le salé, le sucré, l’acide et l’amer.

Lorsqu’il est en détresse ou en coït, le lapin clapit en poussant un petit cri aigu. Mais s’il veut prévenir d’un danger à proximité, il tape du pied ce qui provoque un bruit sec qui résonne à distance.

Le lapin vit en couple ou en groupe d’une vingtaine d’adultes au sein duquel une hiérarchie existe avec des dominants et des dominés : les premiers auront priorité sur l’accouplement avec le meilleur espace pour mettre bas, tandis que les deuxièmes sont en retrait.

Comme il voit la nuit, le lapin vit surtout à partir du crépuscule. Son espérance de vie peut aller jusqu’à 9 ans mais c’est sans compter sur les prédateurs et autres obstacles à sa survie. Le lapin a la réputation d’être très actif sexuellement, et le "chaud lapin" n’est pas vraiment une expression usurpée puisqu’il copule toute l’année en changeant de partenaire au gré de ses envies, ce qui lui fait une descendance pléthorique.

Les femelles peuvent être en chaleur toute l’année sauf en automne. La durée de la gestation est d’un mois, et les femelles en gestation se rencontrent principalement entre février et août.

Elles mettent bas dans une rabouillère (terrier d'accouchement) d’une portée comptant entre 3 et 12 petits lapereaux glabres avec les yeux fermés. Ils vont chercher l’une des 6 mamelles de la femelle grâce à l’odorat déjà présent : compte tenu de l’écart entre le nombre de tétines et le nombre de petits, une forte mortalité de lapereaux est fréquente. A 4 semaines, les petits sont sevrés et autonomes, ils atteindront leur maturité sexuelle à 3 mois et demi et 4 mois, respectivement pour les femelles et pour les mâles. Seulement un mois après avoir mis bas, la femelle est à nouveau fécondable : de ce fait, elle peut avoir jusqu’à 6 portées par an !
L’habitat du lapin de garenne

Le lapin de garenne vit à moins de 1400 mètres d’altitude, dans des zones herbeuses, de toutes sortes dès lors qu’il existe quand même quelques buissons ou haies pour se cacher : cela va des landes aux bois, en passant par les clairières, les dunes, les bocages, les prairies, les champs cultivés, sans oublier non plus les parcs publics des villes, les ronds-points végétalisés, les aires d’autoroute et de zones industrielles, les pelouses et les jardins.

Pour faciliter le creusement des terriers, le lapin de garenne préfère les sols sableux, meubles, bien drainés et profonds. Les terriers, s’ils ne sont pas isolés, sont reliés entre eux par des galeries.

L’espace vital du lapin peut aller jusqu’à 4 ha et doubler s’il vit en communauté, mais cela dépend de l’abondance ou non de nourriture à proximité du terrier. Il marque son territoire, y compris l’entrée du terrier, avec l’urine, les crottes et la sécrétion de glandes mentonnières.

Le lapin de garenne est bien évidemment un herbivore puisqu’on le voit toujours associé aux carottes dans les films d’animation et les BD ! Moins délicat, il mange également ses propres crottes encore molles tout juste déféquées (on dit qu’il est cæcotrophe) qu’il va mâchouiller comme s’il ruminait. Il s’agit d’une sorte de digestion en deux étapes..

En fonction de la nature environnante et des saisons, les plantes herbacées qu’il va consommer vont varier : cela va des graminées (Poacées) aux beaux jours jusquaux racines, bulbes, graines, tiges, jeunes pousses et écorces d’arbustes quand le froid arrive. S’il y a des cultures dans son domaine vital, il ira se servir qu’il s’agisse d’un champ de céréales ou d’un jardin potager dans lequel carottes et choux, notamment, poussent.

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