En 2025, la France, deuxième plus grand territoire maritime au monde, célèbre l'Année de la Mer, une initiative nationale visant à éveiller les consciences face à l'urgence de protéger l'Océan.
C'est le thème que j'ai choisi de développer pour illustrer mes cartes de voeux.
Un rassemblement rare de 1 000 baleines a été observé près de l'Antarctique
Les passagers d'un bateau de
croisière ont eu l'immense surprise d'assister au plus grand rassemblement de
rorquals communs observé depuis plus d'un siècle : un événement rare qui
rappelle l'importance de la protection des espèces marines menacées.
En janvier 2022, près
de l’Antarctique,
les passagers et l’équipage du National Geographic Endurance ont eu la chance
d’assister à une scène époustouflante, jamais observée depuis que la chasse à
la baleine avait conduit à la quasi-extinction du rorqual
commun.
« Alors que nous naviguions
au nord de l’île du Couronnement l’année dernière, nous avons vu un spectacle
absolument incroyable : l’horizon était rempli de jets de baleines »,
se souvient Conor Ryan, zoologiste et naturaliste à bord du navire
de croisière, exploité par Lindblad Expeditions.
« Une fois que nous nous
sommes rapprochés, le son du souffle des rorquals était continu. Il nous
entourait, tout comme la condensation de l’haleine des baleines dans l’air, qui
nécessitait un nettoyage régulier de nos objectifs d’appareil photo et de nos lunettes
de soleil », nous raconte Ryan dans un e-mail.
Entre 830 et
1 153 rorquals communs, ainsi qu’une poignée de baleines
à bosse et de baleines
bleues, s’étaient rassemblés pour se
nourrir d’une masse dense de krill au large de l’île du Couronnement,
située au nord de la péninsule Antarctique.
Selon des scientifiques de
l’Université de Stanford qui ont analysé les photos et les vidéos de cet
événement, ce grand rassemblement de baleines à fanons pourrait être le plus
important depuis la fin de la chasse industrielle à la baleine, à la fin du 20e siècle.
Jusque-là, le plus grand rassemblement de rorquals communs enregistré ne
comptait que 300 individus.
« Il y a un peu plus de
100 ans, il n’aurait probablement pas été si exceptionnel d’observer un
tel phénomène », soulève Matthew Savoca,
écologiste marin à Stanford et co-auteur d’une nouvelle étude sur l’événement,
publiée cette semaine dans la revue Ecology.
Avec ses 80 tonnes, le
rorqual commun est le deuxième plus grand mammifère du monde, juste après la
baleine bleue. Environ un million de ces cétacés colossaux parcouraient
autrefois les océans du monde, mais à la suite d’un siècle de chasse intensive,
leur population a chuté d’environ 98 %. L’Union internationale pour la
conservation de la nature considère que l’espèce est vulnérable
à l’extinction, bien que son nombre soit désormais en augmentation.
Grâce à cette observation, Matthew Savoca,
qui est explorateur National Geographic, se dit optimiste
quant au rétablissement des rorquals communs dans l’océan Austral. Mais il est
également inquiet : des menaces pèsent sur les rorquals communs, telles
que la collision avec les navires, mais aussi l’enchevêtrement dans les engins
de pêche. En outre, des baleines ont été aperçues dans le chemin de plusieurs
navires de pêche industrielle au krill.
« Il est formidable de voir que les rorquals communs sont de retour, et que de plus en plus de personnes peuvent en témoigner », affirme Helena Herr, écologiste spécialiste des mammifères marins au centre d’Histoire naturelle de l’Université de Hambourg, en Allemagne.
Herr, qui a mené des recherches
approfondies sur les baleines dans l’océan Austral, explique que ces mammifères
se rassemblent souvent au large de l’île du Couronnement parce que les eaux
environnantes sont riches en krill antarctique.
Ces minuscules crustacés constituent la base du réseau alimentaire de l’océan Austral ; ils sont les proies préférées des manchots, des baleines et des calmars. Les humains, eux aussi, chassent le krill : chaque année, nous en prélevons des centaines de milliers de tonnes dans l’océan Austral pour les utiliser dans des compléments alimentaires, mais aussi pour nourrir les poissons d’élevage.
L’émerveillement ressenti par
Ryan et les touristes du bateau de croisière en voyant tant de rorquals communs
a été « quelque peu terni lorsque nous avons réalisé que les bateaux de
pêche étaient en train de pêcher au beau milieu du groupe de baleines. C’était
assez choquant de voir ça de nos propres yeux. »
L’étude publiée cette semaine
prévient ainsi que, face à l’augmentation du nombre de baleines, les conflits
avec l’industrie de la pêche au krill ne peuvent que s’aggraver… à moins que
des mesures supplémentaires ne soient prises.
La Commission
pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR),
qui réglemente la pêche au krill dans l’océan Austral, devrait par exemple
tenir compte de la sécurité et des besoins nutritionnels des baleines, indique
Savoca.
La commission doit également
faire respecter les règles existantes, ajoute Herr. « Des règles existent
pour faire en sorte que la pêche au krill ne soit pas pratiquée à proximité des
baleines ou de tout autre animal qui s’en nourrit. Cette étude nous a montré
que ces quatre navires, au moins, ne suivent pas cette règle. »
Selon Savoca, notre gestion de la
pêche au krill dans l’Antarctique dans les dix prochaines années déterminera si
de telles observations deviendront courantes à l’avenir, ou si elles resteront
de simples coups de chance ponctuels.
Source : Article d'Annie Roth publié le 24 février 2023 paru sur le site de nationalgeographic.com / https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2023/02/un-rassemblement-rare-de-1-000-baleines-a-ete-observe-pres-de-lantarctique
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