17 janvier 2025

Que l'année 2025 te soit douce, Marianne

En 2025, la France, deuxième plus grand territoire maritime au monde, célèbre l'Année de la Mer, une initiative nationale visant à éveiller les consciences face à l'urgence de protéger l'Océan. 

C'est le thème que j'ai choisi de développer pour illustrer mes cartes de voeux. 

A propos de la baleine franche de l'Atlantique Nord 

La baleine franche de l’Atlantique Nord est l’une des espèces les plus gravement menacées au monde, avec une population estimée à environ 350 individus, dont moins de 70 femelles reproductrices. Chaque année, cette espèce migre entre ses zones de mise bas au sud-est des États-Unis vers ses zones d’alimentation sur la côte nord atlantique des États-Unis et du Canada, se confrontant à une multitude de menaces tout au long du parcours.

Ces dernières années, la répartition des baleines franches le long de la côte est a changé et elles se déplacent dans de nouvelles zones dépourvues de protections essentielles à leur survie. Il est urgent d'améliorer la compréhension de leurs déplacements pour réduire les menaces dans les zones où les activités humaines sont denses, en particulier celles qui n’ont pas encore fait l’objet d’études systématiques pendant les périodes clés de leur migration.

En 2023, IFAW* a mandaté Marine Conservation Research pour mener une étude collaborative sur les baleines franches à bord du navire de recherche Song of the Whale, un voilier spécialement conçu pour étudier les cétacés. Cette expédition visait à à mieux comprendre la présence, la répartition et la santé de l'espèce en réalisant des surveillances visuelles et acoustiques non-invasives afin de combler les lacunes dans les données déjà disponibles et de soutenir les efforts de conservation de la baleine franche de l’Atlantique Nord.

15 octobre 2024 - Baleine franche de l’Atlantique nord : les résultats d’une expédition scientifique confirment l'urgence de renforcer les mesures de protection

Un rapport publié aujourd’hui révèle de nouvelles informations sur le comportement, la répartition et l'utilisation de l'habitat de la baleine franche de l'Atlantique Nord, envoyant un message clair sur la nécessité urgente de mesures de protection plus efficaces et élargies.

S'appuyant sur les données de son projet de recherche mené à bord du Song of the Whale, un navire de recherche spécialement conçu pour étudier les baleines, IFAW a publié une étude sur la baleine franche de l'Atlantique Nord effectuée en 2023.

«Les baleines franches sont confrontées à de nombreux dangers lors de leur migration depuis leurs zones de mise bas au sud-est des États-Unis vers leurs zones d'alimentation sur la cote nord atlantique des États-Unis et du Canada.» selon Kathleen Collins, responsable de campagnes Conservation marine d’IFAW. «Le projet de recherche du Song of the Whale, mandaté par IFAW, a consisté à réaliser des surveillances visuelles et acoustiques non-invasives le long de la côte atlantique de l’Amérique du Nord. Ce projet entendait combler les lacunes dans les données disponibles et documenter les efforts de conservation pour sauver cette espèce de l'extinction.»

Avec seulement 350 individus estimés, dont moins de 70 femelles reproductrices, la baleine franche de l'Atlantique Nord (Eubalaena glacialis) est en danger critique d'extinction selon la Liste rouge de l'UICN**. L'expédition d'IFAW réalisée en 2023 visait à mieux comprendre la présence, la répartition et la santé de l'espèce. Elle a également confirmé que les collisions avec des navires et les enchevêtrements dans les dispositifs de pêche, demeurent deux menaces majeures et chroniques dans la zone de répartition de cette espèce.

«Ce que nous savons, c'est que chaque individu compte. Cette recherche nous a donné une fenêtre sur leur monde, révélant de nouvelles informations sur leurs mouvements, leur santé et les menaces persistantes auxquelles elles sont confrontées», a ajouté Kathleen Collins. «Avec ces découvertes, nous plaidons pour des protections plus strictes et des solutions innovantes pour protéger cette espèce emblématique avant qu'il ne soit trop tard.»

Résultats et impact du projet

Entre janvier et novembre 2023, le Song of the Whale a parcouru 15 781 kilomètres et a enregistré 25 observations de groupes de baleines franches de l'Atlantique Nord, comprenant au moins 32 individus, dont deux paires mère-baleineau. L'équipe a effectué des relevés visuels et acoustiques, détectant une large gamme de vocalisations hautes et basses fréquences de baleines franches, incluant des sons impulsifs de courte durée semblables à des coups de fusil appelés gunshots, et des émissions sonores semblables à des « Whoop » aussi connues sous le nom d’upcalls.

Les relevés acoustiques ont été particulièrement utiles pour localiser ces baleines difficilement détectables. De nombreuses baleines franches ont été repérées dans des zones précédemment peu étudiées, comblant ainsi des lacunes cruciales dans les données déjà disponibles sur l’espèce.

«Ces baleines s'aventurent dans de nouvelles régions, probablement en raison du changement climatique et des modifications dans la répartition des proies», a expliqué Kathleen Collins. «Cela signifie qu'elles se déplacent dans des zones non protégées, augmentant ainsi leur vulnérabilité face aux collisions avec des navires et aux enchevêtrements. C'est pourquoi le travail du Song of the Whale était si important. Il a révélé où une action urgente est requise »

Menaces persistantes

Les résultats de la recherche mettent en évidence deux menaces principales déjà connues : les collisions avec des navires et les enchevêtrements dans les dispositifs de pêche. Malgré l'existence de zones de gestion saisonnière (ZGS) imposant aux navires une réduction de vitesse dans les habitats critiques des baleines franches, les recherches d'IFAW ont enregistré la présence de baleines dans des eaux où ces mesures étaient soit absentes, soit insuffisantes.

«Nos données montrent que les baleines franches de l'Atlantique Nord continuent de courir de grands risques, notamment en raison des bateaux naviguant à grande vitesse près des principaux ports. Bien que les réglementations de vitesse actuelles soient utiles, elles ne suffisent pas. Nous avons besoin de zones de gestion plus étendues et plus dynamiques pour tenir compte de la distribution changeante des baleines franches.» a précisé Kathleen Collins.

Outre les collisions avec des navires, les enchevêtrements dans les dispositifs de pêche restent l'une des principales causes de mortalité des baleines franches de l'Atlantique Nord. Les découvertes de l'équipe révèlent la présence de baleines non seulement à l'intérieur mais aussi à l'extérieur des zones protégées qui ont été établies pour réduire les risques d'enchevêtrement. Cela renforce la nécessité de solutions innovantes, telles que les dispositifs de pêche sans bouée et filin permanent (pêche à la demande).

Perspectives

L‘étude souligne l'urgence d’étendre les mesures de protection de la baleine franche de l'Atlantique Nord. IFAW appelle les décideurs politiques et le public à soutenir des mesures plus strictes, y compris des limitations de vitesse plus rigoureuses pour les navires, des zones de gestion dynamiques obligatoires et l'adoption de dispositifs de pêche à la demande.

«Notre recherche fournit des preuves convaincantes que la protection doit être élargie et renforcée, en particulier dans les zones où les baleines franches de l'Atlantique Nord passent plus de temps tout au long de l'année.» a déclaré Kathleen Collins. «Si nous voulons sauver cette espèce, nous devons agir maintenant en mettant en œuvre des politiques plus strictes, fondées sur la science, pour réduire les menaces d'origine humaine.»

IFAW poursuit sa collaboration avec les scientifiques, les décideurs politiques et les communautés pour assurer la survie de la baleine franche de l'Atlantique Nord et continue de plaider en faveur des changements nécessaires pour protéger cette espèce en danger critique d'extinction.

En France, la baleine de l’Atlantique Nord était autrefois présente le long des côtes européennes avant d’être exterminée par la pêche. Les eaux de Saint-Pierre-et-Miquelon dans le golfe du Saint-Laurent font toujours partie de son aire de répartition.

*IFAW : Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW en anglais pour International Fund for Animal Welfare) est une organisation mondiale à but non lucratif présente dans 15 pays dont la France, ayant pour mission de protéger les animaux et les habitats qui sont les leurs./ **UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) est une union de Membres composée de gouvernements et d’organisations de la société civile. Ensemble, nous travaillons à faire progresser le développement durable et à créer un monde juste qui valorise et conserve la nature.

Source : Articles lus sur le site https://www.ifaw.org/fr/communique-de-presse/rapport-baleine-franche-atlantique-nord-mesures-protection-urgentes-necessaires

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