Toute sa vie Jane Goodall s'est battue pour la cause animale, en observant les chimpanzés d'abord en sa qualité d'éthologue, primatologue. Ensuite, en fervente admiratrice de la nature, de la conservation de la biodiversité et de la nécessité de protéger l'environnement, elle agit par la création de différents organismes : le Jane Goodall Institute (JGI) et les partenariats avec le centre de réhabilitation des chimpanzés de Tchimpounga du JGI, Chimp Eden.
Je suis certaine que Nadine ne sera pas insensible aux actions que cette femme exceptionnelle a mis en place pour que son action sur le terrain soit pérenne, même après sa disparition.
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Jeune femelle chimpanzé dans les bras de sa mère - photo de Sabine Bernert |
Aujourd’hui, les principales menaces qui pèsent sur la faune sauvage sont d’origine humaine. La destruction des habitats en est le danger majeur (par la déforestation par exemple). Les changements climatiques provoqués par les humains en constituent une autre. Une troisième menace pour les animaux sauvages, une des plus sérieuses, est le commerce illégal d’animaux sauvages vivants ou de produits utilisant des parties de leur corps.
Le trafic et le commerce illégal
d’animaux sauvages ne se limite pas à quelques espèces et quelques pays
exotiques. Il touche tout le monde, dans tous les pays du globe, et a des
conséquences irréversibles pour les animaux.
Chacun à son niveau, aussi bien
les gouvernements que les acteurs du monde économique et le grand public, a un
rôle à jouer dans la lutte contre le trafic afin d’empêcher la disparition des
espèces.
Les grands singes
En tant qu’espèces menacées, les
chimpanzés et les grands singes doivent être protégés.
Les chimpanzés, les gorilles, les
orangs-outans et les bonobos sont tous classés comme espèces en voie de
disparition, et beaucoup sont considérés comme «en danger critique», avec une
baisse spectaculaire de leur population au cours des dernières décennies.
Connus sous le nom de «grands singes», ces êtres étonnants et très intelligents
sont nos plus proches parents vivants.
En vertu d’un accord international appelé CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et des lois nationales de leurs pays d’habitat, les grands singes bénéficient d’une protection optimale, ce qui signifie qu’il est illégal qu’ils soient capturés, tués ou qu’ils fassent l’objet d’échanges commerciaux. Malgré cette protection, des milliers de grands singes disparaissent chaque année en raison du commerce illégal. Les experts estiment qu’au moins 3 000 grands singes sont victimes de trafic illégal chaque année, dont environ les deux tiers sont des chimpanzés. Malheureusement, les vrais chiffres sont probablement beaucoup plus élevés.
Pour chaque bébé chimpanzé vivant victime du commerce illégal, jusqu’à 10
autres chimpanzés peuvent avoir été tués lors de la capture de ce bébé.
Pourquoi ?
Dans de nombreux pays de l’aire
de répartition des grands singes, les adultes sont chassés pour leur viande à
destination du commerce local ou international. Lorsque des mères sont tuées,
les bébés vivants sont capturés illégalement afin de répondre à la demande
d’animaux de compagnie exotiques ou pour que ces bébés deviennent des
attractions et que nous, humains, puissions les approcher dans des zoos et des
divertissements touristiques honteux.
Le trafic de grands singes est
une activité très rentable. Il s’agit d’une forme de crime organisé grave
facilitée par la corruption. La technologie moderne comme les médias sociaux et
le paiement numérique facilite le commerce en ligne avec un risque minimal de
capture ou de sanction.
Actuellement, l’application des
lois est très insuffisante et le trafic d’espèces sauvages ne bénéficie pas de
toutes les ressources judiciaires. Entre les années 2005 et 2011, au cours
desquelles nous savons qu’au moins 22 000 grands singes ont été volés dans la
nature, seulement 27 arrestations ont été liées au commerce de grands singes en
Afrique et en Asie et un quart d’entre elles n’ont pas fait l’objet de
poursuites.
L’impact de ce trafic
Les grands singes sont des êtres
hautement sociaux, sensibles et intelligents. Lorsqu’ils sont volés à leurs
familles et à leurs forêts pour être vendus, ils sont traités avec cruauté et
endurent d’énormes souffrances. Les individus qui ont la chance de survivre à
ces épreuves sont souvent traumatisés, malades et handicapés.
Ceux qui se retrouvent comme
animaux de compagnie illégaux ou dans des installations honteuses sont
généralement maintenus dans des conditions inadéquates, comme de très petits
enclos, sous contrainte ou vivant isolés.
ÉducationL’éducation environnementale vise à sensibiliser à la cause des grands singes, à accroître les connaissances sur leur rôle dans les écosystèmes locaux et sur les lois interdisant de détenir les chimpanzés comme animaux de compagnie ou de les chasser pour leur viande. Une fois que les individus connaîtront ces informations, ils seront plus susceptibles de parler lorsqu’ils verront une activité illégale qui affecte la faune locale, comme un voisin qui garde un chimpanzé nouveau-né comme animal de compagnie.Forces de l’ordreEn travaillant avec des membres engagés de la communauté, les forces de l’ordre locales sont bien mieux placées pour faire respecter les lois entourant le trafic illégal d’espèces sauvages. Une fois alerté de la présence d’un chimpanzé détenu comme animal de compagnie ou d’une attraction touristique, les responsables de l’application des lois peuvent alors saisir le chimpanzé et poursuivre le propriétaire d’un crime s’il a été commis. Mais la confiscation nécessite un endroit où le chimpanzé doit être hébergé et soigné.Soins au sein des sanctuairesEn donnant aux forces de l’ordre un endroit sûr pour emmener un chimpanzé confisqué, le centre de réhabilitation des chimpanzés de Tchimpounga du JGI, Chimp Eden ou d’autres sanctuaires, aident à garantir que les chimpanzés ne sont pas obligés de se morfondre, isolés, en tant qu’animal de compagnie exotique ou pire encore.
Le partenariat et la
communication entre ces trois entités permettent au JGI d’arrêter le trafic
sous tous les angles.
Le JGI est également un leader
dans la planification stratégique collaborative pour le bien-être des
chimpanzés. En janvier 2020, l’Institut s’est joint à PASA et à d’autres
partenaires pour lancer « Action for Chimpanzees » afin de limiter le commerce
illicite des chimpanzés occidentaux.
Au-delà de notre approche triangulaire, nous sommes convaincus qu’un changement des lois internationales est nécessaire pour relever les défis mondiaux en matière de biodiversité, de climat, de développement, de santé publique et animale. Le JGI a ainsi rejoint l’Initiative mondiale pour mettre fin à la criminalité liée aux espèces sauvages (« End Wildlife Crime »), une alliance internationale lancée en juin 2020. En tant que champion international de cette initiative, le JGI a une stratégie de changement ciblée. Celle-ci a pour objectif de :
Source : article complet paru sur le site https://janegoodall.fr/notre-impact/actions-terrain-france/plaidoyer/4everwild/#
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Lien vers un article édifiant sur les ravages de ce trafic paru dans le Huffing Post du 6 février 2017: Révélations sur le commerce secret des bébés chimpanzés

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