- au moment où ma messagerie déborde de messages publicitaires pour encourager à acheter toujours davantage, alors que le monde ne sait plus que faire de tous les déchets des pays industrialisés, particulièrement ceux de vêtements et de chaussures tant la production est délirante
- au moment où la fast-fashion triomphe sur notre territoire dans l'un des magasins historiques de Paris, alors que l'on sait que ces employeurs-là surproduisent à des coûts terriblement bas en traitant leur personnel comme des esclaves
- au moment où la Terre n'en peut plus de la surexploitation de ses ressources combinée à une déforestation grandissante et à un recul absolument dramatique de la biodiversité animale et végétale,
- au moment où les fonds marins sont toujours plus labourés par des pêcheurs industriels qui rejettent à la mer tout ce qui a été pris dans les filets ne les intéressant pas, ressource qui est donc morte pour rien
- au moment où les coraux meurent en blanchissant à cause des pollutions multiples et du réchauffement des océans,
- au moment où, au Brésil, la COP 30 tout comme les précédentes, est un prétexte de plus pour gloser autour de la nécessité de réduire l'utilisation des énergies fossiles afin de limiter le réchauffement climatique et l'impact du CO2, sans qu'aucune véritable volonté des Nations n'existe pour cela,
- en cette année où jamais les problèmes d'environnement et de perte de la biodiversité n'ont été autant invisibilisés
j'ai envie de hurler STOP!
Stop à cette débauche de marchandises, à tous ces surplus aussi vite achetés que jetés, je me demande après quoi court le monde aujourd'hui? Sûrement pas après le bonheur qu'on nous fait croire !
Oui notre monde est en train de devenir fou et il est bon de s'interroger quelquefois, de prendre un peu de recul pour savoir si un achat, même à 50% ou 70% de réduction, est vraiment nécessaire.
Alors si la chanson qui suit parle de l'Amérique (du Nord) qui pleure [celle-là même où a été créé ce Black Friday dont la durée n'est plus d'une journée mais avoisine le mois], je vous invite à vous imprégner des paroles des Cowboys Fringants assez facilement transposable à ce que nous vivons en France.
En même temps que le soleil
La face encore un peu poquée
D'mon quatre heures de sommeil (yeah!)
J'tire une coup' de poffes de clope
Job done pour les vitamines
Pis un bon café à l'eau d'mope
Histoire de s'donner meilleure mine
J'prends le Florida Turnpike
Demain soir ch't'à Montmagny
Non trucker c'pas vraiment l'Klondike
Mais tu vois du pays (yeah!)
Surtout ça t'fait réaliser
Que derrière les beaux paysages
Y a tellement d'inégalités
Et de souffrance sur les visages
La question qu'j'me pose tout l'temps
Mais comment font tous ces gens
Pour croire encore en la vie
Dans cette hypocrisie?
C'est si triste que des fois quand je rentre à la maison
Pis que j'parke mon vieux camion
J'vois toute l'Amérique qui pleure
Dans mon rétroviseur
Moi je traîne dans ma remorque
Tous les excès d'mon époque
La surabondance surgelée
Shootée, suremballée (yeah!)
Pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre
Que notre insouciance est repue
C'est dans le fond des containers
Que pourront pourrir les surplus
La question qu'j'me pose tout l'temps
Mais que feront nos enfants
Quand il ne restera rien
Que des ruines et la faim?
C'est si triste que des fois quand je rentre à la maison
Pis que j'parke mon vieux camion
J'vois toute l'Amérique qui pleure
Dans mon rétroviseur
Sur l'Interstate 95
Partent en fumée tous les rêves
Un char en feu dans une bretelle
Un accident mortel (yeah!)
Et au milieu de ce bouchon
Pas de respect pour la mort
Chacun son tour joue du klaxon
Tellement pressé d'aller nulle part
La question qu'j'me pose tout l'temps
Mais où s'en vont tous ces gens?
Y'a tellement de chars partout
Le monde est rendu fou
C'est si triste que des fois quand je rentre à la maison
Pis que j'parke mon vieux camion
J'vois toute l'Amérique qui pleure
Dans mon rétroviseur
Un aut' truck stop d'autoroute
Pogné pour manger d'la ch'noute
C'est vrai que dans la soupe du jour
Y a pu' tellement d'amour (yeah!)
On a tué la chaleur humaine
Avec le service à la chaîne
À la télé un aut' malade
Vient d'déclencher une fusillade
Mais comment font ces pauvres gens
Pour traverser tout le cours
D'une vie sans amour?
C'est si triste que des fois quand je rentre à la maison
Pis que j'parke mon vieux camion
J'vois toute l'Amérique qui pleure
Dans mon rétroviseur
Quand j'roule tout seul dans la nuit
J'me demande des fois c'que j'fous ici
Pris dans l'arrière-pays (yeah!)
J'pense à tout ce que j'ai manqué
Avec Mimi pis les deux filles
Et j'ai ce sentiment fucké
D'être étranger dans ma famille
Éloigné de ceux que j'aime
Tout ça pour jouer la game?
C'est si triste que des fois quand j'suis loin de la maison
Assis dans mon vieux camion
J'ai toute l'Amérique qui pleure
Que'q' part au fond du cœur
Paroliers : Pauze Jean Francois / Dupras Jerome / Lepine Marie-annick
Paroles de L’amérique pleure © Tribu Editions De La, Jfp Editions Inc









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